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Politique Publié le mardi 6 mars 2012 | Diasporas-News

Côte d’Ivoire / Vers une implosion du RHDP ?

L’union sacrée scellée en 2005 à Paris entre les héritiers du président Houphouët-Boigny et qui a donné des fruits lors de la présidentielle de 2010 est sur le point de s’effriter.

Alors que le pouvoir de la refondation était aux affaires, il est apparu opportun à l’opposition dont la tête de file était le PDCI-RDA de faire front, avec pour objectif majeur de remporter la présidentielle. Une idée qui d’ailleurs a reçu l’assentiment de certains partis de l’opposition dont le RDR de Alassane Ouattara, l’UDPCI de Albert Mabri Toikeusse et le MFA de Innocent Anaky Kobena. De ce conclave qui a permis la naissance du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) sont nées plusieurs résolutions dont la plus importante est le soutien des autres membres de la coalition au candidat à qui le suffrage permettrait de prendre part au second tour de ce scrutin. Et cette idéologie a prévalu, permettant ainsi au président Alassane Ouattara, transfuge du RDR de prendre les rênes du pouvoir de façon effective le 11 avril 2011 dernier.

Les premiers signes d’un malaise…

Une fois la bataille pour la présidentielle achevée, il était important pour la coalition des Houphouétistes de se projeter dans le futur pour les échéances à venir. Avant donc les législatives, pour demeurer dans l’esprit de la coalition, la conférence des présidents du RHDP présidée par Henri Konan Bédié a préconisé le système de listes communes à l’effet d’une efficacité. Mais plus dans le souci de faire barrage au Front Populaire Ivoirien (FPI) au cas où il s’engageait à y prendre part. Une fois la nouvelle annoncée, des sons discordants ont commencé à se faire entendre tant au niveau des militants de base que des hauts cadres des partis de la coalition. Donnant l’impression au président Bédié qu’il venait de commettre une erreur qu’il a tenu très vite à rectifier. Au cours d’une conférence le 19 septembre 2011, il a confié : « nous irons aux élections en rangs séparés et non en rangs opposés ». Une déclaration qui a jeté un pavé dans la marre puisque les réactions ne se sont pas faites attendre. Une fronde s’est aussitôt créée tant au sein du PDCI que des partis de la coalition. Alors pour éviter de fragiliser la coalition le président de la conférence des présidents du RHDP est monté au créneau en pondant cette fois une nouvelle déclaration qui devait mettre un terme à tous les bruits qui se font entendre. Désormais, « tous les candidats des partis membres du RHDP et alliés qui ont déjà déposé leurs dossiers de candidature peuvent compétir sous la bannière de leur formation politique à l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, le scrutin du 11 décembre 2011 » mentionne le communiqué lu par le secrétaire général du PDCI, Alphonse Djédjé Mady. Une sortie qui n’a d’ailleurs pas changé la donne puisque désormais les dés étaient lancés et chacun devait user de tous les moyens en sa possession pour assurer à sa formation politique le maximum de sièges. « A la guerre comme à la guerre » tel était le leitmotiv de chacun des candidats du RHDP. La bataille était alors ouverte et tous les coups même s’ils n’étaient pas permis étaient donnés. Les houphouétistes étaient devenus de véritables adversaires au point même que certains procédaient par des menaces ou des agressions rien que pour empêcher leurs adversaires de battre campagne. Car chacun des candidats où qu’il soit à travers son élection devait permettre à sa formation politique de se hisser sur le perchoir, bien entendu par l’obtention d’une majorité écrasante. L’enjeu était donc grand pour ces 255 sièges à pourvoir à l’hémicycle.

La coalition au bord de l’implosion !

Les derniers développements de l’actualité politique en Côte d’Ivoire témoignent sans coup férir d’un malaise profond au sein de la famille des Houphouétistes. Un malaise qui sans doute serait né de la mauvaise rétribution faite par le président Alassane Ouattara comme l’estiment certains cadres du vieux parti. C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de rappeler le président de la jeunesse du PDCI Bertin Kouadio Konan lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 16 février dernier. Au cours de laquelle, il dénonce un « tribalisme » du Président de la République. Qui renchérit pour dire que le PDCI n’a pas obtenu sa part du gâteau tel que promis. Comme lui, d’autres jeunes issus de l’UDPCI ont fustigé la part belle faite à ses partisans par le président Alassane Ouattara. Alors que selon eux « tout le monde a mené au même titre le combat pour son installation dans le fauteuil présidentiel ». Depuis donc les législatives, c’est un véritable froid qui s’est installé au sein de la coalition où d’ailleurs les membres des différents partis ne cessent de pointer du doigt le RDR. Avec l’expérience des législatives, l’on s’interroge sur la survie de la coalition des Houphouétistes vu que les élections municipales sont à venir. En témoigne d’ailleurs l’appel lancé par KKB aux membres du parti « quel est ce parti qui ne tire pas les leçons de ses échecs. Les législatives viennent de s’achever, il est important pour nous d’en tirer les conséquences et nous projeter dans le futur ». En tout cas c’est un véritable climat de méfiance qui s’est créé au sein de cette famille qui avait fait de l’union et la solidarité ses maîtres mots. Désormais, c’est désunion, mésentente qui caractérise le RHDP. Il ne serait donc pas étonnant de voir les membres de la famille des Houphouétistes amorcer les prochaines élections « en rangs très dispersés ». Une fissure dont pourrait profiter le FPI pour se réinsérer sur l’échiquier politique afin de mieux organiser son retour, Vu qu’il éprouve encore des difficultés à pouvoir mener ses activités. En tout cas, il sera très difficile pour les "joutes" à venir, les municipales et les régionales de parler de la coalition RHDP.


Hermann Djea
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