Des vitres de cars brisés, des bagarres et des « patriotes » blessés : plusieurs jeunes du Front populaire Ivoirien (Fpi) s’en sont pris violemment à certains de leurs ex-compagnons, samedi dernier. Les agressions ont eu lieu dans les quartiers de Cocody, Treichville, Marcory, Port-Bouet et en partie à Yoppougon «Toits rouges». Elles sont parties d’une manifestation convoquée, samedi 16 juin dernier, au palais de la culture d’Abidjan, par des «jeunes patriotes» regroupés au sein de la coalition des jeunes patriotes pour la réconciliation et la paix dirigée par Zadi Djédjé. Selon ce dernier, sur 90 cars mobilisés pour convoyer ses compagnons, 40 ont été endommagés par des «patriotes» du Fpi. Usant de violence et d’intimidation, ces jeunes du Fpi entendaient signifier à leurs camarades d’hier, qu’ils ne sont pas aujourd’hui favorables à la réconciliation tant que les exilés du parti ne seront pas retournés au bercail ou que les ex-dirigeants, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, ne seront pas libérés des geôles. Des affrontements ont donc opposé les deux camps, dans divers quartiers d’Abidjan. Ils ont fait plusieurs blessés dans les rangs des «patriotes » favorables à la réconciliation. Et ont donné lieu à plusieurs plaintes dans les commissariats, pour coups et blessures volontaires. En fin de matinée, environ deux cents «patriotes» avaient pu rejoindre, malgré tout, le palais de la culture aux côtés de leur leader, Zadi Djédjé. «Nous avons encore des camarades qui rêvent de coups d’Etat. La Jfpi a fait tabasser nos camarades qui voulaient faire le déplacement du palais de la culture. Ils passaient dans les quartiers d’Abidjan pour ameuter les jeunes et les inciter à la violence. La Côte d’Ivoire ne se limite pas à la Jfpi. Nous sommes Gbagoïstes, nous n’allons pas nous renier, mais ne suivez pas les jeunes violents de la JFpi», a indiqué Zadi Djédjé. «Notre objectif, a-t-il expliqué, est de dire non à la guerre et à la violence et de dire oui à la réconciliation. C’est dans ce sens que nous sensibilisons nos camarades pour qu’ils s’inscrivent dans la réconciliation». Parain de la manifestation, le président de la Ligue des mouvements pour la paix (Lmp), Coulibaly Gervais, a enfoncé le clou de la rupture d’avec les jusqu’auxboutistes du Fpi. «La Côte d’Ivoire n’est pas la propriété du Fpi, ni du Rdr ni du Pdci. Elle appartient à tous les Ivoiriens. Personne n’a le droit d’empêcher les autres à aller à la paix. Je dis non aux arguments de la force et oui à la force des arguments», a-t-il martelé, appelant les jeunes à résister pour la paix. «On vous embrigade. On vous manipule. Mais ils se foutent de vos conditions de vie», a ajouté, l’ex-porte-parole de Gbagbo, solidaire aux initiatives de paix de la coalition des «patriotes» pour la réconciliation et la paix. La coalition a, à son actif, en effet, plusieurs campagnes de sensibilisation. Notamment, à Anyama, Alépé, Bingerville, Aboisso.
Benoit HILI
Benoit HILI