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Politique Publié le lundi 5 mars 2012 | Nord-Sud

Propos de...

Jean Blé Guirao, secrétaire général adjoint de l’Udpci : « Le temps fera les choses »
« Il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix. La paix est un processus de longue haleine. Petit à petit, les efforts qui sont faits par le président de la République et le gouvernement trouveront une oreille attentive chez les responsables et les militants du Fpi pour qu’ils se mettent résolument dans la mouvance de la réconciliation. On ne peut dire, aujourd’hui, que ces 322 000 km² de la Côte d’Ivoire appartiennent à certains et non à d’autres. Nous sommes tous fils de ce pays. Nous devons ensemble contribuer à sa construction. J’ai déjà dit quelque part qu’il faut arrêter de dénoncer les militants du Fpi et de les mettre en prison. Le président de la République est lui-même allé au Ghana, il a envoyé ses ministres à l’extérieur pour demander aux cadres du Fpi de rentrer. Je crois qu’ils comprendront et accepteront cette main tendue là. C’est ensemble que ce pays sera développé. Ce n’est pas dans l’exclusion, pas dans les règlements de comptes encore moins dans les dénigrements. Mais dans l’union autour du président élu. Ceux qui ne le comprennent pas iront droit dans le mur. Les cadres du Fpi doivent le savoir. Le temps y aidera mais aussi la poursuite des actions du président. Des actions qui n’ont malheureusement rien à voir avec ce que font certains dans son entourage qui rament à contre-courant ».



Dr Maurice Fahé, politologue : « Si le discours n’est pas concret de part et d’autre… »
« Cela paraît difficile d’épiloguer sur l’orientation d’un parti auquel on n’appartient pas. Je ne sais pas quelle discussion a eu lieu, quelle est leur stratégie. Ils posent des problèmes, de leur point de vue qui paraissent être des conditions pour qu’ils reviennent dans le dispositif. Ils disent de lever les saisies sur les salaires, de libérer leurs dirigeants, etc. C’est la satisfaction de ces conditions qui constitue l’aune pour lequel on peut les juger ou pas. Si ces conditions étaient satisfaites et qu’ils ne reviennent toujours pas, en ce moment on aurait pu dire qu’ils ont voulu ça, on le leur a donné et ils ne sont pas venus. Chaque organisation, chaque groupe d’intérêt s’oriente en fonction de ses intérêts, en se disant que si on procède de la sorte, je peux obtenir ce que je veux. J’ai déjà dit quelque part que nous étions dans la logique de 2000. Donc, on change peut-être le nom des organisations, mais la logique reste la même. C’est une logique d’invalidation, de discrimination. Si le discours n’est pas concret de part et d’autre, ce que je crains c’est qu’on en arrive à la situation qu’on a connue ».

Dr Patrick N’Gouan, société civile : « Il va falloir rediscuter avec eux »
« Il faut arriver à les convaincre de la nécessité pour eux de participer aux élections municipales et aux élections régionales, parce qu’on est en démocratie, il ne faut pas que les choses soient incolores. A force de vouloir chercher à montrer qu’on ne partage pas l’orientation du processus politique, eh bien, on ne se rend pas compte qu’on pénalise pour finir toute la démocratie en Côte d’Ivoire. Donc, ils ne sont pas allés aux législatives, à mon avis ils auraient eu au moins un groupe parlementaire qui aurait porté sa contradiction au parlement, ils ne l’ont pas fait. Il ne faut pas que pour les municipales et les autres élections, ils boycottent. A mon avis, il faut arriver à les convaincre de la nécessité de venir participer au processus. Il faut voir dans quelle mesure on peut discuter avec eux pour voir comment satisfaire quelques unes de leurs conditions. Je pense qu’il va falloir que les nouvelles autorités rediscutent avec eux pour ce qui est acceptable ou pas afin qu’ils puissent participer au processus ».



Eugène Djué, cadre du Fpi :« La meilleure des démarches, c’est de rechercher le consensus »
« Je pense qu’il faut que tous les acteurs politiques, en particulier les autorités, comprennent une fois pour toutes, qu’il faut qu’on mette fin à la belligérance, il faut qu’on mette un terme aux polémiques inutiles qui font durer et perdurer les souffrances des Ivoiriens. Il faut qu’une fois pour toutes, on s’asseye pour réfléchir et voir les voies et moyens pour sortir de cette crise et bien entendu, il faut considérer que la crise militaire est terminée et que la belligérance est terminée. Et donc, tant qu’on n’écoutera pas suffisamment les autres, et qu’on mettra d’autres à l’écart, vous comprenez qu’il y aura la méfiance. Dans chaque acte posé, dans chaque parole dite, dans chacun de nos faits, la meilleure des démarches c’est de rechercher le consensus, c’est de rechercher le rassemblement afin d’aller vers la cohésion. Donc, pour rassurer les autres, aujourd’hui, il faut ouvrir le dialogue politique sur l’ensemble des questions. Le truc, si vous voulez, ce n’est pas d’attendre et d’ouvrir occasionnellement le dialogue sur un point donné. Il y a eu quatre questions globales. Il n’est pas besoin d’attendre pour dire demain on va aller discuter sur le gouvernement ou encore demain on va aller discuter sur la réconciliation. Non ! Il faut un cadre de discussions de dialogue permanent. L’élément indispensable est qu’il faut qu’aujourd’hui chacun soit rassuré, soit associé pour que rassurés, on puisse évoluer tranquillement. C’est important. Et il y a des gens qui se demandent si les personnes qu’on qualifie de clans Gbagbo peuvent valablement aller se faire entendre par la commission nationale (Cne) et ne pas subir de répression. Vous voyez, il y a un doute qui s’impose. Les gens doutent, ils sont méfiants, ils ont des déclarations, des informations à donner mais ils ont peur. C’est une suspicion, c’est une méfiance qu’il faut savoir dissiper en rassurant les gens, en les mettant en confiance. Ce n’est pas la meilleure forme ce qu’on est en train de faire. Il faut travailler un peu plus. Il faut que tout le monde soit humble, il ne faut pas qu’on soit arrogant. Il faut qu’on soit modeste dans la victoire et il faut qu’on soit digne et responsable en même temps aussi dans la défaite. Voilà les deux points qu’il faut pour qu’on avance. Parce que si chacun veut rester dans sa logique, on n’en sortira pas et le peuple ivoirien continuera de souffrir et la Côte d’Ivoire n’avancera pas ».





Comment guérir le Fpi 

Assurément, le Front populaire ivoirien (Fpi) est un grand corps malade. Mais, le plus grave, c’est que les dirigeants de l’ancien parti au pouvoir refusent d’admettre que leur formation politique n’est pas au mieux de sa forme. « Nous sommes tombés mais nous nous sommes relevés », assurait, dans un entretien accordé à un confrère Marie Odette Lorougnon, la responsable des femmes du Fpi. Du coup, quand on demande aux dirigeants du parti de la rose, quel est le remède qui pourrait les soulager de leur mal-être, c’est sans ambages qu’ils rembarrent. « C’est à ceux qui ont pris le pouvoir par les armes et qui, pour tuer la démocratie dans notre pays, viennent disperser nos meetings qu’il faut prescrire des remèdes », soutient un cadre de l’ancien régime, de sa cachette. Un discours qui irrite plus d’un dans le camp du président de la République, Alassane Ouattara. « Les responsables du Fpi sont toujours dans la logique qui a déclenché la crise post-électorale. Non seulement ils refusent de faire leur repentir et d’adopter un profil plus bas mais, en plus, ils continuent dans leur arrogance. Ils sont même arrogants dans les revendications qu’ils posent au pouvoir en place. Ils veulent discuter avec le pouvoir à leurs conditions. Ça, vous convenez que ce n’est pas possible. Comment pensent-ils aller à la réconciliation s’ils ne mettent pas balle à terre ? Comment veulent-ils la paix si en même temps, ils annoncent des jours sombres sur le pays », s’interroge un cadre du Rassemblement des républicains (Rdr). « Il faut que nos camarades cessent leurs discours méprisants et suffisants. Loin de les ramener dans le processus de réconciliation, cela contribue au contraire à les marginaliser. Il leur suffit pourtant de rompre avec l’opposition radicale qu’ils ont menée dans les années 1990, pour qu’ils trouvent leur place dans la nouvelle société ivoirienne. La stratégie de la victimisation dans laquelle ils se sont inscrits ne donnera pas forcément les résultats escomptés  », renchérit un ancien cacique du clan Gbagbo qui a, aujourd’hui, tourné casaque. Et, il ne semble pas avoir tort. Rien ne garantit au Fpi que la ligne radicale dans laquelle il s’est inscrit pour arriver au pouvoir, pourra encore faire recette. « L’obsession de la libération de Gbagbo éloigne le Fpi du quotidien des Ivoiriens. Le Fpi est aphone sur l’inflation galopante qui dépérit le pouvoir d’achat des Ivoiriens, le Fpi ne dit rien sur les licenciements dans les entreprises, sur les scandales politiques », analyse le politologue Julien Kouao. « L’argent et les privilèges se faisant rares, beaucoup de militants, habitués à dix ans de conforts quitteront la maison bleue pour la case républicaine », ajoute M. Kouao avant d’inviter les partisans de Laurent Gbagbo au réalisme politique. « Le Fpi doit faire preuve de réalisme sans se renier, en acceptant la main tendue du pouvoir, qui a déjà fait libérer une partie de prisonniers, dégelé des comptes des pro-Gbagbo. C’est la traduction manifeste de sa bonne volonté sur la question, même s’il peut et doit faire davantage. C’est au gouvernement et dans les assemblées locales élues, qu’il sera plus audible et rencontrera des oreilles attentives pour l’aboutissement heureux de ses revendications dont la libération de Laurent Gbagbo », prescrit Julien Kouao

M. D.
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