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International Publié le mardi 20 mars 2012 | L’Inter

12 mois après le tsunami : Comment le Japon se relève du désastre - Ce qui a déjà été fait

Il y a un an, c`était l`horreur, et les pleurs, la désolation. En effet, le peuple japonais a été affligé par le triple désastre (séisme-tsunami-accident nucléaire), qui l`a endeuillé et a ravagé toute une partie de son archipel. Vu l`ampleur des dégâts, ils sont nombreux de partout dans le monde qui ont dû se demander comment le Japon allait se remettre des événements de cette date fatidique du 11 mars 2011. Ces incidents, qui ont fait plus de 16.000 morts et 5000 disparus en l`espace d`un après-midi, ont, faut-il le rappeler, mis l`archipel nippon dans une situation presque de quarantaine. Le pays de l`Empereur Akihito a été comme coupé du monde entier. Tous se méfiant des produits en provenance du Japon et même des Japonais dont on redoutait d`avoir été en contact avec les effets radioactifs de l`accident nucléaire, notamment de Fukushima. Au lendemain de cet accident, la destination Japon a même été décommandée par nombre de pays à leurs ressortissants. Tous les vols en direction de l`archipel ont été annulés par les compagnies aériennes. Des milliers de travailleurs perdront leurs emplois suite à ces événements. Leurs lieux de travail ayant été ravagés par les eaux déchainées ou l`employeur ayant fermé en raison de l`isolement du pays et donc d`absence de débouchés pour leurs produits. Douze (12) mois après, ces douloureux souvenirs relèvent quasiment du passé pour le peuple nippon. C`est un peuple japonais debout, à la tâche avec fière allure que nous avons rencontré aussi bien dans la capitale Tokyo que dans les régions sinistrées. Les événements du 11 mars n`auront, en effet, pas réussi à altérer le mental forgé aux épreuves des Japonais. Aussitôt après les larmes, ce peuple, qui fait preuve d`un courage et d`un caractère exceptionnel face aux aléas de la nature, s`est levé comme un seul homme pour faire face au désastre. Aujourd`hui, c`est un archipel revenu à la vie que nous avons visité. Tokyo a retrouvé son ambiance d`antan de mégalopole. Yokohama, la ville portuaire voisine, à renoué avec son train-train quotidien. Dans cette ville d`ailleurs, on s`affaire déjà à préparer la prochaine conférence internationale sur le développement de l`Afrique (TICAD) prévue pour le 12 juin de l`année prochaine. Preuve que la vie a repris son cours normal au Japon. Même si dans les zones sinistrées, on retrouve encore les affres du tsunami, il n`y a pas un endroit où l`on ne rencontre des volontaires et des travailleurs à la tâche pour restaurer la vie et le cadre de vie détruit. Dans quasiment toutes ces zones, la vie a repris comme par le passé. Par endroit même, on parle de rétablissement à 97% de la situation depuis plusieurs mois déjà. Les gares routières et ferroviaires grouillent partout de monde. Les shikensens (trains à grande vitesse), toujours chargés, ne cessent de siffler à longueur de journée. Ralliant la capitale Tokyo, au sud, et les autres villes du nord . Fukushima, Miyagi, Iwaté, toutes ces préfectures du Toroku (nord-est) sont desservies à profusion. A l`aéroport, aucun signe d`isolement. Les vols sont régulièrement assurés en direction de tous les continents. Dans tous les autres secteurs, les activités ont également repris, avec la réouverture des entreprises, dont celles détruites sont en pleine reconstruction. En clair, la Japon a déjà tourné la page du tsunami du 11 mars 2011 et revit comme de rien n`aura été. En une année, c`est véritablement l`incroyable renaissance au pays des Nippons. Qui ont décidé de partir de l`horreur vécu pour prendre de nouveau pari sur l`avenir. A savoir, relever de nouveaux défis scientifiques contre les désastres de la nature, mais également anticiper les questions cruciales telles la variation des sources énergétiques, la création d`énergies nouvelles pour prévenir des accidents comme celui du nucléaire survenu à la suite du tsunami. Tout un vaste programme, coordonné depuis le cabinet du Premier ministre Noda par l`agence nationale de la reconstruction née des cendres de la cellule de crise créée au lendemain du désastre. Au-delà de l`institutionnel, cependant, c`est tout le Japon qui s`est mis à la reconstruction de son pays.

L`action des volontaires

La reconstruction, maître-mot lancé par les autorités de ce pays, fait déjà chorus dans tous les foyers. En plus de la solidarité internationale, chaque famille au Japon s`est senti concerné par le malheur qui a touché une partie du peuple. Des sommes énormes ont été collectées par la croix-rouge auprès de millions de donateurs pour aider à la prise en charge et à la relève des sinistrés. Des municipalités ont dégagé des moyens matériels, financiers, voire humains pour voler au secours de leurs camarades en détresse. Tous ces soutiens vont être couronnés par les actions des volontaires. Ces bénévoles, qui ont abandonné tout, activités et familles pour se rendre utiles à leur pays en répondant spontanément à l`appel à la détresse de leurs compatriotes. Ce sont 50.000 bénévoles, selon les chiffres donnés par des officiels, qui depuis le désastre, se sont mobilisés pour remettre les régions dévastées d`aplomb. A savoir, assainir et réhabiliter les villes détruites et restaurer la vie des sinistrés, ces dizaines de milliers de victimes, réfugiés, déplacés ou évacués des zones touchées. Médecins, infirmiers, menuisiers, cadres supérieurs ou moyens, agents de l`Etat ou du privé, etc. Ils sont de tous les corps, ces volontaires identifiables par les gilets jaunes, qui s`attelle à la reconstruction du Japon sinistré. Aujourd`hui, cette reconstruction est une réalité dans toutes les zones touchées par le séisme et le tsunami. Grâce aux actions de ces volontaires, les localités ont toutes été débarrassées des gravats. Les routes ont été réhabilitées, les terrains remblayés, des domiciles restaurés, tout comme les infrastructures énergétiques et hydrauliques, qui avaient toutes été détruites, privant des populations d`eau et d`électricité. Dans certaines localités comme à Koryama où des sinistrés ont été évacués, les volontaires sont à pied d’œuvre pour relocaliser tout ce monde et leur offrir le minimum de confort de subsistance, en attendant de réunir les conditions de leur retour dans leur cadre initial de vie. Deux ans, c`est le temps que ces habitants de logements provisoires sortis de terre, devraient passer dans leur nouveau cadre de vie. Une période au cours de laquelle ils bénéficient de l`appui aussi bien de l`Etat que de la solidarité de leurs compatriotes. Les autorités japonaises pensent déjà en finir, d`ici à 5 ans, avec la reconstruction. Mais, cette reconstruction, elles l`ont planifiée et budgétisée sur 10 ans pour relever de grands défis de l`avenir, au-delà du retour à la normale après le désastre du tsunami, pris déjà comme le point de départ d`un nouveau Japon. Un pays à une autre échelle de la modernité et des défis du moment. D`où l’implication de grands experts et des universités dans la renaissance en cours.


Félix D.BONY
Envoyé spécial
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