Ils ont déserté les mosquées et les églises. Ils ont tronqué les boubous et les soutanes contre des maillots de football. Eux, ce sont les religieux ivoiriens, qui pour donner un coup de pouce à la réconciliation, ont choisi le Parc des Sports pour une partie de football. Un match entre les imams et les prêtes. Les Imams du COSIM contre les chrétiens de l’Union Fraternelle du clergé Ivoirien (UFRACI) réunis au plus haut niveau de l’establishment religieux ivoirien pour disputer un match de football le samedi dernier. C’est l’initiative de Tandem communication. Cette structure pour la deuxième fois consécutive a voulu inviter les hommes de Dieu à montrer le chemin du pardon et de l’acceptation de l’autre à travers le sport le plus prisé en Côte d’Ivoire, le football. Si sur le rectangle vert, ce sont bien les Imams qui l’ont emporté par le score (3-1), en réalité c’est la paix qui a fait un grand pas dans notre pays. D’ailleurs, l’imam Bredji de la mosquée de la MACA ne disait pas autre chose à la fin de ce gala hors du commun. « Il n’y a pas de vainqueur. A travers ce match, nous avons démontré que la Côte d’Ivoire est une et indivisible. Nous avons également démontré qu’en Côte d’Ivoire qu’il n’y a pas de problèmes entre musulmans et chrétiens. Le football est un facteur de rassemblement et nous, par ce match, invitons tous les Ivoiriens de quelques confessions que ce soient à oeuvrer pour la réconciliation et le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire», a affirmé le prélat musulman. De son côté, l’équipe chrétienne n’a pas du tout rougi de sa défaite. Bien au contraire, elle a célébré la victoire de son homologue. «Nous reconnaissons que nous avons perdu. Que la formation des imams était la meilleure. Mais c’est la Côte d’Ivoire qui, dans son ensemble, a gagné. Car nous avons montré qu’il n’y a pas de problème religieux en Côte d’Ivoire», s’est exprimé l’Abbé Abekan Eric Norbert. Pour sa part, la marraine de cette cérémonie, s’est émue et heureuse de la bonne ambiance et de la bonne entente entre « tous les fils d’Abraham». Tout en saluant la victoire du «fair-play spirituel», Mme Coulibaly Sita Yedidene, a souhaité que le peuple emboite le pas aux religieux en cultivant la paix et l’amour.
KL
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