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Politique Publié le mercredi 2 mai 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Dialogue avec l’opposition / Kabran Appiah, à propos du transfèrement de Laurent Gbagbo : ‘’On est tous triste de voir le Président Gbagbo à La Haye mais…’’

© L’intelligent d’Abidjan Par Prisca
Retour des exilés : Mel, Appiah et Henriette Lagou ont foulés le sol d’Abidjan
Mercredi 25 avril 2012. Abidjan. Riviera 3. Rentrés d`exil, Mel Eg Théodore, Kabran Appiah (photo) et Henriette Lagou ont été reçu au siège de l`UDCY
Président du MNC (Mouvement National Citoyen Alternative), Me Kabran Appiah qui était le dimanche 29 Avril sur le plateau de la télévision nationale, a expliqué sa participation au dialogue républicain avec l’opposition. Au passage, le leader du MNC qui rentre fraîchement d’exil a donné son avis sur le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye, mais aussi les conditions pour une paix définitive.

Pourquoi êtes vous rentré au pays ?

Je suis là sur invitation du gouvernement pour participer à un dialogue républicain. Mon parti a été invité mais aussi la Ligue pour les mouvements pour le Progrès dont je suis un membre fondateur. Je suis rentré en compagnie de Mel Eg Théodore de l’UDCY et de Lagou Adjoua Henriette du RPC. Nous sommes venus rejoindre notre camarade Gervais Coulibaly qui est ici depuis longtemps à notre demande pour faire un certain travail de fond.

Un travail dont vous voyez les résultats aujourd’hui d’ailleurs.

Alors pourquoi avez-vous accepté ce dialogue républicain?

Certains d’entre nous, depuis cette crise dramatique pouvaient jouer de leur relation personnelle, regarder leurs conditions personnelles et chercher des solutions qui leur sont personnelles. Je le dis sans vantardise, je suis de ceux-là. Ce qui m’aurait permis de plaider mon cas personnel. Je l’ai toujours dit à tous les journalistes, qui m’ont interrogé à ce sujet, que je rentrerai en côte d’Ivoire quand les conditions seront réunies pour que nous soyons nombreux à y revenir. Aujourd’hui, je voudrais remercier ceux qui ont permis cela. Au nombre desquelles figures, le président Alassane Ouattara qui a fait des déclarations fortes.

Il n’y a pas seulement récemment mais avec beaucoup plus d’acuité récemment, suivi en cela par des gestes concrets du Premier ministre Ahoussou Jeannot. Qui s’est impliqué personnellement, qui est allé jusqu’à donner des gages précis, que nous pourrions parler ensemble sans exclusive, sans réserve et sérieusement des questions qui peuvent nous opposer, nous diviser… Je suis rentré pour que d’autres puissent rentrer et que nous soyons nombreux à reprendre notre place dans l’opposition. Pour beaucoup d’entre nous, il y a des tâches importantes qui nous attendent tous au quotidien, nos familles aussi nous attendent. C’est avec beaucoup de plaisir qu’on est rentré.

Quelle a été votre contribution à ce dialogue républicain?

Nous avons tous ensemble, aussi bien l’opposition que la partie gouvernementale, contribué à poser les problèmes concrets. Il n’y a pas eu de sujets tabous à ces assises. Je voudrais qu’on félicite le Premier ministre pour la conduite magistrale dont il a fait preuve au cours de ces assises. Le discours est resté dans le ton le plus courtois, le plus fraternel. Ce qui nous a permis de poser les vrais problèmes, aucun sujet n’a été éludé même les questions qui peuvent fâcher. Je ne peux pas vous citer d’exemples particuliers mais vous les connaissez tous, en particuliers la libération de leurs camarades emprisonnés, les exilés, l’annulation des mandats d’arrêts…

Quelle est votre position par rapport à ces questions qui fâchent ?

Je fais parti de l’opposition donc je fais parti de ceux qui ont posé ces questions là. Des questions auxquelles le gouvernement a prêté une grande attention, contrairement à tout ce qu’on pouvait attendre et il n’y a eu aucune réserve de principe. Ce qui nous a, non pas surpris parce que nous avons beaucoup travaillé auparavant, comme je vous l’ai expliqué.

En particulier, pour la Ligue des mouvements pour le progrès, beaucoup de choses ont été faites sans publicité. Vous savez, nous ne sommes pas très efficace dans la publicité. Ces questions ont été posées et des réponses satisfaisantes ont été données quant à la possibilité d’examiner ces questions là à fonds et y trouver des solutions dans les délais nécessaires.

Est-ce que la Côte d’Ivoire connaitra une paix définitive, un jour ?

On peut le souhaiter pour nous tous.

A quelles conditions ?

Mais je suis de ceux qui veulent être à la fois aussi angéliques que nous tous. Vous savez, il y a deux façons de voir les choses. Où on le voit sous l’angle des incantations qui sont utiles. Et puis aussi, on peut être lucide et se dire que la paix se construit. Si nous voulons la paix, il faut la construire. Nous ne sommes pas le premier pays qui soit entré en guerre.

Le problème ce n’est pas la guerre, c’est savoir en sortir. L’Europe que nous voyons aujourd’hui donner des leçons à tout le monde, a connu le plus grand nombre de guerre, peut-être. Et les guerres les plus dévastatrices, la dernière guerre européenne a causé 60 millions de morts. Rien qu’entre l’Allemagne et la France, il y a eu 109 guerres depuis François 1er. Mais aujourd’hui, ils en sont à construire ensemble l’Europe. Donc je crois que nous devons savoir sortir de la guerre mais par la construction en sachant adresser les vrais problèmes, il ne faut pas les éluder. Je ne veux pas tirer sur quelqu’un mais voyez tous ces accords où on passait son temps à se passer des privilèges, les uns et les autres, ne règlent pas les problèmes. Si nous savons adresser les vrais problèmes, nous ne sommes pas tout de suite, obligés de nous embrasser sur la bouche mais au moins, on peut vivre ensemble.

Et cette habitude de se côtoyer, de se parler, finira par triompher. Ne serait-ce que par le jeu naturel du remplacement des générations, on finira par effacer l’esprit de la guerre. Parce qu’il n’y a pas d’autres façon de vivre en société qu’en se supportant les uns les autres, en acceptant les différences.

Vous qui êtes de l’opposition, que dites vous par rapport à certaines oppositions, qui placent la libération de Laurent Gbagbo comme le préalable à toutes discussions, à une quelconque réconciliation ?

Je suis persuadé que sur l’homme Laurent Gbagbo, il y a moins de divergences que vous ne croyez. Tous ceux qui ont connu l’homme, qui l’ont pratiqué y compris dans le pouvoir actuel, peuvent convenir de cela avec moi. Beaucoup sont tristes de le voir à La Haye. J’ai même entendu dire cela de la bouche de certains membres du gouvernement actuel. Sur l’homme, la question ne se pose pas : on est tous tristes de voir le Président Gbagbo à La Haye, un Président Ivoirien, un Président africain à La Haye. Maintenant de là, on fait une revendication, c’est un autre sujet. Bien sûr, nous étions de ceux qui en faisaient une revendication tant qu’il était sur le territoire Ivoirien. Nous avons même écrit des communiqués à la LMP et pour le MNC en particulier que je préside pour réclamer sa libération. Hélas, il a été envoyé à La Haye. Maintenant, on ne peut plus adresser de revendications sauf à la justice. C’est pour ça que nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques pour qu’ensemble, nous puissions créer un ensemble de conditions pour nous parler entre nous. Ça s’est toujours fait dans tous les pays du monde. Ce sont des questions sur lesquels nous avons créé à ce conclave, un cadre permanent qui nous permettra d’approfondir et arriver à des solutions pratiques. Bientôt vous verrez.

Propos recueillis sur RTI 1 par K. Hyacinthe
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