La rentrée scolaire 2011 / 2012, tant attendue par les étudiants de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (Inp-Hb) de Yamoussoukro, n’est pas pour aujourd’hui. Parce que les portes du dit institut sont jusque-là, restées fermées aux étudiants. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Cissé Bacongo, ayant demandé aux parents d’élèves de solder les arriérés de la scolarité avant de reprendre les réinscriptions de l’année académique 2010 / 2012. Cissé Bacongo a fait surseoir les inscriptions de tous ceux qui préparent leur bac à l’Inp-Hb. Il a alors demandé que pour l’inscription de l’année académique, les étudiants soldent les arriérés des années antérieures et paient le 1/3 de la scolarité en cours qui va de 350.000 à 750.000 F.cfa. Outre cela, les étudiants doivent encore payer 75.000 F.cfa de frais d’inscription, avant d’avoir accès au cours. Malgré la difficile situation financière que traversent la plus part des parents d’élèves, beaucoup ont eu à répondre aux exigences académiques de l’Inp-Hb. Bacongo exige aussi que le volet de la formation continue soit transférée à Yamoussoukro, alors que nombreux sont les parents d’élèves qui refusent de voir leurs progénitures s’éloigner d’Abidjan. La capitale économique étant le creuset de la formation continue. Pour les parents d’élèves, c’est une délocalisation qui ne dit son nom. C’est, en plus, une occasion pour récupérer les bâtiments de l’Inp-Hb section Abidjan. Un bâtiment tant convoités par le ministre Cissé Bacongo. Avant la crise postélectorale, le chiffre d’affaires annuel des projets de l’Efcpc excédait un milliard de F.cfa, sous la direction de l’ex-Directeur général, le Pr Ado Gossan dont les comptes sont aujourd’hui gelés par le pouvoir. Sous sa direction, plusieurs réalisations ont été faites. Il y a parmi tant d’autres, la construction sur fonds propres d’un nouveau bâtiment R+2 et d’une agence comptable fortifiée à l’antenne d’Abidjan. Ce bâtiment fait aujourd’hui l’objet de convoitise démesurée du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. D’autres sources soutiennent que le ministre veut casser l’Inp-Hb au profit des grandes écoles de formation et autres centres de perfectionnements appartenant à des privés. Il s’agit en effet de plusieurs écoles qui sont la propriété de certains barons du Rdr. Ces établissements présentent les mêmes programmes de formation et les mêmes filières que ceux qui existent à l’Inp-Hb. Après cette crise postélectorale, les activités de l’antenne Inp-Hb Abidjan avaient repris sous la houlette de Méité Adama, alors Directeur général par intérim. Le projet de l’Efcpc avait été fixé et chacun préparait sa rentrée, lorsque d’une manière inattendue, un communiqué venant de la part de Cissé Bacongo, vient fermer les projets de l’Efcpc de l’Inp-Hb. Contre toute attente, au cours d’une réunion tenue le jeudi 26 avril 2012, le nouveau Directeur général intérimaire annonce aux 170 employés de l’Inp-Hb leur mise au chômage technique. Il leur fait savoir, séance tenante, qu’il ne dispose plus de liquidité pour payer ni leur indemnité, ni leurs arriérés de quatre mois de salaire. Alors que l’institut génère plus de 190 millions de F.cfa. L’institut a en plus bénéficié d’un prêt de 600 millions de F.cfa. Mais le Dg par intérim a préféré utiliser cet argent pour l’entretien du jardin de l’Ensea, plutôt que de payer les arriérés de salaires des 170 employés de l’Inp-Hb. Quant aux parents d’élèves, ils reprochent au nouveau Directeur et au ministre Cissé Bacongo leur incapacité à gérer une telle structure.
Jean-Baptiste Essis
Jean-Baptiste Essis