Les populations de la région de Toumodi ne sont pas contentes du pouvoir. Le week-end passé du samedi 12 avril 2012, elles ont dénoncé à demi mots, la politique de «rattrapage» appliquée par le pouvoir. En effet, débarqué de la tête de l’Atci le vendredi 4 mai 2012, le désormais ex-Dg intérimaire de cette structure, Arthur Aloco Kouassi, n’a pas attendu longtemps pour «être convoqué» par les populations de Toumodi, sa région d’origine, «pour en savoir plus sur les motifs réels de ce limogeage». Frédéric Tanoh, le «Permanant» du Pdci à Toumodi, ouvre le débat en des termes bien choisis. A mots couverts, il s’insurge contre ce limogeage. «Cette rencontre de ce matin, est un symbole. Nos populations avec à leurs têtes les chefs de villages et de quartiers, ont été informées des déboires de leurs fils Arthur Aloco, qui vient d’être démis de ses fonctions. Nos parents ont été choqués et surpris de cette information. Ils ont donc décidé de venir le saluer, le réconforter pour lui assurer leur soutien dans ces moments difficiles. Arthur sort de l’Atci la tête haute, aucun reproche sur une quelconque mauvaise gestion ne lui a été signifié. Les parents sont fiers de leur fils». Il ouvre ainsi la porte, pour dénoncer cette décision de Ouattara. L’atmosphère sera encore alourdie quand le porte-parole des chefs prend la parole. Au nom de la centaine de chefs qui ont effectué le déplacement, Kouamé N’Goran se veut très clair. «Notre fils Arthur Aloco a été victime d’un incident malheureux. Son limogeage cache des choses qu’il faut savoir. A-t-il détourné de l’argent ? Qu’a-t-il fait, puisqu’on nous parle de manquements graves ?» S’est-il interrogé, avant de rassurer «Nous n’avons aucune crainte, car nous savons la compétence de notre fils». Poursuivant, le porte parole des chefs rassure Arthur Aloco de leur soutien «parce qu’à ce jour, aucune preuve qu’il a failli à sa mission n’a été brandie» par le ministre Koné Bruno. En somme, une complainte qui étale sur la place publique le fait que la politique de «rattrapage» de Dramane Ouattara n’est pas du goût du parti de Bédié. «Comment comprendre que notre fils qui a été à l’origine de la création de la télévision Tci, pendant la crise postélectorale, soit victime d’une jalousie», accuse Kouamé N’Goran non sans rappeler que le bilan d’Arthur Aloco à la tête de l’Atci a été positif. «Les chefs ne font pas de la politique. Nous avons un fils qui a réussi dans les études et nous l’avons confié à Bédié. C’est au vu de ses compétences qu’on lui a confié la gestion de l’Atci. Nous ne savons pas les tenants et les aboutissants de la mesure prise par le ministre Koné Bruno. Puisque il a présenté son bilan qui était positif, avec un excédent de 3 milliards de Fcfa. Il y a une jalousie quelque part. Notre fils se conformait aux normes du travail bien fait. S’il avait fait des malversations, il serait aujourd’hui l’objet de poursuites. Tous les chefs des villages de Toumodi font bloc derrière lui», ajoute Kouamé N’Goran soutenu par le premier responsable du Rdr dans le département, qui, à l’instar des autres intervenants, affiche son «étonnement à propos du débarquement d’Arthur Aloco, de la tête de l’Atci». «Les nouvelles apprises nous ont choqués et nous voulons en savoir plus. Toute la population de Toumodi est là pour essuyer ses larmes. Il n’a rien fait de mal. Nous sommes venus le soutenir la tête haute, et nous sommes confiants que justice sera rendue», fait savoir Mme Tamini N’Goh Louise. Le désormais ex-Dg de l’Atci a juste eu quelques mots de remerciement pour cette marque de sympathie. «Vous m’avez donné la force, je vous remercie», a-t-il dit. Une chose est sûre, la colère ne fait que monter contre Ouattara au Rhdp.
Toussaint N’Gotta, Envoyé spécial à Toumodi
Toussaint N’Gotta, Envoyé spécial à Toumodi
