Nommé récemment deuxième vice-président mondial de l’Eglise du Christianisme céleste, Ediémou Blin Jacob, également président du Forum des Confessions religieuses, indique dans cette interview, les défis futurs à relever et se prononce sur les questions brûlantes de l’heure.
Le Patriote: Vous venez d’être nommé deuxième vice-président mondial de l’Eglise du Christianisme céleste. Comment percevez-vous cette nomination?
Ediémou Blin Jacob: Pour moi, c’est Dieu même qui est en train de penser à la Côte d’Ivoire pour que la Côte d’Ivoire soit sous son autorité afin que les prières que les Ivoiriens feront, permettent à notre pays d’être sous l’autorité de Dieu lui-même. C’est une grande joie pour la Côte d’Ivoire. Mon parcours n’a jamais été mystérieux dans ce pays. Tout le monde sait mon parcours. Le prophète Oshoffa, lui-même est venu en Côte d’Ivoire où nous l’avons rencontré en 1975. Depuis 1976, il m’a pris comme son fils. Il m’a demandé de ne plus travailler mais de me consacrer à l’église. Il m’a permis de tout abandonner pour me consacrer à Dieu. A sa mort, nous avons eu beaucoup de problèmes. Avec la volonté des Nigérians de garder l’église chez eux, malgré la volonté du prophète de voir l’église s’installer au Benin. Notre joie, c’est que le prophète nous a permis de retrouver la cohésion. Aujourd’hui, je suis la troisième personnalité de cette Eglise. Il y va de l’honneur de la Côte d’Ivoire. Cette nomination intervient au moment où le Président Ouattara est à la tête du pays. Maintenant, il nous faut avoir les moyens pour être à la hauteur de l’honneur qui vient de nous être fait.
LP: En même temps, vous êtes l’objet de plusieurs braquages à mains armées. Comment expliquez-vous toutes ces attaques?
EBJ: J’ai en effet, beaucoup souffert et je continue de souffrir. Mais, c’est cela la vie du chrétien que je suis. Vous savez que malgré les miracles que Jésus a pu faire, les gens n’ont pas reconnu son autorité. Il a dit: «heureux ceux qui ont cru, sans avoir vu». Il y a des sacrifices à faire et c’est ce qui est bon dans la vie du musulman. Dans la religion musulmane, on fait des sacrifices pour que le malheur n’arrive pas. Chez nous, Jésus ayant déjà fait tous les sacrifices, nous n’avons rien à faire. Je pense que c’est une erreur. Nous pensons que ces actes nous permettent d’être plus humbles pour comprendre que tout peut nous arriver. Heureusement que nous n’avons pas été atteint physiquement. Mais le dernier braquage a été très éprouvant. Parce que nous étions à la veille de la Pâques. Ce sont des épreuves. Dans la Bible, tous ceux qui ont suivi Jésus ont surmonté les épreuves. Ces souffrances sont pour moi, l’expression de l’amour que Dieu a pour nous. C’est l’avenir qui importe. A chaque fois que j’ai un problème, je dois me souvenir que l’homme est né nu. Nos biens sont des biens passagers. Nous avons certes besoin d’argent, mais c’est Dieu qui nous suffit. Le Seigneur a fait sa volonté, que sa volonté soit faite.
LP: Au-delà de ce raisonnement biblique, ne pensez-vous pas que vous êtes victime de vos prises de position, souvent en faveur du régime en place?
EBJ: La première fois que je me suis permis de dire que le président Ouattara est un pion de Dieu, j’ai été agressé à l’Eglise Sainte Thérèse où j’étais allé à une cérémonie. Je dis qu’il faut que nous apprenions à voir la volonté de Dieu dans tout ce que nous faisons et dans tout ce qui nous arrive. Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, le Président Ouattara est là. Le vrai homme de Dieu ne regarde pas l’individu. Il regarde la volonté de Dieu. Quand il fait soleil, il dit: «le temps est beau. Quand il pleut, il dit: «il pleut». C’est Dieu qui fait pleuvoir. C’est lui qui donne le beau temps. En tant que religieux, nous ne disons que la vérité. Nous ne faisons pas des prières pour faire plaisir à l’homme. Je le répète. Tous ceux qui me connaissent savent que je ne dirai jamais quelque chose, si ça ne vient pas de Dieu. Même si je n’aime pas Ouattara, je dois reconnaître que c’est Dieu qui l’a mis à la tête du pays. J’ai servi Houphouët, mon témoin c’est l’ambassadeur Georges Ouégnin. J’ai eu des difficultés avec le général Gueï et le président Ouattara. J’ai fait mon chemin en fonction de l’esprit de Dieu. Nous ne faisons que ce que Dieu veut qu’on fasse. Il faut avoir le courage d’obéir à la parole de Dieu. En acceptant toutes les épreuves, nous devenons esclaves de Dieu. Alassane Ouattara est passé contre 14 candidats en lice. Moi je ne supporte pas Alassane Ouattara. Je suis avec lui, parce que Dieu l’a mis là, c’est tout.
Il faut avoir le courage de féliciter celui qui est plus fort que soi. Quand vous allez en compétion et que vous êtes défaits, il faut avoir le courage de reconnaître cette défaite. Je félicite et marche avec celui qui est plus fort que moi parce que, autant tu reconnais ta valeur, autant il faut reconnaître la valeur de l’autre. Pour le moment, je ne fais pas de lien entre les braquages et mes prises de position. Ce sont les enquêtes en cours qui détermineront ce qui s’est passé. Je voudrais, au passage, remercier Mme Ouattara pour l’assistance qu’elle m’a apportée lors d’un précédent braquage dont j’ai été victime. Je voudrais profiter pour dire que je ne comprends pas pourquoi depuis longtemps, le gouvernement refuse de nous octroyer une subvention. Nous nous appuyons sur Dieu pour faire des exploits. Mais étant donné que la Côte d’Ivoire est un Etat laïc, je souhaite que le Chef de l’Etat se penche sur notre situation et fasse un geste pour nous encourager dans ce que nous faisons.
LP: Que devient le Forum des Confessions religieuses dont vous êtes le président?
EBJ: Le Forum a fait beaucoup de choses. Par moment, nous avons pris des positions que les gens n’ont pas comprises. Après la crise, nous avons sillonné plusieurs viles de l’intérieur pour sensibiliser les populations à aller à la paix. Nous avions souhaité repartir à l’ouest avant la visite d’Etat du chef de l’Etat. Malheureusement, notre souhait n’a pas été pris en compte. Je me souviens encore que quand je m’étais aligné sur la volonté du président d’alors de faire de Guillaume Soro son Premier ministre, j’ai été traité de tous les maux et traités comme un ennemi à abattre.
Je me souviens avoir accordé une interview au Patriote en 2004, dans laquelle j’ai dit que pour que la guerre finisse, il fallait nommer Guillaume Soro Premier ministre. Finalement tous ceux qui me vilipendaient ont compris que j’étais dans la vérité. Aujourd’hui que Guillaume Soro a organisé les élections, les gens ont oublié ce que j’avais dit des années plus tôt. Les Ivoiriens sont forts spirituellement. Nous, nous prions pour que notre pays avance. Si Dieu dit oui, personne ne peut dire non. Si Dieu t’a béni, personne ne peut te maudire. C’est là ce que nous vivons. Il faut laisser la volonté de Dieu se faire. Nous sommes là pour le Président Alassane Ouattara. Toute la Côte d’Ivoire est obligée d’être pour le Président de la République, si nous voulons que notre pays vive et que nous soyons demain avec celui qui va venir au pouvoir. Comme au commencement, tout le monde était avec Houphouët, aujourd’hui tout le monde doit être avec Ouattara. Dieu seul a la fin de toute opération. Soumettons-nous à sa volonté.
LP: Pendant que pour la réconciliation, le Président invite les Ivoiriens au pardon, certains leaders de l’ex-parti au pouvoir rament à contre-courant. En tant qu’homme de Dieu, comment voyez-vous tout cela?
EBJ: Mon souhait, c’est que tout le monde se mette dans la tête que l’homme appartient à Dieu. L’homme ne s’appartient pas. Dans ce monde, nous allons tous mourir. Mais le monde va continuer, la Côte d’Ivoire va continuer. C’est au nom de Dieu que nous devons nous réconcilier. Qui de Gueï et de Gbagbo avait gagné en 2000? Gbagbo Laurent a pris le pouvoir, c’était chaud. Nos frères du FPI peuvent aller à la réconciliation. Nous devons nous aider. Si nous n’aidons pas maintenant le Président Alassane Ouattara, nous ne pourrons pas aider un autre. Il faut que nos frères du FPI fassent le sacrifice pour que demain, tout puisse revenir. La réconciliation est obligatoire.
Que nous voulons ou pas, ce que Dieu a prévu, va arriver. La volonté de Dieu va se faire. Il vaut mieux ne pas aller contre la volonté de Dieu. Qui peut aller contre celui qui est avec Dieu? Personne ! Nous sommes contraints d’accepter la situation. Il ne faut pas que le FPI fasse la même erreur que le RDR qui, en 2000, avait refusé d’aller à la députation. Si nous nous réconcilions, nous serons en train de faire la volonté de Dieu. Celui qui procure la paix sera appelé enfant de Dieu. Celui qui divise est un enfant du diable. La Côte d’Ivoire est un pays béni de Dieu, un pays de la vraie fraternité. Nous sommes contraints, en raison de notre hymne, d’être un exemple de la vraie fraternité. La fraternité passe par la réconciliation et le pardon. La réconciliation est facile si nous aimons notre pays. L’exemple est celui de Salomon qui voulait couper en deux, le bébé que se disputaient deux femmes. L’heure est arrivée de faire le sacrifice, pour dire que rien ne nous appartient. Vivons en amitié, en fraternité le peu de temps que nous avons à passer sur terre. Que chacun se ressaisisse. Maintenant que Ouattara est le Président de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens, nous devons nous réconcilier autour de lui. Je demande pardon, oublions le passé, recommençons tout en union.
LP: L’an I de la capture de Laurent Gbagbo a été différent interprété. Pour les ses partisans, c’était l’assassinat de la démocratie. Pour les autres, c’était la victoire de la démocratie. En tant qu’homme de Dieu, qu’est-ce que cette date vous rappelle?
EBJ: J’ai dit que nous avons le Forum national des confessions religieuses. Nous avons sillonné les institutions qui avaient droit à la parole. Nous disons encore que l’honnêteté spirituelle, morale, intellectuelle nous a manqués. Parce que nous au Forum, quand nous sommes arrivés chez M Choi qui nous a dit que l’ONU devait certifier l’élection, nous lui avons demandé pourquoi. Il a répondu. Cela signifiait que notre constitution était en veilleuse. Cela n’a pas été compris. Le FPI devrait s’aligner sur la victoire proclamée du Président Ouattara par le certificateur et donner rendez-vous à Ouattara pour le scrutin suivant. Il devrait faire preuve de fair-play. Le FPI aurait dû s’inspirer de mon cas. Moi qui ait été démis de mes fonctions à la mort du prophète. Après dix ans, j’ai été rappelé. Il y a des moments où il faut porter sa croix. Tout enfant de Dieu a un moment de passage dans le désert. La démocratie continue. N’oublions pas qu’il y a eu 14 candidats à l’élection présidentielle. La démocratie est en marche en Côte d’Ivoire. Il faut dire qu’en cette année 2012, nous commençons un nouveau départ pour notre pays.
Réalisée par Yves-M. ABIET
Le Patriote: Vous venez d’être nommé deuxième vice-président mondial de l’Eglise du Christianisme céleste. Comment percevez-vous cette nomination?
Ediémou Blin Jacob: Pour moi, c’est Dieu même qui est en train de penser à la Côte d’Ivoire pour que la Côte d’Ivoire soit sous son autorité afin que les prières que les Ivoiriens feront, permettent à notre pays d’être sous l’autorité de Dieu lui-même. C’est une grande joie pour la Côte d’Ivoire. Mon parcours n’a jamais été mystérieux dans ce pays. Tout le monde sait mon parcours. Le prophète Oshoffa, lui-même est venu en Côte d’Ivoire où nous l’avons rencontré en 1975. Depuis 1976, il m’a pris comme son fils. Il m’a demandé de ne plus travailler mais de me consacrer à l’église. Il m’a permis de tout abandonner pour me consacrer à Dieu. A sa mort, nous avons eu beaucoup de problèmes. Avec la volonté des Nigérians de garder l’église chez eux, malgré la volonté du prophète de voir l’église s’installer au Benin. Notre joie, c’est que le prophète nous a permis de retrouver la cohésion. Aujourd’hui, je suis la troisième personnalité de cette Eglise. Il y va de l’honneur de la Côte d’Ivoire. Cette nomination intervient au moment où le Président Ouattara est à la tête du pays. Maintenant, il nous faut avoir les moyens pour être à la hauteur de l’honneur qui vient de nous être fait.
LP: En même temps, vous êtes l’objet de plusieurs braquages à mains armées. Comment expliquez-vous toutes ces attaques?
EBJ: J’ai en effet, beaucoup souffert et je continue de souffrir. Mais, c’est cela la vie du chrétien que je suis. Vous savez que malgré les miracles que Jésus a pu faire, les gens n’ont pas reconnu son autorité. Il a dit: «heureux ceux qui ont cru, sans avoir vu». Il y a des sacrifices à faire et c’est ce qui est bon dans la vie du musulman. Dans la religion musulmane, on fait des sacrifices pour que le malheur n’arrive pas. Chez nous, Jésus ayant déjà fait tous les sacrifices, nous n’avons rien à faire. Je pense que c’est une erreur. Nous pensons que ces actes nous permettent d’être plus humbles pour comprendre que tout peut nous arriver. Heureusement que nous n’avons pas été atteint physiquement. Mais le dernier braquage a été très éprouvant. Parce que nous étions à la veille de la Pâques. Ce sont des épreuves. Dans la Bible, tous ceux qui ont suivi Jésus ont surmonté les épreuves. Ces souffrances sont pour moi, l’expression de l’amour que Dieu a pour nous. C’est l’avenir qui importe. A chaque fois que j’ai un problème, je dois me souvenir que l’homme est né nu. Nos biens sont des biens passagers. Nous avons certes besoin d’argent, mais c’est Dieu qui nous suffit. Le Seigneur a fait sa volonté, que sa volonté soit faite.
LP: Au-delà de ce raisonnement biblique, ne pensez-vous pas que vous êtes victime de vos prises de position, souvent en faveur du régime en place?
EBJ: La première fois que je me suis permis de dire que le président Ouattara est un pion de Dieu, j’ai été agressé à l’Eglise Sainte Thérèse où j’étais allé à une cérémonie. Je dis qu’il faut que nous apprenions à voir la volonté de Dieu dans tout ce que nous faisons et dans tout ce qui nous arrive. Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, le Président Ouattara est là. Le vrai homme de Dieu ne regarde pas l’individu. Il regarde la volonté de Dieu. Quand il fait soleil, il dit: «le temps est beau. Quand il pleut, il dit: «il pleut». C’est Dieu qui fait pleuvoir. C’est lui qui donne le beau temps. En tant que religieux, nous ne disons que la vérité. Nous ne faisons pas des prières pour faire plaisir à l’homme. Je le répète. Tous ceux qui me connaissent savent que je ne dirai jamais quelque chose, si ça ne vient pas de Dieu. Même si je n’aime pas Ouattara, je dois reconnaître que c’est Dieu qui l’a mis à la tête du pays. J’ai servi Houphouët, mon témoin c’est l’ambassadeur Georges Ouégnin. J’ai eu des difficultés avec le général Gueï et le président Ouattara. J’ai fait mon chemin en fonction de l’esprit de Dieu. Nous ne faisons que ce que Dieu veut qu’on fasse. Il faut avoir le courage d’obéir à la parole de Dieu. En acceptant toutes les épreuves, nous devenons esclaves de Dieu. Alassane Ouattara est passé contre 14 candidats en lice. Moi je ne supporte pas Alassane Ouattara. Je suis avec lui, parce que Dieu l’a mis là, c’est tout.
Il faut avoir le courage de féliciter celui qui est plus fort que soi. Quand vous allez en compétion et que vous êtes défaits, il faut avoir le courage de reconnaître cette défaite. Je félicite et marche avec celui qui est plus fort que moi parce que, autant tu reconnais ta valeur, autant il faut reconnaître la valeur de l’autre. Pour le moment, je ne fais pas de lien entre les braquages et mes prises de position. Ce sont les enquêtes en cours qui détermineront ce qui s’est passé. Je voudrais, au passage, remercier Mme Ouattara pour l’assistance qu’elle m’a apportée lors d’un précédent braquage dont j’ai été victime. Je voudrais profiter pour dire que je ne comprends pas pourquoi depuis longtemps, le gouvernement refuse de nous octroyer une subvention. Nous nous appuyons sur Dieu pour faire des exploits. Mais étant donné que la Côte d’Ivoire est un Etat laïc, je souhaite que le Chef de l’Etat se penche sur notre situation et fasse un geste pour nous encourager dans ce que nous faisons.
LP: Que devient le Forum des Confessions religieuses dont vous êtes le président?
EBJ: Le Forum a fait beaucoup de choses. Par moment, nous avons pris des positions que les gens n’ont pas comprises. Après la crise, nous avons sillonné plusieurs viles de l’intérieur pour sensibiliser les populations à aller à la paix. Nous avions souhaité repartir à l’ouest avant la visite d’Etat du chef de l’Etat. Malheureusement, notre souhait n’a pas été pris en compte. Je me souviens encore que quand je m’étais aligné sur la volonté du président d’alors de faire de Guillaume Soro son Premier ministre, j’ai été traité de tous les maux et traités comme un ennemi à abattre.
Je me souviens avoir accordé une interview au Patriote en 2004, dans laquelle j’ai dit que pour que la guerre finisse, il fallait nommer Guillaume Soro Premier ministre. Finalement tous ceux qui me vilipendaient ont compris que j’étais dans la vérité. Aujourd’hui que Guillaume Soro a organisé les élections, les gens ont oublié ce que j’avais dit des années plus tôt. Les Ivoiriens sont forts spirituellement. Nous, nous prions pour que notre pays avance. Si Dieu dit oui, personne ne peut dire non. Si Dieu t’a béni, personne ne peut te maudire. C’est là ce que nous vivons. Il faut laisser la volonté de Dieu se faire. Nous sommes là pour le Président Alassane Ouattara. Toute la Côte d’Ivoire est obligée d’être pour le Président de la République, si nous voulons que notre pays vive et que nous soyons demain avec celui qui va venir au pouvoir. Comme au commencement, tout le monde était avec Houphouët, aujourd’hui tout le monde doit être avec Ouattara. Dieu seul a la fin de toute opération. Soumettons-nous à sa volonté.
LP: Pendant que pour la réconciliation, le Président invite les Ivoiriens au pardon, certains leaders de l’ex-parti au pouvoir rament à contre-courant. En tant qu’homme de Dieu, comment voyez-vous tout cela?
EBJ: Mon souhait, c’est que tout le monde se mette dans la tête que l’homme appartient à Dieu. L’homme ne s’appartient pas. Dans ce monde, nous allons tous mourir. Mais le monde va continuer, la Côte d’Ivoire va continuer. C’est au nom de Dieu que nous devons nous réconcilier. Qui de Gueï et de Gbagbo avait gagné en 2000? Gbagbo Laurent a pris le pouvoir, c’était chaud. Nos frères du FPI peuvent aller à la réconciliation. Nous devons nous aider. Si nous n’aidons pas maintenant le Président Alassane Ouattara, nous ne pourrons pas aider un autre. Il faut que nos frères du FPI fassent le sacrifice pour que demain, tout puisse revenir. La réconciliation est obligatoire.
Que nous voulons ou pas, ce que Dieu a prévu, va arriver. La volonté de Dieu va se faire. Il vaut mieux ne pas aller contre la volonté de Dieu. Qui peut aller contre celui qui est avec Dieu? Personne ! Nous sommes contraints d’accepter la situation. Il ne faut pas que le FPI fasse la même erreur que le RDR qui, en 2000, avait refusé d’aller à la députation. Si nous nous réconcilions, nous serons en train de faire la volonté de Dieu. Celui qui procure la paix sera appelé enfant de Dieu. Celui qui divise est un enfant du diable. La Côte d’Ivoire est un pays béni de Dieu, un pays de la vraie fraternité. Nous sommes contraints, en raison de notre hymne, d’être un exemple de la vraie fraternité. La fraternité passe par la réconciliation et le pardon. La réconciliation est facile si nous aimons notre pays. L’exemple est celui de Salomon qui voulait couper en deux, le bébé que se disputaient deux femmes. L’heure est arrivée de faire le sacrifice, pour dire que rien ne nous appartient. Vivons en amitié, en fraternité le peu de temps que nous avons à passer sur terre. Que chacun se ressaisisse. Maintenant que Ouattara est le Président de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens, nous devons nous réconcilier autour de lui. Je demande pardon, oublions le passé, recommençons tout en union.
LP: L’an I de la capture de Laurent Gbagbo a été différent interprété. Pour les ses partisans, c’était l’assassinat de la démocratie. Pour les autres, c’était la victoire de la démocratie. En tant qu’homme de Dieu, qu’est-ce que cette date vous rappelle?
EBJ: J’ai dit que nous avons le Forum national des confessions religieuses. Nous avons sillonné les institutions qui avaient droit à la parole. Nous disons encore que l’honnêteté spirituelle, morale, intellectuelle nous a manqués. Parce que nous au Forum, quand nous sommes arrivés chez M Choi qui nous a dit que l’ONU devait certifier l’élection, nous lui avons demandé pourquoi. Il a répondu. Cela signifiait que notre constitution était en veilleuse. Cela n’a pas été compris. Le FPI devrait s’aligner sur la victoire proclamée du Président Ouattara par le certificateur et donner rendez-vous à Ouattara pour le scrutin suivant. Il devrait faire preuve de fair-play. Le FPI aurait dû s’inspirer de mon cas. Moi qui ait été démis de mes fonctions à la mort du prophète. Après dix ans, j’ai été rappelé. Il y a des moments où il faut porter sa croix. Tout enfant de Dieu a un moment de passage dans le désert. La démocratie continue. N’oublions pas qu’il y a eu 14 candidats à l’élection présidentielle. La démocratie est en marche en Côte d’Ivoire. Il faut dire qu’en cette année 2012, nous commençons un nouveau départ pour notre pays.
Réalisée par Yves-M. ABIET