Il a été chargé d'une mission délicate, mais pas impossible. L'émissaire de l'Union Africaine et la CEDEAO dans le processus électoral sénégalais, l'ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo a effectivement débuté sa mission hier. Au pas de course, il a rencontré tous les acteurs; le pouvoir, l'opposition regroupée au sein du M23 et la Commission électorale nationale autonome. Il s'est montré très avare en déclarations, préférant parler à l'issue des huis clos qu'il entreprend depuis hier. Les échanges entre l'ancien numéro un du Nigeria et l'opposition s'est déroulée au Radisson Hôtel. Et c'est le président de la Rencontre africaine des droits de l 'Homme, Alioune Tine qui a bien voulu faire un point à la presse: «nous ne sommes pas d'accord avec la validation de la candidature de Wade et depuis la décision du Conseil constitutionnel, on assiste à des manifestations qui ont fait des morts avec les violences policières. Et le deuxième grand contentieux est l'ouverture de cette campagne.» Selon lui elle est émaillée de violence et d'irrégularités. C'est pourquoi, ils ont demandé à l'émissaire de l'UA et la CEDEAO d'aller au-delà d'une simple mission et de s'impliquer de façon politique dans la résolution de ce qu'il a qualifié de conflit ouvert entre le pouvoir et l'opposition. Obasanjo est-il pour cette approche? Réponse de Alioune Tine, porte-parole du M23: «Il nous a entendu parce qu'il a dit que chaque jour qui nous rapproche du 26 février, on s'approche du précipice. Et qu'il faut sortir de cette situation sans qu'il n'y ait un gagnant ni un perdant. Ce qu'il faut, c'est de négocier les conditions d'une élection transparente, démocratique, apaisée et consensuelle,» a-t-il expliqué. Une visite qui vient à point nommé selon le président de la CENA. Celui-ci a confié à la presse à l'issue du tête-à-tête avec Obasanjo qu'il s'agit d'une visite sur laquelle nous fondons beaucoup d'espoir car elle intervient à un moment crucial du processus électoral. A l'avant-veille de la fin de la campagne électorale qui a été un peu chahutée comme vous avez pu le voir. Nous espérons qu'une voix sage, africaine comme celle du président Obasanjo, nous permettra de nous retrouver nous-mêmes sur l'essentiel. C'est-à-dire en direction d'un scrutin apaisé. Je pense que c'est cela la chose la plus importante qui nous préoccupe. De la transparence de cette élection, nous avons une partition à jouer. Puisque nous sommes chargés de superviser et de contrôler les élections. Nous sommes, à ce titre, en train de dérouler notre programme et le moment venu, nous allons appliquer la mission que la loi nous a assignée.» Convaincue qu'elle a fort à faire pour la réussite du processus électoral, la CENA, selon un de ses membres a déclaré à la presse qu'elle organise demain vendredi une conférence de presse pour situer les responsabilités.
YMA
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