Le Pdci devrait-il fermer les yeux sur la gestion peu rassurante, de l’avis de bien d’Ivoiriens, du pouvoir d’Etat, sous prétexte qu’il mange à la même écuelle que le président Alassane Ouattara ? Non, par devoir d’honnêteté et par respect pour les gouvernés pris ainsi à témoin au nom du principe sacro-saint de faire connaitre la vérité de tous. De fait, le président Alassane Ouattara et son parti le Rdr devraient, dans un élan d’humilité, saluer la franchise des remontrances à eux faites par leur allié qu’est le Pdci-Rda. Ils auront compris que le parti d’Henri Konan Bédié ne veut nullement entretenir avec eux des rapports hypocrites, basés sur le mensonge et la langue de bois. Sans faux fuyants, le Pdci, qui n’entend plus se bercer d’illusions au parfum de ‘’tout ce que le chef fait est bien et bon’’, a pris la responsabilité d’attirer l’attention du président Ouattara sur certaines défaillances et maladresses du régime au pouvoir. Il ne s’agissait pas, comme on a pu le comprendre, d’une foire aux dénigrements contre Ouattara et son parti, mais d’observations franches et constructives. Le parti cinquantenaire croit que toute amitié, sincère du reste, se nourrit de vérité. Alors, était-il de son devoir de cracher des vérités à son allié pour lui éviter de foncer dans le mur et se casser donc la tête. Il échet de faire remarquer que le plus vieux parti du pays était, en cela, guidé par le souci de voir son alliance avec le Rdr se renforcer davantage et le moyen pour y arriver est de marquer une pause ; juste pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Quand on est allié ou qu’on mène une vie de couple, n’est-on pas, de façon naturelle, appelé à nous soumettre à cet exercice qui consiste à dire à l’autre ce que l’on n’aime pas afin qu’il en tienne compte dans nos rapports dans la seule perspective de les raffermir ? Conscient que tout échec du président Ouattara et du Rdr serait aussi celui du président Bédié et de son parti, le Pdci, au terme de la réunion de son bureau politique, le samedi dernier 2 juin 2012, a posé des problèmes qui lui paraissaient nécessaires d’aborder en vue de trouver des solutions idoines. Les nominations colorées, le mauvais découpage électoral, l’intention de réviser la loi sur le foncier, la non maîtrise de la cherté de la vie, absence d’un minimum de règles dans leur alliance, gestion non rassurante du pouvoir, sont autant de reproches à prendre au sérieux plutôt que de voir en l’action du Pdci la manifestation du diable. Car au bout du refus de la critique, le culbute ! Et bien d’amateurs dans la gestion d’un Etat en ont fait les frais dans notre pauvre Afrique ! Le Pdci a donc courageusement prévenu et on s’en souviendra. Pour sûr !
Alain BOUABRE
Alain BOUABRE