Dimbokro - L’Association des jeunes Sénoufo de Dimbokro (AJESD) a organisé samedi, au quartier commerce, une conférence sur le thème "Organisation de la société en pays sénoufo", en vue d’instruire sur l’organisation de la société traditionnelle sénoufo aux membres qui n’ont pas eu l’occasion de connaître leurs villages d’origine. MM. Diabaté Dolarga et Ouattara M’Bénian, tous deux enseignants du secondaire ont insisté sur l’origine du mot "Sénoufo" avant d’expliquer comment est organisée la société sénoufo. Selon les deux conférenciers, citant des recherches de certains historiens, l’appellation "sénoufo" serait une déformation française de "syenambele", nom donné à tous ceux qui parlent la langue "syenar". Une deuxième explication qui s’appuie sur l’attachement profond du peuple aux travaux champêtres ou au travail de la terre a été donnée. "Sénoufo ou ség’fouê ou ség’fôlô, selon le dialecte ‘ség’ équivaut à +champ+ et ‘fouê’ ou ‘fôlô’ = propriétaire. Au sens étymologique du terme, ‘sénoufo’ signifierait donc ‘propriétaire du champ ou de la terre’", ont-ils dit, avant d’ajouter que dans la société sénoufo, le foyer est constitué du père ou ‘tofolo’ et de la mère ‘nonfolo’. Ceux-ci forment une famille dont le chef est souvent l’oncle ou ‘chielèw’, le détenteur du pouvoir sur les familles de ses neveux et nièces. Viennent ensuite le chef du village appelé ‘kéguifolo’ et le chef de la terre ‘Tarifolo’. Le chef du village est le chef de tous, y compris le chef de terre. Celui-ci, à son tour, est dominé par le ‘fanhanfolo’ qui est un homme puissant et politique, ont expliqué les conférenciers. La règle d’or régissant la vie courante chez le Sénoufo est le respect des aînés dont l’origine vient du bois sacré. L’AJESD est une association apolitique créée en 2005 par des jeunes fonctionnaires et élèves vivant à Dimbokro en vue de promouvoir la culture sénoufo, rappelle-t-on.
(AIP) SS/kp
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