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International Publié le mardi 15 mai 2012 | Le Temps

Passation des charges à l’Elysée / Hollande prend le pouvoir en France, aujourd’hui : Ouattara en perd le sommeil

© Le Temps Par DR
François Hollande est élu président de la république française
François Hollande, président de la republique française
La passation des charges à l’Elysée a lieu aujourd’hui entre le Président François Hollande et Nicolas Sarkozy, redevenu simple citoyen. Au grand dam de Ouattara qui ne connaît plus que des nuits blanches, depuis la chute du «bombardier» qui a persécuté les Africains.
Ouattara, on le sait, a perdu le sommeil depuis la date historique du 6 mai 2012. Après sa défaite au second tour de la présidentielle face à François Hollande. Mais pour se rendre cette défaite plus supportable psychologiquement, il a dû faire un tour à Paris pour saluer celui à qui il doit tout. On peut imaginer aisément que les deux alliés ont écrasé une larme, pour pleurer sur le sort peu enviable qui les attend. Ils ont fait tant de choses ensemble. Certains parleraient de deux destins liés dans la chute. Au moment où ils se quittent Sarkozy va se retrouver devant la justice pour ses mauvais actes, alors que Dramane se retrouve «orphelin». Deux «déshérités» en pleurs, c’est pathétique. L’émotion, à ce qu’il paraît, fut si grande que Ouattara oublia pendant 10 jours, de revenir dans son pays où ses échecs économiques, l’insécurité, la pauvreté, les revers politiques et diplomatiques au milieu des vagues de licenciements et des promesses non tenues l’attendent. Pendant une dizaine de jours, Ouattara a pu se consoler en se faisant recevoir, même sans protocole, par celui qui continuait, jusqu’aujourd’hui mardi 15 mai 2012, à assurer le rôle de chef d’Etat français. Symboliquement certes, avant la passation des charges de ce jour. Ouattara, un chef africain à Paris, a pu, pendant quelques jours, hélas les derniers, entretenir ses ultimes illusions sur la protection que lui assurait le pouvoir métropolitain français et sur le pacte colonial, l’accord de défense s’entend, qu’il a signé avec Sarkozy et qui, selon son vœu, devrait engager aussi François Hollande, au nom de la continuité de l’Etat et du caractère immuable des intérêts français en Côte d’Ivoire. Ouattara, ce n’est plus un secret, a usé sa santé à raser les murs de Paris, dans l’espoir que le staff du nouvel homme fort de France le reçoive, ne serait-ce même que debout devant une petite porte arrière. Hélas, il est revenu bredouille de sa dernière aventure parisienne. Pour l’heure, fini le tapis rouge des «visites officielles» trop faciles pour un dictateur à l’Elysée. Désormais, c’est la salle d’attente.
Des jours sombres pour un tyran désormais sans protection
En effet, à compter de ce jour qui marque la prise effective du pouvoir par Hollande, le profil déjà petit de Ouattara va connaître un rétrécissement sévère, comme une peau de chagrin. On ne verra plus le boucan de ceux qui plastronnaient orgueilleusement à l’Elysée et qui pavoisaient avec condescendance dans les salons parisiens, pour jeter l’opprobre sur Laurent Gbagbo, victime du terrorisme sarkosien en Afrique. Il est peu probable que le pouvoir d’Abidjan re- trouve encore les douceurs du temps de l’arrogance sur les médias français. Des médias pris en otage par Sarkozy pour justifier les rébellions, les coups d’Etat, les complots et campagnes militaires suivis par la mise en place de dictatures aux ordres de Paris en Afrique. Le président de la République française nouvellement élu a averti : «Ce sera une terrible nouvelle pour les dictateurs». Et, pour Dramane qui se sait dictateur, la nouvelle est effectivement «terrible». Ce n’est pas nous qui le disons. L’Onu a classé le régime Ouattara comme un régime «autoritaire». Cela signifie que sous Ouattara il n’y a plus de démocratie et de libertés en Côte d’Ivoire. Mais pourquoi l’avènement de Hollande qui installe aujourd’hui même ses quartiers à l’Elysée est-il une tragédie pour le mentor du Rdr, au point de considérer, comme Yayoro que : «Si Sarkozy tombe, nous sommes en danger»? La raison de cette angoisse obsessionnelle, phobique qui resserre le thorax du dictateur ne réside certainement pas dans un complot que François Hollande initierait contre un quelconque pouvoir à Abidjan. La culture de la Gauche, ce ne sont pas les coups d’Etat qui visent à installer des pouvoirs totalitaires qui veillent sur les intérêts des groupes financiers occidentaux, au détriment des peuples. Le socialisme, c’est la démocratie et le respect des libertés pour un partage équitable des ressources au peuple. Ainsi, ce n’est donc pas de Hollande que viennent les malheurs déjà visibles du régime Ouattara. Le drame de Dramane réside dans la nature de son pouvoir qui s’est façonné dans l’ex-rébellion qui en constitue, dans la déstabilisation, dans les complots. Une substance sans laquelle elle ne peut exister. On le voit, le régime en place à Abidjan ne représente rien par lui-même, en dehors du soutien de l’allié parisien. Or, désormais, Ouattara est un homme seul et fragilisé qui ne pourra plus compter sur l’armée française pour protéger son régime. Et nous ne pensons pas que François Hollande, occupé avec la crise européenne et des défis qui l’attendent en France, trouvera le temps de prendre Dramane par la main pour des proménades gratuites dans le but de l’aider à quémander des milliards de capitale en capitale. Qui plus est, Ouattara n’ignore pas que la vision des intérêts français diffère de Sarkozy à Hollande. Il sait que si le candidat de la Gauche française, soutenu par les Africains Français et les peuples africains sur le continent noir, a décidé d’anticiper le retrait des forces françaises d’Afghanistan, on ne voit vraiment pas pourquoi des troupes françaises s’éterniserait inutilement en Côte d’Ivoire avec celles de l’Onuci, alors que la mission de cette «force impartiale d’interposition», selon le décret onusien qui a justifié sont déploiement, est terminée.

Le 43e Bima officiellement démantelée, la Licorne en fin de mission

Dans la mesure où il n’y plus d’armée en conflit et que la rébellion a officiellement pris fin avec l’arrivée au pouvoir de Ouattara. Au demeurant, le prétexte de «mission de renforcement de la paix» que se sont inventée la Licorne et l’Onuci pour perdurer en Côte d’Ivoire nous paraît d’autant plus absurde qu’on ne construit ni ne consolide la paix avec des armes. Sans doute faut-il aussi rappeler, à toutes fins utiles que la base militaire du 43e Bataillon d’infanterie et de marine (Bima) qui est une entité totalement différente de la force Licorne, a été officiellement démantelée en 2009, en présence du maire de Port-Bouët, Hortense Aka Anghui qui peut en témoigner. Elle était la seule autorité ivoirienne présente ce jour là à cette cérémonie où le drapeau français a été descendu et replié pour toujours. Hélas, dans son plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, Sarkozy a affecté le site du 43e Bima (qui revient désormais à l’Armée ivoirienne) à la Force Licorne censée déguerpir dès que sa mission prend fin. Et c’est aujourd’hui le cas, car il n’y a plus de guerre en Côte d’Ivoire. On comprend l’ardeur avec laquelle Ouattara a négocié un nouvel «accord de défense» avec Sarkozy, dans l’objectif de s’en servir comme parapluie. Mais, l’ex-Premier ministre de Sarkozy, François Fillon qui quitte le palais de Matignon aujourd’hui, avait, peut-être en se trahissant, dit la vérité : «La France n’a pas vocation à assurer la sécurité du gouvernement ivoirien» et du pouvoir d’Abidjan, avait-il fait savoir lors de la conférence de presse conjointe qu’il a animée avec Ouattara en juillet 2011, sur le parvis de la présidence de la République au Plateau, pendant son séjour à Abidjan. Et il est clair qu’au moment où la France va mettre fin à ses campagnes militaires à travers le monde, François Hollande va traduire les propos de Fillon dans les faits. A cette occasion, Ouattara s’était irrité lorsqu’un confrère de la presse française lui avait fait remarquer qu’avec son installation au pouvoir on parle désormais du «retour des colons» en Côte d’Ivoire. Et Dramane n’est pas au bout de ses angoisses. Ce 15 mai 2012 porte assurément une «terrible nouvelle». Peut-être est-ce en prévision de la perte imminente de la protection de l’Elysée que l’ami de Sarkozy a décidé de compter désormais sur ses Frci, après les avoir marginalisées. Il les a jetées dans la rue pour terroriser les populations depuis la défaite de Sarkozy en procédant à des rafles désordonnés qui prennent l’allure de couvre-feu, sous le prétexte de rechercher des évadés des prisons. Mais le pouvoir en place ne gagnerait-il pas à se débarrasser de sa peur injustifiée des «coups d’Etat» qu’il voit partout pour réhabiliter et réarmer les forces régulières de défense et de sécurité qui sont de forces républicaines ? Car il n’y a aucun avenir avec des Frci et des Dozos qui ignorent tout des lois, des institutions et du fonctionnement de l’Etat et de la République. De La Haye, Gbagbo qui a dit qu’on ne craint pas de la sorte quand on a été élu par le peuple, le hante. Ouattara va-t-il enfin comprendre qu’il est illusoire de penser qu’on peut gouverner durablement un pays comme la Côte d’Ivoire avec la force armée ? Pour ce qui est de l’air et de l’atmosphère de Paris, ils ne seront plus jamais les mêmes pour le dictateur.

K. Kouassi Maurice
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