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Politique Publié le mercredi 11 avril 2012 | Le Patriote

L’homme qui voulait vaincre le monde entier échoue devant l’UA

© Le Patriote
Audience : du Président Laurent GBAGBO et le chef de l`Union Africaine Mr Jean PING.
Audience : du Président Laurent GBAGBO et le chef de l`Union Africaine Mr Jean PING en sa résidence à Abidjan le 17 décembre 2010.
Qui de Laurent Gbagbo ou d’Alassane Ouattara allait être confirmé dans sa fonction de président de la République? C’est à cette question que la réunion de l’Union africaine (UA) devait s’atteler à répondre le 10 mars 2011, à Addis Abeba, en Ethiopie. Et l’Union africaine finit par trancher en faveur du Président Alassane Ouattara. Mais comment en sommes-nous arrivés là? Une médiation chapeautée par l’Union africaine débute déjà le 05 décembre 2010. Sous l’impulsion de la Cedeao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’on essaie de convaincre diplomatiquement Laurent Gbagbo d’abandonner le pouvoir qu’il a perdu par les urnes. Thabo Mbeki, ancien président sud-africain et ami de Gbagbo, est le premier médiateur de cette crise. Il essuie un camouflet. Le 17 décembre, c’est Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine qui joue sa partition. Il n’obtient rien. Le 24 décembre, la Cedeao organise un sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria et pour la première fois, l’on évoque la force pour faire plier Laurent Gbagbo.

Le 28 décembre, les présidents Yayi Boni (Benin), Ernest Baï Koroma (Sierra Leone), Pedro Pires (Cap Vert) sont au bord de la Lagune Ebrié pour démêler l’écheveau. Rien n’y fit. Le 03 janvier, Raïla Odinga, Premier ministre Kenyan, du fait d’une expérience similaire, tente en vain une médiation avec les autres chefs d’Etat. Olusegun Obasanjo s’y met le 09 janvier 2011, sans succès. Raïla Odinga revient à la charge le 19 janvier. Peine perdue. Le 25 janvier, feu Bingu Wa Mutharika, ex-président du Malawi et de l’Union africaine échoue à convaincre Laurent Gbagbo. Le 28 janvier 2011, durant sa 259 ème réunion, le Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’UA, met alors en place un panel de Chefs d’Etat africains composés de Mohamed Ould Adel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikweté (Tanzanie), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) pour régler le différend électoral ivoirien. Un comité d’experts est ensuite porté sur les fonts baptismaux. Objectif: passer au peigne fin le problème ivoirien. Le 07 février, des experts conduits par Ramtane Lamamra, commissaire pour la paix et sécurité de l’UA, arrivent en Côte d’Ivoire pour entendre les deux parties et préparer la prochaine visite du panel de Chefs d’Etat. Le 22 février, quatre des cinq présidents débarquent justement à Abidjan pour s’entretenir avec les acteurs de la crise ivoirienne. Le président Compaoré n’a pas daigné effectuer le déplacement car étant déclaré persona non grata par Laurent Gbagbo et ses ‘‘jeunes patriotes’’, le taxant d’être partie prenante dans la crise ivoirienne. Le 05 mars, c’est le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, qui est porteur de plusieurs courriers. Les deux premiers pour Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, et le troisième pour Paul Yao N’Dré (président du Conseil constitutionnel). Tous les trois étant conviés par le panel, à une réunion les 9 et 10 mars à Addis Abeba (Ethiopie) pour trancher définitivement la crise ivoirienne. Si Ouattara a effectué le déplacement, ce ne fut pas le cas pour Gbagbo et Paul Yao N’Dré qui ont décliné l’offre. Le premier s’est fait tout simplement représenter par Affi N’Guessan (Président du Front populaire ivoirien) et Alcide Djédjé (ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Aké N’Gbo de Gbagbo). Un pied de nez de Gbagbo (acteur direct de la crise) à l’Union africaine. Ce qui n’a pas empêché cette organisation de conclure, le 10 mars, la réunion commencée le 09 mars.

Après analyse et enquête, fort des informations, l’UA confirme Alassane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire. L’organisation est allée jusqu’au bout puisqu’elle était très critiquée et accusée de laisser la démocratie des pays africains se désagréger et se désarticuler. En effet, au lendemain des élections contestées, elle était accusée (à tort ou à raison) de souffler le chaud et le froid sur certains dossiers (Zimbabwe, Kenya, etc.). Et le cas de la Côte d’Ivoire avait valeur de test. Ainsi, à l’occasion de la crise ivoirienne, elle a su se réconcilier avec les Africains en montrant sa volonté d’éviter le chaos au pays. Lentement et sûrement et avec beaucoup de patience, l’Union africaine s’est donc imprégnée du dossier ivoirien en multipliant les initiatives. Quant à Laurent Gbagbo, il a fait la sourde oreille face à l’intransigeance de l’Union africaine. Le panafricaniste qui plaide pour des organisations sous régionales fortes, a désavoué l’UA par son attitude. En voulant emprisonner la Démocratie, il s’est lui-même retrouvé en prison, pour avoir écrit la page la plus sanglante de l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Jean Eric Adingra
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