Il ne fait l’ombre d’aucun doute. Les dirigeants du Front populaire ivoirien en prison, sont pour la plupart, ceux qui avaient le pouvoir de décision du temps où le Woody de Mama détenait le pouvoir exécutif. A l’opposé, ceux qui ont été épargnés par la vague d’arrestations en raison dans leur non implication dans les activités du gouvernement fantoche du Professeur Aké N’gbo, sont classés dans la catégorie des parents pauvres de ce parti. Pendant plus dix ans de pouvoir, Laurent Akoun et Miaka Oureto notamment, n’ont jamais été promus à des postes de responsabilité, ni dans l’administration centrale, ni même au sein du Fpi. Totalement ignorés par Gbagbo et ses hommes, ces derniers tiennent aujourd’hui leur vengeance avec cette occasion que leur offre ces assises du 29 avril. Ils ont pour ainsi dire, l’opportunité d’entrer pour la première fois, dans l’histoire politique du Front populaire ivoirien. Ce sont eux qui s’exprimeront en qualité de premiers responsables du parti des refondateurs. Dans cette formation politique, des sans grade comme Blé Goudé, en raison de leur charisme et leur accointance avec Gbagbo, ont pu bénéficier des largesses du pouvoir, au détriment de d’autres militants de première heure, qui n’ont recolté hélas que de l’ombre ténébreuse du Woody. Au constat des récentes prises de position de ces derniers, nombreux sont ceux qui ont eu la nette impression que les camarades en liberté, n’ont aucune envie de voir ceux en prison, revenir à la maison de peur de leur ravir leurs places de nouveaux chefs. Pour beaucoup, l’intransigeance qu’ils affichent toutes les fois que le pouvoir leur a tendues la main de la réconciliation, cache bien ce que nous dévoilons plus haut. En effet, les préalables et autres exigences inacceptables mis en avant par les refondateurs en liberté, avaient à l’évidence pour but d’empêcher la libération de leurs condisciples emprisonnés. C’est une politique savamment orchestrée pour braquer le pouvoir contre ceux en détention. La convention du 29 avril prochain aura sans aucun doute, le mérite de révéler au grand public, les divergences de point de vue au sein du Fpi. Dans sa parution du mardi 17 avril 2012, on a pu lire ces lignes dans le quotidien ‘’Notre Voie’’: « Le Fpi n’ira pas à cette convention pour faire un ‘’coup d’Etat’’, ni en interne, ni au plan national (…) », aurait déclaré Alphonse Douati, président du comité d’organisation de ladite convention. Il ne faut plus se leurrer. Malgré l’image d’une unité sans faille, le Fpi traverse la plus grave crise structurelle et fonctionnelle de son histoire.
Jean Philippe Okann
Jean Philippe Okann