Le coordonnateur national du Service national d’animation, de promotion et de suivi des comités de gestion des établissements (Snaps-Coges) publics de Côte d’Ivoire, veut donner un nouveau visage à sa structure eu égard au décret pris par le président de la République.
Vous êtes le coordonnateur du Service national d’animation, de promotion et de suivi des comités de gestion des établissements (Snaps-Coges). Quand a-t-elle été créée et quelles sont les missions qui lui sont confiées ?
Le Service national d’animation, de promotion et de suivi des comités de gestion des établissements (Snaps-Coges) a été créé par arrêté du ministre de l’Education nationale depuis 2004. Ce service comporte trois divisions. La première est chargée du contrôle et du suivi des questions financières, la deuxième de la formation et la troisième de la promotion. Le Snaps-Coges est chargé de coordonner et de suivre toutes les activités des comités de gestion qui siègent dans chaque établissement du préscolaire, primaire et du secondaire sur le terrain. En région, nous avons des conseillers régionaux et dans les inspections, nous avons également des conseillers chargés de l’espace scolaire et 350 collaborateurs sur le terrain. Si on ajoute ceux de l’intérieur, nous avoisinons 400 conseillers Coges. Tout comme les structures du ministère de l’Education nationale, à notre arrivée, le Snaps-Coges avait des difficultés au niveau du fonctionnement, difficultés occasionnées par la crise. Mais il serait juste de préciser que peu avant notre arrivée à la tête de cette structure, une des études bilan des activités des Coges et surtout l’audit institutionnel commandité par la Banque mondiale ont été faites. Ces études ont montré que les Coges avaient de réelles difficultés d’organisation au niveau structurel ; ce qui nous a amené au séminaire de Yamoussoukro. Les activités des Coges étaient décriées notamment les levées de cotisations exceptionnelles qui étaient devenues le reflexe de tous les responsables Coges. Le président de la République a interpellé la ministre qui à son tour nous a interpellé et un travail urgent a été fait. Le cumul des postes était aussi reproché aux responsables des Coges. Une personne pouvait être responsable de bureau dans un établissement du primaire et trésorier dans un établissement du secondaire. Nous avons constaté également que toutes les responsabilités n’étaient pas assumées. Les maires et les élus locaux assuraient la fonction de président de bureau Coges et tous ces éléments faisaient qu’il n’y avait pas de visibilité dans la gestion des comités. L’audit a donc demandé un séminaire pour le toilettage des textes. Ce séminaire s’est tenu du 14 au 16 juillet 2011. Il y a découlé plusieurs recommandations et nous avons travaillé sur le décret portant organisation et fonctionnement des Coges. Ce décret existe depuis le 20 janvier 1995 et c’est avec ce décret que nous avons fonctionné jusqu’au 14 juillet 2011. Il fallait donc attaquer le contenu des textes afin de régler toutes les questions de cumul, de lisibilité et de statuts des Coges.
Y a-t-il eu d’autres actions au-delà du toilettage des textes?
L’audit a montré également qu’il fallait préciser si cette structure était une association ou un syndicat. Toutes ces questions ont été traitées et nous avons pris des recommandations fortes. La première était de revoir le décret de 1995, la deuxième demander un arrêté portant organisation et fonctionnement des Coges, ce qui a été fait depuis le 3 janvier 2012. La ministre a pris un arrêté et ces textes ont surtout institués quatre organes. Le premier est une assemblée générale dirigée par un élu, le deuxième est un bureau exécutif qui est présidé par un parent d’élève qui auparavant assumait la fonction de vice-président. Aujourd’hui, dans un établissement, que ce soit le préscolaire, le primaire ou le secondaire, le président du bureau exécutif est un parent d’élève. Ensuite, il y a le commissariat aux comptes qui est un organe qui existe dans toute association et les assemblées subsidiaires.
Que dit ce nouveau décret ?
Le nouveau décret prend en compte toutes nos préoccupations. Premièrement, l’ensemble du gouvernement et le président de la République ont souhaité que les Coges soient étendus à l’enseignement technique. Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle a donc demandé qu’on introduise dans le décret que l’enseignement technique sera prévu dans les Coges. Ensuite, le gouvernement a décidé et nous sommes tombés d’accord, que la disposition selon laquelle le Coges est une personnalité morale soit retirée du décret. Il faut que le président signe une ordonnance pour accompagner le décret afin que nous ayons ce statut. Ou que la ministre présente un texte sur le Coges ou un projet de loi pour intégrer cette disposition. En tout état de cause, l’objectif c’est de moraliser la gestion des Coges. C’est dire que dorénavant, il n’y aura plus de levée de cotisation et de cumul de postes. Mais également les fonctions qui reviennent aux parents doivent revenir exclusivement aux parents, car par le passé, les enseignants allaient jusqu’à briguer les postes qui revenaient aux parents d’lèves.
Vous parlez de moralisation, mais récemment des voix se sont élevées pour dénoncer les actions de certains Coges dans des communes ?
Il y a des actes sur lesquels l’Etat a demandé la gratuité. On constate qu’il y a des gens qui viennent à l’occasion des inscriptions au Cp1 pour faire payer les inscriptions dans les établissements. C’est de la fraude. Il y a des gens qui vont vendre des manuels scolaires. Nous demandons aux populations de nous donner les preuves. Nous recevons des appels qui mettent à l’index certains établissements. Mais il faut des preuves, car dans les établissements où nous avons eu des preuves, les coupables ont été relevés de leurs fonctions. Il faut que les Ivoiriens nous accompagnent dans ce projet. Les raisons des levées de cotisations sont diverses. Aujourd’hui, sur 8.000 Coges dans le primaire, il n’y a que 3.000 qui sont subventionnés. A la rentrée, quand le bureau Coges des établissements se réunit et qu’il n’y a pas d’autres solutions pour subvenir aux charges de l’école, ils lèvent les cotisations. Il n’y a pas de montant fixe parce qu’il y a des activités qui ne relèvent pas des bureaux Coges. Par exemple, il est dit que les missions des comités, c’est de procéder à l’entretien sommaire des bâtiments et la sauvegarde du patrimoine. Cette phrase a été galvaudée et les Coges se sont substitués à l’Etat pour construire des salles de classe. Et il faut au moins 30 millions de Fcfa pour cela. Ils n’ont pas le droit et le pouvoir de le faire. Par le passé, l’Etat n’a pas assumé pleinement ses obligations en matière de réalisation et de construction de salles de classes, mais dans le cadre du transfert des compétences, ce sont les élus qui ont en charge la construction des salles de classes et bientôt on va les installer. Aujourd’hui, au niveau du Synaps- Coges, nous avons engagé des actions fortes. En mettant une plateforme pour que toutes ces entités, qui participent à la gestion des Coges, puissent se retrouver pour dégager des responsabilités. Nous avons depuis février, mis en place une plateforme multisectorielle qui regroupe le ministère de l’Economie et des Finances, pour voir comment les subventions vont être payées et prendre en compte l’ensemble des écoles primaires en matière de subvention.
A combien s’élèvent ces subventions ?
Les subventions dans le primaire pour une école de trois classes s’lèvent à 600.000 Fcfa, six classes 900 000Fcfa et un groupe scolaire de deux écoles à 1.400.000 Fcfa. C’était le montant établi depuis 2002 dans la loi des finances et qui a servi jusqu’en 2006. Il y a eu les dérapages au point qu’aujourd’hui certains Coges ont 80 mille Fcfa. Nous sommes en train de corriger tout ceci avec le ministère de l’Economie et des Finances. Dans le secondaire, les frais d’inscriptions sont de 5.000 Fcfa. Et les Coges ont la quotte part la plus importante même si ce n’est pas la totalité des moyens. Ce que nous leur demandons c’est de faire la bonne gouvernance.
Réalisée par Napargalè Marie
Vous êtes le coordonnateur du Service national d’animation, de promotion et de suivi des comités de gestion des établissements (Snaps-Coges). Quand a-t-elle été créée et quelles sont les missions qui lui sont confiées ?
Le Service national d’animation, de promotion et de suivi des comités de gestion des établissements (Snaps-Coges) a été créé par arrêté du ministre de l’Education nationale depuis 2004. Ce service comporte trois divisions. La première est chargée du contrôle et du suivi des questions financières, la deuxième de la formation et la troisième de la promotion. Le Snaps-Coges est chargé de coordonner et de suivre toutes les activités des comités de gestion qui siègent dans chaque établissement du préscolaire, primaire et du secondaire sur le terrain. En région, nous avons des conseillers régionaux et dans les inspections, nous avons également des conseillers chargés de l’espace scolaire et 350 collaborateurs sur le terrain. Si on ajoute ceux de l’intérieur, nous avoisinons 400 conseillers Coges. Tout comme les structures du ministère de l’Education nationale, à notre arrivée, le Snaps-Coges avait des difficultés au niveau du fonctionnement, difficultés occasionnées par la crise. Mais il serait juste de préciser que peu avant notre arrivée à la tête de cette structure, une des études bilan des activités des Coges et surtout l’audit institutionnel commandité par la Banque mondiale ont été faites. Ces études ont montré que les Coges avaient de réelles difficultés d’organisation au niveau structurel ; ce qui nous a amené au séminaire de Yamoussoukro. Les activités des Coges étaient décriées notamment les levées de cotisations exceptionnelles qui étaient devenues le reflexe de tous les responsables Coges. Le président de la République a interpellé la ministre qui à son tour nous a interpellé et un travail urgent a été fait. Le cumul des postes était aussi reproché aux responsables des Coges. Une personne pouvait être responsable de bureau dans un établissement du primaire et trésorier dans un établissement du secondaire. Nous avons constaté également que toutes les responsabilités n’étaient pas assumées. Les maires et les élus locaux assuraient la fonction de président de bureau Coges et tous ces éléments faisaient qu’il n’y avait pas de visibilité dans la gestion des comités. L’audit a donc demandé un séminaire pour le toilettage des textes. Ce séminaire s’est tenu du 14 au 16 juillet 2011. Il y a découlé plusieurs recommandations et nous avons travaillé sur le décret portant organisation et fonctionnement des Coges. Ce décret existe depuis le 20 janvier 1995 et c’est avec ce décret que nous avons fonctionné jusqu’au 14 juillet 2011. Il fallait donc attaquer le contenu des textes afin de régler toutes les questions de cumul, de lisibilité et de statuts des Coges.
Y a-t-il eu d’autres actions au-delà du toilettage des textes?
L’audit a montré également qu’il fallait préciser si cette structure était une association ou un syndicat. Toutes ces questions ont été traitées et nous avons pris des recommandations fortes. La première était de revoir le décret de 1995, la deuxième demander un arrêté portant organisation et fonctionnement des Coges, ce qui a été fait depuis le 3 janvier 2012. La ministre a pris un arrêté et ces textes ont surtout institués quatre organes. Le premier est une assemblée générale dirigée par un élu, le deuxième est un bureau exécutif qui est présidé par un parent d’élève qui auparavant assumait la fonction de vice-président. Aujourd’hui, dans un établissement, que ce soit le préscolaire, le primaire ou le secondaire, le président du bureau exécutif est un parent d’élève. Ensuite, il y a le commissariat aux comptes qui est un organe qui existe dans toute association et les assemblées subsidiaires.
Que dit ce nouveau décret ?
Le nouveau décret prend en compte toutes nos préoccupations. Premièrement, l’ensemble du gouvernement et le président de la République ont souhaité que les Coges soient étendus à l’enseignement technique. Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle a donc demandé qu’on introduise dans le décret que l’enseignement technique sera prévu dans les Coges. Ensuite, le gouvernement a décidé et nous sommes tombés d’accord, que la disposition selon laquelle le Coges est une personnalité morale soit retirée du décret. Il faut que le président signe une ordonnance pour accompagner le décret afin que nous ayons ce statut. Ou que la ministre présente un texte sur le Coges ou un projet de loi pour intégrer cette disposition. En tout état de cause, l’objectif c’est de moraliser la gestion des Coges. C’est dire que dorénavant, il n’y aura plus de levée de cotisation et de cumul de postes. Mais également les fonctions qui reviennent aux parents doivent revenir exclusivement aux parents, car par le passé, les enseignants allaient jusqu’à briguer les postes qui revenaient aux parents d’lèves.
Vous parlez de moralisation, mais récemment des voix se sont élevées pour dénoncer les actions de certains Coges dans des communes ?
Il y a des actes sur lesquels l’Etat a demandé la gratuité. On constate qu’il y a des gens qui viennent à l’occasion des inscriptions au Cp1 pour faire payer les inscriptions dans les établissements. C’est de la fraude. Il y a des gens qui vont vendre des manuels scolaires. Nous demandons aux populations de nous donner les preuves. Nous recevons des appels qui mettent à l’index certains établissements. Mais il faut des preuves, car dans les établissements où nous avons eu des preuves, les coupables ont été relevés de leurs fonctions. Il faut que les Ivoiriens nous accompagnent dans ce projet. Les raisons des levées de cotisations sont diverses. Aujourd’hui, sur 8.000 Coges dans le primaire, il n’y a que 3.000 qui sont subventionnés. A la rentrée, quand le bureau Coges des établissements se réunit et qu’il n’y a pas d’autres solutions pour subvenir aux charges de l’école, ils lèvent les cotisations. Il n’y a pas de montant fixe parce qu’il y a des activités qui ne relèvent pas des bureaux Coges. Par exemple, il est dit que les missions des comités, c’est de procéder à l’entretien sommaire des bâtiments et la sauvegarde du patrimoine. Cette phrase a été galvaudée et les Coges se sont substitués à l’Etat pour construire des salles de classe. Et il faut au moins 30 millions de Fcfa pour cela. Ils n’ont pas le droit et le pouvoir de le faire. Par le passé, l’Etat n’a pas assumé pleinement ses obligations en matière de réalisation et de construction de salles de classes, mais dans le cadre du transfert des compétences, ce sont les élus qui ont en charge la construction des salles de classes et bientôt on va les installer. Aujourd’hui, au niveau du Synaps- Coges, nous avons engagé des actions fortes. En mettant une plateforme pour que toutes ces entités, qui participent à la gestion des Coges, puissent se retrouver pour dégager des responsabilités. Nous avons depuis février, mis en place une plateforme multisectorielle qui regroupe le ministère de l’Economie et des Finances, pour voir comment les subventions vont être payées et prendre en compte l’ensemble des écoles primaires en matière de subvention.
A combien s’élèvent ces subventions ?
Les subventions dans le primaire pour une école de trois classes s’lèvent à 600.000 Fcfa, six classes 900 000Fcfa et un groupe scolaire de deux écoles à 1.400.000 Fcfa. C’était le montant établi depuis 2002 dans la loi des finances et qui a servi jusqu’en 2006. Il y a eu les dérapages au point qu’aujourd’hui certains Coges ont 80 mille Fcfa. Nous sommes en train de corriger tout ceci avec le ministère de l’Economie et des Finances. Dans le secondaire, les frais d’inscriptions sont de 5.000 Fcfa. Et les Coges ont la quotte part la plus importante même si ce n’est pas la totalité des moyens. Ce que nous leur demandons c’est de faire la bonne gouvernance.
Réalisée par Napargalè Marie