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Politique Publié le jeudi 7 juin 2012 | L’Inter

Développement local, politique national / El Hadj Lanciné Touré, chef de canton adjoint d`Odienné : « Le FPI peut désormais tenir un meeting à Odienné »

El Hadj Lanciné Touré est le chef de canton adjoint d'Odienné. Dans sa résidence où nous l'avons trouvé, il lève un coin du voile sur le peuplement de la capitale de la région du Denguélé et le processus de normalisation en cours

Un an après l'exercice du pouvoir par le président, Alassane Ouattara, comment se porte Odienné ?

Odienné se porte très bien et nous agissons conformément aux consignes du président de la République, Alassane Ouattara ?

Quels sont ces consignes ?

Le président Alassane Ouattara nous a demandé d’œuvrer à la réconciliation entre les fils et les filles du pays. Après l'investiture du chef de l’État, nous, en tant que chef canton et roi du Kabadougou, on a convoqué la population pour une réunion de réconciliation et de paix. Dieu merci, chez nous ici, à Odienné, il n'y a pas de différence entre le PDCI, RDR, FPI, UDPCI et les autres partis. Nous travaillons ensemble main dans la main. Et nous faisons tout ce que le président Alassane nous a demandé.

Doit-on comprendre que désormais, les partisans de Laurent Gbagbo peuvent tenir des meetings ici ?

Même s'ils veulent tenir un meeting maintenant, ils peuvent le faire. La porte est ouverte à tout le monde. Le FPI, qui est un parti comme le RDR, le PDCI, l'UDPCI, le MFA etc peut désormais mobiliser ici à Odienné, sans risque de représailles.

A Odienné, la société est structurée par famille, qu'on appelle les kabla. Combien de grandes familles dénombre-t-on ?

Il y a trois grandes familles Touré. Il y a Mamérydougou, qui est le grand frère ; il y a Vakaba qui suit et Sanoussi qui est le petit frère. Mamérydougou n'attend que la décision de Vakaba pour agir. Et Vakaba est le chef du canton et Sanoussi, le chef du village. Après ces trois familles, il y a les familles Sylla et Samassi. Après quoi, il y a les quatre grandes familles de Sigui Nané. Il y a les Kamaté, Komara, les Cissé et les Diarrassouba. Ensuite, il y a grand Nané, qui est formé par les Doumbia, Kouyaté, Diabaté et les Finè. Ceux-là sont des griots. Il y a aussi les grands marabouts qui sont tous des imams, on les appelle Moridougou. Avec les alliés, c'est ceux-là qui constituent les grandes familles d'Odienné.

Combien de quartiers compte la ville d'Odienné ?

Pour le moment, ce que nous avons reconnu en tant que chef, c'est 20 quartiers.

A Odienné, il y a un paradoxe. Bien que regorgeant de grands cadres, la ville est presqu'en ruine. Qu'est ce qui peut expliquer cela ?

Cela est du fait des anciens administrés qui n'ont pas joué le rôle qui devait être le leur. Aujourd'hui, on remercie Dieu avec l'arrivée du président Alassane Ouattara. Parce qu'actuellement, grâce au Programme présidentiel d'urgence, plusieurs quartiers, notamment, Dar es Salam, Sokourani sont reliés par des routes. Il y a un pont qui relie ces deux quartiers. Il y a également le pont entre Kogobèlèlà et Yankafissa qui a été construit. Ensuite il y a un pont définitif construit entre Bromakotè et Kamatéla. Il y a eu le reprofilage des rues. Il y a une voie ici qui était quasiment impraticable. En temps de pluie, il est impossible de la pratiquer, même à vélo. Idem pour la route qui quitte la sous-préfecture jusqu'à l'aéroport et celle qui quitte le stade Mamadou Coulibaly jusqu'au domicile du préfet. Dieu merci, on peut maintenant circuler aisément. Actuellement, des voies extérieures sont en train d'être reprofilées. Toute l'administration est en place et elle travaille en harmonie avec les populations.

Beaucoup a certes été fait, mais beaucoup reste encore à faire. Si on vous demandait de faire des doléances au président de la République, que demanderez-vous ?

Ce qui a été fait est beaucoup. Mais nous souhaitons le bitumage des rues. Il y a des écoles à construire et à réhabiliter. Il faut réhabiliter le lycée professionnel, le CAFOP qui sont des établissements qui ont servi à former nos enfants. Aujourd'hui, la réhabilitation de ces établissements illuminera l'avenir de nos enfants. Nous avons également besoin de la construction d'un château d'eau. A Odienné, un seul château d'eau ne suffit plus. Il y a aussi l'électrification des villages et de la ville. Tous les quartiers ne sont pas complètement électrifiés. Il faut également réhabiliter l'aéroport d'Odienné et le bitumage de ses pistes. Nous souhaitons également la construction d'une d'usine d'anacarde pour donner de l'emploi à nos enfants.

Entretien réalisé par
Y.DOUMBIA (Envoyé spécial à Odienné)
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