Politique africaine : Grande interview accordée à la Dépêche diplomatique par M. Adama Diomandé, Président de l’Association pour la Défense de la Démocratie et de Libertés (ADDL)
Q : Le Président Ouattara est à la tête de la CEDEAO et doit faire face à la crise Malienne inquiétante pour la Sous-région. Comment jugez-vous l’implication du Président Alassane Ouattara pour la résolution de cette crise?
Adama Diomandé : Tout d'abord un grand soutien au Président Alassane Ouattara. Il y a très longtemps en Afrique qu’on n’a pas vu un dirigeant assumer une telle responsabilité sur notre continent et d’avoir pris une vraie décision pour résoudre une crise de telle nature. Notre président est en train de faire montre de sa capacité de grand homme d’État dans notre Sous-régions Ouest-africaine. Je souhaite très sincèrement que cette crise malienne se résolve rapidement pour la tranquillité des Malien d’abord, et ensuite pour la stabilité de la démocratie en Afrique. Cela dit, j’ai des critiques à l'endroit des dirigeants politiques et intellectuels de ce Pays frère, berceau de la civilisation de notre sous-région. Par exemple, le silence de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré et de Madame Adam BA Konaré. Ou encore, Madame Aminata Traoré et autres, qui ont souvent des prises de position très tranchées sur tout ce qui se passe sur notre continent. Un coup d'État absurde et vraiment inutile vient d’être perpétré, qui anéantit 20 ans de démocratie malienne. Il est surprennent pour les Africains de s’être totalement tu su sur cette forfaiture. Je m'interroge aussi sur le silence de plus de 10 jours du Président (ATT) Amadou Toumani Touré qui est l’un des premiers militaires, avec le capitaine ghanéen John Jerry Rawlings, à avoir établi la démocratie en Afrique. Il serait malheureux pour son image de faire une sortie qui anéantirait la démocratie dans son Pays.
Je souhaite que la classe malienne prenne ses responsabilités et dénonce ce coup d'État sans aucun calcul politicien. Pour sauver l’une des démocraties affirmées en Afrique après la démocratie Sénégalaise que je salue au passage. La France doit venir en aide à la CEDEAO pour ne pas permettre l’amputation du Nord du Mali par des islamistes illuminés et des bandes armées en connexion avec des narco trafiquants qui veulent créer un état de non-droit pour leurs sales besognes.
Q : Quel est votre avis sur la démission du PM Soro de la primature?
AD : Le départ du Premier ministre Soro Guillaume n’a été une surprise pour aucun Ivoirien. Si le transfert des charges de l’État était fait normalement par l’ancien président battu, Laurent Gbagbo, au nouveau Président élu Alassane Ouattara, Guillaume Soro n’aurait pas été reconduit pour un long moment. Donc ceux qui étaient pressés au RHDP avaient une idée derrière la tête. En oubliant que le Président Bédié et Le Président Alassane Ouattara se sont mis d’accord pour sauver notre pays avant leurs promesses politiques.
Q : L’élection de Soro Guillaume à la présidence de l’assemblée nationale a suscité des commentaires. Quel est votre avis sur ce choix? De plus, ne pensez-vous pas que les suppléants ne seront que de simples exécutants des titulaires ?
AD : Le fait que Soro Guillaume ait été désigné par le RHDP comme unique candidat pour briguer la présidence de l’assemblée nationale ne veut pas dire qu’il n'a pas été élu démocratiquement. A ma connaissance, le RHDP n’a interdit personne dans son camp de se porter candidat librement. Si quelqu'un le faisait, je ne pense pas que ce député serait exclu du RHDP. Au contraire, il aurait rendu service à l’expression démocratique au sein du RHDP, En démocratie, on ne force personne à être candidat à un poste. En ce qui concerne la branche politique des Forces Nouvelles, je n’en suis pas membre quand bien –même j’ai compris leur combat. Ce que j’ai constaté, c’est que tous leurs cadres politiques se sont présentés sous la bannière du RDR. Moi je demande simplement aux Ex-FN de clarifier cette situation politiquement. Que Soro Guillaume dissolve officiellement la branche politique de la rébellion et annonce aussi officiellement leurs adhésions au RDR et assumer politiquement leurs rôles dans ce parti. Pour son élection au perchoir fortement commentée, de toute façon l’opposition joue son rôle d’éveil de la démocratie cela est normal qu’elle dénonce ce qu’elle croit anormal. Mais ce que je souhaite dire à cette opposition surtout au FPI et au LIDER de Mamadou Koulibaly c’est qu'ils ont géré notre pays d’une manière anormale pendant 10 ans. Sans la volonté du Président Alassane Ouattara de se battre juste qu’au bout pour récupérer sa victoire que Gbagbo a voulu confisquer pour ne pas dire usurper, s’en était finie pour la démocratie dans notre pays. Donc faire tout un plat pour deux mois de différence d’âge, j’ai trouvé cela vraiment ridicule pour la paix et la cohésion d’un pays. De toutes les façons, cela ne m'a pas étonné moi, pour des gens qui ont créé des paragraphes conflictuels pour l’incérer dans notre constitution rien que pour écarter des adversaires politiques ; donc leur protestation ne m'a pas surpris. Pour l’autonomie des députés suppléants à l’Assemblée nationale, normalement ils doivent être totalement députés dans leurs têtes et ils doivent l'être aussi dans leurs actions au parlement. Ils ne doivent avoir aucune pression sur eux de la part de leurs colistiers nommés ministres et cela pour les biens de la démocratie et au nom de la séparation des pouvoirs.
Q : Quel commentaire faites-vous sur le remaniement du gouvernement et le nombre de 40 ministres dont un est le jeune frère du Président de la République surnommé Photocopie pour sa ressemblance physique d’avec le Président Alassane Ouattara ?
AD : Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce qui est exclusivement du domaine du Président et son Premier ministre, sauf trois remarques sur votre question. D’un : il n’y a pas eu de remaniement de gouvernement. Il y a eu le remplacement du ministre de la Justice nommé Premier ministre. De deux, il n’y a pas 40 ministres au gouvernement dont le chef est Ahoussou Jeannot. Il y a le même nombre de ministres que sous le gouvernement de Soro guillaume. D’ailleurs le Premier Ministre Ahoussou lui-même s’est exprimé là-dessus. De trois, les ministres nommés à la présidence sont les collaborateurs du Président de la République depuis de longues années à son cabinet. Le fait que le président leur donne le titre de ministre à la présidence ne change rien dans leurs fonctions à la présidence. En ce qui concerne son jeune frère Ibrahim Ouattara sa nomination peut prêter à confusion dans beaucoup d’esprit. Il est aussi vrai qu'Ibrahim Ouattara est un citoyen comme les autres. La fonction qu’il occupe en ce moment, il l’a toujours occupée aux côtés de son frère même quand il était opposant. Même si sa nomination de ministre à la présidence dans l’esprit de beaucoup est un sujet qui peut prêter à diverses controverses. Souvenez-vous aussi que le frère de John Kennedy, Bob Kennedy a été membre du gouvernement des U.S.A. Pour la ressemblance physique, je n’ai aucun commentaire à faire.
Q : Le PDCI ne semble pas satisfait du partage des postes. Quel est votre avis ?
AD : Vous savez, dans une alliance des partis politiques au moment des répartitions des postes, aucun parti n’est entièrement satisfait. Car le souhait des partis en alliance est d’avoir la plus grande part de la victoire. Mais quand on mène le combat politique pour le bien de son pays, on arrive à surmonter cette frustration politiquement.
Q : Le procès des acteurs des détournements de grosses sommes d’argent du café Cacao est en cours en ce moment à Abidjan après que certains accusés aient déjà passé plusieurs années en prison sans jugement. Il semblerait que plusieurs membres de l’actuel gouvernement qui était déjà membres du gouvernement sous l’ancien président Gbagbo soient impliqués dans ce dossier de café Cacao. Quel est votre sentiment sur ce sujet?
AD : Le week-end dernier, j’ai regardé l’interview du Chef de l’État à télévision. J’ai vu la volonté affichée d’un président de combattre la corruption, les détournements de l’argent public, les voleurs en costume-cravate. Que ceux-là soient dans le gouvernement où dans le privé, vous citez les cas des ministres impliqués ou cités dans ce dossier. A ma connaissance, aucun ministre n’est encore impliqué par la justice. Le jour où un ministre sera impliqué dans ce dossier, j’exprimerai clairement mon sentiment. Cela pose aussi l’indépendance de la justice face au pouvoir politique, Là aussi, le président est en train de donner les moyens pour que notre justice soit indépendante et sereine. En ce qui concerne les représentants des planteurs, cela est scandaleux de prendre des personnes qui ne sont pas planteurs et de les nommer à des postes où ils devaient être sensés défendre les planteurs. En réalité, ces personnes ont été utilisées au détriment des intérêts de nos parents paysans par des cadres du pays en cols blancs cravatés pour sortir des colossales sommes d’argent et mettre notre économie dans cette situation grave. Le mal de notre pays est souvent causé par ses intellectuels ou par ses cadres souvent bien formés pour détourner les biens à leurs propres profits égoïstes ; et cela est dommage pour notre développement. Il faudra que le gouvernement face un travail choc contre les corruptions trop ancrée dans nos mentalités. En général, la plupart d’entre nous Ivoiriens a la mentalité de corrompu ou de corrupteur. La corruption est le cancer qui ronge le développement et l’économie de notre pays au profit d’une poignée de personnes égoïstes. Les Ivoiriens acceptent la corruption comme une fatalité et la subissent.
Q : Vous qui êtes un alassaniste actif bien connu, votre sentiment sur la visite d’État du Président ADO à Paris. D'aucuns ont trouvé l’accueil qui lui a été réservé par la France de son ami N. Sarkozy disproportionné par rapport à l’intérêt de la France en Côte d'Ivoire.
AD : Comme vous dites, je suis Alassaniste et j’en suis fière! Mais entre nous, pour un homme exceptionnel comme Alassane Ouattara, se battre à ses côtés pour défendre la démocratie et la liberté est un honneur pour moi. En ce qui concerne la visite d’État en France du président Alassane Ouattara, cela a été un honneur pour les Ivoiriens et aussi pour beaucoup d’Africains, contrairement à ce que des personnes de mauvaises fois voulaient faire répandre. D’abord pour notre pays, reconsolider l’amitié Franco-ivoirienne après temps d’années de malentendus crées consciemment et inutilement par le régime de Gbagbo entre lui, je dis oui ! La majorité des Ivoiriens n’avait rien contre La France, y compris le propre camp de Gbagbo. La visite d’État du Président de République a permis de renouer avec des relations solides économiquement et politiquement. La confiance a repris avec Alassane Ouattara, après Houphouët Boigny et Konan Bédié, pour le développement de notre pays qui cette fois-ci sera bien géré par Alassane Ouattara. Ceux qui trouvent que l’accueil réservé au Président Alassane Ouattara était trop grandiose, s’ils sont Français, c’est qu’ils sont de véritables racistes. Car dans leur esprit un président africain ne peut avoir l’honneur d’être accueilli en visite d’État. Souvent ce sont les mêmes qui critiquent ou qui font des procès d’intention inutiles. Si cette critique vient d’un Africain, c’est simplement un complexé.
Q : Au moment de l’ouverture du procès de l’ancien président Laurent Gbagbo à la CPI, vous avez été le seul Ivoirien invité sur le plateau de France 24 et vous avez été très dur dans vos propos contre Gbagbo. N’est-ce pas du favoritisme de France 24 à votre égard ?
AD : Non point du-tout ! Vous allez vite en besogne en parlant de seul Ivoirien ! Je vais vous dire, plusieurs Ivoiriens ont été invités, mais ils ont décliné l’invitation par peur. Quant à moi, je ne connais pas la peur lorsqu’il s’agit de défendre ma conviction. Et ma conviction est que l'ancien président a commis des crimes graves contre son pays et contre l’humanité. Pour ça, il doit être jugé par une justice équitable et impartiale. Je pense que la CPI est impartiale. Vous m’avez trouvé très dur ? Vous oubliez l’acte de déni de la démocratie que Gbagbo a posé contre le résultat très clair de l’élection présidentielle. Vous oubliez cet acte posé par Gbagbo qui a eu pour conséquence plus de 3000 morts.
Q : Il y a des accusations graves aussi contre les militaires de Ouattara, les anciennes Forces Nouvelles de Soro devenues FRCI sous Ouattara. Ses accusations émanent d’Amnesty International et d’autres. D’ailleurs Amnesty International renvoie les deux camps dos-à-dos. Quel est votre sentiment, vous qui dirigez une association de Défense de la démocratie et des libertés?
AD : Merci de me donner l’opportunité de parler de mon association je vous invite à visiter mes pages sur les réseaux sociaux Face book ou autres. Cela dit, vous me posez une question pertinente en ce qui concerne Amnesty International. Cette organisation est dans son rôle de dénoncer toutes atteintes aux droits humains quels que soient les régimes en place. Je ne vais pas me mettre à critiquer aujourd’hui l’action d'Amnesty en Côte d'Ivoire. En son temps, le camp du président actuel Alassane Ouattara que je soutiens à bénéficier des dénonciations d'Amnesty pour les crimes de Gbagbo, notamment la dénonciation du charnier de Yopougon. Quand je dis ça, cela ne veut pas dire que je n'ai rien à dire sur les critiques d’Amnesty International. Amnesty met en balance les morts pour cause de combats pour arracher le résultat de l’élection que Gbagbo a voulu confisquer, les tueries que l’ancien président, en voulant conserver le pouvoir quoiqu'il ait été battu, a planifiées. Sur ces faits-là, je suis en désaccord avec Amnesty International. Je l’ai fais savoir à Amnesty par l’intermédiaire de mon association, lors d’une visite d’un conseiller du Président chargé des organisations des défenses des droits humains, maître Diané Mamadou. J’ai eu à l’accompagner à une rencontre avec Amnesty International représentée par Salvator Saguès. Il a expliqué à cette occasion les démarches et les actions du Président de la République en faveur des droits humains. Quant aux tueries dans l’Ouest de la Côte d'Ivoire et notamment la confusion qui est faite par inadvertance par Amnesty international qui souvent confond les FRCI aux anciennes Forces nouvelles. Sous Gbagbo, les deux forces étaient reconnues après l’élection du président Ouattara, les deux forces ont été confondues en une et même force républicaine.
Q : Les partisans de l’ancien président Gbagbo Laurent sont très actifs en France et en Hollande dans la dénonciation de l’arrestation et l’emprisonnement de Gbagbo et de ses anciens compagnons. Qu’est-ce que vous leur répondez?
AD: Ils osent qualifier l’arrestation des personnes qui ont plongé notre pays dans la situation catastrophique sur le plan social et économique, perpétrer des crimes contre l'humanité d’arbitraire. Il faut vraiment être amnésique avec une grande dose de mauvaise foi. Les crimes perpétrés par le clan Gbagbo pour conserver le pouvoir bien qu'il ait perdu ce pouvoir par les urnes ne doivent pas restez impunis. En ce qui concerne l’activisme des pros-Gbagbo en France et en Hollande, ils crient tout simplement leurs désarrois. Ils ou elles peuvent faire cela d'une manière digne. Faire une opération Kodjo rouge au Trocadéro est dégradante pour leur image et par ricochet pour l’image de notre pays. D’ailleurs, j’ai constaté le grand découragement des meneurs de ces mouvements sur une vidéo que j’ai fais partager sur les réseaux sociaux.
Q : L’Ambassadeur Ally Coulibaly est critiqué en ce moment dans les rangs du RHDP-France. Quel est votre avis sur la relation des Ivoiriens qui se dégraderaient avec l'ambassadeur Ally Coulibaly?
AD : Non ! N’exagérons pas ! Je reconnais qu'il y a de l’impatience au RHDP d’avoir une grande rencontre avec l’ambassadeur. Cela peut se comprendre. Dire que la relation ne passe pas ou qu’elle se dégrade est un mensonge. Oui, les militants expriment souvent leurs mécontentements en voyant toujours les personnes qui se sont rendues complices de l’ancien Ambassadeur Pierre Kipré dans sa forfaiture occupées des postes encore. Ils sont en colère, mais il nous revient de leur demander de patienter. Souvenons-nous des casses diplomatiques faits par les ambassadeurs nommés par Gbagbo en France. Soustraire plus de 4000 cartes d’identité et cartes d’électeur, les bradages des biens immobiliers de l’Etat, des relations assez tendues avec le gouvernement français. Recoller tout ça avec l’Ambassadeur Ally Coulibaly n’est pas choses aisée. Les protestations les plus sonorisées au RHDP proviennent des militants de la 25e heure. Mais votre question me donne l’opportunité de faire savoir aux autorités ivoiriennes que les Ivoiriens de la diaspora ressentent une grande frustration face à l’effort économique qu’ils font pour notre pays et qui n’est pas reconnu à sa juste mesure. Les immigrés ivoiriens en Europe sont les pourvoyeurs de devises en euros à destination de notre pays. Ils contribuent au développement de leurs villes et villages notamment par les constructions ou améliorations d’établissements sanitaires et scolaires. J’ai assisté une fois à une réunion à notre ambassade du directeur de l’immigration. J’ai été franchement déçu car ce directeur ne maîtrisait rien de l’immigration ivoirienne en Europe. Si le gouvernement pouvait résoudre cette faiblesse, cela pourrait faciliter le retour de bonnes initiatives pour notre développement avec nos expériences acquises au cours de nos longs séjours en Europe.
Q : Personnellement, à quand votre nomination, car toutes les personnes proches du président ont été nommées. En plus, vous aviez prévu vous présenter à la députation à Zikisso et finalement vous ne l’aviez pas fait. Est-ce le RDR qui a refusé votre candidature ?
AD : Le Président de La République décide des personnes qu’il nomme. Donc ne me demandez aucune date d'une éventuelle nomination ; vous voyez que cela ne touche en rien à mon enthousiasme à soutenir les actions du Président de la République et celles du gouvernement. Non, le RDR n'a pas refusé ma candidature. Je n’ai même pas fait un dépôt de candidature, je vais vous dire pourquoi. Vous savez, le souhait du président de la République Alassane Ouattara était qu’il y’ait le plus de candidats RHDP et ce projet a été saboté au PDCI et même disons-le franchement au RDR aussi pour des calculs de positionnement. Chacun voulant prendre la grosse part du gâteau électoral. Le souci aussi du président était que le FPI se présente et gagne quelques députés dans les bastions où le FPI se trouvait majoritaire pour qu'à l’assemblée nationale, la voix de l’opposition FPI soit entendue. Chez moi à Zikisso, le FPI est majoritaire. Donc priorité était donnée à une candidature commune RHDP. Vu que je n’étais pas sur place auparavant, j’ai préféré ne pas faire acte de candidature. Je voudrais dire aussi que j’ai toujours une ambition de développement pour cette sous-préfecture qui est mon village natal Zikisso et qui m’est cher. Cela pourrait passer si Dieu le veut par un poste électif dans l’avenir car ce village était très cher à mon Père.
Q : Quel est votre souhait pour vos deux pays la Côte d'Ivoire et la France, car vous avez la double nationalité?
AD : Je ne m’en cache pas. D’ailleurs, j’en suis fier. La Côte d'Ivoire m'a mis au monde et la France m'a fait homme et m’a formé. Pour la Côte d’Ivoire, je prie pour la réconciliation dans la paix entre les Ivoiriens. Sur le plan politique je souhaite que le RHDP se transforme en un parti unifié d’Houphouétistes, pour consolider la réconciliation et casser la méfiance entre les héritiers politiques d’Houphouët. Cela permettra de démasquer les personnes qui font le double jeu politique dans l’ombre. Ceux-là le font dans le but de réactiver les querelles politiciennes revanchardes par égoïsme personnel ; ceux-là se trouvent dans les deux camps d’ailleurs. Pour la France je souhaite la victoire de Nicolas Sarkozy pour maintenir cette France dans sa grandeur et sa place de pays puissant au bénéfice de la paix dans le monde.
Interview réalisée par IBSON Jean Valery
La Dépêche Diplomatique, Paris
Q : Le Président Ouattara est à la tête de la CEDEAO et doit faire face à la crise Malienne inquiétante pour la Sous-région. Comment jugez-vous l’implication du Président Alassane Ouattara pour la résolution de cette crise?
Adama Diomandé : Tout d'abord un grand soutien au Président Alassane Ouattara. Il y a très longtemps en Afrique qu’on n’a pas vu un dirigeant assumer une telle responsabilité sur notre continent et d’avoir pris une vraie décision pour résoudre une crise de telle nature. Notre président est en train de faire montre de sa capacité de grand homme d’État dans notre Sous-régions Ouest-africaine. Je souhaite très sincèrement que cette crise malienne se résolve rapidement pour la tranquillité des Malien d’abord, et ensuite pour la stabilité de la démocratie en Afrique. Cela dit, j’ai des critiques à l'endroit des dirigeants politiques et intellectuels de ce Pays frère, berceau de la civilisation de notre sous-région. Par exemple, le silence de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré et de Madame Adam BA Konaré. Ou encore, Madame Aminata Traoré et autres, qui ont souvent des prises de position très tranchées sur tout ce qui se passe sur notre continent. Un coup d'État absurde et vraiment inutile vient d’être perpétré, qui anéantit 20 ans de démocratie malienne. Il est surprennent pour les Africains de s’être totalement tu su sur cette forfaiture. Je m'interroge aussi sur le silence de plus de 10 jours du Président (ATT) Amadou Toumani Touré qui est l’un des premiers militaires, avec le capitaine ghanéen John Jerry Rawlings, à avoir établi la démocratie en Afrique. Il serait malheureux pour son image de faire une sortie qui anéantirait la démocratie dans son Pays.
Je souhaite que la classe malienne prenne ses responsabilités et dénonce ce coup d'État sans aucun calcul politicien. Pour sauver l’une des démocraties affirmées en Afrique après la démocratie Sénégalaise que je salue au passage. La France doit venir en aide à la CEDEAO pour ne pas permettre l’amputation du Nord du Mali par des islamistes illuminés et des bandes armées en connexion avec des narco trafiquants qui veulent créer un état de non-droit pour leurs sales besognes.
Q : Quel est votre avis sur la démission du PM Soro de la primature?
AD : Le départ du Premier ministre Soro Guillaume n’a été une surprise pour aucun Ivoirien. Si le transfert des charges de l’État était fait normalement par l’ancien président battu, Laurent Gbagbo, au nouveau Président élu Alassane Ouattara, Guillaume Soro n’aurait pas été reconduit pour un long moment. Donc ceux qui étaient pressés au RHDP avaient une idée derrière la tête. En oubliant que le Président Bédié et Le Président Alassane Ouattara se sont mis d’accord pour sauver notre pays avant leurs promesses politiques.
Q : L’élection de Soro Guillaume à la présidence de l’assemblée nationale a suscité des commentaires. Quel est votre avis sur ce choix? De plus, ne pensez-vous pas que les suppléants ne seront que de simples exécutants des titulaires ?
AD : Le fait que Soro Guillaume ait été désigné par le RHDP comme unique candidat pour briguer la présidence de l’assemblée nationale ne veut pas dire qu’il n'a pas été élu démocratiquement. A ma connaissance, le RHDP n’a interdit personne dans son camp de se porter candidat librement. Si quelqu'un le faisait, je ne pense pas que ce député serait exclu du RHDP. Au contraire, il aurait rendu service à l’expression démocratique au sein du RHDP, En démocratie, on ne force personne à être candidat à un poste. En ce qui concerne la branche politique des Forces Nouvelles, je n’en suis pas membre quand bien –même j’ai compris leur combat. Ce que j’ai constaté, c’est que tous leurs cadres politiques se sont présentés sous la bannière du RDR. Moi je demande simplement aux Ex-FN de clarifier cette situation politiquement. Que Soro Guillaume dissolve officiellement la branche politique de la rébellion et annonce aussi officiellement leurs adhésions au RDR et assumer politiquement leurs rôles dans ce parti. Pour son élection au perchoir fortement commentée, de toute façon l’opposition joue son rôle d’éveil de la démocratie cela est normal qu’elle dénonce ce qu’elle croit anormal. Mais ce que je souhaite dire à cette opposition surtout au FPI et au LIDER de Mamadou Koulibaly c’est qu'ils ont géré notre pays d’une manière anormale pendant 10 ans. Sans la volonté du Président Alassane Ouattara de se battre juste qu’au bout pour récupérer sa victoire que Gbagbo a voulu confisquer pour ne pas dire usurper, s’en était finie pour la démocratie dans notre pays. Donc faire tout un plat pour deux mois de différence d’âge, j’ai trouvé cela vraiment ridicule pour la paix et la cohésion d’un pays. De toutes les façons, cela ne m'a pas étonné moi, pour des gens qui ont créé des paragraphes conflictuels pour l’incérer dans notre constitution rien que pour écarter des adversaires politiques ; donc leur protestation ne m'a pas surpris. Pour l’autonomie des députés suppléants à l’Assemblée nationale, normalement ils doivent être totalement députés dans leurs têtes et ils doivent l'être aussi dans leurs actions au parlement. Ils ne doivent avoir aucune pression sur eux de la part de leurs colistiers nommés ministres et cela pour les biens de la démocratie et au nom de la séparation des pouvoirs.
Q : Quel commentaire faites-vous sur le remaniement du gouvernement et le nombre de 40 ministres dont un est le jeune frère du Président de la République surnommé Photocopie pour sa ressemblance physique d’avec le Président Alassane Ouattara ?
AD : Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce qui est exclusivement du domaine du Président et son Premier ministre, sauf trois remarques sur votre question. D’un : il n’y a pas eu de remaniement de gouvernement. Il y a eu le remplacement du ministre de la Justice nommé Premier ministre. De deux, il n’y a pas 40 ministres au gouvernement dont le chef est Ahoussou Jeannot. Il y a le même nombre de ministres que sous le gouvernement de Soro guillaume. D’ailleurs le Premier Ministre Ahoussou lui-même s’est exprimé là-dessus. De trois, les ministres nommés à la présidence sont les collaborateurs du Président de la République depuis de longues années à son cabinet. Le fait que le président leur donne le titre de ministre à la présidence ne change rien dans leurs fonctions à la présidence. En ce qui concerne son jeune frère Ibrahim Ouattara sa nomination peut prêter à confusion dans beaucoup d’esprit. Il est aussi vrai qu'Ibrahim Ouattara est un citoyen comme les autres. La fonction qu’il occupe en ce moment, il l’a toujours occupée aux côtés de son frère même quand il était opposant. Même si sa nomination de ministre à la présidence dans l’esprit de beaucoup est un sujet qui peut prêter à diverses controverses. Souvenez-vous aussi que le frère de John Kennedy, Bob Kennedy a été membre du gouvernement des U.S.A. Pour la ressemblance physique, je n’ai aucun commentaire à faire.
Q : Le PDCI ne semble pas satisfait du partage des postes. Quel est votre avis ?
AD : Vous savez, dans une alliance des partis politiques au moment des répartitions des postes, aucun parti n’est entièrement satisfait. Car le souhait des partis en alliance est d’avoir la plus grande part de la victoire. Mais quand on mène le combat politique pour le bien de son pays, on arrive à surmonter cette frustration politiquement.
Q : Le procès des acteurs des détournements de grosses sommes d’argent du café Cacao est en cours en ce moment à Abidjan après que certains accusés aient déjà passé plusieurs années en prison sans jugement. Il semblerait que plusieurs membres de l’actuel gouvernement qui était déjà membres du gouvernement sous l’ancien président Gbagbo soient impliqués dans ce dossier de café Cacao. Quel est votre sentiment sur ce sujet?
AD : Le week-end dernier, j’ai regardé l’interview du Chef de l’État à télévision. J’ai vu la volonté affichée d’un président de combattre la corruption, les détournements de l’argent public, les voleurs en costume-cravate. Que ceux-là soient dans le gouvernement où dans le privé, vous citez les cas des ministres impliqués ou cités dans ce dossier. A ma connaissance, aucun ministre n’est encore impliqué par la justice. Le jour où un ministre sera impliqué dans ce dossier, j’exprimerai clairement mon sentiment. Cela pose aussi l’indépendance de la justice face au pouvoir politique, Là aussi, le président est en train de donner les moyens pour que notre justice soit indépendante et sereine. En ce qui concerne les représentants des planteurs, cela est scandaleux de prendre des personnes qui ne sont pas planteurs et de les nommer à des postes où ils devaient être sensés défendre les planteurs. En réalité, ces personnes ont été utilisées au détriment des intérêts de nos parents paysans par des cadres du pays en cols blancs cravatés pour sortir des colossales sommes d’argent et mettre notre économie dans cette situation grave. Le mal de notre pays est souvent causé par ses intellectuels ou par ses cadres souvent bien formés pour détourner les biens à leurs propres profits égoïstes ; et cela est dommage pour notre développement. Il faudra que le gouvernement face un travail choc contre les corruptions trop ancrée dans nos mentalités. En général, la plupart d’entre nous Ivoiriens a la mentalité de corrompu ou de corrupteur. La corruption est le cancer qui ronge le développement et l’économie de notre pays au profit d’une poignée de personnes égoïstes. Les Ivoiriens acceptent la corruption comme une fatalité et la subissent.
Q : Vous qui êtes un alassaniste actif bien connu, votre sentiment sur la visite d’État du Président ADO à Paris. D'aucuns ont trouvé l’accueil qui lui a été réservé par la France de son ami N. Sarkozy disproportionné par rapport à l’intérêt de la France en Côte d'Ivoire.
AD : Comme vous dites, je suis Alassaniste et j’en suis fière! Mais entre nous, pour un homme exceptionnel comme Alassane Ouattara, se battre à ses côtés pour défendre la démocratie et la liberté est un honneur pour moi. En ce qui concerne la visite d’État en France du président Alassane Ouattara, cela a été un honneur pour les Ivoiriens et aussi pour beaucoup d’Africains, contrairement à ce que des personnes de mauvaises fois voulaient faire répandre. D’abord pour notre pays, reconsolider l’amitié Franco-ivoirienne après temps d’années de malentendus crées consciemment et inutilement par le régime de Gbagbo entre lui, je dis oui ! La majorité des Ivoiriens n’avait rien contre La France, y compris le propre camp de Gbagbo. La visite d’État du Président de République a permis de renouer avec des relations solides économiquement et politiquement. La confiance a repris avec Alassane Ouattara, après Houphouët Boigny et Konan Bédié, pour le développement de notre pays qui cette fois-ci sera bien géré par Alassane Ouattara. Ceux qui trouvent que l’accueil réservé au Président Alassane Ouattara était trop grandiose, s’ils sont Français, c’est qu’ils sont de véritables racistes. Car dans leur esprit un président africain ne peut avoir l’honneur d’être accueilli en visite d’État. Souvent ce sont les mêmes qui critiquent ou qui font des procès d’intention inutiles. Si cette critique vient d’un Africain, c’est simplement un complexé.
Q : Au moment de l’ouverture du procès de l’ancien président Laurent Gbagbo à la CPI, vous avez été le seul Ivoirien invité sur le plateau de France 24 et vous avez été très dur dans vos propos contre Gbagbo. N’est-ce pas du favoritisme de France 24 à votre égard ?
AD : Non point du-tout ! Vous allez vite en besogne en parlant de seul Ivoirien ! Je vais vous dire, plusieurs Ivoiriens ont été invités, mais ils ont décliné l’invitation par peur. Quant à moi, je ne connais pas la peur lorsqu’il s’agit de défendre ma conviction. Et ma conviction est que l'ancien président a commis des crimes graves contre son pays et contre l’humanité. Pour ça, il doit être jugé par une justice équitable et impartiale. Je pense que la CPI est impartiale. Vous m’avez trouvé très dur ? Vous oubliez l’acte de déni de la démocratie que Gbagbo a posé contre le résultat très clair de l’élection présidentielle. Vous oubliez cet acte posé par Gbagbo qui a eu pour conséquence plus de 3000 morts.
Q : Il y a des accusations graves aussi contre les militaires de Ouattara, les anciennes Forces Nouvelles de Soro devenues FRCI sous Ouattara. Ses accusations émanent d’Amnesty International et d’autres. D’ailleurs Amnesty International renvoie les deux camps dos-à-dos. Quel est votre sentiment, vous qui dirigez une association de Défense de la démocratie et des libertés?
AD : Merci de me donner l’opportunité de parler de mon association je vous invite à visiter mes pages sur les réseaux sociaux Face book ou autres. Cela dit, vous me posez une question pertinente en ce qui concerne Amnesty International. Cette organisation est dans son rôle de dénoncer toutes atteintes aux droits humains quels que soient les régimes en place. Je ne vais pas me mettre à critiquer aujourd’hui l’action d'Amnesty en Côte d'Ivoire. En son temps, le camp du président actuel Alassane Ouattara que je soutiens à bénéficier des dénonciations d'Amnesty pour les crimes de Gbagbo, notamment la dénonciation du charnier de Yopougon. Quand je dis ça, cela ne veut pas dire que je n'ai rien à dire sur les critiques d’Amnesty International. Amnesty met en balance les morts pour cause de combats pour arracher le résultat de l’élection que Gbagbo a voulu confisquer, les tueries que l’ancien président, en voulant conserver le pouvoir quoiqu'il ait été battu, a planifiées. Sur ces faits-là, je suis en désaccord avec Amnesty International. Je l’ai fais savoir à Amnesty par l’intermédiaire de mon association, lors d’une visite d’un conseiller du Président chargé des organisations des défenses des droits humains, maître Diané Mamadou. J’ai eu à l’accompagner à une rencontre avec Amnesty International représentée par Salvator Saguès. Il a expliqué à cette occasion les démarches et les actions du Président de la République en faveur des droits humains. Quant aux tueries dans l’Ouest de la Côte d'Ivoire et notamment la confusion qui est faite par inadvertance par Amnesty international qui souvent confond les FRCI aux anciennes Forces nouvelles. Sous Gbagbo, les deux forces étaient reconnues après l’élection du président Ouattara, les deux forces ont été confondues en une et même force républicaine.
Q : Les partisans de l’ancien président Gbagbo Laurent sont très actifs en France et en Hollande dans la dénonciation de l’arrestation et l’emprisonnement de Gbagbo et de ses anciens compagnons. Qu’est-ce que vous leur répondez?
AD: Ils osent qualifier l’arrestation des personnes qui ont plongé notre pays dans la situation catastrophique sur le plan social et économique, perpétrer des crimes contre l'humanité d’arbitraire. Il faut vraiment être amnésique avec une grande dose de mauvaise foi. Les crimes perpétrés par le clan Gbagbo pour conserver le pouvoir bien qu'il ait perdu ce pouvoir par les urnes ne doivent pas restez impunis. En ce qui concerne l’activisme des pros-Gbagbo en France et en Hollande, ils crient tout simplement leurs désarrois. Ils ou elles peuvent faire cela d'une manière digne. Faire une opération Kodjo rouge au Trocadéro est dégradante pour leur image et par ricochet pour l’image de notre pays. D’ailleurs, j’ai constaté le grand découragement des meneurs de ces mouvements sur une vidéo que j’ai fais partager sur les réseaux sociaux.
Q : L’Ambassadeur Ally Coulibaly est critiqué en ce moment dans les rangs du RHDP-France. Quel est votre avis sur la relation des Ivoiriens qui se dégraderaient avec l'ambassadeur Ally Coulibaly?
AD : Non ! N’exagérons pas ! Je reconnais qu'il y a de l’impatience au RHDP d’avoir une grande rencontre avec l’ambassadeur. Cela peut se comprendre. Dire que la relation ne passe pas ou qu’elle se dégrade est un mensonge. Oui, les militants expriment souvent leurs mécontentements en voyant toujours les personnes qui se sont rendues complices de l’ancien Ambassadeur Pierre Kipré dans sa forfaiture occupées des postes encore. Ils sont en colère, mais il nous revient de leur demander de patienter. Souvenons-nous des casses diplomatiques faits par les ambassadeurs nommés par Gbagbo en France. Soustraire plus de 4000 cartes d’identité et cartes d’électeur, les bradages des biens immobiliers de l’Etat, des relations assez tendues avec le gouvernement français. Recoller tout ça avec l’Ambassadeur Ally Coulibaly n’est pas choses aisée. Les protestations les plus sonorisées au RHDP proviennent des militants de la 25e heure. Mais votre question me donne l’opportunité de faire savoir aux autorités ivoiriennes que les Ivoiriens de la diaspora ressentent une grande frustration face à l’effort économique qu’ils font pour notre pays et qui n’est pas reconnu à sa juste mesure. Les immigrés ivoiriens en Europe sont les pourvoyeurs de devises en euros à destination de notre pays. Ils contribuent au développement de leurs villes et villages notamment par les constructions ou améliorations d’établissements sanitaires et scolaires. J’ai assisté une fois à une réunion à notre ambassade du directeur de l’immigration. J’ai été franchement déçu car ce directeur ne maîtrisait rien de l’immigration ivoirienne en Europe. Si le gouvernement pouvait résoudre cette faiblesse, cela pourrait faciliter le retour de bonnes initiatives pour notre développement avec nos expériences acquises au cours de nos longs séjours en Europe.
Q : Personnellement, à quand votre nomination, car toutes les personnes proches du président ont été nommées. En plus, vous aviez prévu vous présenter à la députation à Zikisso et finalement vous ne l’aviez pas fait. Est-ce le RDR qui a refusé votre candidature ?
AD : Le Président de La République décide des personnes qu’il nomme. Donc ne me demandez aucune date d'une éventuelle nomination ; vous voyez que cela ne touche en rien à mon enthousiasme à soutenir les actions du Président de la République et celles du gouvernement. Non, le RDR n'a pas refusé ma candidature. Je n’ai même pas fait un dépôt de candidature, je vais vous dire pourquoi. Vous savez, le souhait du président de la République Alassane Ouattara était qu’il y’ait le plus de candidats RHDP et ce projet a été saboté au PDCI et même disons-le franchement au RDR aussi pour des calculs de positionnement. Chacun voulant prendre la grosse part du gâteau électoral. Le souci aussi du président était que le FPI se présente et gagne quelques députés dans les bastions où le FPI se trouvait majoritaire pour qu'à l’assemblée nationale, la voix de l’opposition FPI soit entendue. Chez moi à Zikisso, le FPI est majoritaire. Donc priorité était donnée à une candidature commune RHDP. Vu que je n’étais pas sur place auparavant, j’ai préféré ne pas faire acte de candidature. Je voudrais dire aussi que j’ai toujours une ambition de développement pour cette sous-préfecture qui est mon village natal Zikisso et qui m’est cher. Cela pourrait passer si Dieu le veut par un poste électif dans l’avenir car ce village était très cher à mon Père.
Q : Quel est votre souhait pour vos deux pays la Côte d'Ivoire et la France, car vous avez la double nationalité?
AD : Je ne m’en cache pas. D’ailleurs, j’en suis fier. La Côte d'Ivoire m'a mis au monde et la France m'a fait homme et m’a formé. Pour la Côte d’Ivoire, je prie pour la réconciliation dans la paix entre les Ivoiriens. Sur le plan politique je souhaite que le RHDP se transforme en un parti unifié d’Houphouétistes, pour consolider la réconciliation et casser la méfiance entre les héritiers politiques d’Houphouët. Cela permettra de démasquer les personnes qui font le double jeu politique dans l’ombre. Ceux-là le font dans le but de réactiver les querelles politiciennes revanchardes par égoïsme personnel ; ceux-là se trouvent dans les deux camps d’ailleurs. Pour la France je souhaite la victoire de Nicolas Sarkozy pour maintenir cette France dans sa grandeur et sa place de pays puissant au bénéfice de la paix dans le monde.
Interview réalisée par IBSON Jean Valery
La Dépêche Diplomatique, Paris