Bamba Moriféré a lancé le samedi dernier à l’hôtel Pullman, son parti politique le Rpci. Un rassemblement derrière lequel se cache la main du pouvoir.
«Bamba Moriféré lance un front uni de gauche contre Ouattara». La presse proche du pouvoir qui veut absolument voir une opposition complètement soumise à Ouattara, s’en réjouissait pompeusement avant la lettre. En attendant la naissance du parti du professeur Bamba Moriféré. Au final, ça été un vrai pétard mouillé. Du moins, la mise en scène a été tellement grotesque qu’elle a forcé le rire sous cap. Le samedi dernier, à l’hôtel Pullman, le professeur Moriféré a réuni quelques jeunes cadres ivoiriens avec des chefs traditionnels triés sur le volet pour le congrès constitutif de son nouveau parti, à savoir le Rpci qu’il définit comme le Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire. La naissance de ce parti a été sans véritable difficultés. Car tout était programmé à l’avance. Et le professeur Bamba Moriféré a été choisi comme président de ce groupement qui s’offre les allures d’un front uni de la gauche démocratique de Côte d’Ivoire. Et pour l’occasion, le professeur n’a pas été avare en paroles. Il s’est gardé de porter un jugement sur l’actualité du moment. La consigne a même été donnée avant la conférence de presse. A savoir pas de questions sur l’actualité et sur le pouvoir. En fait, tout a été dit, sauf l’essentiel. Tout compte fait, le professeur donne déjà une idée de ce que sera l’opposition qu’il compte faire. «Nous sommes prêts à apporter notre contribution à la renaissance de la Côte d’Ivoire, sur les bases d’un Etat impartial. Si le pouvoir pose des actes positifs, nous sommes prêts à les applaudir. Nous ne ferons pas une opposition systématique». Tout est bien clair dans l’esprit des Ivoiriens. On dira que Moriféré est encore de retour. En employant le terme Renaissance, un mot aujourd’hui à la mode dans les rangs du pouvoir. La Côte d’Ivoire peut-elle renaître pendant qu’on bafoue la République et la démocratie ? A la vérité, ce n’est pas ça le problème de Moriféré. Et comme le pouvoir n’a pas encore posé d’acte positif, il préfère ne rien dire. Fermant ainsi les yeux sur les dérapages et autres exactions sur les populations. Contre Gbagbo qui incarnait pourtant cette gauche véritable en Côte d’Ivoire, il a fait une opposition systématique, souvent même sur fond ethno-religieux. Jouant aisément sur le terrain de Ouattara. Mais l’éminent professeur se dévoilera en fin de compte. «Nous avons des cadres compétents parmi nous. Mais il ne s’agit pas d’aller à un consensus mou qui ne veut rien dire. Les nominations doivent se faire sur la base de la compétence et non sur la base de l’appartenance communautaire et partisane». Le professeur souffle en même temps le chaud et le froid. Pour le moment, il se garde de décocher des flèches contre le Fpi. Mais son discours n’a pas varié. Il revendique même une légitimité historique dans la famille de la gauche ivoirienne. «C’est pourquoi dit-il, des cadres sont venus me voir pour dire président, prenez votre responsabilité. La Côte d’Ivoire a besoin d’un grand parti de gauche sur les fondamentaux de la gauche de 1990. Nous sommes un parti responsable. Nous sommes pour l’alternance démocratique. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’une autre guerre». Elle avait donc besoin de la première alors ? Se demande-t-on. Mais qui veut encore imposer une guerre aux Ivoiriens qui ont déjà trop souffert ? Une autre question à la quelle Bamba Moriféré devra répondre à sa prochaine sortie. Dans ses nouveaux habits après avoir été vidé successivement du Psi et du Pps, Bamba veut accompagner Ouattara. N’ont-ils pas fait chemin ensemble durant plusieurs années, dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Sa fille Affoussi Bamba fait aujourd’hui partie des hommes de mains de Ouattara, après avoir joué un grand rôle dans l’ex-rébellion. Il y a le père. Mais il y a aussi la fille. Et chacun joue son rôle auprès de Ouattara qui visiblement pressé par ses soutiens occidentaux qui voient déjà en Côte d’Ivoire, les germes d’une dictature sans pitié, s’offre une opposition à son goût. Et pour bien faire les choses, Moriféré annonce plusieurs cadres du Fpi dans ses rangs. Qui sont-ils ? «Le moment venu, se défend l’éminent professeur, je vous les présenterai». On est en pleine bataille politicienne. Demain, les Ivoiriens ne seront donc pas surpris de voir Moriféré s’opposer au Fpi. Rien de nouveau sous le soleil abidjanais.
Guehi Brence
gbrence02063193@yahoo.fr
«Bamba Moriféré lance un front uni de gauche contre Ouattara». La presse proche du pouvoir qui veut absolument voir une opposition complètement soumise à Ouattara, s’en réjouissait pompeusement avant la lettre. En attendant la naissance du parti du professeur Bamba Moriféré. Au final, ça été un vrai pétard mouillé. Du moins, la mise en scène a été tellement grotesque qu’elle a forcé le rire sous cap. Le samedi dernier, à l’hôtel Pullman, le professeur Moriféré a réuni quelques jeunes cadres ivoiriens avec des chefs traditionnels triés sur le volet pour le congrès constitutif de son nouveau parti, à savoir le Rpci qu’il définit comme le Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire. La naissance de ce parti a été sans véritable difficultés. Car tout était programmé à l’avance. Et le professeur Bamba Moriféré a été choisi comme président de ce groupement qui s’offre les allures d’un front uni de la gauche démocratique de Côte d’Ivoire. Et pour l’occasion, le professeur n’a pas été avare en paroles. Il s’est gardé de porter un jugement sur l’actualité du moment. La consigne a même été donnée avant la conférence de presse. A savoir pas de questions sur l’actualité et sur le pouvoir. En fait, tout a été dit, sauf l’essentiel. Tout compte fait, le professeur donne déjà une idée de ce que sera l’opposition qu’il compte faire. «Nous sommes prêts à apporter notre contribution à la renaissance de la Côte d’Ivoire, sur les bases d’un Etat impartial. Si le pouvoir pose des actes positifs, nous sommes prêts à les applaudir. Nous ne ferons pas une opposition systématique». Tout est bien clair dans l’esprit des Ivoiriens. On dira que Moriféré est encore de retour. En employant le terme Renaissance, un mot aujourd’hui à la mode dans les rangs du pouvoir. La Côte d’Ivoire peut-elle renaître pendant qu’on bafoue la République et la démocratie ? A la vérité, ce n’est pas ça le problème de Moriféré. Et comme le pouvoir n’a pas encore posé d’acte positif, il préfère ne rien dire. Fermant ainsi les yeux sur les dérapages et autres exactions sur les populations. Contre Gbagbo qui incarnait pourtant cette gauche véritable en Côte d’Ivoire, il a fait une opposition systématique, souvent même sur fond ethno-religieux. Jouant aisément sur le terrain de Ouattara. Mais l’éminent professeur se dévoilera en fin de compte. «Nous avons des cadres compétents parmi nous. Mais il ne s’agit pas d’aller à un consensus mou qui ne veut rien dire. Les nominations doivent se faire sur la base de la compétence et non sur la base de l’appartenance communautaire et partisane». Le professeur souffle en même temps le chaud et le froid. Pour le moment, il se garde de décocher des flèches contre le Fpi. Mais son discours n’a pas varié. Il revendique même une légitimité historique dans la famille de la gauche ivoirienne. «C’est pourquoi dit-il, des cadres sont venus me voir pour dire président, prenez votre responsabilité. La Côte d’Ivoire a besoin d’un grand parti de gauche sur les fondamentaux de la gauche de 1990. Nous sommes un parti responsable. Nous sommes pour l’alternance démocratique. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’une autre guerre». Elle avait donc besoin de la première alors ? Se demande-t-on. Mais qui veut encore imposer une guerre aux Ivoiriens qui ont déjà trop souffert ? Une autre question à la quelle Bamba Moriféré devra répondre à sa prochaine sortie. Dans ses nouveaux habits après avoir été vidé successivement du Psi et du Pps, Bamba veut accompagner Ouattara. N’ont-ils pas fait chemin ensemble durant plusieurs années, dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Sa fille Affoussi Bamba fait aujourd’hui partie des hommes de mains de Ouattara, après avoir joué un grand rôle dans l’ex-rébellion. Il y a le père. Mais il y a aussi la fille. Et chacun joue son rôle auprès de Ouattara qui visiblement pressé par ses soutiens occidentaux qui voient déjà en Côte d’Ivoire, les germes d’une dictature sans pitié, s’offre une opposition à son goût. Et pour bien faire les choses, Moriféré annonce plusieurs cadres du Fpi dans ses rangs. Qui sont-ils ? «Le moment venu, se défend l’éminent professeur, je vous les présenterai». On est en pleine bataille politicienne. Demain, les Ivoiriens ne seront donc pas surpris de voir Moriféré s’opposer au Fpi. Rien de nouveau sous le soleil abidjanais.
Guehi Brence
gbrence02063193@yahoo.fr