Gnan Raymond meurt au Togo. Bohoun Bouabré décède en Israël. Gomon Diagou succombe au Ghana. A qui le tour ? Autant de cas qui se succèdent et endeuillent la grande famille du Front populaire ivoirien (Fpi). Si pour ces exemple l’on a fait un large écho, nombreux sont les membres les plus influents de l’ancien régime qui ont fui le pays à la faveur de la chute de leur mentor, Laurent Gbagbo, et qui succombent ou traversent des moments difficiles. Il n’est pas aisé de vivre l’exil, apprend-on dans les couloirs abidjanais. Plus de dix mois après le choix de l’exil, les nouvelles qui parviennent de l’autre côté du territoire national ne sont pas bonnes et inquiètent davantage. Le tableau est sombre avec le lot de décès qui s’accroît sans cesse. Certaines langues évoquent la piste de la sorcellerie. D’autres voix justifient pourtant cette cascade de décès par une origine divine. « On ne récolte que ce qu’on a semé ». Le Fpi et ses alliés, serait-on tentés de conclure, paient le lourd tribut de leurs dix années de gestion des affaires de l’Etat. En tout état de cause, l’on ne doit pas jubiler de la disparition d’autrui, fût-il un ennemi. Cependant, force est de souligner que loin de la terre natale, l’exil semble être devenu un véritable mouroir pour les cadres de l’ex-régime au pouvoir. Désormais, la psychose règne. Sékongo Félicien, lui, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement des réfugiés Lmp. Pour qui l’exil est devenu un prétexte pour s’en prendre au pouvoir. Car, a soutenu le conseiller spécial de Soro Guillaume, « l’exil ne peut faire d’un militant ou proche du Fpi un héros ». Loin de là, la réalité est plausible : la vie n’est pas si rose pour les membres de La majorité présidentielle(Lmp). Galère, maladies et chagrin meublent le quotidien des pro-Gbagbo.
BORIS N’GOTTA
BORIS N’GOTTA