x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 11 juin 2012 | Le Nouveau Réveil

Pr Alphonse Djédjé Mady (Secrétaire général du Pdci), sur Radio-ci, hier : « En 2015, le Pdci aura son candidat à la présidentielle »

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Affaire Désiré Tagro : Le RHDP exprime son indignation
Mardi 22 juin 2010. Après la saisine du Président de la république aux fins d`une enquête portant sur le Ministre Tagro et la SAGEM, le RHDP a animé une conférence de presse. Photo: le président du Directoire du RHDP, Alphonse Djédjé Mady
Quelques jours après la tenue de la réunion du Bureau politique du Pdci-Rda, à la Maison du parti à Cocody, le secrétaire général de cette formation politique, Alphonse Djédjé Mady, est revenu sur cette réunion importante sur les antennes de radio Côte d’Ivoire, hier. Outre la rencontre du Bureau politique, le Pr Djédjé Mady qui est aussi le président du Directoire du Rhdp a évoqué les relations du plus vieux parti ivoirien avec ses alliés au Rhdp sans oublier la vie de la nation.
Monsieur le président, quels sont les sentiments qui vous animent après cette réunion du Bureau politique du Pdci ?
Dans le cadre de cette émission, tout en vous remerciant, je commencerai par un rectificatif. Puisque vous vous adressez à moi dans le cadre du Pdci-Rda. Ce n’est donc pas Monsieur le président, c’est plutôt Monsieur le secrétaire général.

Autant pour moi, nous pensions au Rhdp dont vous êtes le président du Directoire.
Ce qu’il faut dire, c’est que le samedi 2 juin 2012, sous la présidence du président Henri Konan Bédié, le Bureau politique du Pdci s’est réuni pour faire le bilan de nos activités de ces derniers temps et tout s’est très bien passé.

Monsieur le secrétaire général, avant le Bureau politique, l’on annonçait qu’il y aurait un clash. Qu’est-ce qui a donc prévalu ?
C’est la maturité dans les rangs du Pdci-Rda. C’est l’aîné des partis ivoiriens. C’est le plus vieux parti politique africain après l’Anc.

Le Rhdp est au pouvoir, après un an d’exercice du pouvoir, quel est l’état des lieux que le Bureau politique a pu faire ?
Comme vous l’avez remarqué dans le communiqué final, nous avons longuement planché sur l’avenir au sein du Rhdp. Le Bureau politique s’est félicité de l’existence du Rhdp et a résolument décidé de renforcer cette coalition politique qui se réclame de la politique de Félix Houphouët-Boigny. Le Bureau politique a même souhaité, pour les élections à venir, municipales et régionales, que ces élections se fassent en Rhdp c’est-à-dire en coalition de tous les partis politiques regroupés au sein du Rhdp. Mais le Bureau politique, comme dans toute bonne famille, a également fait état de ce qui ne marchait pas assez correctement dans le fonctionnement du Rhdp depuis l’acquisition de notre pouvoir et a souhaité que le président Henri Konan Bédié, président du présidium des présidents du Rhdp, approche les autres présidents surtout le président de la République qui est le président du Rhdp, Alassane Dramane Ouattara, pour faire certaines corrections pour une vie encore meilleure, une collaboration beaucoup plus sereine, une gestion beaucoup plus efficace des membres et des cadres qui composent notre coalition.

Quelles sont les priorités qui ont fait l’objet de discussions lors du Bureau politique et que le Pdci veut corriger pour que tout aille pour le mieux ?
La question posée sous cet angle est une question piège ou réductrice du débat. Le Pdci-Rda, au niveau de son Bureau politique, a débattu de quatre points essentiels. Le premier est le bilan de l’élection présidentielle, le deuxième est le bilan de l’élection législative, le troisième est la vie au sein du Rhdp et le quatrième est les problèmes qui se posent à la nation ivoirienne aujourd’hui. Et au sein de ces quatre sous titres, il y a beaucoup de sous titres qui intéressent les Ivoiriens qui ont été évoqués dont je serai simplement réducteur du contenu des travaux du Bureau politique. Pour revenir à la nation ivoirienne, puisque c’est elle que vous évoquez, je pense que c’est la vie en commun, en tant qu’Ivoirien, que nous avons traité. Le premier point est la nécessité de la réconciliation après la période difficile que nous avons connue dans la crise postélectorale. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a besoin de se réconcilier avec elle-même. Toutes ses filles et tous ses fils et tous ceux que la Côte d’Ivoire a adoptés et qui vivent avec nous sur ce territoire, nous devons faire l’effort nécessaire de nous réconcilier. Le Bureau politique du Pdci-Rda a estimé que la réconciliation n’est pas un fait facultatif. Nous avons connu une crise, nous sommes obligés de nous réconcilié si nous voulons que ce pays aille de l’avant. Une Commission dialogue, vérité et réconciliation a été mise en place. Nous devons l’aider à parvenir à cette réconciliation. Parce que la réconciliation est l’affaire individuelle de chaque Ivoirien. L’on peut imposer à un peuple la guerre, mais on ne peut pas imposer la paix. La paix s’accepte, la paix se vit. Nous devons tous mettre la main à la pâte pour que la Côte d’Ivoire se réconcilie avec elle-même dans ses diversités de pensée et d’opinion.

La question de la réconciliation est importante. Le constat sur le terrain c’est que les choses piétinent ?
Le président Félix Houphouët-Boigny nous a fait comprendre qu’il est facile de faire la guerre, mais qu’il est difficile de faire la paix. Donc, nous devons être pénétrés de cette assertion. Panser des plaies après des meurtrissures aussi profondes, cela n’est pas facile. Il faut que nous ayons la patience nécessaire. Il faut que nous nous donnions le temps nécessaire. Les choses sont engagées. Faisons en sorte que les choses aillent pour le mieux, progressivement et sûrement vers la réconciliation de tous les Ivoiriens sans distinction de parti politique, sans distinction d’ethnie et de religion. Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé, nous devons nous en souvenir. Nous devons faire tous les sacrifices qui s’imposent pour que nous nous donnions la main pour construire une Côte d’Ivoire unie, fraternelle.

Monsieur le président, vous avez dit que lors du Bureau politique, il y avait quatre points. Et l’un de ces points était lié à la nation. Quel bilan faites-vous de toutes les actions menées en faveur de la réconciliation qui est un souci majeur des Ivoiriens ?
Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Le processus de paix et de réconciliation n’est pas aisé. Je pense que des pas sont faits. La Commission est créée, elle prend des contacts, elle existe. Le président de la République, dans ses déplacements, dans sa tournée à l’Ouest du pays, le thème principal qui revenait sans cesse était la réconciliation. Il lance des appels sans cesse à tous ceux qui sont hors du pays. Leur demandant de rentrer au pays et qu’il n’y aura pas de guerre aux sorcières. Le Premier ministre Ahoussou Jeannot a tenu à Grand-Bassam une réunion où il a invité les partis essentiels de l’opposition pour engager un dialogue républicain.

L’appel n’a pas été entendu à 100%.
Si l’appel est difficile, c’est parce que le premier appel ne peut pas être entendu à 100%. Si l’appel est saisi à 2% à 5%, il faut saisir cela et continuer, ne pas se décourager. Il ne faut pas s’attendre à des résultats miracles. Il faut persévérer et avoir la volonté d’aboutir. Il ne faut pas désespérer.

Vous y croyiez personnellement ?
J’y crois. Pour moi, la Côte d’Ivoire va se réconcilier, cela mettra le temps qu’il faudra mais il faut y croire. Si nous avions la chance que la réconciliation arrive très vite, c’est tant mieux. Je ne dis pas qu’il faut traîner les pieds. Tôt ou tard, nous devons y arriver. Les Ivoiriens sont obligés de s’accepter comme ils sont et être tolérants.

Nous avons l’impression que le message de la réconciliation ne passe pas bien. Est-ce qu’il n’y a pas lieu de changer de méthode ?
Il peut avoir plusieurs méthodes, plusieurs techniques. Je crois que toutes les bonnes suggestions seraient les bienvenues. Mais nous devons faire feu de tout bois. Aucune technique intéressante n’est exclue. Mais pour le moment, des techniques sont mises en œuvre, j’espère qu’elles nous aideront à aller de l’avant.

Y compris la gestion des hommes aussi ?
Absolument, surtout la gestion des hommes.


Il ne donne pas l’impression que tel ou tel est favorisé par rapport à un tel autre ?
Il ne faudrait pas penser que nous devons arriver à la réconciliation dans un esprit égalitariste. Même la Côte d’Ivoire réconciliée dans la gestion des hommes, il y aura des gens qui se sentiront frustrés. Il faut que nous cherchions la réconciliation dans un monde des hommes pas comme la réconciliation se ferait s’il y avait des palabres comme cela se ferait au ciel en toute égalité où tout le monde a la même chance. Non ! La réconciliation ne fait pas abstraction des difficultés qu’il y a à gérer une nation. Pour le moment, ce que nous devons rechercher, c’est l’entente, la confiance mutuelle et tenter notre aventure d’Ivoirien pour développer notre pays. Mettons ensemble nos efforts. Il y aura toujours des volets de frustration. Il ne faut pas être perfectionniste dans ce monde. Il faut faire en sorte que le maximum de concitoyens partagent l’aventure nationale et que nous soyons solidaires, solidarité ne veut pas dire égalité mais que nous soyons solidaires.

Ne pensez-vous pas qu’au sein du Rhdp, il y a trop de balises ?
Mais je crois que sans qu’il y ait une armée policière qui vous tape sur le doigt à chaque fois que vous débordez d’un centimètre. Mais bien sûr, il y a une discipline interne comme le suppose toute association, toute collectivité humaine, il y a règles des implicites qui essayent d’aider le Rhdp à aller de l’avant et à rester dans le tempo.

Vous avez dit que la réconciliation s’inscrivait dans les problèmes de la nation et vous en avez débattus au Bureau politique. Alors, à ce jour, quel est le message fort que vous pouvez lancer à ceux qui sont réticents à la réconciliation ?
Le message que je peux lancer, c’est le message que nous vivons tous dans nos familles nucléaires puisqu’on dit que la cellule de la société est la famille. Chacun doit comprendre qu’il n’y a pas une famille où il n’y a pas de mésentente. Les familles les plus prospères, les plus heureuses sont celles-là qui savent gérer leurs incompréhensions et les conflits qui naissent. Ce sont celles-là où les membres sont prêts à se tendre la main, à régler les quelques incompréhensions qui se créent. S’il n’y a pas de tolérance entre les membres de la famille, aucune famille ne peut exister. Il en va de même des nations. Il faut que nous apprenions à avoir l’humilité nécessaire à demander pardon quand nous avons tort et à avoir la grandeur nécessaire à accorder le pardon si nous avons raison. Il ne faut pas que nous campions sur nos positions. Et que nous pensions que c’est lorsque nous aurons obtenu la tête de l’autre que la paix sera possible. Là, il n’y a plus de paix. La paix suppose qu’à un moment donné, nous fassions des consensus, que nous allions à la rencontre de l’un et de l’autre. Aucun d’entre nous n’est parfait. Aucun d’entre nous n’est un satan incarné. En chacun d’entre nous, il y a quelque chose de bon qui peut se rapprocher à l’autre. Il faut que nous soyons indulgents, compréhensibles, fraternels pour que la paix soit possible.

Y-a-t-il un pan de la vie politique du Pdci qui a été abordé lors de cette réunion du Bureau politique hormis la réconciliation ?
Nous avons également abordé la question de la sécurité qui demeure un problème crucial. Puisque nous sommes dans une situation où l’on parle de réconciliation. C’est parce qu’il y a eu un conflit qui a désorganisé l’appareil sécuritaire. Le pays aujourd’hui n’est pas en sécurité comme nous l’aurions souhaité. Le Bureau politique s’est penché sur ce problème de sécurité tant au niveau des forces non militaires, qu’au niveau des forces militaires et paramilitaires. Nous avons insisté pour que tout soit mis en œuvre pour que tout facteur qui peut être à la base de cette insécurité, comme le chômage, l’oisiveté, comme certains groupements qui, en son temps, jouaient un rôle au niveau des parties en conflit, il faut qu’on puisse songer à leur réinsertion, leur assurer une certaine stabilité dans la vie pour qu’ils ne soient pas tentés à la délinquance. Le Bureau politique a aussi parlé des Forces républicaines, de la police, de la gendarmerie. Toutes ces forces doivent être véritablement réorganisées dans un esprit républicain pour assurer la paix et la sécurité aux biens et aux personnes sur toute l’étendue du territoire. Nous avons également parlé du fléau des coupeurs de routes et nous avons attiré l’attention des autorités compétentes pour que toutes les mesures idoines soient prises.

Est-ce que le Bureau politique a évoqué le cas de l’Ouest particulièrement parlant de la sécurité ?
C’est une zone qui a été fortement meurtrie par cette crise que nous avons traversée, qui a subi aujourd’hui les séquelles. C’est vrai, elle a le désavantage d’être à la frontière avec le Libéria où la situation sécuritaire a été posée dans ces derniers temps qui constitue comme un espace de frontière poreuse. Mais d’une manière particulière, le Bureau politique ne s’est pas penché sur le cas de l’Ouest.

N’oubliez pas que vous avez une bonne partie de vos militants qui sont à l’Ouest.
En disant qu’un accent particulier n’a pas été mis sur l’Ouest, cela ne veut pas dire que l’ouest a été oublié puisque le Pdci reconnait que c’est l’une des zones qui est frappée par les difficultés que nous avons cité. Les mesures sécuritaires que nous devons prendre doivent être intenses.

Quel est le plan de sécurité que le Pdci propose aux Ivoiriens ?
Les problèmes de sécurité doivent être revêtus du sceau de la confidentialité. Sur les antennes de la Radio, nous allons annoncer certaines mesures et les malfrats risquent de les contourner.

Peut-on relever les grands axes ?
Adressez-vous au ministre de la Défense et au ministre de la Sécurité. Je pense qu’on peut mener ce débat sans rentrer dans les détails.

En matière de sécurité, est-ce qu’on peut avoir de l’espoir, Monsieur. le secrétaire général du Pdci ?
Encore une fois, il y a des problèmes qui ne se posent pas en terme alternatif. Le devoir régalien de tout Etat est d’assurer la sécurité. C’est le premier devoir régalien. Quand l’Etat ne peut rien faire, l’Etat peut partager la formation entre lui et le secteur privé. L’Etat peut partager le système sanitaire avec le secteur privé. Mais la sécurité nationale est l’affaire exclusive de l’Etat en principe. C’est le premier devoir régalien que l’Etat ne peut pas partager avec des associations privées. Réorganiser les forces nationales dans toutes leurs composantes, les rendre efficaces, leur donner les moyens nécessaires d’assumer leur mission dans l’intérêt de tous, c’est un devoir régalien auquel nous devons penser et auquel nous devons attendre des résultats efficients à la hauteur de nos espérances avec des suggestions. Mais il y a des stratégies militaires. En tout cas, en ma qualité de secrétaire général du Pdci ou président du directoire du Rhdp, je ne me dis pas stratège militaire et sécuritaire.

Est-ce que le Bureau politique s’est penché sur la question du conflit foncier, qui souvent, entraîne des violences ?
Le document préparatoire de ce Bureau politique a insisté sur la question. Il faut tout faire pour appliquer la loi de 1998 traitant du foncier rural.

Que dit cette loi ?
En grande ligne, cette loi dit et les Ivoiriens devraient le savoir depuis. La loi dit que ne peuvent être propriétaires de terrains en milieu rural que des structures de droit ivoirien et les citoyens ivoiriens. En d’autres termes, une Mairie peut être propriétaire d’une parcelle de terrain dans une circonscription donnée et des citoyens ivoiriens. Deuxièmement, il faut que les non Ivoiriens qui étaient propriétaires de titre foncier avant la loi de 1998, comme la loi n’a pas un effet retro actif, restent propriétaires de leur terrain. En dehors de cela, les non Ivoiriens peuvent louer des terrains, ils sont propriétaires et peuvent jouir du travail qu’ils ont réalisé mais payent des redevances. Mais là où la loi doit commencer à s’appliquer, c`est-à-dire si vous voulez prétendre être propriétaire terrien et que vous dites je suis propriétaire terrien, le droit coutumier me suffit. Il faut pouvoir faire les bornages des terrains. Chaque citoyen à qui on attribue par les bornages une certaine proportion de terrain, est tenu de mettre en valeur cette superficie dans les 5 ans qui suivent l’attribution. Faute de quoi, ça retombe dans le bien de l’Etat de Côte d’Ivoire. Voilà les grandes lignes qu’il faut retenir. Il faut que ceux qui prétendent être propriétaires terriens parce qu’ils sont Ivoiriens aillent vers les services de l’Agriculture pour pouvoir faire le bornage de leur terrain pour qu’ils aient le certificat foncier qui fait d’eux les propriétaires terriens. S’ils sont propriétaires, il n’y a qu’eux qui peuvent vendre leur bien à d’autres Ivoiriens et pas à des non Ivoiriens puisqu’ils ne peuvent pas être des propriétaires terriens fonciers ou alors à les louer ou leur payer des redevances.

Parlant de la vie de la nation, on ne peut pas ne pas parler du volet social, du volet économique…
Nous avons parlé de la paix, nous avons parlé de la cherté de la vie, nous avons parlé de la santé, nous avons parlé de l’école. Nous avons lancé un appel au gouvernement dont nous sommes membres de faire en sorte qu’on puisse voir à la baisse le coût de la vie surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité. Nous y avons insisté et nous comptons sur le gouvernement qui est déjà à l’ouvrage pour davantage attirer son attention sur ce volet du problème parce que la vie est chère. Et avec la crise, les moyens ont drastiquement diminué. Nous avons parlé de l’emploi, du chômage. On comptait plus de 600.000 employés dans le secteur privé mais avec la crise, beaucoup d’entreprises ont fermé. Donc le chômage a augmenté. Les jeunes qui sont sortis de l’école ne peuvent pas trouver du travail. La vie est difficile, il faut que le gouvernement fasse en sorte que pour le minimum vital, ce qu’on appelle produits de première nécessité soit d’un coût abordable pour permettre aux Ivoiriens de vivre décemment.

Quelle est l’appréciation du Pdci-Rda sur le point d’achèvement du Ppte ?
C’est déjà une chose qu’on dise vous devez à quelqu’un et que vous ne devez plus. Chercher de l’argent pour le payer, c’est déjà une bonne chose. Avec le point d’achèvement de ce programme, ça permettra d’avoir l’esprit dégagé, de ne plus sortir de l’argent pour payer des dettes et de consacrer ces ressources-là à autre chose et ça ne peut que donner espoir et nous attendons. Nous pensons que cela générerait des ressources nouvelles que le gouvernement saurait utiliser pour les défis majeurs que nous sommes en train d’évoquer comme le problème de l’emploi des jeunes. Les infrastructures, les écoles, les universités, les formations sanitaires. Il est important que cet argent soit consacré à tous ces chapitres très importants et coûteux.

Les jeunes gens ont hâte de voir rouvrir les universités. Sur la question, qu’a dit le Bureau politique du Pdci ?
Cet aspect de la réouverture de l’université n’a pas fait l’objet d’un débat particulier. Mais vivement que l’université s’ouvre. Les visites de chantiers montrent que tout sera fin prêt.

Concernant la jeunesse du Pdci, est-ce qu’elle est écoutée et vice-versa ?
Nous l’écoutons très attentivement.

Quelles sont, au quotidien, ces préoccupations ? On a vu cette jeunesse grogner ?
Cette jeunesse a le droit de grogner. C’est une bonne chose qu’elle grogne, cela veut dire au moins qu’elle existe.

Une grogne qui ne vous a pas fait plaisir ?
Cela ne nous a pas indisposé posé d’une manière particulière. Le président de cette jeunesse qui est en même temps membre du Bureau politique, a fait une intervention qui a été accueillie avec beaucoup de disponibilité. Il n’y a pas de conflit entre la jeunesse et la classe adulte du Pdci et les aînés du Pdci, c’est normal que les jeunes soient plus pressés que les vieux. Nous n’allons pas au même rythme.

La situation de la jeunesse a-t-elle fait l’objet de préoccupation à ce Bureau politique ?
La situation de la jeunesse du Pdci n’est pas une situation à différencier de celle de la jeunesse de toute la nation. Ce que souhaite la jeunesse du Pdci, c’est de voir ce pays en paix, ce pays offrir des emplois aux jeunes. Ce pays doit leur destiner des perspectives meilleures. Ça, tous les jeunes de Côte d’Ivoire devraient pouvoir le partager…

Ce qui veut dire qu’au Pdci, le relais se prépare ?
C’est une préoccupation permanente depuis l’action d’Houphouët-Boigny. Voyez-vous, au même moment où en 1945, Houphouët-Boigny luttait contre les travaux forcés, il cherchait également la scolarisation des premiers élèves ivoiriens. C’est une constante de la politique du Pdci-Rda, la formation et la promotion de la jeunesse. Sans jeunesse, il n’y a pas d’avenir. Savez-vous, la politique, c’est l’art de la prévoyance aussi. Il faut prévoir, le responsable politique doit prévoir demain, mais ce demain qu’il prévoit tout en agissant sur aujourd’hui, il faut qu’il sache avec qui ce demain va exister. Donc la jeunesse est une constante permanente, je reviens même encore, en sortant des partis, à nos familles. Quel est le drame d’une famille, c’est de ne pas avoir d’enfant. Quand un homme et une femme se marient, leur drame, c’est de ne pas avoir d’enfant parce qu’ils savent qu’un jour, ils vont mourir et puis il n’y a plus personne. C’est terminé. L’enfant qu’ils vont avoir, qu’il soit un bon citoyen, qu’il soit dans le cadre de vie où il se trouve, quelqu’un de respecté, de bien, il devient le souci du père et de la mère qui ont mis cet enfant au monde. Donc la jeunesse, pour toute personne normale, devient une priorité constante.

Vous relevez l’importance de cette jeunesse avec beaucoup d’insistance. Mais on n’occulte pas que cette jeunesse s’est sentie privée de parole, qu’elle a voulu s’exprimer et on a vu ce qui s’est passé aux législatives. Des jeunes gens ont fait entendre leur voix et l’on a vu ce que cela a donné au niveau du Pdci Rda ?
Je ne sais pas à quoi vous faites allusion, mais au niveau du Pdci Rda, la crise, la guerre qu’on a eu à faire a fait en sorte que dans certaines zones Cno, nous n’avons pas renouvelé les structures du parti. Donc on ne pouvait pas organiser de primaires, mais les jeunes qui ont voulu être candidats, ont été candidats. On ne les a pas empêchés d’être candidats. Certains ont été cautionnés par le Pdci pour être candidats du Pdci.

Un certain nombre ?
Bien sûr qu’il y en a qui n’ont pas été cautionnés. On n’a pas dit que tous les candidats du Pdci devaient être à 100% jeunes. Mais des jeunes ont été cautionnés, des femmes ont été cautionnées, tous les âges ont pratiquement été représentés. Mais il faut aussi se dire que tout système électif suppose qu’avant d’investir un candidat, il faut qu’on sache ce qu’il représente sur le terrain. Parce que ce n’est pas la direction du parti qui vote. Vous allez arrêter des gens qui ne sont peut-être pas connus sur le terrain par leurs propres parents, vous perdrez le siège au profit d’un autre parti dont le candidat est peut-être mieux connu sur le terrain. Donc, il s’agit d’un choix de candidat. On essaye quand on pense que le jeune a des chances, quand on pense que la femme a des chances. On essaye d’aller vers ces 30% dont on parle tant mais on devrait peut-être aller à 50% si les valeurs, si les hommes existent. Donc, nous avons eu des jeunes qui ont gagné, des jeunes qui ont perdu, il y a des jeunes qui n’ont pas osé se présenter. J crois qu’il ne faut pas exagérer.

Bientôt, ce seront les élections municipales. Le Pdci ira-t-il en Rhdp comme aux élections législatives ?
Non, non, puisque ça exclut ce que vous dites. Ou on part comme on était partis aux législatives, c’était en front séparé ou on part en Rhdp, donc on ne part pas comme on était partis aux législatives. Le Bureau politique du Pdci Rda a décidé qu’on aille en Rhdp. Nous ne savons pas encore la position du Rdr, nous ne savons pas la position de l’Udpci, nous ne savons pas la position du Mfa. Nous, on veut aller en Rhdp, si eux, ils disent qu’on ne veut pas aller en Rhdp, on fait quoi ? Donc, on attend aussi que nos partenaires se prononcent, mais le Pdci, au niveau de ce Bureau politique, a décidé d’aller en Rhdp si les autres l’acceptent.

Dans le cadre de l’alliance toujours ?
Dans le cadre de l’alliance.

A vous entendre, on a l’impression que la communication n’est pas permanente au sein du Rhdp ?
Si, la communication est tout à fait permanente. En disant que pendant 6 mois, il y a une structure qui n’a pas rendu sa copie, mais on se réunissait toutes les semaines. On se réunit au Rhdp que j’ai dirigé depuis 2005 ; Nous avons eu une réunion hebdomadaire en dehors des réunions extraordinaires et pendant cette période, nous avions nos réunions extraordinaires.

Vous tenez à l’esprit de l’houphouétisme avec ces partis. Ça représente beaucoup dans cette union du Rhdp ? Les principes sont-ils respectés ?
Absolument. Vous savez, dans la vie, il faut avoir des idéaux mais dans l’application, il peut toujours avoir des faiblesses puisque les hommes qui appliquent ont leur point fort, ont leur point faible. Dans le Rhdp, nos repères, ce sont les idéaux que Houphouët-Boigny nous a enseignés, les conseils qu’il nous a donnés pour la gestion de cette Côte d’Ivoire, la collaboration que beaucoup d’entre nous ont eu en direct avec lui, c’est tout cela qu’on veut mettre en œuvre. Mais entre la théorie et la pratique, il peut y avoir des dérapages, des manquements puisque quelquefois, les positions extérieures ne sont pas toujours bien maitrisées. Nos principes de base, c’est que nous nous réclamons de l’école politique d’Houphouët-Boigny.

On parle de découpage administratif, est-ce qu’au cours de votre réunion de Bureau politique, vous en avez parlé ?
Bien sûr, on en a parlé dans le sens qu’il faut essayer de rééquilibrer les choses. Ne serait-ce que pour l’avenir puisque les élections législatives ont déjà eu lieu. Ça a simplement été peut-être débattu au niveau du gouvernement. Quelquefois, certains membres du gouvernement disent que, compte tenu de l’urgence, le débat n’aurait peut-être pas été ce qu’il devrait être. Ce fait-là, même quand on est entre partenaires, ce qui ne va pas, il faut le souligner, il vaut mieux s’autocritiquer que les autres vous critiquent.

Justement, au niveau du gouvernement, toutes les parties du Rhdp sont représentées ?
Il n’a pas eu lieu comme il devrait avoir lieu. Comme le dossier a été traité en urgence, les ministres doivent savoir ce que ça veut dire mais le débat n’a pas eu lieu comme il devait avoir lieu. Quand on est dans sa maison, vaut mieux peut-être soi-même s’autocritiquer que d’entendre ce que vous savez qui ne va pas, que les autres vous le disent. Il y a une technique pour faire palabre, il paraît. Tu t’insultes d’abord. Tu commences à dire moi-même je suis comme ça, je suis vilain, j’ai la grosse tête, j’ai un petit pied etc et puis tu te mets à insulter l’autre. Ce dernier n’a plus rien à dire puisque toi-même tu as déjà dit ce qui n’allait pas chez toi. Je pense qu’être dans la même maison ne veut pas dire qu’on ne peut pas critiquer. Critiquer ? C’est attirer l’attention, on ne peut pas attirer l’attention de soi-même sur ce qui semble ne pas aller. A supposer qu’un seul parti ait gagné qu’on ne soit pas en coalition, ce n’est pas tout le parti qui est au gouvernement, ce n’est pas tout le parti qui va décider au gouvernement. Si les choses ne vont pas, on peut trouver des cadres d’échanges, mais ça ne veut pas dire que les responsables du parti ne critiqueraient plus ceux qu’ils ont envoyés pour gérer toute la nation si les décisions prises ne sont pas à leur goût. Nous pensons qu’on l’a fait et quand on a parlé de découpage, c’était surtout relatif à cela.

Vous dites qu’il n’y a pas eu de concertation… ?
J’ai dit qu’il n’y a pas eu de concertation entre les différents partis. Nous souhaitons, après ce Bureau politique, qu’il y ait une concertation. Par le passé, est-ce que le Président Bédié a été consulté pour que ce soit fait comme ça ? Au Bureau politique, il ne nous a pas dit qu’il avait été consulté sur ce sujet. Mais ce que nous savons, le Pdci en tant que structure, n’a pas été invité à un débat pour échanger sur ce sujet-là. Au niveau du directoire ou les différents partis sont représentés, nous n’avons pas débattu de ce dossier. Voilà ce que nous disons. On n’a pas condamné, on a relevé parce que condamner c’est dans un autre esprit.

Est-ce que ce n’est pas déjà tard ?
La Côte d’Ivoire ne s’arrête pas à aujourd’hui, je l’ai dit tout à l’heure. La Côte d’Ivoire continue de vivre et continuera de vivre. Nous attirons l’attention pour qu’à l’avenir, les choses ne soient pas comme elles sont.

Depuis les élections législatives, il n’y a pas de réunion, ni de communiqué du Rhdp comme par le passé ? Est-ce qu’il n’y a pas un relâchement ?
Il n’y a pas de relâchement, on est en congé.

Un an de congé, c’est long ?
Mais ça dépend de l’âpreté de la bataille. C’est le repos du guerrier, mais on va bientôt reprendre.

Qu’est-ce qui expliquent ces anomalies ?
Peut-être, ce qui est sûr, si un dossier aussi important avait été soumis au directoire, on se serait réuni, mais pour le moment, on essaye de prendre un repos bien mérité. On va reprendre bientôt.

On a parlé des législatives toute à l’heure…
Qu’on soit député du Pdci Rda, du Mfa, de l’Udpci ou du Rdr, nous nous sommes tous engagés à venir soutenir le programme commun de gouvernement que nous avons adopté le 18 octobre 2010 à Yamoussoukro. Tout le monde venait à suppléer le Président Ouattara. Le Pdci est parti du pouvoir par un coup d’Etat. Le Pdci pendant ces années du régime Fpi, a perdu beaucoup de ses cadres de leur poste de responsabilité. Si le Pdci, après 10 ans passés dans l’opposition, se retrouve avec ce nombre de députés, a peut-être mis un genou par terre, mais on n’est pas tombé. Je rappelle, comparaison n’est pas raison, mais quand les choses se rapprochent, on peut le rappeler, quand Abdou Diouf, démocratiquement, a perdu les élections devant Wade, les législatives qui ont suivi, de près de 90% de députés qu’ils étaient à l’Assemblée nationale sénégalaise, le parti socialiste sénégalais est tombé à 10 ou 15 députés. On aurait pu faire mieux, on a fait ce qu’on fait mais le Pdci est encore vivant, le Pdci se réorganise et il y a beaucoup de facteurs qui ont fait qu’on soit là, ce n’est pas simplement peut-être la concurrence fratricide entre nous. Il y a peut-être d’autres facteurs, il y a le facteur de la discipline au sein du parti. Je me rappelle qu’en 2000, nous avons perdu 32 postes de députés du fait de l’indiscipline c`est-à-dire quand on ajoute les voix du candidat soutenu par le Pdci-Rda et des candidats indépendants, qui font leur campagne en tenue Pdci Rda, on gagnait sans problème. Aujourd’hui, quand on fait ce même calcul, on se rend compte qu’il y a 14 postes qu’on a perdus.

Est-ce à dire que cela est dû au choix des hommes du Pdci ?
Il n’y a pas un choix humain qui ne soit pas discutable. La discipline d’un parti, il y a que lorsque le parti a décidé, on suit la décision. Ceux-là mêmes qui se sont fait candidats indépendants, c’était fait au choix du Pdci. Si c’est eux qu’on avait choisis allaient-ils choisir que les autres soient candidats ? Ce choix n’est pas parfait quel que soit ce qu’on a choisi, les autres auront toujours à se plaindre. Dans un parti, la discipline recommande qu’on se plie au choix de la partie. On dit contre mauvaise fortune on fait bon gré et on voit l’intérêt du parti. Parce que le candidat n’est qu’un porte-flambeau. Nous sommes en train de mettre sur pied, pour le prochain congrès, une Commission spéciale pour la discipline. Parce que la discipline est un problème qu’il faut régler. Il n’est pas encore réglé, c’est une plaie. Or, on dit que la discipline est la force des armées. Le parti politique est comme une armée, il faut la discipline.

Quelle leçon tirez-vous de l’élection présidentielle passée ?
Le Pdci aurait gagné, mais le Pdci n’a pas gagné. Nous étions en 3ème position, nous tirons les conséquences et analysons les facteurs qui nous ont amenés là. Le Pdci a donné une leçon qu’en politique, on peut tenir sa parole. Nous étions en alliance. Bien avant le 1er tour on s’était engagé à soutenir celui qui serait le mieux placé. Le Rdr était le mieux placé et le Pdci, et le Pdci, sans état d’âme, a soutenu le candidat du Rdr au 2ème tour qui est devenu le candidat du Rhdp et nous l’avons soutenu pleinement. C’est une leçon que nous donnons à notre jeunesse qu’un engagement même en politique peut se tenir. Nous pensons que le Pdci constitue un centre d’équilibre dans cette Côte d’Ivoire. Parce que du côté où le Pdci penchait après ce premier tour, se trouvait la victoire. Et nous nous sommes penchés du côté de notre choix et ce serait la victoire. On se serait penché d’un autre côté, que ce serait aussi la victoire. Le Pdci doit être un élément stabilisateur de par son rôle historique et de par le poids qu’il représente. Nous avons analysé tous les facteurs. Est-ce que tous les militants du Pdci ont voté ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment nous avons encadré les audiences foraines et les listes électorales ?
Le Pdci a toujours sa capacité de peser sur la vie politique en Côte d’Ivoire.

Quelles sont les initiatives que le Pdci prend pour faire mieux que les législatives ?
Je viens de dire que le Pdci ira en Rhdp. Donc le Pdci ne prend pas d’initiatives à part. Nos partenaires disent que vous voulez aller en Rhdp et nous ne voulons pas. A partir de ce moment-là, nous nous battons en Pdci-Rda, nous ne baisserons pas les bras. Mais le Pdci, à son Bureau politique, a décidé d’aller en Rhdp. Si cela ne plait pas aux autres, nous nous battrons comme par le passé. Il y a des mairies et des régions que nous aurons.
Donc nous attendons la réaction des autres.

Compte tenu du poids du Pdci, qu’est-ce qu’il prévoit déjà pour 2015 pour la reconquête du pouvoir d’Etat. Avez-vous une stratégie ?
Elle est évidente, la stratégie du Pdci. Tout parti politique concourt à la conquête du pouvoir d’Etat. Le Pdci, même dans la coalition, a cherché à conquérir le pouvoir d’Etat. Même si vous voulez compter dans une coalition, il faut que vous existiez. Vous n’êtes pas compté dans une coalition, vous ne représentez rien. Donc le Pdci va se battre sur le terrain pour être un des partis les plus forts, ou le plus fort même dans le cadre de la coalition. Les stratégies de mobilisation, d’organisation pour qu’en 2015 le Pdci ait ses chevaux de bataille. C’est évident. Au niveau du Rhdp, au premier tour, les partis qui souhaitent présenter un candidat le présentent et au 2ème tour, on soutient le candidat le mieux placé. C’est cela le contenu de la plate-forme aujourd’hui. En tenant compte du contenu de cette plate-forme, il est tout à fait évident que le Pdci travaille pour avoir son candidat aux élections à venir de 2015. Nous avons déjà parlé des élections locales qui vont venir. Mais pour 2015, conformément à la plate-forme, le Pdci doit se préparer en conséquence.

Etes-vous satisfait de votre collaboration au sein du Rhdp ? Faut-il s’attendre à une unification des forces autour de l’idéal d’Houphouët-Boigny à court ou à long termes pour enregistrer un parti unifier autour du Rhdp ?
Oui, nous sommes satisfaits de notre collaboration avec le Rhdp parce que nous avons gagné le pouvoir d’Etat. Sans Rhdp, nous n’aurions pas gagné la présidentielle. Le but 1er d’un parti politique, c’est de gagner le pouvoir d’Etat et nous l’avons gagné, on est satisfait. Cela fait un an que nous nous sommes mis au travail. Comme l’a dit le président Bédié le 08 février, il y a des réglages à faire. Nous sommes satisfaits sinon le Bureau politique allait demander qu’on sorte du Rhdp. Il doit demeurer en s’améliorant dans son fonctionnement. Pour le dernier volet de votre question, les partis décideront.

Propos recueillis par DIRRASSOUBA SORRY, JEAN PRISCA et FOUMSEKE COULIBALY
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ