C’est normalement le 18 juin 2012 que Laurent Gbagbo comparaît à La Haye à l’audience de confirmation des charges. Les partisans de l’ex-président ivoirien n’ont pas arrêté la mobilisation pour la cause de leur champion, depuis son transfèrement à La Haye. Ils se convainquent de ce qu’à cette date, leur leader qui est détenu pour avoir été coauteur indirect des faits qui lui sont reprochés, sera élargi. Ils ne manquent pas d’idées pour préparer l’événement qu’ils imaginent grandiose et historique. Sur la toile, en Europe, en Amérique et sur place en Côte d’Ivoire, ils multiplient les actions en faveur du prisonnier de La Haye. Une rumeur sur l’existence d’un uniforme pour fêter la libération de Laurent Gbagbo en juin, court même les rues d’Abidjan. Sur le sujet, nous avons approché des responsables du Fpi pour en savoir davantage. Ils marquent pour la plupart leur étonnement sur de telles allégations. ‘’Il n’y a pas d’uniforme qui circule en vue de la libération de Gbagbo. Les seuls pagnes uniformes qui sont disponibles chez nous, sont ceux de nos cadres décédés, Bohoun Bouabré et Gnan Raymond dont nous préparons les obsèques’’, a confié le secrétaire à l’organisation de la Jfpi. Une autre source proche du secrétariat général ne confirme pas la rumeur même si elle reconnaît qu’elle en a capté des sons. Ce dont elle est sûre pour l’instant, c’est l’existence de tee-shirts. Mais relativise-t-elle, ces tee-shirts ont été imprimés avant le 21 janvier dans la phase de préparation du meeting de Ficgayo. Ce sont, ajoute-t-elle, tous les gadgets confectionnés pour ledit meeting qui sont mis en vente au siège du Cnrd au prix de deux mille francs. Ces tee-shirts, visières et casquettes que nous avons pu voir au siège du Cnrd portent le slogan ‘’jusqu’au bout avec Gbagbo’’. Pour certains cadres du parti et des indécrottables du ‘’woody de Mama’’, ce serait bien plus qu’un uniforme qu’il faudra pour fêter la libération de celui qui incarne leur espoir. Mais pour eux, mieux vaut être réservé que de céder à une euphorie prématurée pour un événement qu’ils veulent voir se réaliser. Comme des Saint Thomas, certains préfèrent voir avant de croire, connaissant les rouages et la complexité des procédures de la justice internationale qui réserve bien de tours. Et comme pour donner du contenu à l’attitude de ces derniers, on apprend que le procureur Luis Moreno-Ocampo pourrait modifier les charges à l’encontre de Laurent Gbagbo avec le changement de cap intervenu dans le dossier, à savoir l’extension de la période des enquêtes à l’année 2002. Pour toutes ces raisons, on se veut prudent au Fpi-Cnrd pour ne pas faire la fête avant la fête.
S. Débailly
S. Débailly