C’est un truisme d’affirmer que le Front populaire ivoirien ne veut pas de la réconciliation nationale entre les Ivoiriens. Et que la paix, l’harmonie, le développement et la prospérité s’installent de façon définitive en Côte d’Ivoire. Le parti à la rose a encore donné samedi dernier à Attoban, lors d’une table ronde, la preuve de son refus de s’inscrire dans la dynamique de la paix et de réconciliation. La cohésion sociale, la stabilité, les refondateurs n’en ont cure et ils ne s’en cachent plus. En jetant, en effet, un regard sur l’état actuel des libertés et de la démocratie depuis la chute de leur régime le 11 avril 2011, les anciens dirigeants de la Côte d’Ivoire ont cloué au pilori le nouveau régime. Selon eux, l’arrestation de leur champion, Laurent Gbagbo a marqué la descente aux enfers de la Côte d’Ivoire. Incapables qu’ils sont d’accepter leur double défaite dans les urnes et ensuite sur le plan militaire, les frontistes ambitionnent le pire pour le pays qu’ils prétendent pourtant aimer. Du fait de leur arrogance, ils ont refusé de prendre part aux élections législatives du 11 décembre. Et aujourd’hui, les revoilà en train de dénoncer une Assemblée nationale, selon eux, ‘’monocolore et non représentative’’. Extrémiste à souhait, le secrétaire national aux libertés et à la justice du FPI, Sery Gbouagnon, le couteau entre les dents a mené un réquisitoire corsé contre les nouvelles autorités de la Côte d’Ivoire. Dans sa Côte d’Ivoire imaginaire, tout est noir et tout s’écroule. Haineux et certainement aigri, il estime que la situation apocalyptique que connait la Côte d’Ivoire actuellement et qu’il existe que dans sa tête, ne peut perdurer longtemps, au risque d’exposer le pays de Félix Houphouët-Boigny à une guerre civile. Nul n’a besoin d’être devin pour comprendre que cette idée est en réalité la vraie intention du FPI. Le FPI veut et on le voit clairement, contribuer fortement au pourrissement de la situation ivoirienne pour espérer revenir aux affaires par un coup de force. Irresponsable qu’il est, le parti créé par Laurent Gbagbo, aveuglé par la haine et l’aigreur, refuse d’assumer sa part de responsabilité dans la folle décennie qui a précipité la Côte d’Ivoire dans une parenthèse de sang couronnée par la violente crise postélectorale qu’il a voulue et imposée aux Ivoiriens au sortir des deux tours de l’élection présidentielle de 2010. Le lourd bilan de 3000 morts n’entame en rien la volonté de ce parti de voir le pays replonger dans une autre crise qui sera certainement plus chaotique que la précédente. D’où son refus de rentrer au gouvernement, de saisir la main tendue du président de la République, Alassane Ouattara pour le dialogue républicain, son refus de participer aux dernière élections législatives et de signer le communiqué final de la relance du dialogue entre le gouvernement et l’opposition tenue les 27 et 28 avril 2012 à Grand Bassam. La détermination de nuire à la Côte d’Ivoire est réelle. Cependant, les autorités veillent au grain pour ne plus que le pays soit une fois de plus en proie à la barbarie, à la sauvagerie et à la violence inouïe. Il faut éviter la chienlit. Absolument.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara