Le dimanche 29 avril 2012, sauf changement de date, le Front populaire ivoirien (FPI) tiendra sa convention à l’hôtel belle côte de Cocody-Riviera Palmeraie, sous le thème « Quel Front populaire ivoirien pour la reconquête des droits et libertés démocratiques ? ». Un thème qui appelle à la mobilisation de tous les organes et de toutes les structures spécialisées du FPI, ainsi que les militants de ce parti. Le président du comité d’organisation de ladite convention, le ministre Alphonse Douaty, est à l’œuvre pour que cette importante rencontre du FPI tienne toutes ses promesses, même si le contexte de crise particulièrement difficile pour l’ancien parti au pouvoir, ne favorise pas les choses. Le fait notable, c’est que cette convention va avoir lieu au moment où la quasi-totalité des dirigeants du FPI, notamment le président Pascal Affi N’Guessan, les premier et deuxième vice-présidents Aboudramane Sangaré et Simone Gbagbo, se trouvent en prison en Côte d’Ivoire, et de nombreux cadres et militants, en exil à l’extérieur du pays, s’ils ne vivent pas cachés au pays. Cette convention va aussi se tenir alors que le premier président et fondateur de ce parti, Laurent Gbagbo, séjourne à la prison de Scheveningen à La Haye, attendant d’être jugé ou non pour crimes contre l’humanité. C’est donc un FPI décapité et sérieusement handicapé qui va à cette convention. Sur la question, les « camarades » frontistes ne font pas chorus. Des voix se font de plus en plus entendre pour dénoncer la tenue de cette convention, en indiquant qu’elle est inopportune. Au cours d’une interview accordée récemment à un confrère de la place, le ministre Koffi Koffi Lazare, l’un des barons du FPI en exil, met le pied dans le plat. « Moi, pour être franc, je ne comprends pas les motivations de cette convention. On a beau m’expliquer, je n’arrive pas à les saisir. Je ne comprends pas pourquoi les camarades sont si obsédés par cette idée de congrès ou de convention (…) En tout cas, je suis d’accord avec ceux qui ne trouvent pas l’opportunité d’organiser aujourd’hui une convention. J’entends dire que c’est pour remobiliser les militants. Mais ce n’est pas par la convention qu’on remobilise les militants. Ce qu’il faut, ce sont des rencontres rapprochées et régulières avec la base et les populations pour expliquer où va notre pays. J’entends aussi dire que c’est pour faire le bilan. De quel bilan parle-t-on? D’ailleurs, ne dit-on pas qu’on ne peut enlever les fourmis magnans alors qu’on est dans les magnans ? Il faut sortir des magnans pour les enlever sur soi (…) Mais il ne s’agit pas de venir faire des mouvements internes et s’accaparer des titres. C’est le Congrès seul qui peut conférer de nouveaux titres et non une convention », a-t-il martelé. Une position qui contraste avec celle de la direction intérimaire, même si le ministre Douaty rassure qu’il ne s’agit pas d’aller faire un putsch à cette convention.
Des fédérations pas d’accord
On pourrait en outre déduire des propos de Lazare Koffi Koffi, qu’il porte la voix de la coordination FPI en exil, avec des dignitaires comme Assoa Adou, Koné Katinan, Ahoua Don Mello, Damana Pickas et bien d’autres cadres. Ils ne sont pas seuls à contester la convention. Selon des sources bien informées, certaines fédérations partagent le même avis que Lazare Koffi Koffi, et disent ne pas comprendre l’opportunité d’une convention. Ces fédérations soupçonnent également la direction intérimaire de vouloir opérer un passage en force et devenir les nouveaux maîtres du parti avec une légitimité forte. En effet, chaque fédération encore existante au FPI a reçu le document dit de « cadrage de la convention », qui contient les grandes orientations et les sujets qui seront débattus le 29 avril. On y note entre autres préoccupations, la question de la durée de l’intérim, pour laquelle la direction intérimaire propose 18 mois, et d’autres sujets relatifs à la réconciliation nationale, au rapport avec le pouvoir actuel, à la participation du FPI aux élections municipales et régionales, et également au rôle que doivent jouer les responsables politiques en exil. Autant de sujets sur lesquels les fédérations devraient se prononcer et reverser leurs réponses à la direction avant la convention. Il nous est revenu que certaines de ces structures du FPI affichent une opposition ‘’non discutable ‘’, notamment sur la question de la durée de l’intérim, si elles ne sont pas carrément contre l’idée de tenir une convention. Ces fédérations, dont certains membres nous ont joint hier, estiment que mandat a été donnée à Miaka Ouretto, président intérimaire, et son bureau de travailler pour le parti, et qu’il n’est pas indiqué pour eux de négocier 18 mois comme durée de mandat. « Si à l’issue de la convention ce délai leur est accordé, et que deux jours plus tard le président Affi et les autres recouvrent la liberté, qu’est-ce qu’on fait ? Ils sont intérimaires, et leur mandat s’arrête dès que ceux dont ils assurent l’intérim, peuvent à nouveau assurer leur mission », nous a confié hier ce membre d’une fédération qui s’est réunie le week-end dernier pour plancher sur le document de cadrage de la convention. Pour eux, toutes les questions contenues dans ce document peuvent faire l’objet de discussions dans d’autres instances du FPI, sans forcément nécessiter l’organisation d’une convention.
Hamadou ZIAO
Des fédérations pas d’accord
On pourrait en outre déduire des propos de Lazare Koffi Koffi, qu’il porte la voix de la coordination FPI en exil, avec des dignitaires comme Assoa Adou, Koné Katinan, Ahoua Don Mello, Damana Pickas et bien d’autres cadres. Ils ne sont pas seuls à contester la convention. Selon des sources bien informées, certaines fédérations partagent le même avis que Lazare Koffi Koffi, et disent ne pas comprendre l’opportunité d’une convention. Ces fédérations soupçonnent également la direction intérimaire de vouloir opérer un passage en force et devenir les nouveaux maîtres du parti avec une légitimité forte. En effet, chaque fédération encore existante au FPI a reçu le document dit de « cadrage de la convention », qui contient les grandes orientations et les sujets qui seront débattus le 29 avril. On y note entre autres préoccupations, la question de la durée de l’intérim, pour laquelle la direction intérimaire propose 18 mois, et d’autres sujets relatifs à la réconciliation nationale, au rapport avec le pouvoir actuel, à la participation du FPI aux élections municipales et régionales, et également au rôle que doivent jouer les responsables politiques en exil. Autant de sujets sur lesquels les fédérations devraient se prononcer et reverser leurs réponses à la direction avant la convention. Il nous est revenu que certaines de ces structures du FPI affichent une opposition ‘’non discutable ‘’, notamment sur la question de la durée de l’intérim, si elles ne sont pas carrément contre l’idée de tenir une convention. Ces fédérations, dont certains membres nous ont joint hier, estiment que mandat a été donnée à Miaka Ouretto, président intérimaire, et son bureau de travailler pour le parti, et qu’il n’est pas indiqué pour eux de négocier 18 mois comme durée de mandat. « Si à l’issue de la convention ce délai leur est accordé, et que deux jours plus tard le président Affi et les autres recouvrent la liberté, qu’est-ce qu’on fait ? Ils sont intérimaires, et leur mandat s’arrête dès que ceux dont ils assurent l’intérim, peuvent à nouveau assurer leur mission », nous a confié hier ce membre d’une fédération qui s’est réunie le week-end dernier pour plancher sur le document de cadrage de la convention. Pour eux, toutes les questions contenues dans ce document peuvent faire l’objet de discussions dans d’autres instances du FPI, sans forcément nécessiter l’organisation d’une convention.
Hamadou ZIAO