L’atmosphère était lourde hier au domicile de l’imam Camara Broulaye de la mosquée Fatima de Yopougon Mami Faitai. L’imam Camara est le père de famille qui a perdu cinq garçons au cours de la crise post-électorale. Recevant une équipe du Réseau ivoirien des Femmes pour la Réconciliation (RIFR), l’imam de la mosquée Fatima a expliqué comment des mercenaires et miliciens puissamment armés ont assassiné ses cinq grands garçons. C’est un homme visiblement encore sous le coup du traumatisme qui faisait des efforts surhumains pour raconter le drame qui s’est abattu sur sa famille le matin du 11 avril 2010. Au cours de la narration du vieil homme, il était difficile de ne pas écraser une larme. Après avoir écouté avec beaucoup d’émotion son hôte, Mme Diomandé Fatou, présidente du RIFR, Conseillère du président de la CDVR, a appelé l’imam Camara à ne pas céder au désespoir et à la haine.
Mais de pardonner. Au nom du président Charles Konan Banny, elle a promis à son hôte que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation ne l’oubliera pas. Avant celui de l’imam Camara, l’envoyée de Charles Konan Banny était au domicile de M. Doumbia Abdoulaye, le chef central du quartier Mami Faitai de Yopougon. Après avoir reçu la délégation conduite par Mme Diomandé, le chef Doumbia a rappelé que dans ce quartier, 122 personnes ont été assassinées pendant la crise post-électorale. Ces personnes pour la plupart d’entre elles, ont été enterrées à la va-vite dans des fosses communes. L’une d’entre elles située devant sa maison contient 19 corps. « J’étais fâché contre la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Parce que le malheur qu’a connu ce quartier, aucun quartier ne l’a vécu. Mais votre démarche d’aujourd’hui, a le mérite de nous calmer et nous rassurer », a-t-il tenu à dire le chef Doumbia. Le chef central de Mami Faitai s’est insurgé contre le fait que les victimes soient délaissées au détriment des bourreaux.
Prenant la parole à son tour, Mme Diomandé Fatou a expliqué à son hôte le caractère difficile de la mission de la CDVR. « Elle ne se moque pas des victimes ni ne favorise un camp. Mais se bat pour que personne ne soit oublié », a-t-elle tenu à rassurer. La délégation du RIFR s’est ensuite dirigée vers Yopougon Ferraille où elle s’est entretenue avec la notabilité. Tôt dans la matinée, Mme Diomandé a rencontré les chefs et notables de Yopougon SIDECI, 16e Arrondissement et Selmer. Au cours de la rencontre qui s’est déroulée à la maison des jeunes de Yopougon, la messagère du président Charles Konan Banny à exhorter les uns et les autres à la réconciliation. Mercredi dernier, la caravane de la CDVR était à Anonkoi Kouté dans la commune d’Abobo.
Des brûlés vifs
Cette caravane qui était conduite par la ministre Odette Kouamé, membre de la Commission, a profité de l’occasion pour expliquer aux populations les missions de la CDVR et les sensibiliser sur la nécessité d’aller à la réconciliation. Au cours de cette première étape, les échanges ont été houleux par moment. Car il faut rappeler le village d’Anonkoi Kouté a été au plus fort de la crise postélectorale victime d’une attaque armée qui a occasionné des pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. Au point de pousser les habitants à abandonner leur village. Aujourd’hui, si la vie a repris à Anonkoi Kouté, les habitants de ce village Ebrié n’ont pas encore oublié ce qui leur est arrivé. Après Anonkoi Kouté, la délégation s’est rendue à Abobo Sagbé pour également échanger avec la notabilité et visiter des familles de victimes.
A Yopougon Sikasso, la délégation conduite par Mme Diomandé Fatou a pu voir d’elle les atrocités perpétuées par les miliciens pro-Gbagbo dans cette zone qui était devenue leur camp de retranchement. Dans ce quartier, la mosquée a été transformée en maquis par les miliciens, des maisons ont été entièrement détruites. Ici, la famille Berthé a été particulièrement touchée. Quatre de ses membres ont été brûlés vifs dans leur maison par un incendie provoqué par des miliciens pro-Gbagbo. Berthé Abdoulaye, Coulibaly Fatoumata, sa femme, Koné Sita, la mère et Berthé Ramatoulaye n’ont pas pu échapper aux flammes sous le regard cruel de leurs bourreaux. Quant à MM.
Traoré Adama et Diallo Abou, deux doyens du quartier, ils ont été froidement abattus par les mêmes miliciens. Leurs ossements ont été retrouvés à la fin de la crise et inhumés dans une fosse commune non loin de la maison du vieux Traoré. Les membres de la famille Berthé et Traoré que la délégation a rencontrés sur place disent avoir mal, mais avoir pardonné. Après l’étape de Yopougon, la délégation de la CDVR s’est rendue à Cocody Attoban où elle a rencontré l’Association des Patriotes sans abri (APSA) pour parler également de réconciliation. La campagne se poursuit jusqu’aujourd’hui. Cette campagne se fait en prélude à la phase des consultations nationales de la CDVR.
Jean-Claude Coulibaly
Mais de pardonner. Au nom du président Charles Konan Banny, elle a promis à son hôte que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation ne l’oubliera pas. Avant celui de l’imam Camara, l’envoyée de Charles Konan Banny était au domicile de M. Doumbia Abdoulaye, le chef central du quartier Mami Faitai de Yopougon. Après avoir reçu la délégation conduite par Mme Diomandé, le chef Doumbia a rappelé que dans ce quartier, 122 personnes ont été assassinées pendant la crise post-électorale. Ces personnes pour la plupart d’entre elles, ont été enterrées à la va-vite dans des fosses communes. L’une d’entre elles située devant sa maison contient 19 corps. « J’étais fâché contre la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Parce que le malheur qu’a connu ce quartier, aucun quartier ne l’a vécu. Mais votre démarche d’aujourd’hui, a le mérite de nous calmer et nous rassurer », a-t-il tenu à dire le chef Doumbia. Le chef central de Mami Faitai s’est insurgé contre le fait que les victimes soient délaissées au détriment des bourreaux.
Prenant la parole à son tour, Mme Diomandé Fatou a expliqué à son hôte le caractère difficile de la mission de la CDVR. « Elle ne se moque pas des victimes ni ne favorise un camp. Mais se bat pour que personne ne soit oublié », a-t-elle tenu à rassurer. La délégation du RIFR s’est ensuite dirigée vers Yopougon Ferraille où elle s’est entretenue avec la notabilité. Tôt dans la matinée, Mme Diomandé a rencontré les chefs et notables de Yopougon SIDECI, 16e Arrondissement et Selmer. Au cours de la rencontre qui s’est déroulée à la maison des jeunes de Yopougon, la messagère du président Charles Konan Banny à exhorter les uns et les autres à la réconciliation. Mercredi dernier, la caravane de la CDVR était à Anonkoi Kouté dans la commune d’Abobo.
Des brûlés vifs
Cette caravane qui était conduite par la ministre Odette Kouamé, membre de la Commission, a profité de l’occasion pour expliquer aux populations les missions de la CDVR et les sensibiliser sur la nécessité d’aller à la réconciliation. Au cours de cette première étape, les échanges ont été houleux par moment. Car il faut rappeler le village d’Anonkoi Kouté a été au plus fort de la crise postélectorale victime d’une attaque armée qui a occasionné des pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. Au point de pousser les habitants à abandonner leur village. Aujourd’hui, si la vie a repris à Anonkoi Kouté, les habitants de ce village Ebrié n’ont pas encore oublié ce qui leur est arrivé. Après Anonkoi Kouté, la délégation s’est rendue à Abobo Sagbé pour également échanger avec la notabilité et visiter des familles de victimes.
A Yopougon Sikasso, la délégation conduite par Mme Diomandé Fatou a pu voir d’elle les atrocités perpétuées par les miliciens pro-Gbagbo dans cette zone qui était devenue leur camp de retranchement. Dans ce quartier, la mosquée a été transformée en maquis par les miliciens, des maisons ont été entièrement détruites. Ici, la famille Berthé a été particulièrement touchée. Quatre de ses membres ont été brûlés vifs dans leur maison par un incendie provoqué par des miliciens pro-Gbagbo. Berthé Abdoulaye, Coulibaly Fatoumata, sa femme, Koné Sita, la mère et Berthé Ramatoulaye n’ont pas pu échapper aux flammes sous le regard cruel de leurs bourreaux. Quant à MM.
Traoré Adama et Diallo Abou, deux doyens du quartier, ils ont été froidement abattus par les mêmes miliciens. Leurs ossements ont été retrouvés à la fin de la crise et inhumés dans une fosse commune non loin de la maison du vieux Traoré. Les membres de la famille Berthé et Traoré que la délégation a rencontrés sur place disent avoir mal, mais avoir pardonné. Après l’étape de Yopougon, la délégation de la CDVR s’est rendue à Cocody Attoban où elle a rencontré l’Association des Patriotes sans abri (APSA) pour parler également de réconciliation. La campagne se poursuit jusqu’aujourd’hui. Cette campagne se fait en prélude à la phase des consultations nationales de la CDVR.
Jean-Claude Coulibaly