Il y a un an les Frci libéraient Gbagbo !

Soyons clairs, Laurent Gbagbo s’était finalement retranché dans le bunker de la résidence présidentielle de Cocody contre son gré. Il aurait voulu courir les campagnes, retrouver son rôle plutôt naturel d’opposant, mais à cause de l’ivresse du pouvoir, il s’était transformé en messager d’une rude vengeance et surtout en prédateur de la démocratie. Son arrestation, de prime abord trop peu crédible et paradoxalement trop rapide pour être pleinement satisfaisante, aura à l’évidence, été un soulagement pour lui. D’autant que le système à double détente dans lequel il s’était enfermé, avait fini par le rendre prisonnier de lui-même. Il faudrait certainement un jour que l’on s’attaque à cette façon de mettre en danger les intérêts collectifs au profit de la jouissance personnelle.

Mais ce qui est le plus étonnant, c’est que peu de personnes, dans son entourage, ont tenté de le convaincre de renoncer à son entreprise et de rentrer définitivement à la maison : on revoit encore le soldat Gbagbo au front enfermé dans sa propre folie. Mais dans cette fin qui donne le sentiment d’avoir été sinon bâclée, du moins pas totalement bien négociée, il convient de rendre un vibrant hommage aux Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci). Il faut classer Hervé Touré, Morou Ouattara au rang des personnalités les plus attentionnées vis-à-vis des droits de l’Homme. Malgré toute cette mansuétude, le clan Gbagbo continue de végéter dans la paranoïa, l’irrévérence et l’ingratitude. Mais cette démence n‘interdit pas la vérité : Gbagbo ne peut avoir raison contre tout le monde. Aujourd’hui, il est celui qui derrière le tunnel de la folie, voit la lumière du réalisme et l’intelligence.

Lanciné Bakayoko