Les coups que les houphouétistes se sont donnés lors des législatives du 11 décembre 2011 et des partielles de dimanche dernier, ne seront pas sans conséquences sur le projet de transformation du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix en un parti unifié.
Henri Konan Bédié et son ‘’jeune frère’’, Alassane Ouattara, ne sont pas au bout de leurs peines. Six ans après la création du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et un an après l’accession au pouvoir du candidat qu’il a soutenu au second tour de l’élection présidentielle de la fin d’année 2010, le projet de transformation de cette coalition en parti unifié semble devenir un pari difficile à tenir. A la faveur des législatives de décembre 2011, les houphouétistes qui ne rataient pas une seule occasion pour étaler leurs divisions sur la place publique, en sont venu à se livrer des batailles dignes de vrais ennemis politiques. Et, alors qu’on croyait ces différends passés, les partielles de dimanche dernier sont venues rappeler qu’au-delà de la complicité affichée par Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les deux poids lourds du Rhdp, il faut davantage renforcer les bases de la coalition.
Quelques signes qui démontrent comment l’alliance va mal. Pour ces partielles, le Rassemblement des républicains (Rdr) qui tient le haut du pavé à l’Assemblée nationale, a décidé de ‘’recruter’’ le candidat indépendant, Alain Lobognon. Toute chose que n’a pas appréciée le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui attendait de son allié, un ralliement à la cause de sa candidate, Simone Ayéri. Les palabres qui en résulteront ne sont pas du goût d’Henri Konan Bédié, le président du Pdci qui, en bon père, décide de voler au secours de ses disciples. Le coup de fil qu’il passe à Alassane Ouattara n’est pas apprécié par tous les cadres ‘’républicains’’ qui commencent à être agacés par la gourmandise de leurs alliés du Pdci. A peine cette tension a commencé à baisser d’intensité qu’un autre foyer naît. A Bonon où il se rend pour apporter son soutien à un cadre du Pdci en lice pour les partielles en tant qu’indépendant, après le retrait du candidat officiel de son parti, Kouadio Konan Bertin dit KKB aurait été pris à partie par des jeunes du Rhdp. En réalité, KKB, le leader de la jeunesse du Pdci voulait rendre au Rdr, la monnaie de sa pièce, en recrutant, lui aussi, son indépendant, Kouadio Konan Denis. Mais, selon toute vraisemblance, les jeunes du Rhdp qui n’ont pas lu la finesse politique qui se cachait derrière la démarche de Kouadio Konan Bertin, s’en sont pris à lui. C’est du pain bénit pour le nouveau député de Port-Bouët et de son parti : l’agresseur ne peut venir que du camp d’en face. Les mots pour qualifier la ‘’forfaiture’’ du Rdr ne se pèsent plus. Quand il entre en scène pour condamner l’agression du président de la JPdci, Alphonse Djédjé Mady, habituellement mesuré, qualifie l’acte d’imbécile. Alors que le scrutin, en lui-même, s’est bien déroulé, dans l’ensemble, les opérations d’après-vote sont émaillés d’incidents. Il y a même eu mort d’hommes. Par pudeur, les responsables du Rdr à Bonon n’osent pas franchir le pas en pointant un doigt accusateur en direction de l’ancien parti unique.
La bataille de la primature
Mais, en aparté, les militants sont persuadés qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le comportement de leurs alliés sur place. Le malaise qui est palpable, n’est pas l’apanage des deux poids lourds du Rhdp. A l’Ouest, l’alliance des houphouétistes a souffert de quelques piques entre les cadres du Rdr et ceux de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire. Le parti présidentiel, porté par le vent de la victoire à la présidentielle, a tenté de déstabiliser son allié. La tentative a presque réussi avec l’élection de la liste ‘’Vivre ensemble’’ et de Siki Blon Blaise, anciennement cadre de l’Udpci, qui a été ‘’recruté’’ par le Rdr. Le parti Arc-en-ciel qui s’est senti menacé, a déployé les grands moyens pour contrecarrer les républicains. Albert Toikeusse Mabri n’a d’ailleurs ménagé aucun effort pour mener la contre-offensive. L’autre cause de la guéguerre Pdci-Rdr, est liée au contrôle de la primature. Craignant d’être ‘’roulés’’ par Alassane Ouattara, les cadres du Pdci n’ont jamais raté d’occasion pour mettre la pression sur Henri Konan Bédié et le chef de l’Etat pour récupérer le maroquin qui leur aurait été concédé dans l’entre-deux-tours. Or, dans la manifestation de cette impatience, ils ont heurté la sensibilité de plusieurs proches d’Alassane Ouattara, notamment Guillaume Soro. Toute chose qui n’a pas été du goût de tout le monde au Rdr.
Les exemples qui sont légion, témoignent de la difficulté des houphouétistes à parler d’une même voix ou à regarder dans la même direction. Le Rhdp tremble sur ses bases et certains plaident pour une réunion urgente de la conférence des présidents pour colmater les brèches.
Marc Dossa
Henri Konan Bédié et son ‘’jeune frère’’, Alassane Ouattara, ne sont pas au bout de leurs peines. Six ans après la création du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et un an après l’accession au pouvoir du candidat qu’il a soutenu au second tour de l’élection présidentielle de la fin d’année 2010, le projet de transformation de cette coalition en parti unifié semble devenir un pari difficile à tenir. A la faveur des législatives de décembre 2011, les houphouétistes qui ne rataient pas une seule occasion pour étaler leurs divisions sur la place publique, en sont venu à se livrer des batailles dignes de vrais ennemis politiques. Et, alors qu’on croyait ces différends passés, les partielles de dimanche dernier sont venues rappeler qu’au-delà de la complicité affichée par Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les deux poids lourds du Rhdp, il faut davantage renforcer les bases de la coalition.
Quelques signes qui démontrent comment l’alliance va mal. Pour ces partielles, le Rassemblement des républicains (Rdr) qui tient le haut du pavé à l’Assemblée nationale, a décidé de ‘’recruter’’ le candidat indépendant, Alain Lobognon. Toute chose que n’a pas appréciée le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui attendait de son allié, un ralliement à la cause de sa candidate, Simone Ayéri. Les palabres qui en résulteront ne sont pas du goût d’Henri Konan Bédié, le président du Pdci qui, en bon père, décide de voler au secours de ses disciples. Le coup de fil qu’il passe à Alassane Ouattara n’est pas apprécié par tous les cadres ‘’républicains’’ qui commencent à être agacés par la gourmandise de leurs alliés du Pdci. A peine cette tension a commencé à baisser d’intensité qu’un autre foyer naît. A Bonon où il se rend pour apporter son soutien à un cadre du Pdci en lice pour les partielles en tant qu’indépendant, après le retrait du candidat officiel de son parti, Kouadio Konan Bertin dit KKB aurait été pris à partie par des jeunes du Rhdp. En réalité, KKB, le leader de la jeunesse du Pdci voulait rendre au Rdr, la monnaie de sa pièce, en recrutant, lui aussi, son indépendant, Kouadio Konan Denis. Mais, selon toute vraisemblance, les jeunes du Rhdp qui n’ont pas lu la finesse politique qui se cachait derrière la démarche de Kouadio Konan Bertin, s’en sont pris à lui. C’est du pain bénit pour le nouveau député de Port-Bouët et de son parti : l’agresseur ne peut venir que du camp d’en face. Les mots pour qualifier la ‘’forfaiture’’ du Rdr ne se pèsent plus. Quand il entre en scène pour condamner l’agression du président de la JPdci, Alphonse Djédjé Mady, habituellement mesuré, qualifie l’acte d’imbécile. Alors que le scrutin, en lui-même, s’est bien déroulé, dans l’ensemble, les opérations d’après-vote sont émaillés d’incidents. Il y a même eu mort d’hommes. Par pudeur, les responsables du Rdr à Bonon n’osent pas franchir le pas en pointant un doigt accusateur en direction de l’ancien parti unique.
La bataille de la primature
Mais, en aparté, les militants sont persuadés qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le comportement de leurs alliés sur place. Le malaise qui est palpable, n’est pas l’apanage des deux poids lourds du Rhdp. A l’Ouest, l’alliance des houphouétistes a souffert de quelques piques entre les cadres du Rdr et ceux de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire. Le parti présidentiel, porté par le vent de la victoire à la présidentielle, a tenté de déstabiliser son allié. La tentative a presque réussi avec l’élection de la liste ‘’Vivre ensemble’’ et de Siki Blon Blaise, anciennement cadre de l’Udpci, qui a été ‘’recruté’’ par le Rdr. Le parti Arc-en-ciel qui s’est senti menacé, a déployé les grands moyens pour contrecarrer les républicains. Albert Toikeusse Mabri n’a d’ailleurs ménagé aucun effort pour mener la contre-offensive. L’autre cause de la guéguerre Pdci-Rdr, est liée au contrôle de la primature. Craignant d’être ‘’roulés’’ par Alassane Ouattara, les cadres du Pdci n’ont jamais raté d’occasion pour mettre la pression sur Henri Konan Bédié et le chef de l’Etat pour récupérer le maroquin qui leur aurait été concédé dans l’entre-deux-tours. Or, dans la manifestation de cette impatience, ils ont heurté la sensibilité de plusieurs proches d’Alassane Ouattara, notamment Guillaume Soro. Toute chose qui n’a pas été du goût de tout le monde au Rdr.
Les exemples qui sont légion, témoignent de la difficulté des houphouétistes à parler d’une même voix ou à regarder dans la même direction. Le Rhdp tremble sur ses bases et certains plaident pour une réunion urgente de la conférence des présidents pour colmater les brèches.
Marc Dossa