L’Union des nouvelles générations (UNG) a effectué sa rentrée politique le 19 mai dernier autour du thème : « UNG debout pour une Côte d’Ivoire libre et démocratique ». Dans cet entretien, Etienne N’guessan revient sur les grandes décisions prises, à l’issue de cet rassemblement et les actions futures à mener. Mais, il se dit surtout confiant quant à la libération prochaine du président Gbagbo
Votre parti a organisé sa rentrée politique le 19 mai dernier. Est-ce que ce rassemblement a répondu aux attentes des militants de l’UNG?
Vous nous donnez l’occasion de dire merci à l’ensemble de la population ivoirienne, aux militants de l’UNG, aux différents partis membres du CNRD. Parce que le 19 mai dernier, nous avons organisé notre rentrée politique qui a eu lieu à la Caistab au Plateau et qui était placée sous le signe des retrouvailles, de la mobilisation. En un mot, sous le signe de l’UNG qui se réveille. Nous avons été totalement satisfaits de cette rencontre.
Avant cette rencontre, vous avez indiqué que beaucoup de vos militants étaient encore habités par la peur, du fait de cette crise postélectorale. Est-ce que cette rentrée politique a permis de les mettre en confiance ?
Depuis le 10 avril 2011, après la chute du président Laurent Gbagbo, tous les partis politiques de l’opposition ont été durement éprouvés et l’UNG n’a pas été en reste. Notre camarade-président Stéphane Kipré, a tout perdu. Il a eu la vie sauve par la grâce de Dieu. Il a pu sortir du pays, nous disons merci à Dieu qu’il soit en vie et qu’il nous soutienne encore. Mais comme un grand homme, il a été secoué mais il n’est pas tombé. Pareil pour l’UNG. Nous avons perdu beaucoup de nos membres dans différentes localités du pays. Il y en a qui ont perdu tous leurs biens, d’autres ont du délocaliser pour avoir la vie sauve. Malgré le traumatisme, la peur, beaucoup ont bravé cette situation difficile pour répondre présent à cette rentrée politique. Je voudrais saluer de façon solennelle nos militants qui ont effectué le déplacement. L’occasion nous a été donnée de constater que nous avons bien fait d’organiser cette rentrée politique, parce que tous les délégués sur l’ensemble du territoire ont vu que, l’UNG vit et demeure debout. Et l’UNG survivra.
Mais on n’a pas beaucoup vu les femmes de l’UNG. Qu’est-ce qui explique cela ?
Nous n’avons pas fait ce constat, sinon dans la salle, il y avait pratiquement plus de femmes que d’hommes. Mais, c’est un constat parce qu’avec les difficultés que nous connaissons, beaucoup de membres du bureau des femmes étaient obligés de partir pour des raisons de sécurité. Donc, au niveau de la direction du parti, plusieurs responsables des femmes n’étaient pas présentes. Mais, elles restent toujours UNG et l’unité règne encore au sein de la famille. Et je pense que les femmes sont mobilisées puisqu’elles étaient représentées dans l’organisation de la rentrée politique.
Il s’agissait pour vous de donner de nouvelles orientations à votre parti resté inactif pendant pratiquement un an. Peut-on savoir les grandes décisions de ce conclave ?
Le thème de cette rencontre était évocateur : « UNG debout pour une Côte d’Ivoire libre et démocratique ». Les grandes recommandations de cette rentrée politique étaient qu’à partir de ce rassemblement, l’UNG reprenne pleinement ses activités. Donc, il fallait restructurer les bases ; que les différentes délégations rentrent en mouvement pour permettre à l’UNG de reprendre sa place. L’UNG est un parti implanté sur l’ensemble du pays, donc il se doit d’être présent au niveau des décisions qui se prennent pour la vie de la Nation. Et comme recommandations, les délégués sont chargés de refaire vivre le parti, la direction intérimaire doit visiter toutes les délégations pour remobiliser, aider à remettre en place les différents bureaux, les différentes structures de bases et les structures spécialisées. L’UNG a donc demandé à ce que ses militants soient debout pour faire revenir le président Stéphane Kipré. Debout pour que tous les prisonniers politiques injustement incarcérés soient libérés. Toutes ces actions méritent une mobilisation particulière. Je pense que le mot d’ordre, c’est d’être debout, comme l’indique le thème.
Le mot d’ordre, c’est d’être debout. Alors, quelle sera votre première action dans ce sens ?
Nous avons déjà pris des attaches avec les délégations qui sont en train de s’organiser pour nous accueillir. Au niveau d’Abidjan, nous avons déjà entrepris des visites dans certaines délégations pour dire merci à nos militants qui sont sortis nombreux. Je voudrais également dire qu’après la rentrée politique, nous avons eu des rencontres avec nos délégués qui nous ont demandé de faire revivre le parti. A la suite de ces rencontres, nous avons vu et senti que nos militants ont subi beaucoup de traumatismes. Il est donc important pour nous, d’aller vers ces délégués pour les aider à remettre en ordre les différentes structures du parti.
Cela suppose une tournée politique nationale ?
La tournée nationale s’impose parce que d’ici le mois de juillet, nous allons fêter les cinq ans de vie de notre parti. Et c’est avec l’ensemble de toutes nos délégations qu’on fêtera cet anniversaire. C’est dire que tout le mois de juin sera la période de la visite pour ne pas dire la tournée dans nos différentes délégations.
Mais il se raconte que la machine de l’UNG est grippée du fait de l’absence de Stéphane Kipré, le président de votre parti, qui est l’homme à tout faire. Que répondez-vous ?
Vous voyez le corps humain, quand un doigt est touché, c’est tout le corps qui en souffre. Le camarade-président pesait de tout son poids sur l’évolution du parti, mais, vous devez savoir qu’un parti politique vit des cotisations de ses membres. La grande difficulté aujourd’hui, c’est que le peu d’argent que les camarades ont pu réunir pour permettre au parti de fonctionner est gelé. Si le compte du parti est gelé, il est évident que les activités du parti prendront un coup. Non seulement notre président est absent du pays, mais, le peu d’argent que nous avions est gelé. Vous voyez que ça devient difficile. Et ce qui faut faire remarquer est qu’avec l’avènement du nouveau pouvoir, le coût de la vie est devenu beaucoup plus cher. C’est donc plus difficile pour nos militants de pouvoir survivre surtout que certains parmi eux ont été obligés de délocaliser pour des mesures de sécurité. Mais, vous savez, c’est dans les moments difficiles qu’on voit les grands hommes, avec le peu de moyens que nous avons, nous asseyons de nous transcender pour faire le travail. Soyez rassurez, notre président est certes absent, mais nous mettrons tout en œuvre, c’est-à-dire que nous allons déranger le pouvoir en place, afin que ceux qui nous gouvernent procèdent au dégel de nos comptes. Et que nos camarades qui sont à l’étranger rentrent, que ceux qui sont incarcérés retrouvent la liberté. Je pense que nous sommes dans un pays démocratique et la démocratie, ce n’est pas d’emprisonner les gens, ni de laisser certains fils du pays en exil. Cependant, la démocratie, c’est de faire participer tous les Ivoiriens sans exception à la vie de la nation. L’UNG n’a certes pas avec lui son président Stéphane Kipré, mais l’UNG vit et vivra. Et nous mettrons tout en œuvre pour que notre président rentre au pays.
Nous sommes aujourd’hui à 18 jours du procès du président Laurent Gbagbo (l’entretien a été réalisé le 31 mai 2012). La presse nationale vient de rendre public les preuves du procureur de la CPI. Quel commentaire cela suscite de vous ?
Je voudrais d’abord dire joyeux anniversaire au président Gbagbo qui est né un 31 mai. Gbagbo le digne fils du pays est celui-là même qui a tout mis en œuvre pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire. La liberté de la presse, c’est son œuvre et nous avons vu que sous son règne aucun journaliste n’a été mis en prison pour ses écrits. Les journalistes pouvaient tout dire, tout faire sans être inquiétés. Sous Gbagbo, les partis politiques étaient financés. La liberté d’expression était une réalité sous Gbagbo. C’est pour vous dire que l’homme est de grand cœur et il a une grande vision pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière. Mais, en Afrique, celui qui est généreux n’a pas longue vie, parce qu’il est attaqué de l’intérieur comme de l’extérieur. Il y a un Dieu qui voit tout et qui sait tout. Et c’est lui qui protège le président Laurent Gbagbo. Cela dit, pour nous, la CPI est une institution qui est crédible. Nous pensons donc qu’avec toutes ces preuves, vu tout ce que nous avons enduré ne peuvent être que des preuves non fondées. En revanche, nous sommes convaincus que les arguments dont dispose le collège d’avocats du président Gbagbo, lui permettront de recouvrer la liberté. Il s’agira donc, de tout mettre en œuvre pour attendre son retour au pays. Car il va de soi que le président Gbagbo sera reconnu non coupable, parce que ces brandies contre lui n’ont aucun sens. Le président reviendra parmi son peuple. Je crois que c’est à cela qu’il faut s’attendre.
Vous êtes confiants pour sa libération ?
Nous ne doutons pas un seul instant, parce que nous savons tous les efforts de paix que ce grand homme a consenti pour que la Côte d’Ivoire soit sauvée. Souvenez-vous des négociations de Lomé, d’Accra I, Accra II et Accra III ; Pretoria I et II. Nous avons fait le tour du monde en passant par Marcoussis, Kleber. Pour vous dire que l’homme Gbagbo a recherché la paix. Ce n’est donc pas lui qui doit payer à la place de ceux qui ont tué depuis 2002 et qui continuent de tuer avec des FRCI et des dozos acquis à la cause du pouvoir en place. Pendant que ceux qui tuent, violent et volent continuent de jouir de tous leurs droits, on fait subir les pires souffrances et pires humiliations à celui-là même qui a œuvré pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. Nous sommes donc confiants que le président Gbagbo sortira de La Haye. Et c’est toute la Côte d’Ivoire qui va gagner. Nous profitons pour interpeler la communauté internationale. On parle de réconciliation nationale, mais la sortie de Gbagbo de La Haye est déterminante pour le processus de paix. Nous sommes tous témoins de l’histoire, et nous savons tous, ce que Gbagbo a fait pour préserver la paix. Lui qui était attaqué, il a pris une loi d’amnistie pour des rebelles qui ont tué. Il faut une action d’envergure pour que Gbagbo soit libre. C’est pourquoi d’ailleurs, nous appelons la CEDEAO, l’UA à agir pour que le président de la République retrouve sa liberté. Si nous voulons une paix durable en Côte d’Ivoire, il faut que le président Gbagbo et Alassane Ouattara s’asseyent pour qu’une solution définitive soit trouvée à la crise ivoirienne. C’est indispensable lorsqu’il y a des querelles dans une maison, que ce soit les protagonistes qui s’asseyent pour discuter. On ne peut donc pas mettre à l’écart l’un des protagonistes et dire qu’on peut trouver une solution durable. Nous en appelons de tout notre vœu tous les intervenants sur la scène internationale de tout mettre en œuvre pour que le président Laurent Gbagbo recouvre la liberté.
Entretien réalisé par Serge A. Badet
Votre parti a organisé sa rentrée politique le 19 mai dernier. Est-ce que ce rassemblement a répondu aux attentes des militants de l’UNG?
Vous nous donnez l’occasion de dire merci à l’ensemble de la population ivoirienne, aux militants de l’UNG, aux différents partis membres du CNRD. Parce que le 19 mai dernier, nous avons organisé notre rentrée politique qui a eu lieu à la Caistab au Plateau et qui était placée sous le signe des retrouvailles, de la mobilisation. En un mot, sous le signe de l’UNG qui se réveille. Nous avons été totalement satisfaits de cette rencontre.
Avant cette rencontre, vous avez indiqué que beaucoup de vos militants étaient encore habités par la peur, du fait de cette crise postélectorale. Est-ce que cette rentrée politique a permis de les mettre en confiance ?
Depuis le 10 avril 2011, après la chute du président Laurent Gbagbo, tous les partis politiques de l’opposition ont été durement éprouvés et l’UNG n’a pas été en reste. Notre camarade-président Stéphane Kipré, a tout perdu. Il a eu la vie sauve par la grâce de Dieu. Il a pu sortir du pays, nous disons merci à Dieu qu’il soit en vie et qu’il nous soutienne encore. Mais comme un grand homme, il a été secoué mais il n’est pas tombé. Pareil pour l’UNG. Nous avons perdu beaucoup de nos membres dans différentes localités du pays. Il y en a qui ont perdu tous leurs biens, d’autres ont du délocaliser pour avoir la vie sauve. Malgré le traumatisme, la peur, beaucoup ont bravé cette situation difficile pour répondre présent à cette rentrée politique. Je voudrais saluer de façon solennelle nos militants qui ont effectué le déplacement. L’occasion nous a été donnée de constater que nous avons bien fait d’organiser cette rentrée politique, parce que tous les délégués sur l’ensemble du territoire ont vu que, l’UNG vit et demeure debout. Et l’UNG survivra.
Mais on n’a pas beaucoup vu les femmes de l’UNG. Qu’est-ce qui explique cela ?
Nous n’avons pas fait ce constat, sinon dans la salle, il y avait pratiquement plus de femmes que d’hommes. Mais, c’est un constat parce qu’avec les difficultés que nous connaissons, beaucoup de membres du bureau des femmes étaient obligés de partir pour des raisons de sécurité. Donc, au niveau de la direction du parti, plusieurs responsables des femmes n’étaient pas présentes. Mais, elles restent toujours UNG et l’unité règne encore au sein de la famille. Et je pense que les femmes sont mobilisées puisqu’elles étaient représentées dans l’organisation de la rentrée politique.
Il s’agissait pour vous de donner de nouvelles orientations à votre parti resté inactif pendant pratiquement un an. Peut-on savoir les grandes décisions de ce conclave ?
Le thème de cette rencontre était évocateur : « UNG debout pour une Côte d’Ivoire libre et démocratique ». Les grandes recommandations de cette rentrée politique étaient qu’à partir de ce rassemblement, l’UNG reprenne pleinement ses activités. Donc, il fallait restructurer les bases ; que les différentes délégations rentrent en mouvement pour permettre à l’UNG de reprendre sa place. L’UNG est un parti implanté sur l’ensemble du pays, donc il se doit d’être présent au niveau des décisions qui se prennent pour la vie de la Nation. Et comme recommandations, les délégués sont chargés de refaire vivre le parti, la direction intérimaire doit visiter toutes les délégations pour remobiliser, aider à remettre en place les différents bureaux, les différentes structures de bases et les structures spécialisées. L’UNG a donc demandé à ce que ses militants soient debout pour faire revenir le président Stéphane Kipré. Debout pour que tous les prisonniers politiques injustement incarcérés soient libérés. Toutes ces actions méritent une mobilisation particulière. Je pense que le mot d’ordre, c’est d’être debout, comme l’indique le thème.
Le mot d’ordre, c’est d’être debout. Alors, quelle sera votre première action dans ce sens ?
Nous avons déjà pris des attaches avec les délégations qui sont en train de s’organiser pour nous accueillir. Au niveau d’Abidjan, nous avons déjà entrepris des visites dans certaines délégations pour dire merci à nos militants qui sont sortis nombreux. Je voudrais également dire qu’après la rentrée politique, nous avons eu des rencontres avec nos délégués qui nous ont demandé de faire revivre le parti. A la suite de ces rencontres, nous avons vu et senti que nos militants ont subi beaucoup de traumatismes. Il est donc important pour nous, d’aller vers ces délégués pour les aider à remettre en ordre les différentes structures du parti.
Cela suppose une tournée politique nationale ?
La tournée nationale s’impose parce que d’ici le mois de juillet, nous allons fêter les cinq ans de vie de notre parti. Et c’est avec l’ensemble de toutes nos délégations qu’on fêtera cet anniversaire. C’est dire que tout le mois de juin sera la période de la visite pour ne pas dire la tournée dans nos différentes délégations.
Mais il se raconte que la machine de l’UNG est grippée du fait de l’absence de Stéphane Kipré, le président de votre parti, qui est l’homme à tout faire. Que répondez-vous ?
Vous voyez le corps humain, quand un doigt est touché, c’est tout le corps qui en souffre. Le camarade-président pesait de tout son poids sur l’évolution du parti, mais, vous devez savoir qu’un parti politique vit des cotisations de ses membres. La grande difficulté aujourd’hui, c’est que le peu d’argent que les camarades ont pu réunir pour permettre au parti de fonctionner est gelé. Si le compte du parti est gelé, il est évident que les activités du parti prendront un coup. Non seulement notre président est absent du pays, mais, le peu d’argent que nous avions est gelé. Vous voyez que ça devient difficile. Et ce qui faut faire remarquer est qu’avec l’avènement du nouveau pouvoir, le coût de la vie est devenu beaucoup plus cher. C’est donc plus difficile pour nos militants de pouvoir survivre surtout que certains parmi eux ont été obligés de délocaliser pour des mesures de sécurité. Mais, vous savez, c’est dans les moments difficiles qu’on voit les grands hommes, avec le peu de moyens que nous avons, nous asseyons de nous transcender pour faire le travail. Soyez rassurez, notre président est certes absent, mais nous mettrons tout en œuvre, c’est-à-dire que nous allons déranger le pouvoir en place, afin que ceux qui nous gouvernent procèdent au dégel de nos comptes. Et que nos camarades qui sont à l’étranger rentrent, que ceux qui sont incarcérés retrouvent la liberté. Je pense que nous sommes dans un pays démocratique et la démocratie, ce n’est pas d’emprisonner les gens, ni de laisser certains fils du pays en exil. Cependant, la démocratie, c’est de faire participer tous les Ivoiriens sans exception à la vie de la nation. L’UNG n’a certes pas avec lui son président Stéphane Kipré, mais l’UNG vit et vivra. Et nous mettrons tout en œuvre pour que notre président rentre au pays.
Nous sommes aujourd’hui à 18 jours du procès du président Laurent Gbagbo (l’entretien a été réalisé le 31 mai 2012). La presse nationale vient de rendre public les preuves du procureur de la CPI. Quel commentaire cela suscite de vous ?
Je voudrais d’abord dire joyeux anniversaire au président Gbagbo qui est né un 31 mai. Gbagbo le digne fils du pays est celui-là même qui a tout mis en œuvre pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire. La liberté de la presse, c’est son œuvre et nous avons vu que sous son règne aucun journaliste n’a été mis en prison pour ses écrits. Les journalistes pouvaient tout dire, tout faire sans être inquiétés. Sous Gbagbo, les partis politiques étaient financés. La liberté d’expression était une réalité sous Gbagbo. C’est pour vous dire que l’homme est de grand cœur et il a une grande vision pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière. Mais, en Afrique, celui qui est généreux n’a pas longue vie, parce qu’il est attaqué de l’intérieur comme de l’extérieur. Il y a un Dieu qui voit tout et qui sait tout. Et c’est lui qui protège le président Laurent Gbagbo. Cela dit, pour nous, la CPI est une institution qui est crédible. Nous pensons donc qu’avec toutes ces preuves, vu tout ce que nous avons enduré ne peuvent être que des preuves non fondées. En revanche, nous sommes convaincus que les arguments dont dispose le collège d’avocats du président Gbagbo, lui permettront de recouvrer la liberté. Il s’agira donc, de tout mettre en œuvre pour attendre son retour au pays. Car il va de soi que le président Gbagbo sera reconnu non coupable, parce que ces brandies contre lui n’ont aucun sens. Le président reviendra parmi son peuple. Je crois que c’est à cela qu’il faut s’attendre.
Vous êtes confiants pour sa libération ?
Nous ne doutons pas un seul instant, parce que nous savons tous les efforts de paix que ce grand homme a consenti pour que la Côte d’Ivoire soit sauvée. Souvenez-vous des négociations de Lomé, d’Accra I, Accra II et Accra III ; Pretoria I et II. Nous avons fait le tour du monde en passant par Marcoussis, Kleber. Pour vous dire que l’homme Gbagbo a recherché la paix. Ce n’est donc pas lui qui doit payer à la place de ceux qui ont tué depuis 2002 et qui continuent de tuer avec des FRCI et des dozos acquis à la cause du pouvoir en place. Pendant que ceux qui tuent, violent et volent continuent de jouir de tous leurs droits, on fait subir les pires souffrances et pires humiliations à celui-là même qui a œuvré pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. Nous sommes donc confiants que le président Gbagbo sortira de La Haye. Et c’est toute la Côte d’Ivoire qui va gagner. Nous profitons pour interpeler la communauté internationale. On parle de réconciliation nationale, mais la sortie de Gbagbo de La Haye est déterminante pour le processus de paix. Nous sommes tous témoins de l’histoire, et nous savons tous, ce que Gbagbo a fait pour préserver la paix. Lui qui était attaqué, il a pris une loi d’amnistie pour des rebelles qui ont tué. Il faut une action d’envergure pour que Gbagbo soit libre. C’est pourquoi d’ailleurs, nous appelons la CEDEAO, l’UA à agir pour que le président de la République retrouve sa liberté. Si nous voulons une paix durable en Côte d’Ivoire, il faut que le président Gbagbo et Alassane Ouattara s’asseyent pour qu’une solution définitive soit trouvée à la crise ivoirienne. C’est indispensable lorsqu’il y a des querelles dans une maison, que ce soit les protagonistes qui s’asseyent pour discuter. On ne peut donc pas mettre à l’écart l’un des protagonistes et dire qu’on peut trouver une solution durable. Nous en appelons de tout notre vœu tous les intervenants sur la scène internationale de tout mettre en œuvre pour que le président Laurent Gbagbo recouvre la liberté.
Entretien réalisé par Serge A. Badet