Dans la sous-préfecture de Sipilou, la mutilation génitale féminine se pratique sans aucune inquiétude. Dans cette ville frontalière (avec la Guinée), cette pratique est obligatoire. De ce fait, la lutte contre ce fléau est un casse-tête pour les autorités. En mission avec l’ONG ‘’Save the chidren’’, conduite par le chef de projet, Maxime Yapo, le sous-préfet de cette localité, Théophile Gogoua Djédjé, a fait cas des difficultés rencontrées dans la lutte contre cette pratique. « La pratique de l’excision à Sipilou a la peau dure, mais nous ne nous décourageons pas. J’ai déjà fait arrêter un chef de village pour ce fait en 2009, qui a ensuite été relâché, suite à l’intervention des cadres de son village. Malgré les mises en garde, les populations continuent de pratiquer l’excision en cachette », regrette le sous-préfet. Le MDL chef Karamoko Moussa, de la brigade de gendarmerie de Sipilou, dit n’avoir reçu aucune plainte en la matière. « On nous a fait croire ici que c’est leur coutume. Aussi, les parents et leurs filles excisées sont consentants », indique t-il. Pour Diomandé Béko David, résident de Sipilou, originaire de ladite localité, et point focal de la lutte contre les violences basées sur le genre, il n’est pas du tout facile pour un fils de la région de s’engager dans la lutte. D’où la difficulté pour lui de sensibiliser ses parents. Les exciseuses vont jusqu’à rappeler aux agents sensibilisateurs que leurs mères sont passées par là.
OULAÏ B. NADEGE
(Correspondant régional)
OULAÏ B. NADEGE
(Correspondant régional)