-Quel Front Populaire Ivoirien pour la reconquête des droits et libertés démocratiques?
-Le front populaire ivoirien peut-il reconquérir le pouvoir d’état ?
Le Front populaire ivoirien (FPI) revient de loin. Après 30 ans de parti unique du PDCI-RDA, le FPI, principal parti d’opposition sous le règne du feu président Félix Houphouêt-Boigny, réussit à faire accepter le pluralisme politique en Côte d’Ivoire en 1990. Laurent Gbagbo et ses camarades accèdent au sommet de l’Etat dix (10) ans plus tard (2000). Une victoire arrachée entre les mains d’une junte militaire dirigée par feu le général Robert Guei, avec le soutien et une mobilisation sans précédent, d’une population avec à sa tête une jeunesse prête à assumer son avenir.
Ainsi, de l’ombre (clandestinité) à la lumière (multipartisme), le FPI assumera l’exécutif du pouvoir d’Etat de 2000 au 11 avril 2011, date de la chute du parti bleu-blanc.
Que s’est-il passé?
Comment les précurseurs des droits et des libertés démocratiques en Côte d’Ivoire ont brutalement perdu le pouvoir? Enfin, que reste-t-il du Front populaire ivoirien et quelles sont ses chances de reconquérir le pouvoir? Voilà autant de questions que les camarades de Laurent Gbagbo s’apprêtent à répondre au cours de la troisième convention ordinaire du parti, qui se tiendra le 28 avril 2012 à Abidjan-Cocody. A cet effet, un document de travail intitulé « document de cadrage politique de la convention » dont nous avons eu copie vient d’être mis à disposition pour tous ceux qui voudraient y contribuer. Sera-t-il lu et rapidement rangé dans les placards, ou bien et c’est le voeux des initiateurs, il sera lu comme un document de base qui apportera les réponses claires et sans passion, si le FPI veut à nouveau reconquérir le pouvoir d’état.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, une question n’a pas échappé à la conscience des nouveaux dirigeants du parti: Pourquoi une convention ordinaire au moment où la majorité des cadres et dirigeants du parti se trouvent soit en prison, soit en exil ?
Selon l’actuel comité central, initiateur du projet, la chute brutale du régime FPI aurait un peu éprouvé le parti. « Malgré les dangers qui le guettaient, le FPI ne devait pas renoncer à la vie et à sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple ivoirien » nous dit le document.
On a vite compris que c’est bien pour redonner vie au parti de Laurent Gbagbo, que fut convoqué un comité central extraordinaire sous la houlette du 3eme vice président, Mamadou Koulibaly, le 25 mai 2011, un mois après la déportation de leur champion à Korhogo.
Et si le bateau bleu-blanc a chaviré avec la démission du technocrate du parti un 11 juillet 2011, il n’a pas pour autant coulé, grâce à la vigilance du même comité central qui se réunira en session extraordinaire le 23 juillet 2011 afin de prendre les décisions qui s’imposaient.
Voilà aussi comment en application des textes du parti notamment ses Articles 90 et 22, le comité central constatant la vacance du pouvoir, a pris acte de l’intérim de la présidence assurée par Miaka Ourétto et celui du sécrétaire général, assuré par Laurent Akoun.
« Par ailleurs, si le comité central extraordinaire du 23 juillet 2011, confronté à une situation inédite, a dû dans l’urgence mettre en place une Direction intérimaire, il doit, à ce stade de la lutte, rendre compte à une instance supérieure: la Convention » explique-t-il.
Aussi, faut-il le rappeler, la Convention, organe d’appréciation se situant entre deux Congrès qui eux sont des organes de décision (élection du président du parti, sanction disciplinaire…), se voit confronter à une autre problématique, celle de l’avenir du parti au moment où ses premiers responsables sont détenus ou empêchés pour une durée indéterminée. Le document de travail précise dans son volet « cadrage politique » la réflexion à mener à cet effet: « Le problème qui mérite d’être posé n’est plus celui de la vacance, il est déjà réglé par la Direction intérimaire, mais bien de la durée de l’intérim qui ne peut s’inscrire indéfiniment dans le temps. Le provisoire peut-il s’établir durablement dans le temps? » s’interroge le comité central.
Une équation à plusieurs inconnues mais qui trouve un début de réponse dans les textes du parti. « Le président intérimaire, achève le mandat s’il reste moins d’un an et demi. Il convoque un Congrès extraordinaire du parti dans un délai de trois (3) mois si la durée du mandat en cours est supérieur à un an et demi pour l’élection d’un nouveau président » nous renseigne l’article 90, tire VII des Statuts.
Seulement, pour le comité central actuel, il se pose un réel problème dans l’application des dispositions de cet article.
« Le dernier Congrès du FPI s’est tenu le 22 juillet 2001. Le camarade Pascal AFFI NGUESSAN a été élu président du parti pour un mandat de trois (3) ans. (…) A la date du 11 avril 2011 où le FPI perdait le pouvoir et a eu sa Direction décapitée, cela faisait dix (10) ans que duraient les manadts de tous les organes de direction et aucune date n’avait été fixée pour le prochain congrès. Et pour cause, le FPI, parti au pouvoir, s’est plus préoccupé à gérer la crise née du coup d’état manqué du 19 septembre 2002 pendant tout le reste du temps qu’a duré le pouvoir FPI » rappelle le document.
A cette allure, l’on est pressé de se demander, comment alors évaluer la durée du mandat qui reste à assurer par le président intérimaire sans aucun répère temporel? Les organes élus ne sont-ils pas forclos après dix (10) ans de fonctionnement soit plus de trois (3) fois la durée de leur mandat? Enfin, peut-on ou doit-on organiser un Congrès extraordinaire pour doter le parti d’une nouvelle direction sans toutefois heurter la cohésion et l’unité du parti avec les autres cadres du parti en détention ou en exil?
En outre, si pour le Comité central, l’objectif principal de cette 3eme convention ordinaire, tenue dans un contexte post avril 2011 reste « le renforcement de la mobilisation politique du parti en vue de la reconquête des droits et Liberttés démocratiques », la réflexion de fond à mener consistera d’abord « à jeter un regard rétrospectif sur le fonctionnement du parti, du 11 avril 2011, à ce jour, pour mieux examiner son présent en toute lucidité afin de dégager ensemble les dispositions à prendre ».
Enfin, et c’est l’essentiel du document de travail, les participants seront amenés à poser le diagnostic suivant:
-L’état des lieux depuis le 11 avril 2011
-Le renforcement de la Direction intérimaire sur la base des textes du parti
-La fixation de la durée de l’intérim à 18 mois maximum. Durée au terme de laquelle un Congrès devra être convoqué
-L’opportunité d’un dialogue politique avec le pouvoir et la participation du FPI au processus de réconciliation nationale
-La problématique de la dynamique unitaire avec tous les alliés politique et de la société civile réunis au sein du CNRD
-L’engagement de l’offensive diplomatique afin dec reconquérir l’international
-La mise en oeuvre des actions prioritaires que sont: la libération du président Laurent Gbagbo et de tous les détenus, la redynamisation structurelle du parti dans toutes ses composantes, l’arrêt du harcèlement judiciaire et le retour apaisé des exilés.
On l’a compris, Miaka Ourrétto et ses camarades, en décidant d’aller à une convention à mi mandat du président Ouattara et après le boycott des législatives de décembre 2011, ont compris que la politique de la chaise vide n’est pas toujours compatible avec les idéaux du FPI, qui tire son essentiel dans « l’Alternance politique ».
Mais si les oeuvres du président Laurent Gbagbo « Agir pour les Libertés (91) » et « Côte d’ivoire: pour une alternative démocratique (83) sont devenues des best-sellers en Afrique de l’Ouest, une autre réflexion non moins importante s’imposait à tous:
« Le second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire a dressé l’un contre l’autre, deux opposants politiques de longue date, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour cette raison très importante, il était inévitable que la bataille électorale déterminerait l’avenir du pays sur le long terme. Toutes les parties concernées auraient dû se poser très sérieusement cette question essentielle: les élections de 2010 allaient-elles créer les conditions favorables à l’instauration du meilleur avenir possible pour le peuple ivoirien? Cette réflexion n’a pas eu lieu » regrette, l’ancien président Sud africain et médiateur de la crise ivoirienne, Thabo Mbeki (in Côte d’ivoire: Coup d’Etat, du journaliste écrivain Charles Onana, éd Dubois-Paris).
Espérant que un an après la chute du régime FPI en Côte d’Ivoire, ses militants et sympathisants seront plus lucides à appréhender les erreurs du passé pour mieux affronter l’avenir.
Source : www.eventnews.fr
-Le front populaire ivoirien peut-il reconquérir le pouvoir d’état ?
Le Front populaire ivoirien (FPI) revient de loin. Après 30 ans de parti unique du PDCI-RDA, le FPI, principal parti d’opposition sous le règne du feu président Félix Houphouêt-Boigny, réussit à faire accepter le pluralisme politique en Côte d’Ivoire en 1990. Laurent Gbagbo et ses camarades accèdent au sommet de l’Etat dix (10) ans plus tard (2000). Une victoire arrachée entre les mains d’une junte militaire dirigée par feu le général Robert Guei, avec le soutien et une mobilisation sans précédent, d’une population avec à sa tête une jeunesse prête à assumer son avenir.
Ainsi, de l’ombre (clandestinité) à la lumière (multipartisme), le FPI assumera l’exécutif du pouvoir d’Etat de 2000 au 11 avril 2011, date de la chute du parti bleu-blanc.
Que s’est-il passé?
Comment les précurseurs des droits et des libertés démocratiques en Côte d’Ivoire ont brutalement perdu le pouvoir? Enfin, que reste-t-il du Front populaire ivoirien et quelles sont ses chances de reconquérir le pouvoir? Voilà autant de questions que les camarades de Laurent Gbagbo s’apprêtent à répondre au cours de la troisième convention ordinaire du parti, qui se tiendra le 28 avril 2012 à Abidjan-Cocody. A cet effet, un document de travail intitulé « document de cadrage politique de la convention » dont nous avons eu copie vient d’être mis à disposition pour tous ceux qui voudraient y contribuer. Sera-t-il lu et rapidement rangé dans les placards, ou bien et c’est le voeux des initiateurs, il sera lu comme un document de base qui apportera les réponses claires et sans passion, si le FPI veut à nouveau reconquérir le pouvoir d’état.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, une question n’a pas échappé à la conscience des nouveaux dirigeants du parti: Pourquoi une convention ordinaire au moment où la majorité des cadres et dirigeants du parti se trouvent soit en prison, soit en exil ?
Selon l’actuel comité central, initiateur du projet, la chute brutale du régime FPI aurait un peu éprouvé le parti. « Malgré les dangers qui le guettaient, le FPI ne devait pas renoncer à la vie et à sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple ivoirien » nous dit le document.
On a vite compris que c’est bien pour redonner vie au parti de Laurent Gbagbo, que fut convoqué un comité central extraordinaire sous la houlette du 3eme vice président, Mamadou Koulibaly, le 25 mai 2011, un mois après la déportation de leur champion à Korhogo.
Et si le bateau bleu-blanc a chaviré avec la démission du technocrate du parti un 11 juillet 2011, il n’a pas pour autant coulé, grâce à la vigilance du même comité central qui se réunira en session extraordinaire le 23 juillet 2011 afin de prendre les décisions qui s’imposaient.
Voilà aussi comment en application des textes du parti notamment ses Articles 90 et 22, le comité central constatant la vacance du pouvoir, a pris acte de l’intérim de la présidence assurée par Miaka Ourétto et celui du sécrétaire général, assuré par Laurent Akoun.
« Par ailleurs, si le comité central extraordinaire du 23 juillet 2011, confronté à une situation inédite, a dû dans l’urgence mettre en place une Direction intérimaire, il doit, à ce stade de la lutte, rendre compte à une instance supérieure: la Convention » explique-t-il.
Aussi, faut-il le rappeler, la Convention, organe d’appréciation se situant entre deux Congrès qui eux sont des organes de décision (élection du président du parti, sanction disciplinaire…), se voit confronter à une autre problématique, celle de l’avenir du parti au moment où ses premiers responsables sont détenus ou empêchés pour une durée indéterminée. Le document de travail précise dans son volet « cadrage politique » la réflexion à mener à cet effet: « Le problème qui mérite d’être posé n’est plus celui de la vacance, il est déjà réglé par la Direction intérimaire, mais bien de la durée de l’intérim qui ne peut s’inscrire indéfiniment dans le temps. Le provisoire peut-il s’établir durablement dans le temps? » s’interroge le comité central.
Une équation à plusieurs inconnues mais qui trouve un début de réponse dans les textes du parti. « Le président intérimaire, achève le mandat s’il reste moins d’un an et demi. Il convoque un Congrès extraordinaire du parti dans un délai de trois (3) mois si la durée du mandat en cours est supérieur à un an et demi pour l’élection d’un nouveau président » nous renseigne l’article 90, tire VII des Statuts.
Seulement, pour le comité central actuel, il se pose un réel problème dans l’application des dispositions de cet article.
« Le dernier Congrès du FPI s’est tenu le 22 juillet 2001. Le camarade Pascal AFFI NGUESSAN a été élu président du parti pour un mandat de trois (3) ans. (…) A la date du 11 avril 2011 où le FPI perdait le pouvoir et a eu sa Direction décapitée, cela faisait dix (10) ans que duraient les manadts de tous les organes de direction et aucune date n’avait été fixée pour le prochain congrès. Et pour cause, le FPI, parti au pouvoir, s’est plus préoccupé à gérer la crise née du coup d’état manqué du 19 septembre 2002 pendant tout le reste du temps qu’a duré le pouvoir FPI » rappelle le document.
A cette allure, l’on est pressé de se demander, comment alors évaluer la durée du mandat qui reste à assurer par le président intérimaire sans aucun répère temporel? Les organes élus ne sont-ils pas forclos après dix (10) ans de fonctionnement soit plus de trois (3) fois la durée de leur mandat? Enfin, peut-on ou doit-on organiser un Congrès extraordinaire pour doter le parti d’une nouvelle direction sans toutefois heurter la cohésion et l’unité du parti avec les autres cadres du parti en détention ou en exil?
En outre, si pour le Comité central, l’objectif principal de cette 3eme convention ordinaire, tenue dans un contexte post avril 2011 reste « le renforcement de la mobilisation politique du parti en vue de la reconquête des droits et Liberttés démocratiques », la réflexion de fond à mener consistera d’abord « à jeter un regard rétrospectif sur le fonctionnement du parti, du 11 avril 2011, à ce jour, pour mieux examiner son présent en toute lucidité afin de dégager ensemble les dispositions à prendre ».
Enfin, et c’est l’essentiel du document de travail, les participants seront amenés à poser le diagnostic suivant:
-L’état des lieux depuis le 11 avril 2011
-Le renforcement de la Direction intérimaire sur la base des textes du parti
-La fixation de la durée de l’intérim à 18 mois maximum. Durée au terme de laquelle un Congrès devra être convoqué
-L’opportunité d’un dialogue politique avec le pouvoir et la participation du FPI au processus de réconciliation nationale
-La problématique de la dynamique unitaire avec tous les alliés politique et de la société civile réunis au sein du CNRD
-L’engagement de l’offensive diplomatique afin dec reconquérir l’international
-La mise en oeuvre des actions prioritaires que sont: la libération du président Laurent Gbagbo et de tous les détenus, la redynamisation structurelle du parti dans toutes ses composantes, l’arrêt du harcèlement judiciaire et le retour apaisé des exilés.
On l’a compris, Miaka Ourrétto et ses camarades, en décidant d’aller à une convention à mi mandat du président Ouattara et après le boycott des législatives de décembre 2011, ont compris que la politique de la chaise vide n’est pas toujours compatible avec les idéaux du FPI, qui tire son essentiel dans « l’Alternance politique ».
Mais si les oeuvres du président Laurent Gbagbo « Agir pour les Libertés (91) » et « Côte d’ivoire: pour une alternative démocratique (83) sont devenues des best-sellers en Afrique de l’Ouest, une autre réflexion non moins importante s’imposait à tous:
« Le second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire a dressé l’un contre l’autre, deux opposants politiques de longue date, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour cette raison très importante, il était inévitable que la bataille électorale déterminerait l’avenir du pays sur le long terme. Toutes les parties concernées auraient dû se poser très sérieusement cette question essentielle: les élections de 2010 allaient-elles créer les conditions favorables à l’instauration du meilleur avenir possible pour le peuple ivoirien? Cette réflexion n’a pas eu lieu » regrette, l’ancien président Sud africain et médiateur de la crise ivoirienne, Thabo Mbeki (in Côte d’ivoire: Coup d’Etat, du journaliste écrivain Charles Onana, éd Dubois-Paris).
Espérant que un an après la chute du régime FPI en Côte d’Ivoire, ses militants et sympathisants seront plus lucides à appréhender les erreurs du passé pour mieux affronter l’avenir.
Source : www.eventnews.fr