Plus d’un an après la fin des hostilités ayant causé la mort de 3000 Ivoiriens et d’énormes dégâts matériels, on en est toujours à courir derrière la cohésion sociale qui n’aurait jamais dû être mise à mal. Le Président de la République y tient tellement qu’il a créé la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qu’il a confiée au Premier ministre Charles Konan Banny. A charge pour lui de recoudre le tissu social ivoirien et de restaurer la confiance à travers la réconciliation, sur la base de la vérité, dans un dialogue franc entre bourreaux et victimes. Vaste chantier en somme.
Le chantier est en effet immense eu égard aux atrocités commises de part et d’autre, à la tribalisation du débat politique et au repli ethnique qui caractérisent la vie politique depuis un certain temps. Mais chacun des Ivoiriens a bon espoir que la parfaite entente et l’harmonie entre les communautés reviendra. Ils ont d’autant espoir que le Premier ministre Charles Konan Banny n’est pas un parvenu. A la tête de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (Bceao) il arrivait à ménager les susceptibilités nationales et les intérêts de huit pays. Devenu Premier ministre au moment où la Côte d’Ivoire était au bord du gouffre, il a fait de son mieux pour freiner la chute dans le trou noir, conséquence de la déflagration générale. Il a su, là encore, ménager les intérêts des différents groupements politiques et surtout amener les antagonistes à chercher à se parler. Nanti de ces expériences, le Premier ministre devrait a priori réussir cet autre challenge. Pour ce faire, au-delà de Charles Konan Banny et de sa Commission, chacun des Ivoiriens devrait s’approprier le vaste chantier de la réconciliation et l’aider à réussir. En attendant, hélas ! Force est de constater que les choses tardent à se mettre en place. Du moins comme l’attendent les Ivoiriens meurtris.
TRES LOURDE MISSION
Un an après, la paix est là, mais la cohésion se fait encore attendre. La réconciliation ayant tout le mal à amorcer sa marche. Il n’y a que le président Banny que l’on voit, soit en train de recevoir des groupes, soit en train de faire un discours sur sa mission. Mais jamais, on n’a vu un seul des Commissaires dont il s’est entouré en tant que représentant des régions de la Côte d’Ivoire et de la diaspora. Par exemple, qu’a fait déjà le représentant de l’ouest sur le terrain à l’ouest ? Combien ne serait-on pas fier de voir le représentant de la diaspora parcourir l’Europe pour apaiser les cœurs ? Qui aurait à redire si les représentants du sud, du nord, de l’est et du centre sillonnaient les contrées pour prêcher la réconciliation ? Rien de tout cela. On ne les voit (et à de rares occasions) que là où se trouve le Président Banny. Pendant que la masse des Ivoiriens ruraux qui ont aussi (et peut-être plus) souffert des affres de la crise attendent inlassablement. Au-delà de quelques discours dans les séminaires, ateliers ou réunions, on n’a pas l’impression que les morceaux à recoller se rapprochent. Au point où les Elders ont récemment pondu un communiqué qui, de façon très diplomatique, reproche à la Cdvr son immobilisme.
FAUT-IL BRULER LA CDVR ?
Qui doit-on réconcilier ? Il va de soi que c’est entre ceux qui ont mal fait et ceux à qui on a mal fait que la réconciliation doit se faire. Au moment où des milliers de pro-Gbagbo (parmi lesquels se trouvent sans doute des bourreaux, mais aussi des victimes) sont en exil et qui n’envisagent pas un retour pacifique, la Cdvr ne doit-elle pas aller les trouver là où ils se trouvent au Ghana, au Togo, au Benin, au Liberia… en prison à Boundiali, Bouna, Odiénné, Katiola en Côte d’Ivoire, ne serait-ce que pour leur parler de Paix et de la réconciliation ? Eux aussi ont des vérités à dire. Qu’ils viennent donc les dire sur place. Mais qui va les convaincre de le faire ? La Cdvr semble tourner en rond. Où en est-on ? Qu’a-t-on fait ? Que reste-t-il à faire après un an sur les deux que le Président a donnés à la Cdvr pour rapprocher les Ivoiriens ? Il est difficile de répondre à ces questions. Certes, on ne peut réconcilier les millions d’Ivoiriens y compris les habitants non nationaux qui ont des griefs croisés, en deux ans, mais on se réjouirait un peu si des indications claires sont données dans un chronogramme d’actions. Sinon, Le Premier ministre Charles Konan Banny peut et doit réussir sa complexe mission de réconcilier les Ivoiriens. Il en a les moyens intellectuels et diplomatiques nécessaires. Pourvu peu que la Cdvr se réveille maintenant.
EDDY PEHE
Le chantier est en effet immense eu égard aux atrocités commises de part et d’autre, à la tribalisation du débat politique et au repli ethnique qui caractérisent la vie politique depuis un certain temps. Mais chacun des Ivoiriens a bon espoir que la parfaite entente et l’harmonie entre les communautés reviendra. Ils ont d’autant espoir que le Premier ministre Charles Konan Banny n’est pas un parvenu. A la tête de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, (Bceao) il arrivait à ménager les susceptibilités nationales et les intérêts de huit pays. Devenu Premier ministre au moment où la Côte d’Ivoire était au bord du gouffre, il a fait de son mieux pour freiner la chute dans le trou noir, conséquence de la déflagration générale. Il a su, là encore, ménager les intérêts des différents groupements politiques et surtout amener les antagonistes à chercher à se parler. Nanti de ces expériences, le Premier ministre devrait a priori réussir cet autre challenge. Pour ce faire, au-delà de Charles Konan Banny et de sa Commission, chacun des Ivoiriens devrait s’approprier le vaste chantier de la réconciliation et l’aider à réussir. En attendant, hélas ! Force est de constater que les choses tardent à se mettre en place. Du moins comme l’attendent les Ivoiriens meurtris.
TRES LOURDE MISSION
Un an après, la paix est là, mais la cohésion se fait encore attendre. La réconciliation ayant tout le mal à amorcer sa marche. Il n’y a que le président Banny que l’on voit, soit en train de recevoir des groupes, soit en train de faire un discours sur sa mission. Mais jamais, on n’a vu un seul des Commissaires dont il s’est entouré en tant que représentant des régions de la Côte d’Ivoire et de la diaspora. Par exemple, qu’a fait déjà le représentant de l’ouest sur le terrain à l’ouest ? Combien ne serait-on pas fier de voir le représentant de la diaspora parcourir l’Europe pour apaiser les cœurs ? Qui aurait à redire si les représentants du sud, du nord, de l’est et du centre sillonnaient les contrées pour prêcher la réconciliation ? Rien de tout cela. On ne les voit (et à de rares occasions) que là où se trouve le Président Banny. Pendant que la masse des Ivoiriens ruraux qui ont aussi (et peut-être plus) souffert des affres de la crise attendent inlassablement. Au-delà de quelques discours dans les séminaires, ateliers ou réunions, on n’a pas l’impression que les morceaux à recoller se rapprochent. Au point où les Elders ont récemment pondu un communiqué qui, de façon très diplomatique, reproche à la Cdvr son immobilisme.
FAUT-IL BRULER LA CDVR ?
Qui doit-on réconcilier ? Il va de soi que c’est entre ceux qui ont mal fait et ceux à qui on a mal fait que la réconciliation doit se faire. Au moment où des milliers de pro-Gbagbo (parmi lesquels se trouvent sans doute des bourreaux, mais aussi des victimes) sont en exil et qui n’envisagent pas un retour pacifique, la Cdvr ne doit-elle pas aller les trouver là où ils se trouvent au Ghana, au Togo, au Benin, au Liberia… en prison à Boundiali, Bouna, Odiénné, Katiola en Côte d’Ivoire, ne serait-ce que pour leur parler de Paix et de la réconciliation ? Eux aussi ont des vérités à dire. Qu’ils viennent donc les dire sur place. Mais qui va les convaincre de le faire ? La Cdvr semble tourner en rond. Où en est-on ? Qu’a-t-on fait ? Que reste-t-il à faire après un an sur les deux que le Président a donnés à la Cdvr pour rapprocher les Ivoiriens ? Il est difficile de répondre à ces questions. Certes, on ne peut réconcilier les millions d’Ivoiriens y compris les habitants non nationaux qui ont des griefs croisés, en deux ans, mais on se réjouirait un peu si des indications claires sont données dans un chronogramme d’actions. Sinon, Le Premier ministre Charles Konan Banny peut et doit réussir sa complexe mission de réconcilier les Ivoiriens. Il en a les moyens intellectuels et diplomatiques nécessaires. Pourvu peu que la Cdvr se réveille maintenant.
EDDY PEHE