Il y avait une session extraordinaire du conseil de médiation et de sécurité de la Cedeao le jeudi 12 avril 2012 à l’hôtel Ivoire d’Abidjan. Le conseil qui regroupe les chefs de la diplomatie ouest africaine et les ministres de la défense a mobilisé du beau monde. Les pays dits du champ (Algérie et Mauritanie) étaient représentés tout comme des diplomates américains, européens et africains. Cette session aura été longue, périlleuse et agaçante.
S’ils débordaient d’énergie et de volonté à l’entame, ce ne fut pas avec le même entrain que les ministres et les ambassadeurs africains ont terminé les travaux. La plupart des délégations ouest africaines affichaient un profil bas. La honte se lisait sur certains visages. Les nouvelles de coup d’état en provenance de Bissau vers 19 h 30 au moment où on s’apprêtait à faire la mouture finale du communiqué étaient moins rassurantes. Ces nouvelles ont chamboulé l’agenda initial. Un camouflet pour les africains. Tout se passait comme si la méthode de résolution de la crise malienne n’était pas suffisamment dissuasive. On voyait des ministres et des diplomates qui sortaient et revenaient peu après dans la salle de réunion. Le ministre ivoirien de l’intégration africaine Adama Bictogo n’a pas caché son désappointement dans le couloir. ‘’Ah ! C’est compliqué. Attendez un peu. On a un travail supplémentaire à faire’’, lance-t-il vers 21 heures. Le ministre d’Etat Daniel Kablan Duncan n’en dira pas plus quand il sort à son tour pour lancer quelques coups de fil. La situation bissau-guinéenne est si honteuse que la déclaration finale lue par Daniel Kablan Duncan, président du conseil de médiation, n’a consacré qu’un passage laconique à la Guinée Bissau. ‘’Les crises malienne et bissau-guinéenne qui mettent à mal la démocratie pour l’expression de laquelle nos peuples ont fondamentalement droit et combattent au péril de leur vie, nous interpellent vivement’’, s’est contenté de dire le communiqué. Il a fallu une question d’un journaliste pour que le ministre d’Etat Kablan Duncan se rattrape : ‘’il est évident que la Cedeao condamne’’. Il ajoutera que la Cedeao a la capacité d’intervenir sur les deux fronts si tel devrait être le cas. La réunion avait un objectif clair : ‘’apprécier l’évolution des efforts de médiation entrepris au Mali puis examiner le rapport de la réunion du comité des chefs d’états-majors de la Cedeao du 5 avril 2012 à Abidjan. Présenter un rapport synoptique sur la Guinée Bissau’’. C’est ce qui a été arrêté dans la matinée.
Amadou Diallo Pires n’a pas quitté son Ipad
Le ministre Bissau-guinéen des affaires étrangères, Amadou Diallo Pires n’a pas quitté d’un iota sa tablette Ipad. Il voulait avoir les nouvelles de chez lui minute par minute. On le voyait passer d’un réseau social à un autre, d’un site internet à un autre. C’est à peine qu’il a levé la tête pendant la lecture du communiqué final et la mini-conférence de presse qui a suivi. C’est lourdement qu’il s’est levé à la fin de la cérémonie. Approché, il fera cette déclaration en français : ‘’Il y a des troubles dans mon pays. On a bombardé la résidence du premier ministre, candidat à l’élection présidentielle. Nous espérons que la Cedeao, l’Union africaine et les Nations Unies vont prendre des mesures sérieuses pour résoudre la situation en Guinée Bissau. La Cedeao avait prôné la tolérance zéro contre les moyens anticonstitutionnels. Pour le moment nous ne savons pas quel est le groupe de militaires qui a attaqué. Mais nous savons que la radio est occupée et qu’ils occupent les rues dans Bissau’’. Meurtri et consterné de ne pas pouvoir rentrer dans son pays, plaidera de prolonger le séjour en terre ivoirienne.
S. Débailly
S’ils débordaient d’énergie et de volonté à l’entame, ce ne fut pas avec le même entrain que les ministres et les ambassadeurs africains ont terminé les travaux. La plupart des délégations ouest africaines affichaient un profil bas. La honte se lisait sur certains visages. Les nouvelles de coup d’état en provenance de Bissau vers 19 h 30 au moment où on s’apprêtait à faire la mouture finale du communiqué étaient moins rassurantes. Ces nouvelles ont chamboulé l’agenda initial. Un camouflet pour les africains. Tout se passait comme si la méthode de résolution de la crise malienne n’était pas suffisamment dissuasive. On voyait des ministres et des diplomates qui sortaient et revenaient peu après dans la salle de réunion. Le ministre ivoirien de l’intégration africaine Adama Bictogo n’a pas caché son désappointement dans le couloir. ‘’Ah ! C’est compliqué. Attendez un peu. On a un travail supplémentaire à faire’’, lance-t-il vers 21 heures. Le ministre d’Etat Daniel Kablan Duncan n’en dira pas plus quand il sort à son tour pour lancer quelques coups de fil. La situation bissau-guinéenne est si honteuse que la déclaration finale lue par Daniel Kablan Duncan, président du conseil de médiation, n’a consacré qu’un passage laconique à la Guinée Bissau. ‘’Les crises malienne et bissau-guinéenne qui mettent à mal la démocratie pour l’expression de laquelle nos peuples ont fondamentalement droit et combattent au péril de leur vie, nous interpellent vivement’’, s’est contenté de dire le communiqué. Il a fallu une question d’un journaliste pour que le ministre d’Etat Kablan Duncan se rattrape : ‘’il est évident que la Cedeao condamne’’. Il ajoutera que la Cedeao a la capacité d’intervenir sur les deux fronts si tel devrait être le cas. La réunion avait un objectif clair : ‘’apprécier l’évolution des efforts de médiation entrepris au Mali puis examiner le rapport de la réunion du comité des chefs d’états-majors de la Cedeao du 5 avril 2012 à Abidjan. Présenter un rapport synoptique sur la Guinée Bissau’’. C’est ce qui a été arrêté dans la matinée.
Amadou Diallo Pires n’a pas quitté son Ipad
Le ministre Bissau-guinéen des affaires étrangères, Amadou Diallo Pires n’a pas quitté d’un iota sa tablette Ipad. Il voulait avoir les nouvelles de chez lui minute par minute. On le voyait passer d’un réseau social à un autre, d’un site internet à un autre. C’est à peine qu’il a levé la tête pendant la lecture du communiqué final et la mini-conférence de presse qui a suivi. C’est lourdement qu’il s’est levé à la fin de la cérémonie. Approché, il fera cette déclaration en français : ‘’Il y a des troubles dans mon pays. On a bombardé la résidence du premier ministre, candidat à l’élection présidentielle. Nous espérons que la Cedeao, l’Union africaine et les Nations Unies vont prendre des mesures sérieuses pour résoudre la situation en Guinée Bissau. La Cedeao avait prôné la tolérance zéro contre les moyens anticonstitutionnels. Pour le moment nous ne savons pas quel est le groupe de militaires qui a attaqué. Mais nous savons que la radio est occupée et qu’ils occupent les rues dans Bissau’’. Meurtri et consterné de ne pas pouvoir rentrer dans son pays, plaidera de prolonger le séjour en terre ivoirienne.
S. Débailly