KKB, président de la JPDCI: «Personne ne me fermera la bouche»
"Comment faire pour que le PDCI redevienne un parti des jeunes’’
"On va sauter le verrou pour que le parti respire mieux’’
Au cœur d`une polémique depuis quelques semaines, au sujet de ses sorties sur le devenir et l`avenir de son parti, le PDCI- RDA, le président de la jeunesse du parti soixantenaire, Kouadio Konan Bertin dit "KKB", était le mardi dernier à notre rédaction pour une visite de courtoisie. Il en a profité pour se prononcer sur la situation le concernant.
Propos liminaires
Je voudrais vous remercier pour l`accueil que vous m’avez réservé ce matin.
C`est une action de frère, au-delà de ce que nous avons en commun : la
1. génération. C`est pourquoi je me réjouis d`être ici avec vous. Je sais que vous avez été frappés par un deuil, ces derniers temps. Je réitère encore mes condoléances au Groupe Olympe. C`est une grande perte que nous avons tous enregistrée. Je suis là, ce matin, pour vous traduire ma gratitude et ma reconnaissance parce que depuis le 28 janvier dernier, il y a eu une sorte de cabale montée contre ma personne au sein de mon parti, le PDCI-RDA. Je dois avouer que n`eut été le prompt soutien que vous m`avez apporté, peut-être que, comme bien d`autres qui m`ont précédé, je ne serais pas là à vous parler encore du PDCI-RDA. Parce qu`il y a comme une tradition qu`on veut installer dans ce parti, c`est-à-dire la pensée unique. Celui qui ne pense pas comme certains le souhaitent, il faut immédiatement le guillotiner. Sinon, qu`ai-je commis comme crime? Je ne fais qu`émettre des constats. Notre slogan est clair, et quand nous chantons l`hymne du PDCI, on le termine par "PDCI toujours ... ", et les militants répondent en chœur "Toujours premier". "Premier", parce que depuis 1946, date de sa création, le PDCI n`a jamais enregistré de défaite jusqu`en 2010. Désormais, nous ne sommes plus premier, nous ne sommes même pas deuxième nous sommes troisième. Nous avons perdu le pouvoir d`Etat par les armes. Je l`ai dit, il n’y a eu aucune leçon. On a repris et on est reparti. On a perdu maintenant dans les urnes, et encore aucune leçon. On est d`accord pour reconnaître que nous ne sommes pas un parti rabougri. Aucune leçon. On nous propose de partir mais pour obtenir quoi? C`est ce que j`ai dit. Est-ce que cela s`appelle défier, insulter ou attaquer? Je suis désolé, c`est une cabale. Des gens pensaient que mon tour était arrivé et qu`il fallait me tuer, et la meilleure façon de réussir cela, c`est de tenter de m`opposer à Bédié, que j`ai défendu au vu et au su de tous les Ivoiriens. Les photos qu`on a présentées de moi à la manchette d`un journal, ce n`est pas dans le champ de mon père que j`ai été chicoté. J`ai été chicoté sur le champ de bataille. J`ai organisé une marche sur la RTI, tout le monde le sait. Et c`est parce qu`on a fait tous ces combats qu`aujourd`hui, certains sont là où ils sont. Nous n`en sommes pas jaloux. Mais de grâce, je leur dit une seule chose. Mon souhait, c`est que le PDCI se porte mieux, qu`il produise beaucoup de fruits pour ne pas qu`il soit le seul à les récolter. Voilà le combat que nous menons. Et je pense que ce parti peut encore renaître, resurgir et reconquérir le pouvoir d`Etat si ses militants en prennent la décision ; s`ils en ont conscience et s`organisent pour revenir aux valeurs initiales du PDCI. Quelles sont nos valeurs initiales? Les valeurs du PDCI, c`est le Rassemblement, c`est l`Amour du prochain, c`est le dialogue, notre seule arme de combat. Pourquoi tente-t-on de tuer tous ceux qui engagent un débat au sein du parti démocratique de Côte d`Ivoire comme l`indique son nom? Moi Bertin, personne ne réussira à me fermer la bouche. Personne ne réussira à me faire taire. Je suis au PDCI par conviction, je l`ai démontré. Et je crois qu`en tant que membre du bureau politique, j`ai au moins ce droit d`aborder n`importe quel sujet au PDCI-RDA. Ce que l`on doit retenir, c`est qu`il ne peut plus y avoir de sujet tabou au PDCI-RDA. Dans une société comme la Côte d`Ivoire, où le corps électoral est majoritairement jeune (à 75%), comment faire - si l`avenir de ce parti nous préoccupe - pour que le PDCI redevienne le parti des jeunes de Côte d`Ivoire ? Nous savons que les anciens sont majoritaires au PDCI-RDA. Comment faire pour que ce parti soit un creuset où la chaîne des générations est agissante parce que respectée ? N`oublions pas que le PDCI est un parti de masses, il doit le demeurer. Alors le mépris n`a pas sa place au PDCI-RDA. L`injustice ne peut pas avoir sa place au PDCI-RDA. PDCI, entendons-nous, regardons-nous en face, parlons. Il faut exorciser le mal. Et le président BEDIE, en homme éclairé, nous a donné raison sur toute la ligne. Ce n`est quand même pas moi qui ai demandé à Bédié d`instruire le Secrétaire Général de faire le bilan de toutes les actions. A l`heure où je vous parle, le PDCI est au travail. Le SG est au travail. Des commissions ont été créées, justement pour prendre point par point les thèmes que j`ai développés dans mon intervention. Oui, quand on se sera mis d`accord pour aller donc à ce bureau politique, le PDCI-RDA, dans la concorde retrouvée, dans l`union, peut envisager l`avenir avec un peu plus de sérénité. Alors, qu`on nous comprenne très bien. C`est parce qu`on est jeune et que nous avons le temps devant nous, que nous sommes préoccupés, peut-être un peu plus que les autres, de l`état de santé du PDCI-RDA. Qu`on ne nous empêche pas de nous préoccuper de l`état de santé du PDCI-RDA. Oui, beaucoup de militants s`interrogent. L`angoisse s`empare de tout le monde. C`est connu de tous. C`est pourquoi je dis aux uns et aux autres de ne pas se tromper sur l`appréciation qu`ils font. KKB ne mène pas un combat dans le vide. Ah oui, je suis convaincu que la quasi-totalité des militants du PDCI-RDA, y compris ceux qui de façon hypocrite luttent aujourd`hui, soutiennent cette thèse et partagent notre avis. C`est ce qui fait que je dois continuer. Nous continuerons jusqu`à ce que le PDCI se retrouve et retrouve sa santé. C`est ce que je suis venu vous dire. Vous m`avez permis de tenir bon, je ne suis pas la dernière victime. Vous êtes entre vous journalistes, mais je le dis, si Kah Zion (ndlr, le patron du Nouveau Réveil") réussit par extraordinaire à me décapiter, je serai sa dernière victime. Ma chair est amère, et je ne peux plus tolérer ça. Ils sont des milliers au PDCI-RDA qui sont victimes de cette vague qui se dit proche de nous. On ne peut pas ouvrir la bouche. Qu`est-ce que ça veut dire ça? En un mot, mon combat, c`est que le débat s`instaure au PDCI-RDA. C`est un parti démocratique, il doit rester fidèle à son identité. Son identité de parti démocratique, un parti de débat où on émet son avis sans crainte de quoi que ce soit. De cette façon-là, vous verrez bien que les jeunes vont refaire le chemin du PDCI-RDA. Et ce sera bien pour la Côte d`Ivoire tout entière. Vous m`aviez aidé, à cette période, à faire connaître mon point de vue quand on a voulu m`attribuer un faux débat. Je suis venu par devoir, vous traduire ma reconnaissance et ma gratitude. Voilà ce qui justifie ma présence ici ce matin.
Il n`y a jamais de fumée sans feu. Qui est-ce qui monte la cabale dont vous parliez tantôt?
Ceux qui ont peur du débat au PDCI-RDA, ceux qui croient avoir quelque privilège à protéger. C`est ceux-là qui veulent former autour du président Bédié un certain verrou pour lui faire croire qu`ils l`aime plus que quiconque. Que c’est dans son intérêt qu`ils agissent et donc ils n`ont pas intérêt à voir le débat s`instaurer. Heureusement que je les connais. Le verrou, on va le faire sauter le plus tôt possible pour que le PDCI respire mieux.
Il se murmure que KKB est manipulé par des barons. Qu`en dites-vous?
C`est une insulte à notre intelligence. Parce qu`aujourd`hui, c`est mon nom qu`on évoque. Mais c`est à croire que dans notre génération, nous ne sommes pas capables de réfléchir par nous-mêmes et même d`agir par nous-mêmes. Pourtant, quand les autres avaient notre âge, ils étaient des responsables pleins dans ce pays. Ils agissaient par eux-mêmes et étaient des responsables dont leurs familles étaient fières. Nous, à notre âge, si nous avons un avis à donner, on estime que c`est parce qu`il y a une main derrière. C`est une insulte que je ne peux accepter. Voyez-vous, quand j`étais plus jeune, dix ans en arrière , en 1999, quand je me suis opposé à la décision des anciens de mettre le président Bédié en congé - il y a quelques témoins majeurs dans cette salle -, à cette époque-là, j`étais manipulé par qui? Toutes les décisions que j`ai adoptées à l`intérieur du parti, on veut faire croire que jusque-là, j’étais manipulé? Et comme j`étais manipulé hier, je ne peux qu`être manipulé aujourd`hui. Non! Soyons sérieux. Il ne faut pas rabaisser les autres. Et c`est pour cela que je dis que tout ça relève du mépris que les gens ont des autres.
Vous vous en prenez à M. Kah Zion, qui lui dit avoir tourné la page de vos diatribes ...
Vous trouvez normal que quelqu`un, parce qu`il dispose d`un organe de presse, se lève un matin, vous colle tous les péchés du monde, et puis un autre matin quand il est content, il mette fin au débat comme il veut, parce que vous n`avez pas de journal? Est-ce qu`il n`y a pas un sentiment d`injustice quelque part?
Parce que vous avez un journal, vous ouvrez un débat quand vous voulez, vous le fermez quand vous voulez. On m`a accusé d`avoir insulté M. Bédié. Que Kah Zion fasse la lumière mais qu`on ne me dise pas que c`est terminé. De toutes les façons, il ne pouvait pas continuer. Il n`a pas arrêté parce qu`il le voulait. Il ne pouvait pas continuer. J`attendais qu`il fasse la conférence qui avait été annoncée. Mais, il ne le pouvait, j`en étais persuadé. Ce n`est pas dans l`intérêt de ceux qui le manipulent qu`il tienne cette conférence.
Quelles sont vos relations avec le président Bédié aujourd`hui?
Bédié demeure un père. Tout le monde le sait. Il n y a pas quatre (4) jours, j’étais avec lui. Moi je me contente de ses déclarations qu`il a faites. Ça me suffit. Le président Bédié a fait le même constat que moi. Et il a mis le Secrétariat au travail pour faire le bilan. On ne devrait même plus parler. A partir du moment où le président Bédié a donné l`orientation, chacun n`a pas à chercher à savoir qu`est-ce que Bédié pense à telle ou telle période. Ce que Bédié pense, c`est ce qu`il nous dit publiquement. Bédié nous a parlé et ça nous suffit. Ça nous a blanchi. C`est après cela que j`ai été l`objet des attaques. Avez-vous vu les journaux? Pourquoi ne se sont-ils pas contentés de ce que Bédié a indiqué comme chemin à suivre, et l`on s`est cru obliger d`aller me vilipender, de me traîner, comme ils l`ont fait avec les images que vous avez vues ? Quelqu`un ouvre un débat parce qu`il a un journal et moi je n`en ai pas, puis le ferme quand il veut. Voilà ma préoccupation. Sinon, mes relations en ce qui me concerne, entre Bédié et moi n`ont jamais été nuageuses. Bédié et moi, nous filons le parfait amour. Je l`ai dit à qui veut l`entendre, que tout le temps, j`ai fait un seul choix d`avoir un leader, un seul qui s`appelle Henri Konan Bédié. Je n’ai pas encore dit aux Ivoiriens que j`ai fait un second choix. Et quand on me demande qui est derrière moi, jusqu`à preuve du contraire, mon seul choix, mon seul leader s`appelle Bédié. C`est lui qui est derrière moi. Le jour où je ferai un autre choix, je vous le dirai courageusement. Moi je ne suis pas homme à cacher ce que je pense. Pour l`heure, celui pour qui je me suis battu depuis dix (10) ans et je continue de me battre, s`appelle Henri Konan Bédié.
Après avoir été élu député sous la bannière du RHDP, on vous reproche aujourd’hui de vilipender cette coalition ?
Quelqu`un peut-il me donner la preuve qu`un seul instant j`ai vilipendé le RHDP? A moins que les gens ne soient incultes, sinon à aucun moment je n`ai vilipendé le RHDP. Et puis, au fond, les gens ne connaissent pas l`histoire des choses. C`est moi qui ai créé le RJDP. Jean Blé Guirao et moi, avec Odjé Tiacoré, sommes les pionniers, à la Mairie d`Adjamé, du RJDP. Je me souviens très bien, quand M. Affi N`guessan (président du FPI, ndlr) s`est rendu à Daloa où il a traité M. Bédié de "pneu échappé", Alassane Ouattara de "putschiste" et le Gal Guéï de tous les noms. J`avais compris à cette époque déjà que si nous restions dans nos petites guéguerres, Gbagbo aurait eu raison de nous tous, chacun à tour de rôle. C`est comme ça qu`envers et contre tous, je le dis, envers et contre tous, je me suis permis pour la première fois d`aller m`asseoir en tant que jeune du PDCI-RDA, avec des jeunesses des partis, qui à l’époque on considérait comme des gens aux mains ensanglantées et des putschistes. Je sais ce que ça m`a valu au PDCI-RDA. Je me réjouis aujourd`hui si le RHDP est né et qu`il profite à des gens. Mais le minimum au moins, c`est de savoir être reconnaissant. Quand on a labouré et semé, eh ! bien, il faut récolter. Pourquoi on se plaint que je sois élu sous la bannière du RHDP, alors que j`ai été le premier à
indiquer le chemin du RHDP? Je devrais en être heureux et même fier. Sauf qu`au RHDP, il y a des principes à l`intérieur qu`il faut qu`on observe. Bédié lui-même a parlé de réglages dans nos relations avec les autres. Est-ce que c`est moi qui lui ai imposé le mot "réglages"? Si on parle de réglage, c`est qu`il y a quelque chose qui ne va pas. Vrai ou faux? Alors pourquoi on me colle ce que je n`ai pas dit, ou ce que je ne suis pas?
Qu`est-ce qui fait courir KKB?
Ce qui me fait courir, c`est la santé de l`œuvre, de l`héritage d`Houphouët-Boigny. L`héritage politique d` Houphouët-Boigny, c`est le PDCI-RDA. C`est ça qui me fait courir.
Avez-vous des ambitions pour le PDCI?
Pour l`instant, moi, j`ai exprimé deux ambitions. Dieu m`a permis de les
réaliser. La JPDCI-RDA, j`ai été élu. Je voulais être député, je l`ai exprimé, dans vos colonnes d`ailleurs, avant les échéances. Dieu m`a accordé de le réaliser également et j`ai été élu. Donc, c`est pour l`instant les deux ambitions que j`ai exprimées. Qu`on ne me prête pas une autre ambition.
L`appétit vient en mangeant et l`adage dit "jamais deux sans trois". Quelle sera la troisième ?
Vous savez, pour partager l`éléphant et le manger, il faut d`abord le tuer. Ce qui me préoccupe, c`est que le PDCI se porte bien. Mais qui va occuper tel poste? Qui va faire ceci? Ce n`est pas ça la priorité pour nous. C`est ça qui fait notre différence avec les autres. Vous voyez bien que ça fait dix (10) ans que nous nous battons. Nous n`avons pas forcément les retombées. Nous n`avons pas forcément la part du gâteau. Mais notre foi au PDCI-RDA reste inébranlable. Notre conviction demeure. Et nous continuons avec la même fougue, c`est-à-dire qu`il faut qu`on apprenne à être des militants qui se battent de façon désintéressée, sans calculatrice en main. Mais, malheureusement, beaucoup aujourd`hui militent avec calculatrice en main, en tout cas au PDCI-RDA.
Ne craignez-vous pas par votre franc-parler, de vous faire broyer par l`appareil?
Si me broyer peut apporter le bonheur à des milliers de militants du PDCI-RDA, croyez-moi, je n`ai pas peur de me faire broyer. Je me répète, si me broyer peut apporter du bonheur pour libérer les militants du PDCI-RDA, je n`ai pas peur de me faire broyer. Mais, je suis du PDCI-RDA, je ne connaîtrai aucun destin en
dehors du PDCI. Ça, c`est clair. Personne ne m`y a amené, personne ne m`y chassera. Je serai dans ce PDCI-RDA, peut-être jusqu`à ma mort.
A quand le congrès à la JPDCI-RDA?
C`est pour tout cela que nous nous battons. Ecoutez, jetez un coup d`œil sur nos âges à nous tous. Dans un paysage où la liste électorale a à peu près 75% de jeunes, le président des jeunes ne peut pas continuer à avoir 43 ans et être fier d`être là où il est. Moi dans ma tête, j`ai fini avec la JPDCI. Et je ne mène aucun combat pour me maintenir là. Ça ne m`honore pas. Je veux que le parti avance et que l`horizon se dégage de sorte qu`on laisse la place aux jeunes pour qu`ils viennent animer leur temps. On ne peut pas faire son temps et faire le temps des jeunes à leur place. Moi, j`ai fait mon temps. Je ne ferai pas le temps des jeunes de 25 ans à leur place.
Un autre débat a lieu sur la Primature promise par le président Ouattara avant son élection, au PD CI-RDA. Qu`en savez-vous et qu`en dites-vous?
Mon problème, ce n`est pas sur le fond, le principe de donner la Primature au PDCI, est un acquis puisque Alassane Ouattara a fait cette promesse au PDCI-RDA. Mon problème, c`est tout le débat malsain autour. On n`attribuera pas de poste dans ce pays, en tout cas au PDCI-RDA, sur la base ethnique. Houphouët ne nous a pas appris ça. Je suis Baoulé et le peuple Baoulé n`aspire pas à ce genre de débat. Oui, Alassane a fait la promesse au PDCI-RDA. C`est un cadre du PDCI-RDA qui prendra la Primature si Ouattara le veut. Mais pas par rapport à ses origines. Mais tous ces débats tendent à affaiblir le PDCI-RDA, à le tuer davantage, à le rabougrir. Voilà le fond des choses. Et les gens ont peur qu`on évoque ce débat-là. Oui un débat bien mené, sain, propre, qui profite à l`ensemble de la Côte d`Ivoire parce que le PDCI, c`est un creuset. Houphouët a fait de ce PDCI une géopolitique, dans la vision de créer une Nation. Qu`on ne nous fasse pas revenir en arrière. Alors, le président de la République a promis le poste de la Primature au PDCI, je ne pense pas qu`on ait fait la promesse à une ethnie. C`est un débat malsain.
Vos perspectives, maintenant que vos préoccupations semblent avoir été prises en compte par la haute direction de votre parti?
Je suis venu essentiellement vous dire merci et je voudrais m`en tenir à cela. Cependant, je voudrais saisir cette opportunité pour dire que le samedi 17 mars 2012, au Palais de la Culture de Treichville, nous organisons la rentrée politique
de la JPDCI-RDA. Ce sera un grand rendez-vous. Je voudrais que vous m`aidiez à porter cela à la connaissance des Ivoiriens. Qu`ils sachent que c`est une date à retenir. Et que les jeunes du PDCI-RDA d`abord, et les Ivoiriens qui aiment leur pays ensuite, viennent au Palais de la Culture ce samedi-là à 10 h pour écouter le message de la JPDCI.
Pourquoi à Treichville et non au siège du PDCI à Cocody?
Non, je voulais un espace plus grand parce qu`après la guerre post-électorale, c`est la première grande manifestation de mobilisation. Nous voulons réveiller nos militants. Je sais que beaucoup ont perdu leurs parents, beaucoup s`interrogent également du fait du chômage. La politique n`attire plus beaucoup d`Ivoiriens, la déception est au rendez-vous. On l`a vu à la dernière mobilisation pour les Législatives. La politique elle-même fait peur puisqu`on y va désormais pour trouver la mort. Or les Ivoiriens ne veulent plus aller à la politique pour mourir. Tout cela fait que les militants s`éloignent de nous. Il faut qu`on aille vers eux, il faut qu`on les approche et les rassure. Qu`on leur tienne un discours qui les remobilise. Ça va même profiter à tous ceux qui sont candidats pour les prochaines échéances municipales en vue.
Un échange avec la Rédaction.
Retranscription : Jean-Hervé GUICAHUE (Stg)
"Comment faire pour que le PDCI redevienne un parti des jeunes’’
"On va sauter le verrou pour que le parti respire mieux’’
Au cœur d`une polémique depuis quelques semaines, au sujet de ses sorties sur le devenir et l`avenir de son parti, le PDCI- RDA, le président de la jeunesse du parti soixantenaire, Kouadio Konan Bertin dit "KKB", était le mardi dernier à notre rédaction pour une visite de courtoisie. Il en a profité pour se prononcer sur la situation le concernant.
Propos liminaires
Je voudrais vous remercier pour l`accueil que vous m’avez réservé ce matin.
C`est une action de frère, au-delà de ce que nous avons en commun : la
1. génération. C`est pourquoi je me réjouis d`être ici avec vous. Je sais que vous avez été frappés par un deuil, ces derniers temps. Je réitère encore mes condoléances au Groupe Olympe. C`est une grande perte que nous avons tous enregistrée. Je suis là, ce matin, pour vous traduire ma gratitude et ma reconnaissance parce que depuis le 28 janvier dernier, il y a eu une sorte de cabale montée contre ma personne au sein de mon parti, le PDCI-RDA. Je dois avouer que n`eut été le prompt soutien que vous m`avez apporté, peut-être que, comme bien d`autres qui m`ont précédé, je ne serais pas là à vous parler encore du PDCI-RDA. Parce qu`il y a comme une tradition qu`on veut installer dans ce parti, c`est-à-dire la pensée unique. Celui qui ne pense pas comme certains le souhaitent, il faut immédiatement le guillotiner. Sinon, qu`ai-je commis comme crime? Je ne fais qu`émettre des constats. Notre slogan est clair, et quand nous chantons l`hymne du PDCI, on le termine par "PDCI toujours ... ", et les militants répondent en chœur "Toujours premier". "Premier", parce que depuis 1946, date de sa création, le PDCI n`a jamais enregistré de défaite jusqu`en 2010. Désormais, nous ne sommes plus premier, nous ne sommes même pas deuxième nous sommes troisième. Nous avons perdu le pouvoir d`Etat par les armes. Je l`ai dit, il n’y a eu aucune leçon. On a repris et on est reparti. On a perdu maintenant dans les urnes, et encore aucune leçon. On est d`accord pour reconnaître que nous ne sommes pas un parti rabougri. Aucune leçon. On nous propose de partir mais pour obtenir quoi? C`est ce que j`ai dit. Est-ce que cela s`appelle défier, insulter ou attaquer? Je suis désolé, c`est une cabale. Des gens pensaient que mon tour était arrivé et qu`il fallait me tuer, et la meilleure façon de réussir cela, c`est de tenter de m`opposer à Bédié, que j`ai défendu au vu et au su de tous les Ivoiriens. Les photos qu`on a présentées de moi à la manchette d`un journal, ce n`est pas dans le champ de mon père que j`ai été chicoté. J`ai été chicoté sur le champ de bataille. J`ai organisé une marche sur la RTI, tout le monde le sait. Et c`est parce qu`on a fait tous ces combats qu`aujourd`hui, certains sont là où ils sont. Nous n`en sommes pas jaloux. Mais de grâce, je leur dit une seule chose. Mon souhait, c`est que le PDCI se porte mieux, qu`il produise beaucoup de fruits pour ne pas qu`il soit le seul à les récolter. Voilà le combat que nous menons. Et je pense que ce parti peut encore renaître, resurgir et reconquérir le pouvoir d`Etat si ses militants en prennent la décision ; s`ils en ont conscience et s`organisent pour revenir aux valeurs initiales du PDCI. Quelles sont nos valeurs initiales? Les valeurs du PDCI, c`est le Rassemblement, c`est l`Amour du prochain, c`est le dialogue, notre seule arme de combat. Pourquoi tente-t-on de tuer tous ceux qui engagent un débat au sein du parti démocratique de Côte d`Ivoire comme l`indique son nom? Moi Bertin, personne ne réussira à me fermer la bouche. Personne ne réussira à me faire taire. Je suis au PDCI par conviction, je l`ai démontré. Et je crois qu`en tant que membre du bureau politique, j`ai au moins ce droit d`aborder n`importe quel sujet au PDCI-RDA. Ce que l`on doit retenir, c`est qu`il ne peut plus y avoir de sujet tabou au PDCI-RDA. Dans une société comme la Côte d`Ivoire, où le corps électoral est majoritairement jeune (à 75%), comment faire - si l`avenir de ce parti nous préoccupe - pour que le PDCI redevienne le parti des jeunes de Côte d`Ivoire ? Nous savons que les anciens sont majoritaires au PDCI-RDA. Comment faire pour que ce parti soit un creuset où la chaîne des générations est agissante parce que respectée ? N`oublions pas que le PDCI est un parti de masses, il doit le demeurer. Alors le mépris n`a pas sa place au PDCI-RDA. L`injustice ne peut pas avoir sa place au PDCI-RDA. PDCI, entendons-nous, regardons-nous en face, parlons. Il faut exorciser le mal. Et le président BEDIE, en homme éclairé, nous a donné raison sur toute la ligne. Ce n`est quand même pas moi qui ai demandé à Bédié d`instruire le Secrétaire Général de faire le bilan de toutes les actions. A l`heure où je vous parle, le PDCI est au travail. Le SG est au travail. Des commissions ont été créées, justement pour prendre point par point les thèmes que j`ai développés dans mon intervention. Oui, quand on se sera mis d`accord pour aller donc à ce bureau politique, le PDCI-RDA, dans la concorde retrouvée, dans l`union, peut envisager l`avenir avec un peu plus de sérénité. Alors, qu`on nous comprenne très bien. C`est parce qu`on est jeune et que nous avons le temps devant nous, que nous sommes préoccupés, peut-être un peu plus que les autres, de l`état de santé du PDCI-RDA. Qu`on ne nous empêche pas de nous préoccuper de l`état de santé du PDCI-RDA. Oui, beaucoup de militants s`interrogent. L`angoisse s`empare de tout le monde. C`est connu de tous. C`est pourquoi je dis aux uns et aux autres de ne pas se tromper sur l`appréciation qu`ils font. KKB ne mène pas un combat dans le vide. Ah oui, je suis convaincu que la quasi-totalité des militants du PDCI-RDA, y compris ceux qui de façon hypocrite luttent aujourd`hui, soutiennent cette thèse et partagent notre avis. C`est ce qui fait que je dois continuer. Nous continuerons jusqu`à ce que le PDCI se retrouve et retrouve sa santé. C`est ce que je suis venu vous dire. Vous m`avez permis de tenir bon, je ne suis pas la dernière victime. Vous êtes entre vous journalistes, mais je le dis, si Kah Zion (ndlr, le patron du Nouveau Réveil") réussit par extraordinaire à me décapiter, je serai sa dernière victime. Ma chair est amère, et je ne peux plus tolérer ça. Ils sont des milliers au PDCI-RDA qui sont victimes de cette vague qui se dit proche de nous. On ne peut pas ouvrir la bouche. Qu`est-ce que ça veut dire ça? En un mot, mon combat, c`est que le débat s`instaure au PDCI-RDA. C`est un parti démocratique, il doit rester fidèle à son identité. Son identité de parti démocratique, un parti de débat où on émet son avis sans crainte de quoi que ce soit. De cette façon-là, vous verrez bien que les jeunes vont refaire le chemin du PDCI-RDA. Et ce sera bien pour la Côte d`Ivoire tout entière. Vous m`aviez aidé, à cette période, à faire connaître mon point de vue quand on a voulu m`attribuer un faux débat. Je suis venu par devoir, vous traduire ma reconnaissance et ma gratitude. Voilà ce qui justifie ma présence ici ce matin.
Il n`y a jamais de fumée sans feu. Qui est-ce qui monte la cabale dont vous parliez tantôt?
Ceux qui ont peur du débat au PDCI-RDA, ceux qui croient avoir quelque privilège à protéger. C`est ceux-là qui veulent former autour du président Bédié un certain verrou pour lui faire croire qu`ils l`aime plus que quiconque. Que c’est dans son intérêt qu`ils agissent et donc ils n`ont pas intérêt à voir le débat s`instaurer. Heureusement que je les connais. Le verrou, on va le faire sauter le plus tôt possible pour que le PDCI respire mieux.
Il se murmure que KKB est manipulé par des barons. Qu`en dites-vous?
C`est une insulte à notre intelligence. Parce qu`aujourd`hui, c`est mon nom qu`on évoque. Mais c`est à croire que dans notre génération, nous ne sommes pas capables de réfléchir par nous-mêmes et même d`agir par nous-mêmes. Pourtant, quand les autres avaient notre âge, ils étaient des responsables pleins dans ce pays. Ils agissaient par eux-mêmes et étaient des responsables dont leurs familles étaient fières. Nous, à notre âge, si nous avons un avis à donner, on estime que c`est parce qu`il y a une main derrière. C`est une insulte que je ne peux accepter. Voyez-vous, quand j`étais plus jeune, dix ans en arrière , en 1999, quand je me suis opposé à la décision des anciens de mettre le président Bédié en congé - il y a quelques témoins majeurs dans cette salle -, à cette époque-là, j`étais manipulé par qui? Toutes les décisions que j`ai adoptées à l`intérieur du parti, on veut faire croire que jusque-là, j’étais manipulé? Et comme j`étais manipulé hier, je ne peux qu`être manipulé aujourd`hui. Non! Soyons sérieux. Il ne faut pas rabaisser les autres. Et c`est pour cela que je dis que tout ça relève du mépris que les gens ont des autres.
Vous vous en prenez à M. Kah Zion, qui lui dit avoir tourné la page de vos diatribes ...
Vous trouvez normal que quelqu`un, parce qu`il dispose d`un organe de presse, se lève un matin, vous colle tous les péchés du monde, et puis un autre matin quand il est content, il mette fin au débat comme il veut, parce que vous n`avez pas de journal? Est-ce qu`il n`y a pas un sentiment d`injustice quelque part?
Parce que vous avez un journal, vous ouvrez un débat quand vous voulez, vous le fermez quand vous voulez. On m`a accusé d`avoir insulté M. Bédié. Que Kah Zion fasse la lumière mais qu`on ne me dise pas que c`est terminé. De toutes les façons, il ne pouvait pas continuer. Il n`a pas arrêté parce qu`il le voulait. Il ne pouvait pas continuer. J`attendais qu`il fasse la conférence qui avait été annoncée. Mais, il ne le pouvait, j`en étais persuadé. Ce n`est pas dans l`intérêt de ceux qui le manipulent qu`il tienne cette conférence.
Quelles sont vos relations avec le président Bédié aujourd`hui?
Bédié demeure un père. Tout le monde le sait. Il n y a pas quatre (4) jours, j’étais avec lui. Moi je me contente de ses déclarations qu`il a faites. Ça me suffit. Le président Bédié a fait le même constat que moi. Et il a mis le Secrétariat au travail pour faire le bilan. On ne devrait même plus parler. A partir du moment où le président Bédié a donné l`orientation, chacun n`a pas à chercher à savoir qu`est-ce que Bédié pense à telle ou telle période. Ce que Bédié pense, c`est ce qu`il nous dit publiquement. Bédié nous a parlé et ça nous suffit. Ça nous a blanchi. C`est après cela que j`ai été l`objet des attaques. Avez-vous vu les journaux? Pourquoi ne se sont-ils pas contentés de ce que Bédié a indiqué comme chemin à suivre, et l`on s`est cru obliger d`aller me vilipender, de me traîner, comme ils l`ont fait avec les images que vous avez vues ? Quelqu`un ouvre un débat parce qu`il a un journal et moi je n`en ai pas, puis le ferme quand il veut. Voilà ma préoccupation. Sinon, mes relations en ce qui me concerne, entre Bédié et moi n`ont jamais été nuageuses. Bédié et moi, nous filons le parfait amour. Je l`ai dit à qui veut l`entendre, que tout le temps, j`ai fait un seul choix d`avoir un leader, un seul qui s`appelle Henri Konan Bédié. Je n’ai pas encore dit aux Ivoiriens que j`ai fait un second choix. Et quand on me demande qui est derrière moi, jusqu`à preuve du contraire, mon seul choix, mon seul leader s`appelle Bédié. C`est lui qui est derrière moi. Le jour où je ferai un autre choix, je vous le dirai courageusement. Moi je ne suis pas homme à cacher ce que je pense. Pour l`heure, celui pour qui je me suis battu depuis dix (10) ans et je continue de me battre, s`appelle Henri Konan Bédié.
Après avoir été élu député sous la bannière du RHDP, on vous reproche aujourd’hui de vilipender cette coalition ?
Quelqu`un peut-il me donner la preuve qu`un seul instant j`ai vilipendé le RHDP? A moins que les gens ne soient incultes, sinon à aucun moment je n`ai vilipendé le RHDP. Et puis, au fond, les gens ne connaissent pas l`histoire des choses. C`est moi qui ai créé le RJDP. Jean Blé Guirao et moi, avec Odjé Tiacoré, sommes les pionniers, à la Mairie d`Adjamé, du RJDP. Je me souviens très bien, quand M. Affi N`guessan (président du FPI, ndlr) s`est rendu à Daloa où il a traité M. Bédié de "pneu échappé", Alassane Ouattara de "putschiste" et le Gal Guéï de tous les noms. J`avais compris à cette époque déjà que si nous restions dans nos petites guéguerres, Gbagbo aurait eu raison de nous tous, chacun à tour de rôle. C`est comme ça qu`envers et contre tous, je le dis, envers et contre tous, je me suis permis pour la première fois d`aller m`asseoir en tant que jeune du PDCI-RDA, avec des jeunesses des partis, qui à l’époque on considérait comme des gens aux mains ensanglantées et des putschistes. Je sais ce que ça m`a valu au PDCI-RDA. Je me réjouis aujourd`hui si le RHDP est né et qu`il profite à des gens. Mais le minimum au moins, c`est de savoir être reconnaissant. Quand on a labouré et semé, eh ! bien, il faut récolter. Pourquoi on se plaint que je sois élu sous la bannière du RHDP, alors que j`ai été le premier à
indiquer le chemin du RHDP? Je devrais en être heureux et même fier. Sauf qu`au RHDP, il y a des principes à l`intérieur qu`il faut qu`on observe. Bédié lui-même a parlé de réglages dans nos relations avec les autres. Est-ce que c`est moi qui lui ai imposé le mot "réglages"? Si on parle de réglage, c`est qu`il y a quelque chose qui ne va pas. Vrai ou faux? Alors pourquoi on me colle ce que je n`ai pas dit, ou ce que je ne suis pas?
Qu`est-ce qui fait courir KKB?
Ce qui me fait courir, c`est la santé de l`œuvre, de l`héritage d`Houphouët-Boigny. L`héritage politique d` Houphouët-Boigny, c`est le PDCI-RDA. C`est ça qui me fait courir.
Avez-vous des ambitions pour le PDCI?
Pour l`instant, moi, j`ai exprimé deux ambitions. Dieu m`a permis de les
réaliser. La JPDCI-RDA, j`ai été élu. Je voulais être député, je l`ai exprimé, dans vos colonnes d`ailleurs, avant les échéances. Dieu m`a accordé de le réaliser également et j`ai été élu. Donc, c`est pour l`instant les deux ambitions que j`ai exprimées. Qu`on ne me prête pas une autre ambition.
L`appétit vient en mangeant et l`adage dit "jamais deux sans trois". Quelle sera la troisième ?
Vous savez, pour partager l`éléphant et le manger, il faut d`abord le tuer. Ce qui me préoccupe, c`est que le PDCI se porte bien. Mais qui va occuper tel poste? Qui va faire ceci? Ce n`est pas ça la priorité pour nous. C`est ça qui fait notre différence avec les autres. Vous voyez bien que ça fait dix (10) ans que nous nous battons. Nous n`avons pas forcément les retombées. Nous n`avons pas forcément la part du gâteau. Mais notre foi au PDCI-RDA reste inébranlable. Notre conviction demeure. Et nous continuons avec la même fougue, c`est-à-dire qu`il faut qu`on apprenne à être des militants qui se battent de façon désintéressée, sans calculatrice en main. Mais, malheureusement, beaucoup aujourd`hui militent avec calculatrice en main, en tout cas au PDCI-RDA.
Ne craignez-vous pas par votre franc-parler, de vous faire broyer par l`appareil?
Si me broyer peut apporter le bonheur à des milliers de militants du PDCI-RDA, croyez-moi, je n`ai pas peur de me faire broyer. Je me répète, si me broyer peut apporter du bonheur pour libérer les militants du PDCI-RDA, je n`ai pas peur de me faire broyer. Mais, je suis du PDCI-RDA, je ne connaîtrai aucun destin en
dehors du PDCI. Ça, c`est clair. Personne ne m`y a amené, personne ne m`y chassera. Je serai dans ce PDCI-RDA, peut-être jusqu`à ma mort.
A quand le congrès à la JPDCI-RDA?
C`est pour tout cela que nous nous battons. Ecoutez, jetez un coup d`œil sur nos âges à nous tous. Dans un paysage où la liste électorale a à peu près 75% de jeunes, le président des jeunes ne peut pas continuer à avoir 43 ans et être fier d`être là où il est. Moi dans ma tête, j`ai fini avec la JPDCI. Et je ne mène aucun combat pour me maintenir là. Ça ne m`honore pas. Je veux que le parti avance et que l`horizon se dégage de sorte qu`on laisse la place aux jeunes pour qu`ils viennent animer leur temps. On ne peut pas faire son temps et faire le temps des jeunes à leur place. Moi, j`ai fait mon temps. Je ne ferai pas le temps des jeunes de 25 ans à leur place.
Un autre débat a lieu sur la Primature promise par le président Ouattara avant son élection, au PD CI-RDA. Qu`en savez-vous et qu`en dites-vous?
Mon problème, ce n`est pas sur le fond, le principe de donner la Primature au PDCI, est un acquis puisque Alassane Ouattara a fait cette promesse au PDCI-RDA. Mon problème, c`est tout le débat malsain autour. On n`attribuera pas de poste dans ce pays, en tout cas au PDCI-RDA, sur la base ethnique. Houphouët ne nous a pas appris ça. Je suis Baoulé et le peuple Baoulé n`aspire pas à ce genre de débat. Oui, Alassane a fait la promesse au PDCI-RDA. C`est un cadre du PDCI-RDA qui prendra la Primature si Ouattara le veut. Mais pas par rapport à ses origines. Mais tous ces débats tendent à affaiblir le PDCI-RDA, à le tuer davantage, à le rabougrir. Voilà le fond des choses. Et les gens ont peur qu`on évoque ce débat-là. Oui un débat bien mené, sain, propre, qui profite à l`ensemble de la Côte d`Ivoire parce que le PDCI, c`est un creuset. Houphouët a fait de ce PDCI une géopolitique, dans la vision de créer une Nation. Qu`on ne nous fasse pas revenir en arrière. Alors, le président de la République a promis le poste de la Primature au PDCI, je ne pense pas qu`on ait fait la promesse à une ethnie. C`est un débat malsain.
Vos perspectives, maintenant que vos préoccupations semblent avoir été prises en compte par la haute direction de votre parti?
Je suis venu essentiellement vous dire merci et je voudrais m`en tenir à cela. Cependant, je voudrais saisir cette opportunité pour dire que le samedi 17 mars 2012, au Palais de la Culture de Treichville, nous organisons la rentrée politique
de la JPDCI-RDA. Ce sera un grand rendez-vous. Je voudrais que vous m`aidiez à porter cela à la connaissance des Ivoiriens. Qu`ils sachent que c`est une date à retenir. Et que les jeunes du PDCI-RDA d`abord, et les Ivoiriens qui aiment leur pays ensuite, viennent au Palais de la Culture ce samedi-là à 10 h pour écouter le message de la JPDCI.
Pourquoi à Treichville et non au siège du PDCI à Cocody?
Non, je voulais un espace plus grand parce qu`après la guerre post-électorale, c`est la première grande manifestation de mobilisation. Nous voulons réveiller nos militants. Je sais que beaucoup ont perdu leurs parents, beaucoup s`interrogent également du fait du chômage. La politique n`attire plus beaucoup d`Ivoiriens, la déception est au rendez-vous. On l`a vu à la dernière mobilisation pour les Législatives. La politique elle-même fait peur puisqu`on y va désormais pour trouver la mort. Or les Ivoiriens ne veulent plus aller à la politique pour mourir. Tout cela fait que les militants s`éloignent de nous. Il faut qu`on aille vers eux, il faut qu`on les approche et les rassure. Qu`on leur tienne un discours qui les remobilise. Ça va même profiter à tous ceux qui sont candidats pour les prochaines échéances municipales en vue.
Un échange avec la Rédaction.
Retranscription : Jean-Hervé GUICAHUE (Stg)