Sécurité pour son régime après la chute du «protecteur» Nicolas Sarkozy et appel aux investisseurs israéliens à prendre le chemin d’Abidjan. Au moment où l’inquiétude du régime Ouattara s’accroît, las qu’il est d’attendre les investisseurs qui se font très rares en Côte d’Ivoire. Telles sont les raisons véritables, selon des sources concordantes, de la visite de travail qu’effectue depuis le samedi 16 juin dernier, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, en Israël, en terre sainte. Il était accompagné d’une forte délégation comprenant notamment son épouse, Dominique Claudine Nouvian Ouattara (française d’origine juive sépharade née en Algérie), les ministres des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, des Mines et de l’Energie, Adama Toungara et le ministre à la Présidence chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi. L’aspect officiel de cette vi-site, au dire de nos sources, porte sur la participation de M. Ouattara à la 4ème conférence présidentielle israélienne baptisée «Facing Tomorrow 2012», une tri-bune organisée, ce mercredi 20 juin, qui permettra au chef de l’Etat ivoirien de tenter de convaincre les investisseurs israéliens de ne pas «craindre» son régime et de venir investir en Côte d’Ivoire. La présence de Ouattara en Israël serait l’œuvre d’un lobbying auprès des dirigeants politiques israéliens (Shimon Peres, Benjamin Netanyahu etc.) qu’aurait mené, à la demande de Ouattara, l’actuel gouverneur de la Banque central d’Israël, Stanley Fischer. Un ancien collègue d’Alassane Ouattara au Fmi. M. Stanley Fischer avait d’ailleurs rendu visite à Ouattara à Abidjan, en août 2011, au sujet de «Facing Tomorrow 2012». L’aspect officieux de la visite d’Alassane Ouattara à Tel Aviv concerne essentiellement, a-t-on appris, la défense. Le régime Ouattara qui est visiblement dans une psychose de tentatives de coups d’Etat s’activerait à bénéficier du soutien d’Israël en matière de défense et de renseignement. Ouattara veut-il rompre en la matière avec la France ? «Le constat est que depuis le départ de Sarkozy, les choses ne sont plus les mêmes entre l’Elysée et Abidjan. Avec Hollande, le changement semble être total. A preuve, c’est l’Onuci qui a été mise en première ligne et non l’armée française lors des récentes attaques à l’Ouest. Ce qui ne serait pas le cas si Sarkozy était au pouvoir. Tout cela inquiète Ouattara et son régime. D’où la prospection vers d’autres soutiens», répond une source informée. Qui précise cependant que les bonnes relations que l’Etat hébreu a eues avec Laurent Gbagbo, l’activisme d’Aqmi en Afrique de l’Ouest et la proximité de ce mouvement terroriste avec de nombreux chefs de guerre et ex-rebelles présents dans la région, poussent Israël à demeurer prudent sur la conclusion d’accords et d’engagements militaires.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
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