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Politique Publié le mardi 6 mars 2012 | Trait d’Union

Hyacinthe Galo Bi: Servir les autres avec équité

Hyacinthe Galo Bi, natif de Zuénoula, est actuellement le secrétaire général du Mouvement populaire ivoirien (MPI). Il met sa fougue assaisonnée d’une bonne dose de maturité au service de la politique dont il voudrait qu’elle soit faite autrement : « servir les autres avec équité et non se servir ».

L’histoire de Hyacinthe Galo Bi avec la politique débute comme celle de tous les jeunes de sa génération. Au début des années 90. Avec la fièvre de la contestation qui s’était, à cette époque, emparée de tous les établissements scolaires de Côte d’Ivoire. Où il était difficile de définir la ligne de démarcation entre la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et certains partis d’opposition, notamment le Front populaire ivoirien (FPI).

Hyacinthe Galo Bi, actuel Secrétaire général du Mouvement populaire ivoirien (MPI), alors élève en 1e D au Lycée moderne de Zuénoula, fait partie de la vingtaine d’élèves qui mènent une grève au sein de l’établissement pour réclamer un professeur de philosophie. On peut le dire, dès son jeune âge, le combat pour la quête de la connaissance et de la lumière venait d’être entamé.

La colère est telle ce jour-là, se souvient le jeune élève, que certains de ses camarades vont jusqu’à déchirer le drapeau national. Acte de rébellion ou dépit… patriotique ? La question reste toujours posée. Quel que soit l’avis sur l’acte posé, pour Galo Bi et ses camarades, il était inadmissible qu’ils n’aient pas un professeur pour leur dispenser cette discipline que toutes les générations avaient la curiosité de découvrir, une fois en classe de première. Cet épisode passé, le petit Galo Bi est contraint de poursuivre ses études au bord de la mer, à Grand-Bassam. Il se retrouve par la suite à Tiassalé pour finalement atterrir à
Abidjan, où il est admis au baccalauréat série D. Hyacinthe Galo Bi s’inscrit alors à l’Université d’Abidjan, au département d’histoire. Après l’obtention, en 2004, d’une licence en histoire, le jeune politicien ne peut poursuivre les études. Les incessants mouvements de grève sont la cause de cette interruption de son cursus scolaire. Il n’est pas pour autant gagner par le découragement et présente le concours des douanes ivoiriennes. La joie d’avoir réussi à ce concours sera de très courte durée. Après avoir vu son nom sur la liste des admis au concours à l’époque où l’actuel ministre de la Fonction publique,
Gnamien Konan, était Directeur général des douanes, celle-ci n’est plus reconnue comme telle. Une nouvelle liste des admis sur laquelle son nom ne figure plus, est affichée. Cette magouille au plus niveau de l’Etat suscite chez ce célibataire, père de 2 enfants, un sentiment de déception et d’injustice. Une injustice qui, finalement, sera le moteur de son engagement politique. Plutôt que

de reprendre le concours ou d’embrasser une autre discipline, Hyacinthe Galo Bi
se sent l’âme d’un justicier. ‘‘Ce trucage m’a fait très mal. Mais, cela a été la source de mon engagement dans l’arène politique’’, fait-il savoir. Un engagement politique qui se fera par l’entremise du président des jeunes du MPI d’alors, Jonas Amani. Il explique son adhésion au sein de cette formation politique par le fait que ‘‘les autres partis étaient riches et on ne pouvait pas y émerger le plus vite possible’’. Mais surtout, en raison des valeurs qui sont prônées dans le parti de feu Emile Téhé. Des valeurs qui, selon lui, font la part belle à la paix et à l’équité sociale. Le militantisme au sein de cette formation, cependant, ne se fera pas sans heurts. La fougue juvénile de Hyacinthe Galo Bi, né le 13 avril 1977 à Douénéfla, une sous-préfecture du département de Zuénoula, de voir les choses vite évoluer et comme il le souhaite, est confrontée à ce qu’il qualifie ‘‘d’immobilisme’’ du président Patrick Yao Sansan. Cette espèce de conflit de générations va amener le jeune militant à aller voir ailleurs, sans pour autant ‘‘déposer sa lettre de démission’’. C’est le parti du Progrès, le partage et la paix (RPP) qui accueille ‘‘le jeune fougueux’’. Il apprend à l’ombre d’un des baobabs de la politique ivoirienne, ‘‘le désormais notable’’ Laurent Dona Fologo. Son dynamisme et son ardeur juvénile sont récompensés. On lui confie le poste de Secrétaire général de la coordination RPP de Kouté-Toits- rouges, dans la commune de Yopougon. En dépit de l’admiration qu’il a pour le président du RPP, l’aventure dans ce parti sera de courte durée. A l’issue de la crise post-électorale qui a secoué le pays, il abandonne ‘‘l’enfant de Péguékaha’’ pour un come-back au MPI. La rupture entre la Direction du parti et sa base est, selon lui, à l’origine de cet autre départ. Alors que Hyacinthe Galo Bi soutient que, comme un sacerdoce, c’est pour le peuple qu’on fait la politique.

Et que, la base d’un parti est l’expression par excellence des aspirations du peuple. Il ne pouvait donc pas, logiquement, rester longtemps au sein de ce parti coupé, par conséquent, du peuple. Fut-il dirigé par un homme qu’il vénère.

Depuis la fin des sanglantes et meurtrières turbulences post-électorales, il est donc retourné à ses premiers amours… politiques. Le temps ayant fait ses effets, la fougue a fait place à la maturité ; et l’homme s’en remet désormais au président de son parti. Bien que les défauts de ce dernier aient la peau dure.

Mais l’homme compte demeurer dans le parti de feu Emile Téhé pour appliquer la vision qu’il a de la politique : « Servir les autres avec équité et non se servir.»

Selon Hyacinthe Galo Bi, quant on sert les autres avec équité, et non avec égalité, c’est soi-même qu’on sert en définitive. D’où cette conviction en sa vision politique empreinte désormais de patience et d’imagination pour répondre aux préoccupations de ses concitoyens. ‘‘La nature, donc Dieu, n’a pas fait les hommes et les choses de façon égale. Prenez les doigts de la main, ils ne sont égaux. Mais, chaque doigt a besoin de l’autre dans l’action. La politique, ce n’est pas le traitement des Hommes de manière égale, comme certains le prétendent. Mais, il faut traiter ces derniers avec équité », philosophe le Secrétaire général du MPI. Outre cette motivation qui guide sa carrière politique, Hyacinthe Galo Bi croit dur comme fer que c’est sa formation politique qui va véritablement réconcilier les Ivoiriens. Les autres partis politiques, fait-il remarquer, traînent le boulet du tribalisme comme une tare congénitale. Il reconnaît, cependant, que le chemin sera long et parsemé d’embûches. D’autant plus que son parti n’a pas encore une base sociologique confortable, à même de porter haut les ambitions du parti qu’il rêve de diriger un jour et qui accuse un sérieux handicap financier. Une lucidité qui fait dire à cet amateur du foutou igname à la sauce graine, ‘‘une fois la force présente, la foi qui est en lui… déplacera les montagnes pour le bonheur du peuple ivoirien, débarrassé de toute pesanteur ethnique et tribale, résolument tourné vers le développement ; mais avec équité’’. Cette valeur qui lui est chère et qui est le ressort de l’idéologie politique de Hyacinthe Galo Bi.

Romarick N. Foua
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