L’audience de confirmations des charges contre Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale, c’est à partir du 18 juin 2012. A quelques jours de cette échéance, le président de la Coordination nationale des Victimes de Guerre de Côte d’Ivoire parle. Soromodjo Mmadou Coulibaly exprime ici les attentes de ceux dont il a la gestion.
Le 18 juin 2012, ce sera l’audience de confirmations des charges contre l’ex-président Laurent Gbagbo. Qu’est que les victimes de la crise postélectorale attendent de la justice internationale ?
Nous attendons que justice soit faite . Il faut que la Cour Pénale Internationale soit en mesure de confirmer que Laurent Gbagbo est responsable des crimes de toutes sortes que ses partisans ont commis durant cette période douloureuse de notre histoire. Nous avons suffisamment souffert et il n’est pas souhaitable pour nous que la justice internationale dise autre chose que le droit. C’est comme cela qu’elle peut arriver à apaiser la douleur des 40 000 victimes que nous représentons. Je rappelle à toutes fins utiles que le seul sous-quartier de P K 18(Ndlr : dans la commune d’Abobo) a été attaqué 16 fois à l’arme lourde. Alors, le verdict qui sera dit lors de cette audience peut contribuer largement à instaurer la réconciliation ici en Côte d’Ivoire et panser nos meurtrissures. Nous sommes persuadés que notre cri de détresse sera entendu là-bas, à la Haye, ce jour là.
Et comment comptez-vous vous faire entendre ?
En marge de tous les efforts que nous faisons pour nous faire entendre, nous comptons spécialement pour cette audience, organiser deux manifestations d’envergure : un meeting le 14 juin 2012 à la place Ficgayo de Yopougon et une marche silencieuse le lendemain 15 Juin dans les rues du Plateau. C’est dire toute notre détermination à faire triompher la justice.
Pour vous, il semble que la justice est le seul gage de la réconciliation ?
Non, la justice n’est pas forcément la seule alternative. Vous savez que quelqu’un qui reconnait ses fautes est à moitié pardonné. Mais ce que nous constatons ici est écœurant. Des personnes qui ont commis des crimes, qui ont traumatisé à vie des personnes, etc., n’ont même pas l’humilité de reconnaître leur tort. Bien au contraire, elles continuent de clamer qu’elles sont plus victimes que bourreaux. Dans ce cas, en quoi voulez-vous que nous pauvres victimes, dépourvues de moyens, espérions ? C’est pourquoi nous qui avons la gestion au quotidien de tous les martyrs, de ceux qui ont la volonté jour et nuit de se venger, nous réclamons une seule chose. La justice.
Entendez-vous vous constituer partie civile dans cette affaire ?
On n’en est pas encore là. Car comme vous le savez l’audience du 18 Juin n’est pas le procès à proprement parler. Mais, je vous rassure, si le besoin se fait sentir, nous n’hésiterons pas une seconde à répondre présents. Parce que nous avons décidé de prendre notre destin en main et de faire par nous-mêmes, des actions qui vont dans le sens de nos intérêts.
Parce que vous sentez que le soutien aux victimes n’est pas suffisamment fort ?
Mais cela saute à l’œil. On ne sait même pas à quoi répond la création de la Commission pour le Dialogue, la Vérité et la Réconciliation (CDVR). Et même du ministère des Victimes de guerre. Les hauts responsables de ces deux structures oublient que s’ils sont là, c’est parce que nous existons. Sinon, leur importance vient d’où ? Et je vous le dis, ils font tout pour nous ignorer. Quand ils organisent des rencontres dans le cadre de leur mission, ils font tout pour nous éviter. Nous considérons cela comme du mépris et nous ne pouvons l’accepter. Je voudrais donc profiter de cet entretien pour interpeller les autorités ivoiriennes sur la souffrance morale et matérielle des victimes de la crise postélectorale. Nous ne sommes pas des mendiants. Nous sommes des victimes, des martyrs et nous méritons d’être considérés ainsi. A toutes les victimes, nous voulons leur dire de prendre leur mal en patience. Malgré tout, justice sera faite. Car une chose est sûre, personne ne peut commettre des crimes et espérer se soustraire à la justice internationale dont nous reconnaissons l’impartialité.
Réalisé par JG Tapé
Le 18 juin 2012, ce sera l’audience de confirmations des charges contre l’ex-président Laurent Gbagbo. Qu’est que les victimes de la crise postélectorale attendent de la justice internationale ?
Nous attendons que justice soit faite . Il faut que la Cour Pénale Internationale soit en mesure de confirmer que Laurent Gbagbo est responsable des crimes de toutes sortes que ses partisans ont commis durant cette période douloureuse de notre histoire. Nous avons suffisamment souffert et il n’est pas souhaitable pour nous que la justice internationale dise autre chose que le droit. C’est comme cela qu’elle peut arriver à apaiser la douleur des 40 000 victimes que nous représentons. Je rappelle à toutes fins utiles que le seul sous-quartier de P K 18(Ndlr : dans la commune d’Abobo) a été attaqué 16 fois à l’arme lourde. Alors, le verdict qui sera dit lors de cette audience peut contribuer largement à instaurer la réconciliation ici en Côte d’Ivoire et panser nos meurtrissures. Nous sommes persuadés que notre cri de détresse sera entendu là-bas, à la Haye, ce jour là.
Et comment comptez-vous vous faire entendre ?
En marge de tous les efforts que nous faisons pour nous faire entendre, nous comptons spécialement pour cette audience, organiser deux manifestations d’envergure : un meeting le 14 juin 2012 à la place Ficgayo de Yopougon et une marche silencieuse le lendemain 15 Juin dans les rues du Plateau. C’est dire toute notre détermination à faire triompher la justice.
Pour vous, il semble que la justice est le seul gage de la réconciliation ?
Non, la justice n’est pas forcément la seule alternative. Vous savez que quelqu’un qui reconnait ses fautes est à moitié pardonné. Mais ce que nous constatons ici est écœurant. Des personnes qui ont commis des crimes, qui ont traumatisé à vie des personnes, etc., n’ont même pas l’humilité de reconnaître leur tort. Bien au contraire, elles continuent de clamer qu’elles sont plus victimes que bourreaux. Dans ce cas, en quoi voulez-vous que nous pauvres victimes, dépourvues de moyens, espérions ? C’est pourquoi nous qui avons la gestion au quotidien de tous les martyrs, de ceux qui ont la volonté jour et nuit de se venger, nous réclamons une seule chose. La justice.
Entendez-vous vous constituer partie civile dans cette affaire ?
On n’en est pas encore là. Car comme vous le savez l’audience du 18 Juin n’est pas le procès à proprement parler. Mais, je vous rassure, si le besoin se fait sentir, nous n’hésiterons pas une seconde à répondre présents. Parce que nous avons décidé de prendre notre destin en main et de faire par nous-mêmes, des actions qui vont dans le sens de nos intérêts.
Parce que vous sentez que le soutien aux victimes n’est pas suffisamment fort ?
Mais cela saute à l’œil. On ne sait même pas à quoi répond la création de la Commission pour le Dialogue, la Vérité et la Réconciliation (CDVR). Et même du ministère des Victimes de guerre. Les hauts responsables de ces deux structures oublient que s’ils sont là, c’est parce que nous existons. Sinon, leur importance vient d’où ? Et je vous le dis, ils font tout pour nous ignorer. Quand ils organisent des rencontres dans le cadre de leur mission, ils font tout pour nous éviter. Nous considérons cela comme du mépris et nous ne pouvons l’accepter. Je voudrais donc profiter de cet entretien pour interpeller les autorités ivoiriennes sur la souffrance morale et matérielle des victimes de la crise postélectorale. Nous ne sommes pas des mendiants. Nous sommes des victimes, des martyrs et nous méritons d’être considérés ainsi. A toutes les victimes, nous voulons leur dire de prendre leur mal en patience. Malgré tout, justice sera faite. Car une chose est sûre, personne ne peut commettre des crimes et espérer se soustraire à la justice internationale dont nous reconnaissons l’impartialité.
Réalisé par JG Tapé