Commencée en fanfare, la mission d’information en Europe du président du FPI, Sylvain Miaka Ouretto, pourrait souffrir du manque de sa cerise sur le gâteau, à cause de la méchanceté des uns et des autres. Alors que tout avait été mis en œuvre pour qu’il ne soit pas du tout en contact avec l’ex-chef de l’Etat ivoirien, Miaka Ouretto, le nouveau patron du front populaire ivoirien, usera de tous les stratagèmes pour accomplir sa mission. Après le refus du gouvernement ivoirien de lui reconnaître son passeport diplomatique, (en qualité de député et président de commission), Miaka Ouretto fera le rang comme tout ivoirien lambda pour l’établissement d’un passeport biométrique, et pour sa demande de visa. Arrivé à Paris le 2 Janvier 2012, il a rencontré le lundi 6 février dernier l’ex-président ivoirien incarcéré à la prison de la Haye (Scheveningen). L’émissaire du FPI qui a déposé ses valises dans l’Hexagone en ce temps d’hiver glacial, alors qu’il souffre déjà des séquelles d’un accident vasculaire cérébral-AVC, sera confronté à une nébuleuse dans les rangs de son propre parti. Les couleurs seront annoncées dès son arrivée à Paris avec la représentation FPI-France, qui ne fera rien pour renouer le contact. La suite on la connait : absence de Miaka Ouretto à la Haye le 18 février avec pour conséquence, la faible mobilisation enregistrée, (…). Après les humeurs parisiennes, c’est au tour des « amis d’Accra » de faire payer cash l’intransigeance du président Miaka à replacer le FPI au cœur du combat de Laurent Gbagbo. Eux, qui, avec à leur tête Katina Koné, le monsieur porte-parole de Laurent Gbagbo, digèrent mal « l’intrusion » du président du conseil général de Soubré, dans ce qu’il est convenu d’appeler « le 3615 » version FPI. Les largesses de l’Etat ghanéen (1 million de FCFA/ cadre fpi-exilé/mois), ajouté au butin de guerre (dernier mois de salaire des fonctionnaires à la chute de Gbagbo), complété par les nombreuses levées de fonds en leur faveur à travers le monde, et autres soutiens des pays amis, étant désormais menacés par la direction du parti à Abidjan. Tout est mis en œuvre pour saboter Miaka Ouretto dans son action. Oubliant que les non exilés, camarades du parti restés à Abidjan, broient eux aussi du noir s’ils ne sont pas menacés d’arrestation, et de mort par le pouvoir Ouattara. Katina Koné et ses amis d’Accra tentent d’empêcher la direction du parti logée à Abidjan, de voir clair, dans ce qui se passe. Après avoir obtenu le rôle du porte-parole de Gbagbo, Koné Katina fera des nominations à travers l’Europe au mépris de la nouvelle direction du parti à Abidjan, tentant de séparer l’homme Gbagbo, dont il se veut le porte-parole personnel, du parti FPI. Pour boucler la boucle, Me Lucie Bourthumieux et Géraldine Odehouri, proche du président Gbagbo, mais également Me Emmanuel Altit, le principal avocat de Laurent Gbagbo à la CPI, rejoindront le navire Accra. A coup sûr, la volonté de Miaka Ouretto de rencontrer à nouveau Laurent Gbagbo, n’est plus du goût des «amis d’accra». L’avocat des infirmières Bulgares en Libye (2005), Me Emmanuel Altit (F-Palais D218), échappera-t-il à la mafia du parti bleu-rose ? Un retour d’ascenseur oblige ! N’est-ce pas Géraldine Odehouri, conseillère juridique de Gbagbo qui le proposa à la CPI pour assurer la défense de Laurent Gbagbo ? « Géraldine Odehouri est l’interface entre mon équipe et la communauté ivoirienne », confiait récemment Me Altit en personne. Présente en Europe depuis le 14 février 2012, Géraldine Odehouri reste muette, mais est soupçonnée de manœuvrer pas en coulisses, pour faire échouer la seconde visite au président Gbagbo de Miaka Ouretto. Après sa rencontre du 6 février 2012 avec Laurent Gbagbo à Scheveningen, Miaka Ouretto est mis en mission par le président fondateur du FPI ; à la suite de laquelle, un rapport détaillé devrait lui être fait avant le retour de Miaka à Abidjan. Il a donc introduit une nouvelle demande de visite auprès de la Cour pénale internationale le 15 février dernier. Malheureusement cette demande ne connaîtra pas une suite favorable jusqu’à hier, au motif que la CPI aurait pris de nouvelles dispositions en ce qui concerne les visites désormais aux prisonniers. Pour en savoir davantage, le président du FPI s’est mis en rapport avec l’avocat en titre de Gbagbo, Me Altit. « Je suis actuellement à la Haye, je suis au courant du problème, je vous expliquerai dès que j’arrive à Paris ce dimanche 19 février 2012 », rassure Me Altit. Dimanche 19 février 2012. Il est 19h15mn, lorsque devant le silence de Me Altit qui avait pour autant promis rappeler Miaka Ouretto, celui-ci prend la responsabilité de joindre l’avocat au téléphone. En vain ! S’en suivront SMS et autres messages vocaux. Au moment où nous bouclions ces lignes, toujours pas de nouvelle de Me Altit. Miaka Ouretto ne verra certainement plus son mentor, avant son retour à Abidjan prévu pour le 23 février 2012, sauf changement.
Par Charles Kouassi
Par Charles Kouassi