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Politique Publié le samedi 14 avril 2012 | Le Patriote

Un an après la chute de Gbagbo La grosse colère de Mama contre le FPI

© Le Patriote
Justice: Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale
Photo: M. Laurent Koudou Gbagbo lors de l’audience de comparution initiale devant la CPI le 5 décembre 2011
Mama est très fâché. Pour les habitants du village de l’ancien chef de l’Etat, les cadres et autres responsables de l’ancien parti au pouvoir qui, «chaque week-end se rendaient ici, en compagnie du président Gbagbo, sont devenus invisibles depuis qu’il n’est plus là.» Ceux qui tiennent ces propos sont un groupe de jeunes de Mama.

Réunis autour d’une table ‘’meublée’’ de quelques bouteilles de bière au maquis 1ère Classe, situé en plein cœur du village, ils devisent sur tout, en ce dimanche de Pâques, jour de résurrection du Christ. Pour Jean-Noël et ses amis, l’attitude des camarades de Laurent Gbagbo est injustifiable: «Lorsqu’on aime quelqu’un et qu’il est dans l’impossibilité de s’occuper de ses parents, on s’occupe de ces derniers. Regardez vous-mêmes, depuis que Laurent a perdu le pouvoir et qu’il est parti à La Haye, aucun cadre de son parti n’a mis les pieds dans ce village. Ce n’est que la fois dernière qu’une délégation du FPI conduite par Akoun est venue. Ils nous ont dit que notre grand-frère va bien et que la vieille (NDLR La maman de Gbagbo) va bien aussi et qu’elle est au Ghana. Et ils sont repartis» regrettent nos interlocuteurs.

A la question de savoir qu’est ce qu’ils auraient bien voulu que les cadres du FPI fassent, ceux-ci ont évoqué un certains nombres de griefs. Soulignant, par exemple, qu’ils auraient pu «donner les moyens pour qu’on nettoie la cour de la résidence du président» Un tour en effet dans ce vaste domaine de quatre hectares où l’ancien chef de l’Etat a bâti sa maison, est envahi par les herbes. Quant à la résidence présidentielle, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Selon les témoignages des jeunes de Mama, elle aurait été pillée de fond en comble. «Les douze chambres que comptent la maison ont été visitées par des individus armés au moment de la prise de la ville de Gagnoa» a-t-on alors appris.

Une information démentie du côté des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Un élément des FRCI qui a voulu se confier à nous sous couvert de l’anonymat, nous apprendra que c’est grâce aux FRCI que cette résidence n’a pas été totalement pillée et détruite: «C’est plutôt grâce à nous que la maison est restée telle qu’elle. Ceux que les populations du village accusent d’avoir pillé la résidence, ne sont pas des éléments des FRCI» fait savoir le soldat, rencontré dans la ville de Gagnoa. A Mama même, le visiteur est frappé par l’image de la tombe de feu Koudou Zèpè, le géniteur de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Cette tombe est en effet littéralement envahie par les hautes herbes. Et les jeunes du village n’hésitent pas à accuser le chef Ouréga Bertin. «Il ne fait rien pour entretenir cette tombe alors que lorsque le président était encore en fonction, il lui donnait, à chacune de ses visites, une grosse enveloppe d’argent» rapporte pour sa part, un jeune du village. Absent au moment de notre passage, nous n’avons pas pu avoir la version du mis en cause. Hormis cette ‘’cuisine interne’’, les ‘’parents de Gbagbo’’ se disent entièrement disposés à s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale, prôné par le président Ouattara.

De Karahi à Mama en passant par Bodocipa, Oundjibipa et Krogbopa, les populations, en ce dimanche de Pâques, veulent ‘’naître de nouveau’’. A Mama, les fidèles de l’Eglise de l’Assemblée de Dieu venaient à peine de finir la messe, aux environs de 13 heures. Lorsque nous arrivons dans ce village, les fidèles, endimanchés, échangeaient sur divers sujets dont notamment, celui de la réconciliation. «Ici, nous vivons en parfaite harmonie avec les membres des autres communautés. Contrairement à ce que vous pouvez croire, on trouve dans ce village, des Burkinabé et des Ivoiriens des autres régions, notamment les Dioula (NDLR Malinké),» soutient Tiolowolo Ange. Cette jeune fidèle de l ‘Eglise, poursuit en soutenant que la crise post-électorale a été certes, très difficile à vivre, mais que le pardon a pris le dessus sur les rancœurs.

Yves-M. ABIET, Envoyé spécial à Mama
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