Pas de doute, la résolution de la crise malienne est une préoccupation pour les Chefs d’Etat de la l’Afrique de l’Ouest. Dix jours après le sommet de Yamoussoukro, ils passent la vitesse supérieure. Samedi dernier, six d’entre eux, membres du Groupe de Contact de la CEDEAO, se sont retrouvés au Centre International de Conférences de Ouaga 2000, dans la capitale burkinabé. Il s’agit des présidents, Blaise Compaoré, médiateur de cette crise et hôte de la rencontre, Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire et Président en exercice de la CEDEAO), Thomas Yayi Boni (Bénin), Mahamadou Issoufou (Niger), Goodluck Jonathan(Nigéria), et Faure Gnassingbé (Togo). En présence du Président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, celui de la commission de l’UEMOA, Cheick Hadibou Soumaré, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit, le représentant de l’UE, Manoel Lopez Blanco qui faisaient office d’observateurs, ils ont écouté longuement, Mme Rokiatou Traoré, ministre de l’Intégration africaine et des Maliens de l’extérieur, qui représentait le gouvernement malien ainsi que les représentants des forces vives et de la société civile du Mali. Face aux chefs d’Etat, les acteurs de la vie sociopolitique malienne ont réaffirmé leurs préoccupations face à la persistance de la double crise sécuritaire et institutionnelle que vit le pays depuis le début de l’année 2012. Non sans évoquer les souffrances subies par les populations locales, suite à l’occupation de cette zone par des mouvements armés et des groupes criminels.
Les acteurs maliens ont également condamné sans appel la destruction par les mouvements armés de biens culturels notamment les lieux saints de Tombouctou qui font partie du patrimoine culturel mondial. Ils ont appelé à une intervention diligente de la CEDEAO et de la communauté internationale pour mettre fin aux violences contre les populations, aux destructions et au fanatisme religieux.
Ensuite, les chefs d’Etat se sont retirés dans une salle plus restreinte pour, en conclave, réfléchir sur les voies et moyens pour sortir ce pays voisin du gouffre dans lequel il se trouve en ce moment. Pour les délégations venues du Mali et aussi les journalistes, photographes et cadreurs, restés dans la grande salle de conférence de ce Centre, l’attente sera longue. Elle durera quelques heures…
Une force de la CEDEAO
sera déployée au Mali
Il est exactement 17h01, lorsqu’une imposante annonce le retour des Chefs d’Etat dans la salle. Tout le monde est là, sauf… Faure Gnassingbé. Son siège reste vide. Renseignements pris, il a dû prendre congés de ses pairs, pour aller honorer d’autres engagements. M. Kadré Désiré Ouédraogo montre au pupitre technique. Un silence total règne dans la salle. D’une voix tonique, comme il n’en a l’habitude, il dévoile les grandes décisions arrêtées par les chefs d’Etat.
On retiendra qu’ils ont exigé l’arrêt des hostilités avant le début du mois de ramadan, soit dans environ quinze jours et la formation d’ici le 31 juillet prochain d’un gouvernement d’union nationale, chargé de la mise en oeuvre d’une feuille de route de sortie de crise. Aussi ont-ils demandé à la CEDEAO « de prendre les mesures spécifiques de concert avec le gouvernement malien afin de protéger et de consolider les institutions de la République et d’assurer leur fonctionnement régulier ». Ils invitent également la CEDEAO à appuyer le gouvernement de la République du Mali et à organiser le retour au Mali du président par intérim, M. Dioncounda Traoré et d’assurer sa protection et son intégrité physique. Par ailleurs, ils ont exigé que toute la lumière soit faite sur l’agression physique M. Traoré et que des poursuites soient engagées contres les auteurs de cette agression. Pour le Groupe de contact, « l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali ainsi que la laïcité de l’Etat et la liberté de religion sont non négociables». C’est pourquoi, ils ont lancé un appel solennel à l’ensemble des acteurs sociaux maliens et aux mouvements armés qui occupent le Nord du Mali afin qu’ils privilégient le dialogue et ?uvrent de concert pour préserver la cohésion sociale et l’unité nationale. Bien plus, ils ont exhorté les mouvements maliens à se démarquer des groupes terroristes et de tout extrémiste afin de permettre un dialogue inclusif et une sortie de crise rapide. Autre décision importante prise, le renforcement des capacités de l’armée malienne par la CEDEAO afin de lui permettre d’assurer entre autres la protection des institutions, des personnes et des biens. Ce n’est pas tout, les chefs d’Etat ont enjoint le président par intérim malien d’adresser sans délai une requête à la CEDEAO et aux Nations unies en vue du déploiement d’une force de la CEDEAO pour soutenir l’armée malienne dans sa mission régalienne de défense du territoire national. En outre, ils ont demandé, c’est un signal fort, à la Cour Pénale Internationale, d’identifier et de poursuivre les auteurs des crimes de guerre. Sans oublier de lancer un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide humanitaire d’urgence et accrue aux populations du Nord du Mali et aux personnes déplacées ou refugiées dans d’autres pays. Bien entendu, ils ont appelé à l’arrêt immédiat de la destruction des monuments historiques de Tombouctou et invité la communauté internationale à créer un fond spécial destiné à la restauration et à la préservation de ces monuments qui sont classés dans le patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des biens culturels.
Enfin, les Chefs d’Etat ont mis en garde les mouvements armés qu’ils tiendront pour responsables de toute dégradation de la situation humanitaire dans le Nord du pays.
Ils réitèrent la décision de la 41ème session de la conférence déployer les forces en attente de la CEDEAO au Mali dans les meilleurs délais pour aider à la stabilisation des institutions et à la restauration de l’intégrité territoriale ainsi que la sécurisation du territoire
Cette 2ème réunion du Groupe de contact visait à faciliter les recommandations du 41ème sommet de la CEDEAO tenu les 28 et 29 juin derniers à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, à savoir le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali, la sécurisation de ses institutions, avec en toile de fond l’organisation d’élections présidentielles « justes transparentes et crédibles sur la base d’une feuille de route».
Y. Sangaré, envoyé spécial
Les acteurs maliens ont également condamné sans appel la destruction par les mouvements armés de biens culturels notamment les lieux saints de Tombouctou qui font partie du patrimoine culturel mondial. Ils ont appelé à une intervention diligente de la CEDEAO et de la communauté internationale pour mettre fin aux violences contre les populations, aux destructions et au fanatisme religieux.
Ensuite, les chefs d’Etat se sont retirés dans une salle plus restreinte pour, en conclave, réfléchir sur les voies et moyens pour sortir ce pays voisin du gouffre dans lequel il se trouve en ce moment. Pour les délégations venues du Mali et aussi les journalistes, photographes et cadreurs, restés dans la grande salle de conférence de ce Centre, l’attente sera longue. Elle durera quelques heures…
Une force de la CEDEAO
sera déployée au Mali
Il est exactement 17h01, lorsqu’une imposante annonce le retour des Chefs d’Etat dans la salle. Tout le monde est là, sauf… Faure Gnassingbé. Son siège reste vide. Renseignements pris, il a dû prendre congés de ses pairs, pour aller honorer d’autres engagements. M. Kadré Désiré Ouédraogo montre au pupitre technique. Un silence total règne dans la salle. D’une voix tonique, comme il n’en a l’habitude, il dévoile les grandes décisions arrêtées par les chefs d’Etat.
On retiendra qu’ils ont exigé l’arrêt des hostilités avant le début du mois de ramadan, soit dans environ quinze jours et la formation d’ici le 31 juillet prochain d’un gouvernement d’union nationale, chargé de la mise en oeuvre d’une feuille de route de sortie de crise. Aussi ont-ils demandé à la CEDEAO « de prendre les mesures spécifiques de concert avec le gouvernement malien afin de protéger et de consolider les institutions de la République et d’assurer leur fonctionnement régulier ». Ils invitent également la CEDEAO à appuyer le gouvernement de la République du Mali et à organiser le retour au Mali du président par intérim, M. Dioncounda Traoré et d’assurer sa protection et son intégrité physique. Par ailleurs, ils ont exigé que toute la lumière soit faite sur l’agression physique M. Traoré et que des poursuites soient engagées contres les auteurs de cette agression. Pour le Groupe de contact, « l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali ainsi que la laïcité de l’Etat et la liberté de religion sont non négociables». C’est pourquoi, ils ont lancé un appel solennel à l’ensemble des acteurs sociaux maliens et aux mouvements armés qui occupent le Nord du Mali afin qu’ils privilégient le dialogue et ?uvrent de concert pour préserver la cohésion sociale et l’unité nationale. Bien plus, ils ont exhorté les mouvements maliens à se démarquer des groupes terroristes et de tout extrémiste afin de permettre un dialogue inclusif et une sortie de crise rapide. Autre décision importante prise, le renforcement des capacités de l’armée malienne par la CEDEAO afin de lui permettre d’assurer entre autres la protection des institutions, des personnes et des biens. Ce n’est pas tout, les chefs d’Etat ont enjoint le président par intérim malien d’adresser sans délai une requête à la CEDEAO et aux Nations unies en vue du déploiement d’une force de la CEDEAO pour soutenir l’armée malienne dans sa mission régalienne de défense du territoire national. En outre, ils ont demandé, c’est un signal fort, à la Cour Pénale Internationale, d’identifier et de poursuivre les auteurs des crimes de guerre. Sans oublier de lancer un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide humanitaire d’urgence et accrue aux populations du Nord du Mali et aux personnes déplacées ou refugiées dans d’autres pays. Bien entendu, ils ont appelé à l’arrêt immédiat de la destruction des monuments historiques de Tombouctou et invité la communauté internationale à créer un fond spécial destiné à la restauration et à la préservation de ces monuments qui sont classés dans le patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des biens culturels.
Enfin, les Chefs d’Etat ont mis en garde les mouvements armés qu’ils tiendront pour responsables de toute dégradation de la situation humanitaire dans le Nord du pays.
Ils réitèrent la décision de la 41ème session de la conférence déployer les forces en attente de la CEDEAO au Mali dans les meilleurs délais pour aider à la stabilisation des institutions et à la restauration de l’intégrité territoriale ainsi que la sécurisation du territoire
Cette 2ème réunion du Groupe de contact visait à faciliter les recommandations du 41ème sommet de la CEDEAO tenu les 28 et 29 juin derniers à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, à savoir le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali, la sécurisation de ses institutions, avec en toile de fond l’organisation d’élections présidentielles « justes transparentes et crédibles sur la base d’une feuille de route».
Y. Sangaré, envoyé spécial