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Politique Publié le lundi 12 mars 2012 | Le Patriote

Entretien/ Mme Trazéré Olibé Célestine, Députée d’Issia : “Nous avons un mandat de sortie de crise

© Le Patriote Par DR
Célébration de la Journée internationale de la Femme à Issia: l’honorable Trazéré Célestine Olibé rassure les femmes du milieu rural
Jeudi 8 mars 2012. Issia. A l’invitation de l’Ong Amognan, le Député de la circonscription électorale 102 (Boguédia-Issia-Tapéguia) l’honorable Trazéré Célestine Olibé a célébré la journée internationale de la femme à l’esplanade de la préfecture
Député d’Issia, Mme Trazéré Olibé Célestine est la première femme parlementaire de ce département. Elle explique, dans cet entretien, les enjeux du nouveau parlement et ses ambitions pour son département.
Le Patriote: Les députés sont appelés à élire ce lundi même, le président du parlement. Comment appréhendez-vous ce mandat parlementaire en votre qualité de député de la circonscription d’Issia?
Trazéré Olibé Célestine: Je dois d’emblée relever qu’il s’agit d’un mandat de sortie de crise. Il nous appartient en tant qu’élus, d’accompagner la sortie de crise, d’amener à recoudre le tissu social, à récréer la fraternité et la convivialité entre les populations, les différentes communautés vivant sur le sol ivoirien. Nous sommes le porte-parole des populations dans leur ensemble qui a un besoin de cohésion, d’unité et de concorde. Il nous appartient de faire remonter cette volonté du peuple, de lui donner forme et corps afin que ce dessein auquel est lié le bien-être social de tous Ivoiriens sans exclusion et sans exclusive, s’accomplisse. Cela nous renvoie au chantier de la réconciliation nationale. Comment fédérer toutes les forces vives autour des idéaux de vivre ensemble du président de la République SEM Alassane Ouattara dans cette Côte d’Ivoire qui a perdu ses habitudes et valeurs de fraternité? Comment se refaire confiance? Nous avons un devoir de rassurer autour du programme du président.

LP: Quels sont, selon vous, les grands défis qui attendent cette nouvelle législature en termes de vote des lois dans le contexte actuel?
TOC: Il y a un chantier qui me semble le plus important en ce sens que sa résolution va induire la réussite des autres. Il s’agit de la réconciliation. A travers cet axe, il y a le problème du foncier rural qui fragilise la cohésion intercommunautaire. C’est un réel problème. Comment le régler définitivement? J’avoue que la question foncière est une équation difficile à laquelle nous, les élus, devrons trouver la meilleure réponse en terme de lois à voter. Ce qui n’est pas encore le cas jusque-là. Si bien que nous connaissons dans nos villages, de récurrents conflits fonciers qui ruinent tous nos efforts de cohésion, de vivre ensemble dans la paix ainsi que les actions de développement local tant il est vrai qu’aucun plan de prospérité sociale ne peut réussir dans un climat de méfiance, de défiance et d’affrontements. C’est pour moi, le grand défi de cette nouvelle législature.

LP: On a noté un long temps entre l’élection des députés et l’ouverture de l’Assemblée nationale. Comment avez-vous géré cette attente?
TOC: C’est vrai qu’on aurait voulu être mis immédiatement au travail. Ce qui n’a pas été le cas. Cependant, nous ne nous ennuyons pas parce que nous avons gardé le contact avec les populations et nous sommes à l’écoute de leurs préoccupations. La meilleure manière d’échapper à l’ennui, c’est d’être au contact des préoccupations des populations. Quand vous faites la politique et que vous êtes porté à donner du sourire et de l’espoir autour de vous, l’ennui ne peut pas être dans votre quotidien. Le seul problème qui se pose, est que pour répondre aux nombreux besoins, il faut des moyens financiers que tous les nouveaux élus n’ont pas. Le problème est surtout au niveau financier étant donné que sans ressources financières, il n’est pas possible de répondre aux diverses urgences, aux multiples problèmes ponctuels et pressants.

LP: On le voit, la question du développement de votre département vous préoccupe. Pouvez-vous nous partager votre idée là-dessus?
TOC: Le député n’est pas un agent de développement. Certes, en mettant à profit son carnet d’adresses, son portefeuille relationnel personnel, il peut ‘’vendre’’ sa circonscription pour susciter et capter des investissements directs et indirects de l’extérieur. Mais, pour amplifier ce rôle, pour jouer ce rôle, il faut que je sois un artisan de développement local, il faut que j’aie en main l’instrument de conception, de mise en œuvre de programmes, de stratégies de développement local. Nous les femmes leaders, sommes déterminées à être les véritables actrices de la métamorphose qualitative de notre pays sous le mandat du président Alassane Ouattara. C’est pourquoi, nous l’attendons sur le terrain de la promotion du genre. L’ère Ouattara est celle du mérite et du travail. Ce sont des valeurs que nous incarnons et nous allons les mettre au service de la reconstruction de nos villes pour que le développement y soit visible et perceptible. LP: Votre colistier, Dr Mamadou Diomandé a été rappelé à Dieu le mois dernier, comment avez-vous vécu cette soudaine disparition?

TOC: Je vis cette situation difficilement. Je suis animée de sentiments de tristesse et de désolation de voir un compagnon qui n’a pu bénéficier du fruit de la lutte suite aux services rendus au parti durant les moments chauds. Il était le point focal de la commission Santé pendant la crise postélectorale. Il s’est battu pour soulager les militants blessés. Il était un peu au niveau sanitaire, le père de tout le monde. Hélas, il n’a pas pu bénéficier de ses bons et loyaux services rendus au parti. Je suis encore peinée par ce décès survenu à quelques heures seulement d’une tournée sur place à Issia pour communier avec les électeurs et les populations. Nous n’avons pas pu traduire notre gratitude ensemble aux militantes et aux militants comme nous le prévoyions. Je vais me retrouver à l’hémicycle sans avoir à mes côtés ce frère et compagnon de lutte politique. Voilà autant de raisons qui font que son décès brusque m’afflige tant.

LP: Des rixes ont opposé récemment des communautés vivant à Issia. Dans ce contexte de paix fragile, quelles chances donnez-vous au processus de réconciliation nationale prôné par le Chef de l’Etat?
TOC: Il faut dire que nous sommes déjà dans cette dynamique. L’avantage que j’ai, c’est que trois grandes communautés ethniques se retrouvent en moi. Baoulé par ma mère, Bété par mon père et malinké, par mon époux, le père de mes enfants, ces trois grands groupes sociologiques se retrouvent en moi. Et cela m’offre l’avantage de parler à tous et d’être écoutée de tous. Lors des obsèques de mon défunt colistier, vous avez vu les Malinké en train de manger et de se complimenter chez moi avec les bétés. Avant, ce n’était pas possible. Il y a eu effectivement des incidents qui ont éclaté récemment que nous sommes parvenus à circonscrire.

LP: Croyez-vous en une Côte d’Ivoire qui retrouvera sa prospérité sous le président Ouattara?
TOC : J’y crois fermement. Déjà les signes sont apparents. On voit que la Côte d’Ivoire revit, renaît et respire mieux. De plus en plus, les investisseurs refont confiance à notre pays. Et cela ne nous étonne pas. Nous connaissons notre Président comme étant un infatigable travailleur avec un carnet d’adresses très fourni qu’il met au service de la reconstruction de son pays. Il donne l’exemple de la culture du travail et de l’efficacité. Le président Ouattara, en moins d’un an, a réconcilié les Ivoiriens avec le travail, la culture du résultat, l’excellence et la performance. Dans cette dynamique, le résultat final ne peut qu’être le succès.

Propos recueillis par Alexandre Lebel Ilboudo
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