Des femmes mariées usent de tout ou presque pour préserver la survie de leur foyer. Nous avons jeté un coup de projecteur dans le milieu de ces femmes souvent prêtes à tout pour garder leur homme et jouir de son affection. Notre enquête. En Côte d’Ivoire et dans de nombreux autres pays, les dispositions légales appellent l’homme marié à rester fidèle à sa femme. Lors de la cérémonie de mariage et devant les autorités municipales et religieuses, il lui est en effet soumis le serment d’un attachement sincère à son unique conjointe. Malheureusement à la pratique, le respect de ce serment n’est pas aisé. L’infidélité des époux est criante. Et cela, dans la quasi-totalité des contrées du monde. Au demeurant, dans certains pays, entretenir des relations extraconjugales passe pour un acte ordinaire qui ne choque plus. En Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Cameroun, etc., ‘’avoir une maîtresse’’, entretenir ‘’ un deuxième bureau ‘’, ‘’ nommer un ministre des affaires étrangères ‘’ (la femme légale étant le ministre de l’intérieur), ‘’ avoir un cellulaire ‘’ (l’épouse étant le téléphone fixe), fait partie du vécu des citoyens. Pour tout dire, les hommes, usant de subterfuges, désertent constamment leur foyer pour retrouver d’autres femmes ailleurs. Souci de briser la monotonie, recherche de sensations fortes, envie de réaliser des fantasmes, influence des fréquentations peu recommandables, difficultés à rompre une vieille union, etc., les raisons ne manquent pas pour justifier cette forme de violation du serment conjugal. L’ennui est que cette infidélité des hommes associée à d’autres facteurs, trouble constamment la quiétude de la plupart des femmes au foyer. « Mon mari, au début de notre relation était très attentionné. Mais quelques temps après notre mariage, il a subitement changé. Il rentre désormais tard, mange de moins en mois à la maison et passe tout son temps à ronfler au lit. Les fois où j’ai attiré son attention sur son attitude, il m’a engueulé sérieusement, m’invitant à partir du foyer si je ne m’y sentais plus. Je n’arrive plus à supporter cette situation.» confie A. Marthe, la trentaine révolue employée d’une structure de micro-finance. Même son de cloche avec Y. Sylvie, tenancière d’un petit commerce qui, également, n’en peut plus de contenir sa peine « Mes nuits sont tourmentées parce que je suis persuadée que mon homme me trompe avec une autre femme. Le drame, c’est que je risque de le perdre à jamais parce que je n’arrive plus à le contrôler», indique-t-elle avec un brin de désespoir. Dame D. Agnès, cadre dans une banque, confie, pour sa part , avoir découvert que son homme entretenait des relations sexuelles avec les filles de ménage dans la chambre conjugale en son absence. « Quand je me suis plains, il a commencé à déserter le foyer, me privant de toute relation sexuelle», confie-t-elle. La situation de Mme T. N’guessan. Yvonne, institutrice dans une Inspection de l’enseignement primaire à l’intérieur du pays est plutôt liée au changement du statut social de son époux « Dès qu’il a eu une promotion dans son service et qu’on lui a attribué un véhicule, j’ai perdu le contrôle de mon homme. Son argent, il le distribue désormais à sa maitresse et à ses parents devenus subitement nombreux », révèle-t-elle. Mme T.Léontine, caissière, est plutôt confrontée au harcèlement et à la présence envahissante de ses beaux parents qui ont littéralement ‘’embrigadé ‘’ son conjoint. « Je les soupçonne même de vouloir trouver une autre femme à mon mari. Je ne suis pas du tout tranquille surtout que je suis de nature très jalouse », avoue-t-elle. A l’évidence, nombreuses sont les femmes qui ont du mal à garder la sérénité et l’harmonie au sein de leur foyer (plus 80 % d’entre elles seraient frustrées selon des statistiques) ainsi que se convainc dame Anita, animatrice d’une radio locale. « Malgré tout ce qu’on fait pour les hommes, ils sont toujours au dehors et on a du mal à les contrôler ». Voie occulte comme alternative A l’évidence, face à cette situation ‘’d’insécurité ‘’ dans les foyers, les femmes sont loin de rester inactives. Arpentant les sombres ruelles souvent insoupçonnées des faubourgs des villes et même des bourgades en quête de solutions, de nombreuses conjointes manœuvrent dans le secret pour maintenir l’équilibre de leur cellule familiale. Sollicitant souvent, à coup de fortune et avec une rare détermination, des marabouts, prêtres vaudous et autres hommes religieux qui n’hésitent pas à les soumettre à des contraintes parfois humiliantes. Y.K. Solange, secrétaire de direction, la quarantaine révolue, résidant à Abidjan, n’est pas passée par quatre chemins pour ‘’ mettre son homme en cage ‘’ dans son foyer « J’ai connu un premier homme qui était un élu de la nation. Une autre femme me l’a soustrait de mon foyer. Ma deuxième liaison s’est effectuée avec un magistrat. Là encore, l’une de ses maîtresses me l’a ravi. Pour mon troisième mariage, je ne peux pas me laisser faire. Celui avec qui je vis actuellement, je l’ai ‘’ dompté ‘’. Vous comprenez ce que je veux dire ? En tout cas, Dieu seul sait quelle quantité de mixture il a ingurgité depuis qu’on est ensemble. Au moins je suis sûre que cette fois, il restera à moi seule », révèle-t-elle avec une mine d’entière satisfaction. Même scénario avec Dame Kouamé A. Madeleine, ménagère d’une cinquantaine d’années résidant à Adikouassikro (département de Tiassalé) qui, elle non plus, n’a pas hésité à rendre son homme sexuellement impuissant de façon mystique. Y.K. Germain (c’est de lui qu’il s’agit) une fois hors du foyer, perdait va virilité qu’il ne retrouvait curieusement qu’avec sa seule femme. Dame K.K. commerçante au grand marché d’Agnibilékrou a pour sa part eu recours à sa mère qui, venue directement du village, ‘’ s’occupait ‘’ à dompter son homme. Malheureusement, elle a failli perdre son foyer par la faute de la fille de ménage qui a tout révélé à son employeur. « Personnellement je me confie à Dieu mais j’ai une amie qui s’est rendue jusque dans un campement de Doropo (département de Bouna) pour trouver la solution de contrôler son mari », témoigne Mme O.P.C., une éducatrice d’une quarantaine d’années dont le foyer est apparemment stable. Mystiques et hommes religieux témoignent Il n’y a pas de doute, la piste des sciences occultes est privilégiée par de nombreuses femmes dans leur souci de conquérir ou reconquérir leur conjoint. Les cas sont étrangement multiples et les révélations de Maître Koba Comlan Dénis, prêtre vaudou sont édifiantes « La plupart des nombreuses femmes qui viennent me voir, viennent pour sécuriser leur foyer. Dans de nombreux cas, elles veulent savoir si elles ont une rivale et pourquoi l’amour de leur homme a baissé d’intensité », a indiqué l’homme mystique bien connu dans l’Est de la Cote d’Ivoire pour son efficacité. Dans ses aveux, le prêtre vodou a noté que peu de femmes le consultent pour une promotion de leur époux (seulement une dizaine de cas en 10 ans d’exercice) ou pour autre motif. Le prêtre vaudou a révélé être le ‘’ parrain anonyme ‘’ de plusieurs mariages civils et religieux dont il a précipités la célébration de façon mystique à la demande de nombreuses de ses clientes. Et cela, à l’insu du mari qui souvent, hésite à aller devant le maire. Lors de notre entretien, le mystique qui a soigneusement gardé l’anonymat de ses clients par secret professionnel, a également évoqué le cas d’un homme dont la maîtresse a envoûté pour prendre la place de sa femme au foyer. L’infortuné, une fois au lit avec son épouse, ronflait profondément. Les seules fois où il tentait ‘’d’approcher ‘’ sa conjointe, c’était un sexe atrophié juste bon pour uriner qu’il avait entre ses jambes. « J’ai dû briser cet envoûtement sexuel pour sauver cet homme », a révélé le prêtre vaudou, indiquant toujours agir dans le sens de l’harmonie des foyers. A.Souma, un marabout réputé que nous avons approché dans son sanctuaire, soutient avoir ‘’ dompté ‘’ plusieurs hommes (des riches pour la plupart) à la demande de leurs femmes qui ont ainsi pris le contrôle de leur fortune. Sans oser nous avouer des cas d’extermination du conjoint, il a révélé que certaines de ses clientes qui lui viennent d’horizons divers, poussent le bouchon jusqu’à lui demander de rendre leur conjoint malade indéfiniment (perte de la vue, handicapé moteur ou physique). Leur permettant ainsi de gérer elles-mêmes les affaires de leur homme dont elles mettent ainsi fin aux escapades. Dans ce domaine, toujours selon les mystiques approchés, plusieurs procédés sont utilisés par les femmes mariées dans leur intention de contrôler leur foyer. Des révélations de Maître Koba Comlan Dénis, il ressort que certains prêtres vaudou détiennent une queue d’animal dite ‘’ queue sacrée « Il suffit que la femme transmette toutes les informations de son homme au mystique pour qu’il opère à l’aide de cette queue d’animal ». Vrai ou faux ? En tout cas, le résultat selon lui, est édifiant. Au nombre des procédés, nos sources notent également l’envoûtement alimentaire, photographique (la photo du conjoint est exigée dans ce cas) et sexuel. Dans ce dernier cas, l’épouse au foyer ‘’ mine ‘’ son appareil sexuel à l’aide d’une substance mystique choisie. « Dès que l’homme entretient des rapports intimes avec la femme ainsi préparée, il n’ira plus ailleurs», révèlent ces sources. Les hommes religieux ne sont pas épargnés par les femmes dans leur quête de l’équilibre de leur foyer. A la différence que ces guides spirituels eux, sont plutôt sollicités pour intercéder auprès de Dieu le Créateur pour qu’il « touche le cœur de leur mari ». « Les hommes aussi viennent nous voir pour être délivrés », indique un Pasteur d’une église évangélique ; qui révèle avoir été approché par un homme tout affolé qui est venu le solliciter pour une séance de prières dans sa chambre conjugale où un canari remplis de détritus avait été découvert sous le lit. Plus tard, on découvrira que l’œuvre est de son épouse dans son intention de ‘’ le maîtriser ‘’. Pratiques condamnées par la loi Si dans les tribunaux, peu de femmes sont poursuivies pour des pratiques occultes liées à l’envoutement de leur conjoint, de nombreux divorces sont en revanche demandés par les hommes mariés sur la base de ces raisons mystiques « Nous avons enregistrés des cas où les hommes, ayant découvert des objets à but fétichiste sous leur oreiller ou dans un autre endroit de la chambre conjugale, ont demandé le divorce. Toutefois, il faut reconnaître qu’il est souvent difficile d’établir la culpabilité de ces femmes qui, dans la plupart des cas, rejettent les accusations », témoigne A.Noël., magistrat. En tout état de cause, les envoutements et autres sortilèges au sein du couple sont assimilés, selon les juristes approchés, à des actes de sorcellerie. Lesquels actes, s’ils sont avérés, sont réprimés par le code pénal. Au surplus, les hommes mystiques et religieux consultés ont, à mots couverts, admis que l’envoutement présente plusieurs conséquences dramatiques pouvant s’étendre jusqu’à la descendance du couple. « Quand une personne sollicite un mystique pour un travail, ce dernier capte des esprits malveillants errants dans le spirituel. Il met ces esprits invisibles, soit dans une amulette, soit dans un canari, une nourriture ou sur tout autre support et les met en mission. Mais si pour une raison ou une autre, la mission échoue, ces esprits peuvent se retourner contre leurs commanditaires. Entrainant des cas de folies ou même de défaillances au niveau des enfants », révèle l’un d’eux. Des aveux qui devraient inviter certains couples à revoir leur position sur les pratiques maléfiques au sein du foyer. En la matière, une solide base spirituelle emprunte de soins mutuels attentionnés, suffisent selon certains spécialistes, à l’harmonie du couple.
Une enquête de Joseph Kissy
Une enquête de Joseph Kissy