Le centre audiovisuel de Man (CAV) a servi de cadre à un séminaire de réflexion sur le thème « Comment s’approprier les missions de paix de la Cdvr dans nos différentes localités ? » le jeudi 28 juin dernier. Les séminaristes ont après les travaux en ateliers, prescrit vingt et une conditions pour ramener la paix dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est à l’initiative de la Plateforme pour la Recherche de la Paix et la Cohésion sociale (PFPCS), avec à sa tête Me Fofana Inza que les leaders d’opinions et de communautés se sont retrouvés à Man pour penser aux conditions d’appropriation des missions de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (Cdvr). Les participants qui ont bénéficié du soutien des chefs religieux des communautés catholique et musulmane de Man, ont fait un plaidoyer pour la dotation en moyens financiers conséquents de la Cdvr. Ils entendent « effectuer incessamment une tournée de sensibilisation de proximité sur la paix et la réconciliation dans tous les hameaux, contrées, campements, villages et villes du grand Ouest avec les leaders réels de la société civile ». Au terme des travaux, un réseau des leaders d’opinions et de communautés a été créé en vue de soutenir dans la région les actions de la Cdvr et de son président, le Premier Ministre Charles Konan Banny. Les invités de la Plateforme pour la recherche de la paix et la cohésion sociale ont souligné le besoin de représentativité, à une plus grande échelle, de la région de l’Ouest, « victime » selon eux de la crise ivoirienne. Arrivés de Toulépleu, Bloléquin, Guiglo, Duékoué, Zagné, Taï, Tabou, Zouan-Hounien, Danané, Kouibly, Sémien, Facobly, Biankouma et Man, les participants à ce séminaire, le premier du genre dans la région, ont pour ambition de « transformer les régions du grand ouest ivoirien en un cadre pacifié où les tueries, violences et violations des Droits Humains ne seront que de vieux souvenirs ». Le séminaire a aussi recommandé aux leaders d’opinions et de communautés, « de briser le mur de méfiance entre les communautés par la mise en place d’un cadre permanent de concertation ». Les jeunes qui sont utilisés pour alimenter les réseaux de milices n’ont pas été oubliés. Il s’agira pour les décideurs de « régler le problème de chômage et de l’emploi » (des jeunes). Les participants ont également tourné le regard vers la communauté internationale à laquelle ils ont demandé de « soutenir davantage l’Etat de Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale et de reconstruction ». Les travaux de ce séminaire étaient placés sous la présidence effective du Préfet de la Région du Tonpki, préfet de Man, Michel Yao Amani, représentant le Directeur de cabinet du Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Bamba Cheick Daniel. Il a estimé que seul le retour à une paix durable pourra favoriser le développement du pays et de la région de l’Ouest. Dans son intervention, Me Fofana Inza, président de la Plateforme, a insisté sur les manipulations politiciennes qui sont selon lui la plus grande cause de destruction de la région de l’Ouest. Il a dénoncé le sentiment de revanche qui cristallise les actions des hommes politiques et retracé le cycle des crises depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Evidemment sans nier aucunement le problème autour du foncier rural qui a été, une fois de plus, au cœur des débats. « La paix est le préalable à tout développement » a estimé pour sa part le préfet de Man, Michel Yao Amani. Prononçant le discours de bienvenue, le maire résident de man, Joseph Douan a souhaité que des « travaux, jaillissent des solutions miracles pour la paix en Côte d’Ivoire ». Pour le président de la Plateforme, me Fofana Inza, « c’est le foncier rural, la haine entretenue qui sont à la base des conflits que connaît le pays » avant de conclure que « ce sont les hommes politiques qui sont à la base des conflits ». Selon lui, « la pauvreté nous empêche de réfléchir mais nous ne devons pas perdre espoir (car) nous sommes tous coupables (et) il faudrait être prédisposé à pratiquer la paix ». Poursuivant, il a estimé que les accusations portées contre le président de la Cdvr ne sont pas fondées. « Si Banny ne fait rien, c’est que vous n’avez rien fait, c’est que vous avez refusez de vivre de vivre ensemble » a-t-il soutenu.
Edgar Kouassi
Edgar Kouassi