La famille biologique était là. Au grand complet. Tout comme la famille politique représentée par toutes ses têtes fortes. A savoir Miaka Ouretto, Laurent Akoun, Marie Odette Lorougnon, Amani N’Guessan, Sery Bailly, Dédi Sery, Koné Boubacar, Alphonse Douati…Il s’agit de la cérémonie d’hommages au ministre Bohoun Bouabré, contraint à la mort par le pouvoir en place. «Bohoun Bouabré a été tué, oui il a été tué», lance alors Laurent Akoun, le Secrétaire général du Fpi. Le tout, dans une atmosphère de grande tristesse et d’émotions fortes. La photo du défunt installée sous une chapelle ardente ne laisse personne indifférent, avec le sourire plein de vie. C’est ainsi qu’après le piquet d’honneur, une jeune dame n’arrive pas à se retenir. Elle fond en larmes. Même spectacle de désolation après la prestation musicale d’une jeune artiste traditionnelle. Elle évoque, dans sa chanson, le parcours glorieux de l’homme et ses actions de développement pour sa région et la Côte d’Ivoire. La quasi-totalité de l’assistance et surtout les femmes se lèvent pour esquisser quelques pas de danse funéraire. Elles n’arrivent pas à retenir leurs larmes. Les pleurs montent au ciel. Elles se demandent «mais pourquoi ça»? Un chansonnier vante les mérites de l’illustre disparu. De quoi alourdir cette ambiance. Les pleurs se font de plus en plus forts. Les larmes coulent à flots. Le public s’interroge sur cette mort injuste qui a frappé le ministre Bouabré le 11 janvier 2012. Entre-temps, Les maires, les présidents des Conseils généraux, les députés, et les conseillers économiques et sociaux continuent leur piquet d’honneur. Le maître de cérémonie enchaîne pour sa part, avec les éloges du ministre. Il y a aussi Srolou, le maire de Saioua, la région d’origine du ministre. Il donne un témoignage fort sur le parcours universitaire, politique et professionnel de Bohoun Bouabré qui était en plus, son ami et frère. On n’omet pas le témoignage des Ivoiriens de la diaspora qui ont eu l’occasion de côtoyer l’homme. Konan qui vit eu Europe, a à juste titre, fait remarquer que le ministre Bohoun Bouabré est le père du «budget sécurisé» et du «budget de sauvetage». Des termes qui font aujourd’hui partie du vocabulaire économique des Ivoiriens. Cela a même fait tâche d’huile au niveau de plusieurs pays africains qui ont essayé d’aller à l’école du ministre. «Bohoun Bouabré, précise le témoignage de Konan, a brisé le mythe qui veut que tout bon cadre africain arrive forcément d’une institution internationale». En tout cas, bien dit.
Le chanteur chrétien, Wodji Ped fait encore monter la tension. Comme tout le monde d’ailleurs, il vante les mérites de Bohoun et surtout les grandes choses qu’il a faites pour la Côte d’Ivoire. Marie Odette Lorougnon, en larmes, se jette dans ses bras. La scène est insupportable. Les cris et les pleurs se font entendre de plus belle, malgré la musique.
Laurent Akoun qui prend le micro ne dit pas autre chose. «Bohoun Bouabré a inscrit son action dans l’aventure. C’est cette aventure qu’on appelle épopée. Une grande partie de sa vie se confond avec l’histoire de la Côte d’Ivoire. C’est lui qui a introduit la souveraineté budgétaire en Côte d’Ivoire. Il se battait même pour que la Côte d’Ivoire ait une souveraineté monétaire», témoigne le secrétaire général du Fpi. Miaka Ourétto, le président du parti, lui succède. Il s’interroge sur le sort qui frappe la plupart des cadres africains compétents qui se battent pourtant pour l’indépendance du continent noir. Il s’écrit «pourquoi ? Pourquoi ?», avant de fondre en larmes. Laurent Akoun qui se tient juste à ses côtés vient à sa rescousse. Dedy Séry prend la parole au nom du Fpi. Le professeur salue le courage, la compétence et l’intégrité de l’homme. Il inscrit de ce fait l’œuvre de l’illustre disparu dans une dimension continentale. «Le Fpi, dit-il, reconnaît que Bohoun Bouabré est mort pour le parti, pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière. Il a beaucoup agi pour le bien-être et pour la prospérité du grand nombre», dit-il. Gnonto Zié qui prend la parole au nom de la famille ne peut que dire merci, car «le frère n’est pas mort pour rien».
Le pouvoir annule les hommages académiques
La cérémonie d’hommages prend fin par une projection de film sur la vie du ministre. Sa dépouille sera transférée le vendredi dans sa région natale à Issia, dans son village à Niakia où il sera inhumé. Un jour douloureux pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique qui perd ainsi un grand homme. Mais le pouvoir en place reste insensible aux larmes des proches de ce cadre compétant qu’il a tué. La preuve, la cérémonie d’hommage académique programmée par les collègues enseignants, ses camardes syndicalistes et la classe intellectuelle au Cires pour le lundi 26 mars 2012 a été purement et simplement annulée par le régime Ouattara. Selon nos sources, le ministre de l’Enseignement supérieur Cissé Bacongo, a appelé la direction du Cires pour demander que ladite cérémonie soit annulée. «Cette cérémonie ne doit pas se tenir au Cires», aurait-il lancé, sans la moindre émotion. Les parents qui ne veulent pas que les funérailles de l’illustre cadre se tiennent dans la violence installée par le Rdr ont décidé d’éviter la provocation en renonçant à la cérémonie. «Nous ne voulons pas que les funérailles de notre frère se tiennent dans la bagarre», ont-ils répondu, sagement.
Guehi Brence
gbrence02063193@yahoo.fr
Le chanteur chrétien, Wodji Ped fait encore monter la tension. Comme tout le monde d’ailleurs, il vante les mérites de Bohoun et surtout les grandes choses qu’il a faites pour la Côte d’Ivoire. Marie Odette Lorougnon, en larmes, se jette dans ses bras. La scène est insupportable. Les cris et les pleurs se font entendre de plus belle, malgré la musique.
Laurent Akoun qui prend le micro ne dit pas autre chose. «Bohoun Bouabré a inscrit son action dans l’aventure. C’est cette aventure qu’on appelle épopée. Une grande partie de sa vie se confond avec l’histoire de la Côte d’Ivoire. C’est lui qui a introduit la souveraineté budgétaire en Côte d’Ivoire. Il se battait même pour que la Côte d’Ivoire ait une souveraineté monétaire», témoigne le secrétaire général du Fpi. Miaka Ourétto, le président du parti, lui succède. Il s’interroge sur le sort qui frappe la plupart des cadres africains compétents qui se battent pourtant pour l’indépendance du continent noir. Il s’écrit «pourquoi ? Pourquoi ?», avant de fondre en larmes. Laurent Akoun qui se tient juste à ses côtés vient à sa rescousse. Dedy Séry prend la parole au nom du Fpi. Le professeur salue le courage, la compétence et l’intégrité de l’homme. Il inscrit de ce fait l’œuvre de l’illustre disparu dans une dimension continentale. «Le Fpi, dit-il, reconnaît que Bohoun Bouabré est mort pour le parti, pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière. Il a beaucoup agi pour le bien-être et pour la prospérité du grand nombre», dit-il. Gnonto Zié qui prend la parole au nom de la famille ne peut que dire merci, car «le frère n’est pas mort pour rien».
Le pouvoir annule les hommages académiques
La cérémonie d’hommages prend fin par une projection de film sur la vie du ministre. Sa dépouille sera transférée le vendredi dans sa région natale à Issia, dans son village à Niakia où il sera inhumé. Un jour douloureux pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique qui perd ainsi un grand homme. Mais le pouvoir en place reste insensible aux larmes des proches de ce cadre compétant qu’il a tué. La preuve, la cérémonie d’hommage académique programmée par les collègues enseignants, ses camardes syndicalistes et la classe intellectuelle au Cires pour le lundi 26 mars 2012 a été purement et simplement annulée par le régime Ouattara. Selon nos sources, le ministre de l’Enseignement supérieur Cissé Bacongo, a appelé la direction du Cires pour demander que ladite cérémonie soit annulée. «Cette cérémonie ne doit pas se tenir au Cires», aurait-il lancé, sans la moindre émotion. Les parents qui ne veulent pas que les funérailles de l’illustre cadre se tiennent dans la violence installée par le Rdr ont décidé d’éviter la provocation en renonçant à la cérémonie. «Nous ne voulons pas que les funérailles de notre frère se tiennent dans la bagarre», ont-ils répondu, sagement.
Guehi Brence
gbrence02063193@yahoo.fr