Le samedi 11 février dernier, le président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (Cvci), accompagné d’un officier de la police judiciaire du 23ème arrondissement et d’un détachement des Frci, s’est rendu sur un site occupé par un opérateur économique, à la zone industrielle de Yopougon, pour procéder à la fermeture dudit site. Issiaka Diaby, président de le Cvci, l’initiateur de la plainte qui a conduit à la fermeture du terrain explique. «Il n’y a pas de litige de terrain. L’Etat a attribué le terrain à quelqu’un d’autre ; l’arrêté est en train d’être pris. Pendant ce temps, un opérateur économique a commencé à construire sur ce terrain pour mettre l’Etat devant le fait accompli», argumente-t-il. Il poursuit son explication: « Un des agents du ministère qui est membre de la Cvci nous a informé ; c’est pour cela que nous appuyons l’action du Ministère. Nous avons également saisi le procureur. Cet après-midi, nous sommes sur le site avec un procédurier pour faire le constat». Pour sa part, Simon Fade, le chef de chantier que nous avons trouvé sur le terrain avec des ouvrier en pleine activité se justifie : « Je ne suis pas le propriétaire du terrain ; je suis employé par la Codef (spécialisée dans la construction d’études et fournitures en bâtiments) ». Un autre ouvrier sur le chantier donne plus de détails:« Lagune transit d’Abidjan (Lta) est le maître-d’œuvre qui emploie la Codef. Celle-ci sous-traite à son tour avec Ivoire Transit ». A la question du lieutenant Agnimel, du 23ème arrondissement, de savoir s’il a un permis de conduire, le chef de chantier répond par la négative. L’officier décline le motif de sa présence sur le lieu : « Nous avons reçu une plainte régulière, nous sommes venus faire le constat ; on rendra compte à qui de droit ». Diaby, l’auteur de la plainte, lui, dénonce des actes d’intimidations de l’opérateur économique occupant le terrain. « Nous sommes venus avec la force régulière pour faire fermer le site le vendredi, 3 février dernier. Je suis venu sur le terrain avec un agent du ministère de l’Industrie et un autre du ministère de la Construction qui a fait fermer le site, après avoir fait le constat. Mais vous avez constaté ce matin qu’ils ont ouvert le portail, ils ont pris deux militaires en armes pour les surveiller et ils ont repris les travaux. J’ai été menacé également». Au dire du plaignant, c’est suite à ces menaces qu’il a saisi le procureur. Il en veut pour preuve, le soit-transmis qu’il a déposé au parquet de Yopougon et enregistré sous le numéro 454 du 9 février 2012. Faut-il le mentionner ? L’Ong Cvci, selon son président, a mené des actions citoyennes au bénéfice des victimes de la guerre, dont la remise d’une centaine de véhicules volés à leurs propriétaires, au lendemain de la crise postélectorale.
Firmin YOHA
Firmin YOHA