Les putschistes de Bamako ont fini par entendre raison face à la fermeté affichée par la Cedeao.
Le bras de fer engagé par les putschistes de Bamako contre la Cedeao a tourné en leur défaveur. Le chef de la junte, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT), a plié l’échine devant la fermeté du président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara. Vendredi soir, les militaires ont accepté de quitter le pouvoir après de longues tractations avec les négociateurs dépêchés à Bamako par le médiateur de cette crise, le Burkinabè Blaise Compaoré. Cet accord a accéléré le processus de retour à l’ordre constitutionnel comme exigé par l’ultimatum des 15 pays membres. Le président de l’assemblée nationale, Dioucounda Traoré, remplace ATT qui a rendu sa démission dimanche. Après la constatation de la vacance du pouvoir par le Conseil constitutionnel, le chef du Parlement doit être investi comme président d’une transition dont la durée n’a pas été précisée. Un Premier ministre de transition « disposant des pleins pouvoirs » doit ensuite être nommé à la tête d`un « gouvernement d`union nationale ». Dioucounda Traoré a rencontré hier le chef de la junte militaire, le capitaine Amadou Sanogo qui a obtenu une amnistie générale pour les membres du Comité national pour le redressement de la République et de l’Etat (Cnrdre). « Ça s`est bien passé, vous serez informés en temps réel », a déclaré le capitaine à l’issue de son entretien avec le président par intérim qui a préféré garder le silence. L’accord-cadre est interprété diversement par la classe politique malienne qui s’est montrée désunie face au coup d’Etat du 22 mars. « Les préalables de la Cour constitutionnelle peuvent se faire le lundi, puis il faut installer le président intérimaire dès mardi et ensuite ramener la paix au Nord, préparer l`élection présidentielle. Il faut surtout prendre en considération la sécheresse qui secoue notre sous-région et le déplacement des populations », réagit Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd). Pour l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), les putschistes doivent contribuer à libérer le Nord du pays aux mains des rebelles touareg. « Le Cnrdre doit être dissous. Ses membres peuvent nous aider dans la guerre au Nord. Ils ont montré leur amour et leur sens du sacrifice pour la nation et les prochaines discussions vont permettre de mettre en place une équipe consensuelle dans laquelle il y aura des éléments du Cnrdre », plaide Iba N’Diaye, le premier vice-président du parti. Mais pour Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), président du parti Rassemblement pour le Mali (Rpm), la situation au Nord-Mali est d’abord le dossier du futur gouvernement. « Ce qui est important aujourd’hui c’est la reconquête du Nord et la réunification du pays. Quand nos parents se trouvent sous le joug de l`esclavage, aucun de nous ne peut dormir». Après la fermeture de la parenthèse du putsch, reste le problème des rebelles Touareg qui ont proclamé l’indépendance du Nord. Le président en exercice de la Cedeao a insisté sur l’intégrité territoriale du Mali. « Nous mettrons tous les moyens pour stopper cette rébellion et que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire », s’est montré déterminé Alassane Ouattara. Les chefs d’état-major de la Cedeao, réunis à Abidjan, disent attendre un mandat avant de lancer l’assaut contre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla).
Nomel Essis
Légende : Le président par intérim, Dioucounda Traoré, n’aura pas la tâche facile dans un pays coupé en deux.
Le bras de fer engagé par les putschistes de Bamako contre la Cedeao a tourné en leur défaveur. Le chef de la junte, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT), a plié l’échine devant la fermeté du président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara. Vendredi soir, les militaires ont accepté de quitter le pouvoir après de longues tractations avec les négociateurs dépêchés à Bamako par le médiateur de cette crise, le Burkinabè Blaise Compaoré. Cet accord a accéléré le processus de retour à l’ordre constitutionnel comme exigé par l’ultimatum des 15 pays membres. Le président de l’assemblée nationale, Dioucounda Traoré, remplace ATT qui a rendu sa démission dimanche. Après la constatation de la vacance du pouvoir par le Conseil constitutionnel, le chef du Parlement doit être investi comme président d’une transition dont la durée n’a pas été précisée. Un Premier ministre de transition « disposant des pleins pouvoirs » doit ensuite être nommé à la tête d`un « gouvernement d`union nationale ». Dioucounda Traoré a rencontré hier le chef de la junte militaire, le capitaine Amadou Sanogo qui a obtenu une amnistie générale pour les membres du Comité national pour le redressement de la République et de l’Etat (Cnrdre). « Ça s`est bien passé, vous serez informés en temps réel », a déclaré le capitaine à l’issue de son entretien avec le président par intérim qui a préféré garder le silence. L’accord-cadre est interprété diversement par la classe politique malienne qui s’est montrée désunie face au coup d’Etat du 22 mars. « Les préalables de la Cour constitutionnelle peuvent se faire le lundi, puis il faut installer le président intérimaire dès mardi et ensuite ramener la paix au Nord, préparer l`élection présidentielle. Il faut surtout prendre en considération la sécheresse qui secoue notre sous-région et le déplacement des populations », réagit Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd). Pour l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), les putschistes doivent contribuer à libérer le Nord du pays aux mains des rebelles touareg. « Le Cnrdre doit être dissous. Ses membres peuvent nous aider dans la guerre au Nord. Ils ont montré leur amour et leur sens du sacrifice pour la nation et les prochaines discussions vont permettre de mettre en place une équipe consensuelle dans laquelle il y aura des éléments du Cnrdre », plaide Iba N’Diaye, le premier vice-président du parti. Mais pour Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), président du parti Rassemblement pour le Mali (Rpm), la situation au Nord-Mali est d’abord le dossier du futur gouvernement. « Ce qui est important aujourd’hui c’est la reconquête du Nord et la réunification du pays. Quand nos parents se trouvent sous le joug de l`esclavage, aucun de nous ne peut dormir». Après la fermeture de la parenthèse du putsch, reste le problème des rebelles Touareg qui ont proclamé l’indépendance du Nord. Le président en exercice de la Cedeao a insisté sur l’intégrité territoriale du Mali. « Nous mettrons tous les moyens pour stopper cette rébellion et que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire », s’est montré déterminé Alassane Ouattara. Les chefs d’état-major de la Cedeao, réunis à Abidjan, disent attendre un mandat avant de lancer l’assaut contre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla).
Nomel Essis
Légende : Le président par intérim, Dioucounda Traoré, n’aura pas la tâche facile dans un pays coupé en deux.