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Politique Publié le lundi 16 avril 2012 | Trait d’Union

Front populaire ivoirien(FPI) : La convention de tous les risques

Le Front populaire ivoirien(FPI) va organiser une convention ordinaire le 28 avril 2012 à Abidjan-Cocody. Le document de travail mis à disposition et intitulé « document de cadrage politique de la convention » laisse croire que ces assises s’annoncent déterminantes pour le parti.
Au regard du document de travail mis à disposition pour la prochaine convention du FPI , il ressort que Miaka Ouréto et les siens veulent redonner vie au parti fondé par Laurent Gbagbo. La Convention, faut-il le rappeler, est un organe d’appréciation du parti qui se tient entre deux Congrès ( organes de décision). La convention à venir du FPI se voit confronter à une autre problématique, celle de l’avenir du parti au moment où ses premiers responsables sont détenus ou empêchés pour une durée indéterminée. Le document de travail précise dans son volet « cadrage politique » la réflexion à mener à cet effet: « Le problème qui mérite d’être posé n’est plus celui de la vacance, il est déjà réglé par la Direction intérimaire, mais bien de la durée de l’intérim qui ne peut s’inscrire indéfiniment dans le temps. Le provisoire peut-il s’établir durablement dans le temps? » Une équation à plusieurs inconnues mais qui trouve un début de réponse dans les textes du parti. « Le président intérimaire, achève le mandat s’il reste moins d’un an et demi. Il convoque un Congrès extraordinaire du parti dans un délai de trois (3) mois si la durée du mandat en cours est supérieur à un an et demi pour l’élection d’un nouveau président » nous renseigne l’article 90, tire VII des Statuts. Seulement, pour le comité central actuel, il se pose un réel problème dans l’application des dispositions de cet article. « Le dernier Congrès du FPI s’est tenu le 22 juillet 2001. Le camarade Pascal Affi Nguessan a été élu président du parti pour un mandat de trois (3) ans. (…) A la date du 11 avril 2011 où le FPI perdait le pouvoir et a eu sa Direction décapitée, cela faisait dix (10) ans que duraient les mandats de tous les organes de direction et aucune date n’avait été fixée pour le prochain congrès. Et pour cause, le FPI, parti au pouvoir, s’est plus préoccupé à gérer la crise née du coup d’état manqué du 19 septembre 2002 pendant tout le reste du temps qu’a duré le pouvoir FPI » rappelle le document produit par le comité central du parti. A cette allure, l’on se demande comment alors évaluer la durée du mandat qui reste à assurer par le président intérimaire sans aucun repère temporel? Les organes élus ne sont-ils pas forclos après dix (10) ans de fonctionnement soit plus de trois (3) fois la durée de leur mandat? Enfin, peut-on ou doit-on organiser un Congrès extraordinaire pour doter le parti d’une nouvelle direction sans toutefois heurter la cohésion et l’unité du parti avec les autres cadres du parti en détention ou en exil? En outre, si pour le Comité central, l’objectif principal de cette 3eme convention ordinaire, tenue dans un contexte post avril 2011 reste « le renforcement de la mobilisation politique du parti en vue de la reconquête des droits et Libertés démocratiques », la réflexion de fond à mener consistera d’abord « à jeter un regard rétrospectif sur le fonctionnement du parti, du 11 avril 2011, à ce jour, pour mieux examiner son présent en toute lucidité afin de dégager ensemble les dispositions à prendre ». Enfin, et c’est l’essentiel du document de travail, les participants seront amenés à poser plusieurs diagnostics : l’état des lieux depuis le 11 avril 201, le renforcement de la Direction intérimaire sur la base des textes du parti, la fixation de la durée de l’intérim à 18 mois maximum, l’opportunité d’un dialogue politique avec le pouvoir et la participation du FPI au processus de réconciliation nationale. La convention devra aussi poser la problématique de la dynamique unitaire avec tous les alliés politique et de la société civile réunis au sein du Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD) et la mise en œuvre des actions prioritaires que sont: la libération de Laurent Gbagbo et de tous les détenus, la redynamisation structurelle du parti dans toutes ses composantes, l’arrêt du harcèlement judiciaire et le retour apaisé des exilés.
On le voit, Miaka Ouréto et ses camarades, en décidant d’aller à une convention à mi mandat du président Ouattara et après le boycott des législatives de décembre 2011, ont compris que la politique de la chaise vide n’est pas toujours compatible avec les idéaux du FPI, parti qui tire prône l’alternance politique. Disons le tout net, la prochaine convention du FPI, qui aura lieu dans une période délicate pour le parti, apparaît comme celle de tous les risques.
Yves Kossou
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