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Politique Publié le lundi 23 juillet 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Réconciliation / Stanislas Theby (Président de l’ASCEC) : ‘‘Que ceux qui attaquent la CDVR présentent leurs recettes magiques’’

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Yamoussoukro: le Président Charles Konan Banny au séminaire d`appropriation du Mandat et des missions de la CDVR par les ONG nationales
Yamoussoukro. Les 25 et 26 mai 2012, le Président Charles Konan Banny a présidé le séminaire d`appropriation du Mandat et des missions de la CDVR par les ONG nationales, en présence du Gouverneur du District autonome de Yamoussoukro, M. Augustin Thiam
La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) est depuis quelques temps, soumise à de nombreuses critiques, parfois virulentes à l’endroit de son président, Charles KONAN BANNY. Ce qui ne laisse pas indifférent le président de l’Association de la Société Civile pour l’Eveil des Consciences (ASCEC), Stanislas THEBY, qui prend position dans cet entretien.

Quel bilan pouvez-vous faire des actions posées par le président de la République, Alassane Ouattara, plus d’un an après son accession au pouvoir?
Pour nous, l’heure n’est pas au bilan, parce que le Président Alassane Ouattara a un programme qui tient sur cinq ans et il serait prétentieux de se prêter, comme vous le dites, à cet exercice. Mais fort est de constater sur le terrain que son programme évolue bien et nous donne satisfaction pour le moment. Comprenez que nous sommes sortis d’une grave crise de plus d’une dizaine d’années, où l’utilisation des armes de guerre était le seul moyen de langage, parce que la haine pour son prochain avait rempli le cœurs des Ivoiriens. Ces armes étaient détenus par n’importe qui et à n’importe quel carrefour. La mort planait sur nos têtes et le summum a été la crise postélectorale exsangue qui a fait 3000 morts et des milliers de victimes de tout genre, selon les chiffres officiels. Aujourd’hui, en moins de deux ans, cela est en train de devenir un triste souvenir. L’insécurité qui régnait à l’époque a reculé grandement, donnant des signes encourageant au secteur économique. Cela est perceptible avec les nombreux investisseurs qui frappent à nos portes, s’ils ne sont pas déjà avec nous. Les routes, leviers du développement, sont en cours de réalisation ou sont déjà opérationnelles. Les exemples sont légion avec la route d’Angré-Mahou, la finition du boulevard Latrille qui rejoint celle d’Alepé, le pont qui relie la 7ème Tranche à la 8ème Tranche, les nombreux travaux de canalisation, dont ceux du carrefour de l’Indenié et les projets de l’autoroute du Nord, de celui de Grand-Bassam et la construction du 3ème pont ( pont Henri Konan Bédié), les universités qui ont fières allures dans leurs nouveaux habits, encourageant à de bonnes études, le point d’achèvement de l’initiative PPTE, qui nettoie l’image ternie de notre pays au plan international...sont autant de faits qui montrent que la Côte d’Ivoire se porte bien et si nous continuons sur cette lancée, c’est sûr que le Président Alassane Ouattara aura tenu parole. Ce qui nous préoccupe, c’est le processus de réconciliation.

Donc vous rejoignez la position de ceux qui critiquent la Commission dialogue, vérité et réconciliation d’être amorphe et d’avoir échoué ?
C’est d’ailleurs leur position qui nous préoccupe. Nous voulons nous insurger contre tous ceux qui s’en prennent à cette Commission et particulièrement à son Président, le Premier ministre Charles Konan Banny. Nous avons la nette impression que beaucoup ont oublié ou feignent d’oublier d’où nous venons. Avec autant de haine semée dans les cœurs de nos compatriotes, durant plus d’une dizaine d’années, par les hommes politiques, il serait intéressant de laisser cette institution travailler sereinement. Il ne faut pas que les Ivoiriens se réconcilient sur l’autel des intérêts politiques. Nous ne voulons pas aussi de réconciliation politique comme celle servie en 2001, au Forum de la réconciliation, encore moins, de réconciliation à grand bruit, faite sur le bout des lèvres, mais qui ne vient pas du fond du cœur. Nous voulons la réconciliation vraie, celle qui apaise les cœurs et conduit à une paix définitive. Nous suivons les actions de la Commission DVR et de son président et nous pensons que nous nous inscrivons dans la même ligne. Sortons cette Commission des chemins tortueux de la politique, parce que la politique politicienne a fait trop de dégâts dans notre pays. Maintenant, que ceux qui attaquent la Commission DVR présentent leurs recettes magiques, plutôt que de critiquer sans faire de propositions, parce que la réconciliation est un travail minutieux qui ne se fait pas sur un coup de baguette magique. Sur ce sujet, tous les Ivoiriens sont concernés et nous avons besoin d’être solidaires. Soyons tolérants.

Mais quand nous constatons que les tueries entre communautés font rage à l’Ouest, notamment avec les récents événements dramatiques de Duékoué, il ya de quoi se demander où se trouve la Commission DVR et quelle est la position de l’ASCEC ?
La Commission dialogue, vérité et réconciliation n’est pas une force de protection armée. Parce qu’il s’est agit là-bas de crépitement d’armes à feu. Maintenant pour ce qui se passe à l’Ouest, l’Association de la Société Civile pour l’Eveil des Consciences déplore, qu’après tout ce temps, le sang humain continue de couler dans cette zone de notre pays. Il faut que nos autorités continuent d’y renforcer le dispositif de sécurité. Il faut aussi que les habitants de cette partie de notre pays comprennent la nécessité de renoncer à la violence. Après la visite du chef de l’Etat, ils devraient comprendre que la guerre ne leur a causé que trop de torts et qu’ils ne devraient qu’emprunter le train du développement dans lequel embarquent toutes les régions de notre pays. Qu’ils comprennent qu’il y’a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix. Le temps pour faire la paix a sonné et ce n’est pas un problème de personne, mais une affaire de soi-même, de son avenir et de l’avenir de leurs descendances.

N’est-ce pas vous qui avez annoncé sur une chaine de radio internationale (Ndlr : RFI) que les groupes terroristes qui pullulent dans le Nord du Mali sont aussi présents dans la zone Ouest de notre pays ?
Nous voulons profiter de cet entretien pour clarifier notre position, puisque ce jour-là, nous n’avions pu aller au bout de nos idées. Nous n’avons pas confirmé la présence de ces groupes dans notre pays. Nous avons simplement voulu dire qu’après la menace de ces bandes de terroristes de s’en prendre à tous les pays de la CEDEAO qui enverraient des troupes les déloger du Nord du Mali, ils pourraient apporter leur soutien aux déstabilisateurs qui traînent à la frontière Ouest de notre pays avec le Libéria où d’ailleurs, 7 casques bleu Nigériens et une bonne dizaine de civils ont été massacrés. C’est une analyse que nous jugeons logique et une piste à ne pas négliger. Quand nous savons que le chef de l’Etat est le président en exercice de la CEDEAO, il y a de quoi comprendre, sans être alarmiste, qu’on pourrait être en première ligne.

Mais ces terroristes ne cherchent que des terreaux qui leur sont favorables du point de vue religieux…
Nous en sommes conscients. Mais nous savons que les Ivoiriens n’ont pas la culture de l’intégrisme. Mais ces extrémistes commencent par de l’infiltration, en endoctrinant les âmes faibles pour en faire leurs soldats afin de les déverser partout sur le territoire national. Le cas du Nigeria est là pour nous édifier. C’est pourquoi dès maintenant, nous lançon un appel à nos guides religieux pour sensibiliser leurs fidèles. Car eux seul peuvent être écoutés pour éviter le pire à notre pays. Pour l’ASCEC, il est mieux, comme on le dit, de prévenir que de guérir.

Réalisé par A.T
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