La société civile ivoirienne est totalement moribonde. Elle ne participe à aucun débat républicain. Elle ne dénonce rien publiquement. Elle n’est au centre d’aucun débat économique et sa seule ambition, c’est la politique. Quand je fais un «voyage» à l’intérieur de la société civile ivoirienne, il n’y a qu’une seule cadence : le silence total, parfois dans un accord remarquable avec la «République». Dans cet «agenda», la société civile ivoirienne est inégalement douée et très agitée. A ce niveau, la société civile ivoirienne quitte son statut normal et entre dans une existence précaire. Aujourd’hui, la société civile ivoirienne n’est plus un « dictionnaire » critique des faits de société en Côte d’Ivoire, mais un véritable partenaire de la « République ». A l’analyse, la société civile ivoirienne est défaillante, championne du silence, en accord avec ses propres ambitions politiques. Aucun rapport véritable de révélation ou de solution rendus publics et proposés aux Ivoiriens. La société civile ivoirienne n’a jamais dénoncé le train de vie de l’Etat, géré par des gouvernements, occupés à se partager le budget, ou l’argent des contribuables ivoiriens. La société civile ivoirienne n’a jamais pris position face à la mal démocratie en Côte d’Ivoire. Elle se contente de réactions, dont nous connaissons le sens. Quand le rideau tombe sur cette carence éclatante de la société civile ivoirienne, il ne reste plus rien de son statut. Et applaudit tout ce qui vient de la présidence de la République, du Conseil des ministres, du comportement des soldats ivoiriens et le «rattrapage» dans les entreprises et sociétés d’Etat. A mon avis, la société civile ivoirienne n’existe pas, trouée par le clientélisme politique. Je comprends tout de suite, que la société civile ivoirienne sera très loin des débats sur la prochaine augmentation du prix des « adversaires grognons » socio-économiques, qui peuvent susciter le mécontentement des populations. Dans un Etat moderne et institutionnel comme la Côte d’Ivoire, la société civile devrait nécessairement s’impliquer dans toutes les conceptions du bien moral, en conflit avec l’Etat. Autrement, la société civile ivoirienne est décevante. Championne du « silence » à l’égard de tous les mauvais rituels en Côte d’Ivoire : hommes politiques, commerçants, transporteurs, députés, Ministres, Maires, peuvent pratiquer, sans réserve, sa propre culture, qui correspond à son engagement dans tous les domaines. La société civile ivoirienne n’existe pas. Elle est loin de sa propre identité, quand j’observe la société civile ivoirienne dans son mode de fonctionnement, dans le cas où elle fait de la politique, avec des ambitions politiques, loin de réguler les valeurs du droit moral, dénoncer les dérapages et les dérives totalitaires des hommes politiques. Je comprends assez bien pourquoi ceux qui dirigent la société civile ivoirienne sont, à mon avis, incapables d’apprécier les conditions historiques, politiques et sociales de la Côte d’Ivoire. Pour le moment, la société civile ivoirienne, d’une façon particulière, n’a qu’une seule conception : se taire, en restant compatible avec la « République »…Une pratique qui enlève toute crédibilité à la société civile ivoirienne et à ses animateurs. Maintenant que je sais tout, la société civile ivoirienne ne peut faire aucun jeu « d’arbitrage » dans la sphère des licenciements abusifs dans les entreprises et sociétés d’Etat, dans la défense de la stabilité de la démocratie et le retour du bonheur social. La société civile ivoirienne n’est pas du tout impressionnante. Et, c’est pour cela qu’elle n’est pas consultée… comme un organisme à pensée pratique.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël
