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Politique Publié le mardi 20 mars 2012 | Notre Voie

Accra : Les exilés prient pour Bohoun Bouabré

Décédé en exil le 11 janvier 2012 à Jérusalem, en Israël, le ministre d’Etat Paul Antoine Bohoun Bouabré sera inhumé le 31 mars 2012 dans son village natal de Nakia, à Saïoua, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire. Au Ghana, à l’appel du ministre Assoa Adou , Coordonateur et Porte-parole des militants du Fpi en exil, l’Eglise Catholique Queens of Peace de Madina-Accra a abrité une messe en la mémoire de l’illustre disparu. On a pu dénombrer 14 anciens ministres, des Directeurs généraux et Hauts cadres ivoiriens, des leaders de la galaxie patriotique, des membres de l’Arid (Association des Refugiés ivoiriens et de la Diaspora), autour de la veuve, Léa Bouabré. La messe de requiem, faite de lectures bibliques, d’homélie et de témoignages, a été présidée par le prête missionnaire ivoirien Hyacinthe Goli.
Dans son adresse, le Père Goli a précisé que l’homme que les exilés pleuraient a servi la Côte d’ivoire à un haut niveau parce que Ministre de l’Economie et des Finances dans une période difficile. «Il n’a donc pas vécu inutilement», a déclaré le chef religieux. Aux nombreux exilés présents à la messe, le Père Goli a indiqué que le peuple d’Israël a connu l’exil, mais Dieu qui est Amour l’a ramené à Jérusalem. «L’exil fait donc partie de l’Histoire de l’humanité. Il passera nécessairement. Nous les humains, vivons dans le temps mais Dieu, Lui, est au delà du temps», a déclaré le père Goli. Avant de s’appuyer sur les passages bibliques tirés des Ecclésiastes et de Saint Paul apôtre aux Éphésiens.
Kouassi Oussou, ancien Directeur général de l’Economie, ami-étudiant,collègue enseignant-chercheur d’Université et collaborateur de Bohoun Bouabré a témoigné de la vie du défunt en indiquant qu’il a été «tout simplement un homme de justice, de courage et de partage. Chef né, il a toujours été président ou porte-parole de presque toutes les associations où il a milité depuis chez lui, dans le canton Yocolo, jusqu’à chez les chercheurs africains en Economie en passant par la section sciences Economique du Synares à l’Université de Cocody. Homme de défi, il a engagé, dès sa nomination au poste de ministre de l’économie, toute son équipe sur la voie de la rigueur budgétaire, de la souveraineté et de la résistance économique. De lui, Laurent Gbagbo prédisait un grand futur».
Avant la messe, le bureau de la Coordination du Fpi en exil s’est rendu au lieu de résidence de la veuve Léa Bouabré pour présenter ses condoléances. Le porte-parole Assoa Adou a tenu à consoler la veuve et la famille en indiquant que «Bohoun est parti mais il a laissé une grande famille d’amis et camarades du Fpi, et une œuvre gigantesque que personne ne peut occulter en Côte d’ivoire». Enfin, selon Assoa Adou, «comme Bohoun, tous les exilés sont en fait des condamnés à mort par le régime Ouattara. Ils ont leurs comptes bancaires gelés, ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour subvenir aux soins de santé que nécessitent les différentes pathologies. Bohoun n’était pas sur un brancard en arrivant en Israël, il en est reparti dans un cercueil. Ainsi va la Côte d’Ivoire sous Ouattara ». Contraint à l’exil, ses avoirs gelés en Côte d’Ivoire, Bohoun Bouabré est décédé faute de soins appropriés.

Yves Komenan
Une correspondance particulière à Accra
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