Trouver les voies et moyens de réorganiser le Front populaire ivoirien (Fpi) ,appelé désormais à jouer à fond son rôle d’opposant au régime Ouattara. Abattre les meilleures cartes dans le nouveau jeu politique ivoirien. Réfléchir et agir dans le sens de la libération de Laurent Gbagbo (ex-chef d’Etat ivoirien détenu à la Cour pénale internationale), des cadres du parti et autres proches de l’ex-président encore emprisonnés au nord du pays. Voilà décrit, en peu de mots, le contenu du nouveau combat du Fpi. Ce parti a certes survécu à la chute de son ‘’gourou’’, Laurent Gbagbo, un des fondateurs du parti, mais il lui faut à présent se battre dans un contexte qui ne lui est pas forcément favorable, pour se hisser à son meilleur niveau. Cela, on s’en doute, dans la perspective de reconquérir le pouvoir d’Etat, aspiration d’ailleurs légitime. L’héritage de Miaka Oureto, l’homme à qui échoit la présidence intérimaire du parti, est lourd. S’il n’a pas droit à l’échec, il ne doit pas non plus faillir. La raison, les militants du Front populaire ivoirien croient en lui, les partisans et sympathisants de Laurent Gbagbo comptent sur lui pour relever les défis à la fois actuels et futurs. Avec ‘’sa petite équipe’’ composée entres autres des ministres Michel Amani N’Guessan, Dano Djédjé, Alphonse Douaty, du secrétaire général Laurent Akoun, du bouillant Koua Justin, de Yao Yao Jules, le président Miaka Oureto a donné une nouvelle orientation à la lutte du parti. Mû, on peut le comprendre, par les rapports difficiles avec le pouvoir en place. Il faut désormais jouer sur un autre terrain : l’Europe en général et la France en particulier ; à l’effet de prendre à défaut les adversaires politiques aussi bien en interne qu’à l’extérieur. Même si le Fpi sait et se convainc que ce terrain-là n’est pas aisément praticable, il n’a toutefois pas peur de l’explorer. La fin justifiant les moyens, Miaka Oureto et ses camarades entendent prendre le taureau de la libération de Laurent Gbagbo par les cornes. C’est bien tout le sens du séjour de Miaka Oureto en France. A ce sujet, nos sources ne laissent planer le moindre doute. En effet, lors de son séjour à Paris, le président intérimaire du Fpi a multiplié les efforts pour essayer d’approcher et toucher tous les réseaux qui ont de l’influence sur le pouvoir français, dont on connaît la grande implication dans la chute de Laurent Gbagbo. Mais avant, Miaka Oureto a compris qu’il fallait avant tout se réconcilier avec son allié, le parti socialiste français qui, depuis plusieurs années, avait rayé le Fpi de son cercle ‘’d’amis’’. Une fois cette étape franchie, Miaka a plaidé auprès de certains dirigeants socialistes français, tels que Henri Emmanueli, François Loncle, Jacques Salvator, qu’il a rencontrés, afin que ceux-là l’aident à trouver les moyens, les stratégies et les méthodes pour réorganiser le Fpi, le rendre fort afin d’affronter toute adversité, une fois qu’il aura réintégré l’Internationale socialiste. En le faisant, le président intérimaire du Fpi avait sa petite idée : s’appuyer sur ces socialistes français de sorte que lui soit facilitée l’ouverture des portes des puissants réseaux qui pourraient positivement influencer le pouvoir français dans la gestion du dossier de Laurent Gbagbo à la Cpi. Miaka n’a pas manqué de rencontrer, à la demande de Laurent Gbagbo avec qui il a échangé à La Haye, avant son séjour parisien, deux grands amis de l’ex-président : Guy Labertit et Albert Bourgi afin de profiter de leurs carnets d’adresses, lors de sa mission. A terme, une fois en contact avec ces différents groupes d’influence, le Fpi ouvrira avec eux des discussions sérieuses dans l’optique de les convaincre de l`opportunité de ses actions. Puis, il mettra à leur disposition toutes « les preuves » attestant que Laurent Gbagbo est ‘’injustement détenu à La Haye (…) ’’. La finalité, pousser ces réseaux à épouser sa cause, celle de libérer Laurent Gbagbo, l’ex-opposant historique à Feu Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne.
A. BOUABRE
A. BOUABRE